Un roi sans divertissement et autres romans (préface Denis Labouret ; édition Pierre Citron, Henri Godard, Janine et Lucien Miallet, Luce Ricatte et Robert Ricatte)

À propos

«Si j'invente des personnages et si j'écris, c'est tout simplement parce que je suis aux prises avec la grande malédiction de l'univers, à laquelle personne ne fait jamais attention : l'ennui.» À en croire Giono, l'écriture n'aurait été pour lui qu'un divertissement. Non pas un simple jeu, entendons-le bien, mais le moyen de n'être plus «l'homme plein de misères» dont parle Pascal. Et de devenir l'une des voix narratives les plus fortes de l'histoire de la littérature.
Démobilisé en 1918, très marqué par la guerre, Giono retrouve à vingt-trois ans son poste d'employé de banque à Manosque. Une décennie s'écoule au cours de laquelle il passe son temps à rédiger, en marge de son travail, des fiches descriptives révélant l'essence véritable des clients de la banque. «Une excellente école», selon lui, pour la «connaissance du coeur humain». Puis, en quelques mois, il écrit Colline (1929) . Le monde des lettres se dispute la publication de ce premier diamant rocailleux. Cest une révélation, et une rupture ; chose alors singulière, ce roman poétique (ou conte) est composé d'un bout à l'autre au présent de l'indicatif. Latmosphère sacrificielle qui hante ces pages d'une extrême sécheresse n'en est que plus brutale. Cinq ans plus tard, Le Chant du monde s'apparente à un roman d'aventures autant qu'à un récit mythologique, nouvelle Iliade où l'homme et la nature fusionneraient d'une manière spontanée. Mais l'Histoire gronde de nouveau. Giono prône un pacifisme absolu, qui, en 1939, le conduit en prison. Libéré, il s'attelle à ce qui devait être une notice destinée à accompagner sa traduction de Moby Dick. Puis le projet dévie. Pour saluer Melville (1941) devient un roman dont Melville est le héros. Et une charnière dans l'oeuvre de Giono.
Après la Seconde Guerre (et une seconde incarcération), il est pris d'une extraordinaire fièvre créatrice. Un roi sans divertissement (1947), écrit en vingt-sept jours, est, selon Pierre Michon, «un des sommets de la littérature universelle». Un sommet aussi dans l'art si gionien de rendre les silences éloquents et les ombres éclairantes. L'aventure se niche dans les phrases dont on ne saurait deviner la fin, les séquences sont montées avec une hardiesse incomparable, les niveaux de langue juxtaposés avec la plus grande aisance. Langlois, justicier paradoxal, «porte en lui-même les turpitudes qu'il entend punir chez les autres». Il éprouve comme Giono la nécessité du divertissement, dont le crime, comme l'écriture (et la lecture), est une forme.
«Giono est-il le plus grand romancier de ce temps?» se demandait Roger Nimier en 1952, l'année du Moulin de Pologne, roman du Destin (et chef-d'oeuvre trop peu lu). Une chose est sûre : Giono est un grand romancier de tous les temps. Le fréquenter, c'est faire une inoubliable expérience de lecture. Ceux qui reviennent sans cesse à ses livres le savent. Quant à ceux qui auront attendu le cinquantième anniversaire de sa mort, survenue en 1970, pour s'en emparer, on les envie.


Sommaire

Colline - Le Chant du monde - Pour saluer Melville - Un roi sans divertissement - Mort d'un personnage - Faust au village - Le Moulin de Pologne - L'Homme qui plantait des arbres - Ennemonde et autres caractères - L'Iris de Suse.

Rayons : Littérature > Œuvres classiques


  • Auteur(s)

    Jean Giono

  • Éditeur

    GALLIMARD

  • Distributeur

    Sodis

  • Date de parution

    12/03/2020

  • Collection

    Bibliotheque De La Pleiade

  • EAN

    9782072882913

  • Disponibilité

    Disponible

  • Nombre de pages

    1 360 Pages

  • Longueur

    17 cm

  • Largeur

    10.5 cm

  • Épaisseur

    3.5 cm

  • Poids

    520 g

  • Diffuseur

    Gallimard

  • Support principal

    Grand format

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Jean Giono

Nascut a Manòsca (1895-1970), Joan Giono passèt la vida dins son agre de Provença. Forçat de quitar los estudis a causa de dificultats financièras de la familha, fai l'emplegat dins una banca, ocupacion que li permet de far coneissença amb lo monde paisan e lo país lèime, pendent sos deplaçaments. En 1921, escriu son primièr libre, Colline, puèi Un de Baumugnes e Regain. Sa literatura embugada de panteïsme, trepada pel diu Pan, s'abalís a doas fonts : en primièr, la Provença, pas la reala, una Provença imaginària, mai veraia que natura que l'autor a sabut ne traire l'autenticitat secretosa, puèi l'antiquitat grèga e sa mitologia.
Lo reviraireLo reviraire : Jacme Fijac es l'autor d'un desenat de libres de subjèctes desparièrs. Passionat de Joan Giono, lo moment vengut, a entreprés la traduccion d'aquel libre. Son de notar los nombroses manlèus a la lenga occitana qu'an de qué susvengut, susprene en çò d'un autor que presava pas gaire los que l'escrivián, mas que los sovenirs s'èran escrincelats, malgrat el, dins prene son cap.

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