En 2012 mourait Antonio Tabucchi, écrivain italien au long cours, partagé entre sa Toscane de sang et son Portugal de coeur, vivant à cheval entre Lisbonne, Paris et Vecchiano. Tabucchi, l'écrivain cosmopolite, le traducteur de Pessoa, le penseur, le voyageur, le fumeur impénitent, découvert en France avec Femme de Porto Pim et devenu, depuis, l'un des plus solides repères de la littérature étrangère.
Quatre auteurs italiens, deux femmes et deux hommes, de 28 à 76 ans, racontent le privilège de l'avoir connu. Car Tabucchi était l'un de ces auteurs qui se donnent, ou plutôt se laissent avoir, à la faveur d'une interview, d'une lettre d'admiratrice, d'un premier roman prometteur. Ainsi, au gré d'une nouvelle, d'une oraison, d'un témoignage plus ou moins fictionnel, ses quatre amis, ou protégés, ou disciples, disent le rôle décisif qu'Antonio et son charisme ont joué dans leur vie.
Et nous en livrent un portrait polyphonique et intime. Hommage aux livres autant que livre-hommage, Une journée avec Tabucchi salue l'héritage d'un romancier lu, admiré et abondamment étudié en France, et offre aux nostalgiques de Pereira prétend et Nocturne indien de nouvelles voies pour approcher la nébuleuse Tabucchi. Mais au-delà de la révérence littéraire - prise en charge dans un entretien final avec Carlos Gumpert, traducteur espagnol de Tabucchi et spécialiste de son oeuvre -, ce pêle-mêle de souvenirs dessine quatre amitiés électives, quatre relations fondées sur la tendresse et l'admiration, et se lit comme autant de déclarations d'amour.