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Prix
Gallimard
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"Limonov n'est pas un personnage de fiction.
Il existe. Je le connais. Il a été voyou en Ukraine; idole de 1'underground soviétique sous Brejnev; clochard, puis valet de chambre d'un milliardaire à Manhattan; écrivain branché à Paris; soldat perdu dans les guerres des Balkans; et maintenant, dans l'immense bordel de l'après communisme en Russie, vieux chef charismatique d'un parti de jeunes desperados. Lui-même se voit comme un héros, on peut le considérer comme un salaud : je suspends pour ma part mon jugement.
C'est une vie dangereuse, ambiguë : un vrai roman d'aventures. C'est aussi, je crois, une vie qui raconte quelque chose. Pas seulement sur lui, Limonov, pas seulement sur la Russie, mais sur notre histoire à tous depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale."
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Des mots et des actes : Les belles-lettres sous l'Occupation
Jérôme Garcin
- GALLIMARD
- La Part Des Autres
- 3 Octobre 2024
- 9782073058270
Le temps n'est certes plus à l'admiration béate des créateurs, à la séparation de ce qu'ils sont et de ce que leur oeuvre donne à connaître et à admirer. Mais cette double vision, plus pénétrante, fut, pour Jérôme Garcin comme pour d'autres de sa génération, un apprentissage : «À l'adolescence, j'attendais de la littérature à la fois un refuge et un horizon. Je lui demandais de l'aide, je ne lui demandais pas des comptes.» Les coulisses de ce théâtre de signes n'étaient pas toutes reluisantes ; et des mots aux actes - c'est bien l'axe de ce livre - il y avait un écart qu'il s'est avéré impossible sinon de combler, du moins d'ignorer. Dans cette passionnante revue d'effectifs des «belles-lettres» sous l'Occupation, qui s'appuie sur une connaissance fine des sources de l'histoire littéraire, Jérôme Garcin ajuste son regard, nos regards sur cette époque en clair-obscur, à l'aune de quelques-unes de ses plus hautes figures morales et intellectuelles - avec l'admirable Jean Prévost tout en haut de l'échelle. Ce questionnement par l'exemple sur la responsabilité de ceux que leurs écrits ont fait briller et qui se sont compromis s'adresse autant aux auteurs de ce temps qu'aux lecteurs d'hier et d'aujourd'hui. Car on a beau se garder de vouloir porter des jugements après coup, se répéter que le dossier est documenté depuis longtemps, on ne peut s'empêcher d'éprouver un persistant malaise à l'évocation de cette arrière-cour des catalogues et à l'égard de cette ignorance feinte, voire d'une certaine complaisance, sur laquelle ont pu et pourraient encore reposer certaines de nos passions littéraires. C'est à mieux saisir cette «part des autres», tantôt sombre, tantôt lumineuse, que Jérôme Garcin s'attache ici, en évoquant les figures de Brasillach, Céline, Chardonne, Cocteau, Morand ou Rebatet, et toujours à la lumière des engagements de Kessel, Lusseyran, Mauriac, Paulhan ou Jules Roy.
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Le couteau : Réflexions suite à une tentative d'assassinat
Salman Rushdie
- GALLIMARD
- Du Monde Entier
- 18 Avril 2024
- 9782073033987
«Il était essentiel que j'écrive ce livre : une manière d'accueillir ce qui est arrivé, et de répondre à la violence par l'art.» Pour la première fois, Salman Rushdie s'exprime sans concession sur l'attaque au couteau dont il a été victime le 12 août 2022 aux États-Unis, plus de trente ans après la fatwa prononcée contre lui. Le romancier lève le voile sur la longue et douloureuse traversée pour se reconstruire après un acte d'une telle violence ; jusqu'au miracle d'une seconde chance. Le Couteau se lit aussi comme une réflexion puissante, intime et finalement porteuse d'espoir sur la vie, l'amour et le pouvoir de la littérature. C'est également une ode à la création artistique comme espace de liberté absolue.
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Ci-gît l'amer : guérir du ressentiment
Cynthia Fleury
- GALLIMARD
- Blanche
- 1 Octobre 2020
- 9782072858550
La philosophie politique et la psychanalyse ont en partage un problème essentiel à la vie des hommes et des sociétés, ce mécontentement sourd qui gangrène leur existence. Certes, l'objet de l'analyse reste la quête des origines, la compréhension de l'être intime, de ses manquements, de ses troubles et de ses désirs. Seulement il existe ce moment où savoir ne suffit pas à guérir, à calmer, à apaiser. Pour cela, il faut dépasser la peine, la colère, le deuil, le renoncement et, de façon plus exemplaire, le ressentiment, cette amertume qui peut avoir notre peau alors même que nous pourrions découvrir son goût subtil et libérateur.L'aventure démocratique propose elle aussi la confrontation avec la rumination victimaire. La question du bon gouvernement peut s'effacer devant celle-ci : que faire, à quelque niveau que ce soit, institutionnel ou non, pour que cette entité démocratique sache endiguer la pulsion ressentimiste, la seule à pouvoir menacer sa durabilité ? Nous voilà, individus et État de droit, devant un même défi : diagnostiquer le ressentiment, sa force sombre, et résister à la tentation d'en faire le moteur des histoires individuelles et collectives.
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«Nulle réforme n'attise davantage les arrière-pensées politiques qu'une loi électorale. Elle est toujours mise au service de l'intérêt, à court terme, de ses promoteurs.» Julien Jeanneney La France est frappée d'une crise de confiance dans ses institutions. Le résultat des élections législatives de 2024 en est l'un des symptômes les plus récents. En réaction, des intellectuels et des responsables politiques proposent de rétablir un mode de scrutin proportionnel pour l'élection des députés. Parée des atours de la vertu et de la justice, cette perspective peut séduire de prime abord. Mais c'est un mirage. La thérapeutique, en la matière, serait bien pire que le mal qu'elle entend combattre. Elle élargirait le fossé entre la nation et ses représentants, tout en prétendant faire le contraire. Comprendre ce paradoxe nous invite à en éloigner le péril.
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La «Révolution nationale» en 100 jours, et comment l'éviter
Pierre-Yves Bocquet
- Gallimard
- Tracts
- 23 Janvier 2025
- 9782073113306
«Une telle menace, inédite depuis la guerre d'Algérie, appelle un sursautcollectif. C'est la raison pour laquelle, en écrivant ce texte, je ne m'adresse pas à un camp, mais à toutes celles et tous ceux, de droite comme de gauche, qui ne peuvent qu'être préoccupés par cette perspective, et qui restent attachés aux fondements séculaires de notre démocratie.» Pierre-Yves Bocquet C'est la principale mesure du programme du Rassemblement National : le «référendum sur l'immigration», qu'il promet d'organiser immédiatement après sa victoire à l'élection présidentielle. Ce projet a une apparence : une consultation des Français pour imposer la «priorité nationale». Il a une réalité : un projet de loi de dix-huit pages visant à défigurer notre Constitution, et que le RN entend imposer en réalisant un véritable putsch juridique. Moins de cent jours lui suffiraient ainsi pour transformer la France en démocratie illibérale, xénophobe et autoritaire. Cet enchaînement n'a rien d'inéluctable. Il est encore possible de s'y opposer : d'abord en en parlant, ensuite en agissant. Ce Tract explique comment.
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En février 1914, le prince Félix Youssoupoff épouse la très belle Irina Romanova, la nièce du tsar Nicolas II. Entre autres joyaux composant sa corbeille de mariage, il lui offre un bandeau de diamants d'une étonnante modernité, le Triple Soleil. Après l'effondrement du régime tsariste en 1917, le couple princier doit fuir la Russie et s'exiler en France. Félix Youssoupoff a fait cacher sa collection de bijoux sous un des escaliers de son palais moscovite. En 1925, il découvrira dans la presse une photographie des bolcheviks occupés à démanteler ce trésor. Le diadème Triple Soleil, encore intact, se trouve au centre de la table. La scène illustre le contraste fascinant entre la splendeur des bijoux de haute joaillerie et leur destin commun : le plus souvent, ils disparaissent dans des conditions tragiques. Véritables attributs du pouvoir, ils sont indissociables des soubresauts de l'histoire et des turpitudes des grands. À partir des archives de la maison Chaumet, Laurence Cossé fait revivre des figures brillantes de l'Empire à nos jours dans un jeu de récits aussi documentés que romanesques.
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Le chagrin conduit le coeur vers la littérature et la philosophie dans l'espoir d'y trouver une consolation, comme un enfant se réfugie dans les bras de sa mère. Mais les mots des autres ne consolent pas. Regarder la mort en face, n'est-ce pas constater notre condition d'êtres résolument inconsolables ?Qu'est-ce que ça change, vraiment, de perdre son père ? Sans croyance en un au-delà, que signifie l'ultime disparition de ce qui est ? Rien ne change, et pourtant le monde n'est plus le même. Il faut s'habituer à vivre dans un monde sans lui. La vie continue, les matins se succèdent, les enfants grandissent, un nouveau chat rejoint la maison, et après la grande tristesse c'est la peur de l'oubli qui survient.Et si tout redevenait comme avant ? La vie, même dans l'impossible face-à-face avec la mort, se trouve dans cette alternative : quand le temps s'étire, on s'ennuie ; quand le temps s'arrête, on gémit. Le drame n'est-il qu'une suspension provisoire de nos soucis ? Mais alors, nous autres, êtres inconsolables, avons-nous la possibilité de jouir de l'existence en connaissance de cause ?A. V. R.
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Correspondance ; 1944-1959
Albert Camus, Maria Casares
- GALLIMARD
- Blanche
- 9 Novembre 2017
- 9782072746161
Le 19 mars 1944, Albert Camus et Maria Casarès se croisent chez Michel Leiris. L'ancienne élève du Conservatoire, originaire de La Corogne et fille d'un républicain espagnol en exil, n'a que vingt et un ans. Elle a débuté sa carrière en 1942 au Théâtre des Mathurins, au moment où Albert Camus publiait L'Étranger chez Gallimard. L'écrivain vit alors seul à Paris, la guerre l'ayant tenu éloigné de son épouse Francine, enseignante à Oran. Sensible au talent de l'actrice, Albert Camus lui confie le rôle de Martha pour la création du Malentendu en juin 1944. Et durant la nuit du Débarquement, Albert Camus et Maria Casarès deviennent amants. Ce n'est encore que le prélude d'une grande histoire amoureuse, qui ne prendra son vrai départ qu'en 1948. Jusqu'à la mort accidentelle de l'écrivain en janvier 1960, Albert et Maria n'ont jamais cessé de s'écrire, notamment lors des longues semaines de séparation dues à leur engagement artistique et intellectuel, aux séjours au grand air ou aux obligations familiales. Sur fond de vie publique et d'activité créatrice (les livres et les conférences, pour l'écrivain ; la Comédie-Française, les tournées et le TNP pour l'actrice), leur correspondance croisée révèle quelle fut l'intensité de leur relation intime, s'éprouvant dans le manque et l'absence autant que dans le consentement mutuel, la brûlure du désir, la jouissance des jours partagés, les travaux en commun et la quête du véritable amour, de sa parfaite formulation et de son accomplissement. Nous savions que l'oeuvre d'Albert Camus était traversée par la pensée et l'expérience de l'amour. La publication de cette immense correspondance révèle une pierre angulaire à cette constante préoccupation. «Quand on a aimé quelqu'un, on l'aime toujours», confiait Maria Casarès bien après la mort d'Albert Camus ; «lorsqu'une fois, on n'a plus été seule, on ne l'est plus jamais».
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Écrans, un désastre sanitaire : Il est encore temps d'agir
Servane Mouton
- Gallimard
- Tracts
- 13 Février 2025
- 9782073115317
«Nous appelons de nos voeux la prise de conscience de ce désastre sanitaire qui s'annonce et déjà se constate. Il n'est pas trop tard, mais il est plus que temps.» Comment sortir de l'hypnose ? Le fait est pourtant sous nos yeux. Il est en premier lieu sanitaire : l'effet délétère des écrans sur notre santé physique et psychique, et en particulier sur celle des enfants et adolescents, ces êtres de chair et d'esprit en formation ; mais aussi sur le développement neurologique et socio-émotionnel, nos relations inter-individuelles, notre lien à la vérité et la libre formation de nos opinions. Il est plus que temps d'évaluer le bénéfice de la révolution numérique - les réseaux sociaux et, aujourd'hui, l'IA qui tient sommet - à l'aune de ses «externalités négatives», tant individuelles que sociales et environnementales. Sait-on ce que nous coûte vraiment cette prodigieuse quête technologique, à dominante hégémonique, et ce que nous pourrions y perdre ? Savoir est nécessaire pour bien agir ; et la loyauté de l'information est l'un des principes fondateurs du serment d'Hippocrate.
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« La dernière guerre ? » : Palestine, 7 octobre 2023-2 avril 2024
Elias Sanbar
- GALLIMARD
- Tracts
- 11 Avril 2024
- 9782073079923
« Pour divorcer, il eût fallu avoir été déjà mariés, quand ce conflit était né dans l'impossibilité même d'une union. » Elias Sanbar Il suffit de remonter à ce qui oppose les sociétés palestiniennes et israéliennes depuis 1948 pour comprendre ce qu'il y a d'existentiel, de part et d'autre, dans le conflit qui, depuis les massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre 2023, a placé Gaza sous les bombes et causé des pertes effroyables dans sa société civile. La naissance d'Israël, et les deux guerres qui l'ont précédée et suivie, s'est jouée sur un socle d'injustice : la négation du droit des Palestiniens à résider sur leur terre. Ce point presque aveugle de la tragédie en cours est bien la source de toutes les désolations ; il réduit à néant tout ce qui, depuis des décennies, a pu faire espérer un horizon de partage, de reconnaissance et de cohabitation pacifiée. Jusqu'à conduire, presque fatalement, à cette « dernière guerre », selon les termes d'Israël... L'épilogue d'épisodes dilatoires qui, à défaut d'annoncer des jours radieux délivrés de la menace souterraine du terrorisme, conduirait à l'éviction des Palestiniens hors des terres « israéliennes » et à la négation définitive de leur droit au retour. Une sortie de scène irréversible, au mépris du droit international, dont nul ne saurait douter qu'elle ne conduise à de pires malheurs.
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Chère Ijeawele, ou un manifeste pour une éducation féministe
Chimamanda Ngozi Adichie
- GALLIMARD
- Hors Serie Litterature
- 24 Mars 2017
- 9782072721977
«Je suis convaincue de l'urgence morale qu'il y a à nous atteler à imaginer ensemble une éducation différente pour nos enfants, pour tenter de créer un monde plus juste à l'égard des femmes et des hommes.» À une amie qui lui demande quelques conseils pour élever selon les règles du féminisme la petite fille qu'elle vient de mettre au monde, la grande romancière Chimamanda Ngozi Adichie répond sous la forme d'une lettre. Puissante et touchante, cette missive prend vite la tournure d'un manifeste. L'autrice nigériane examine ici, non sans humour, les situations concrètes qui se présentent aux parents d'une petite fille tout en expliquant comment déjouer les pièges que nous tend le sexisme, à travers des exemples fort vivants. Devenu une référence, ce texte s'adresse à tous : aux hommes comme aux femmes, aux parents en devenir et à l'enfant qui subsiste en chacun de nous. Tous peuvent y trouver les clés permettant d'adopter une ligne de conduite féministe pour «imaginer ensemble une éducation différente pour nos enfants».
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«Nous, linguistes de France, de Belgique, de Suisse, du Canada, sommes proprement atterrées par l'ampleur de la diffusion d'idées fausses sur la langue française.» Les Linguistes atterrées Les discours sur les «fautes» saturent quasiment l'espace éditorial et médiatique contemporain. Mais la différence entre une faute et une évolution, c'est la place qu'elle occupera à long terme dans l'usage. Et l'usage, ça s'étudie avec minutie. C'est le travail des linguistes. Face aux rengaines déclinistes, il devient indispensable de rétablir la rigueur des faits. Non, l'orthographe n'est pas immuable en français. Non, les jeunes, les provinciaux ou les Belges ne «déforment» pas la langue. Oui, le participe passé tend à devenir invariable. Non, le français n'appartient pas à la France. Oui, tout le monde a un accent, voire plusieurs. Dix idées reçues sur la langue, et surtout trente propositions pour en sortir.
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«Il faut s'adapter» : sur un nouvel impératif politique
Barbara Stiegler
- GALLIMARD
- Nrf Essais
- 24 Janvier 2019
- 9782072757495
D'où vient ce sentiment diffus, de plus en plus oppressant et de mieux en mieux partagé, d'un retard généralisé, lui-même renforcé par l'injonction permanente à s'adapter au rythme des mutations d'un monde complexe? Comment expliquer cette colonisation progressive du champ économique, social et politique par le lexique biologique de l'évolution ?
La généalogie de cet impératif nous conduit aux sources d'une pensée politique, puissante et structurée, qui propose un récit très articulé sur le retard de l'espèce humaine et sur son avenir. Elle s'est donné le nom de « néolibéralisme » : néo car, contrairement à l'ancien qui comptait sur la libre régulation du marché pour stabiliser l'ordre des choses, le nouveau en appelle aux artifices de l'Etat (droit, éducation, protection sociale) afin de transformer l'espèce humaine et son environnement et construire ainsi artificiellement le marché : une biopolitique en quelque sorte.
Il ne fait aucun doute pour Walter Lippmann, théoricien américain de ce nouveau libéralisme, que les masses sont rivées à la stabilité de l'état social (la stase, en terme biologique), face aux flux qui les bousculent. Seul un gouvernement des experts peut tracer la voie de l'évolution des sociétés engoncées dans le conservatisme des statuts. Lippmann se heurte alors à John Dewey, grande figure du pragmatisme américain, qui, à partir d'un même constat, appelle à mobiliser l'intelligence collective des publics, à multiplier les initiatives démocratiques, à inventer par le bas l'avenir collectif.
Un débat sur une autre interprétation possible du sens de la vie et de ses évolutions au coeur duquel nous sommes plus que jamais.
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«Le monde des théories n'est pas le mien. Ces réflexions sont celles d'un praticien. L'oeuvre de chaque romancier contient une vision implicite de l'histoire du roman, une idée de ce qu'est le roman. C'est cette idée du roman, inhérente à mes romans, que j'ai fait parler.» Milan Kundera.
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La Défaite de l'Occident
Emmanuel Todd
- Gallimard
- Hors Serie Connaissance
- 11 Janvier 2024
- 9782073041135
L'implosion de l'URSS a remis l'histoire en mouvement. Elle avait plongé la Russie dans une crise violente. Elle avait surtout créé un vide planétaire qui a aspiré l'Amérique, pourtant elle-même en crise dès 1980. Un mouvement paradoxal s'est alors déclenché : l'expansion conquérante d'un Occident qui dépérissait en son coeur. La disparition du protestantisme a mené l'Amérique, par étapes, du néo-libéralisme au nihilisme ; et la Grande-Bretagne, de la financiarisation à la perte du sens de l'humour. L'état zéro de la religion a conduit l'Union européenne au suicide mais l'Allemagne devrait ressusciter.
Entre 2016 et 2022, le nihilisme occidental a fusionné avec celui de l'Ukraine, né lui de la décomposition de la sphère soviétique. Ensemble, OTAN et Ukraine sont venus buter sur une Russie stabilisée, redevenue une grande puissance, désormais conservatrice, rassurante pour ce Reste du monde qui ne veut pas suivre l'Occident dans son aventure. Les dirigeants russes ont décidé une bataille d'arrêt : ils ont défié l'OTAN et envahi l'Ukraine. Mobilisant les ressources de l'économie critique, de la sociologie religieuse et de l'anthropologie des profondeurs,
Emmanuel Todd nous propose un tour du monde réel, de la Russie à l'Ukraine, des anciennes démocraties populaires à l'Allemagne, de la Grande-Bretagne à la Scandinavie et aux États-Unis, sans oublier ce Reste du monde dont le choix a décidé de l'issue de la guerre. -
Martin Jarrie, explorateur des rivages de l'étrange, et Hervé Le Tellier, cap-hornier des eaux de l'absurde, se sont associés pour proposer une énigmatique galerie de portraits. Aux peintures fantastiques de l'un répondent les excentriques microfictions de l'autre, et la collision de leurs imaginaires a fait naître dix-huit personnages bizarres, tous pensionnaires d'un institut psychiatrique spécialisé dans l'innovante «archithérapie»...
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Charles Louis de Secondat, baron de La Brède, dit Montesquieu (1689-1655), a fait de son oeuvre un hymne à la raison, à la liberté, au bonheur. Auteur mordant et spirituel des Lettres persanes (1721), voyageur curieux de comprendre les sociétés européennes de son temps, lecteur infatigable, il est également le publiciste grave et rigoureux de De l'Esprit des lois (1748). En perçant à jour les rapports entre la géographie physique, le droit, la forme du gouvernement, l'histoire des mentalités, la religion, l'économie, Montesquieu offre une intelligente synthèse entre les Anciens et les Modernes, refusant de renier les apports d'Homère et de Virgile, tout en accueillant l'esprit critique et historique de son temps. En Moderne déterminé, avec un sens aigu de l'observation et de l'expérience, il formule une science politique nouvelle dans la langue élégante des honnêtes gens, élabore une méthode pour les sciences humaines qu'il contribue à fonder : sociologie, démographie, économie politique, science politique, anthropologie, ethnologie... Véritable somme politique, De l'Esprit des lois a été repris, défendu contre les attaques virulentes et amendé par son auteur jusqu'à sa mort. Montesquieu y engage tout à la fois une réfl exion sur les différents gouvernements, une enquête sur les sociétés humaines et une analyse comparée des lois afin de former tout homme à évaluer l'intervention législatrice pour mieux appréhender la réalité sociale. Chef-d'oeuvre absolu, il est l'un des livres les plus importants, les plus clairvoyants du siècle des Lumières et de la littérature mondiale. Grâce à une orthographe modernisée, cette édition fournit les clefs nécessaires pour aborder ce grand oeuvre et l'inscrit dans l'exceptionnel cheminement intellectuel que fut celui de son auteur.
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Antidote au culte de la performance : La robustesse du vivant
Olivier Hamant
- GALLIMARD
- Tracts
- 31 Août 2023
- 9782073047342
«La nature menacée devient menaçante : notre excès de contrôle nous a fait perdre le contrôle. Il va maintenant falloir vivre dans un monde fluctuant, c'est-à-dire inventer la civilisation de la robustesse, contre la performance.» Olivier Hamant Face aux bouleversements du monde en cours et à venir, le développement durable, entre géo-ingénierie contreproductive et tout-électrique mal pensé, crée de nombreux futurs obsolètes. Émergent alors les contremodèles de la décroissance et de la sobriété heureuse, nettement mieux alignés avec le monde qui vient. Mais la frugalité peut-elle réellement mobiliser ? Ne risque-t-elle pas non plus de se réduire à d'autres formes d'optimisation ? Et si, pour être sobre et durable, il fallait d'abord questionner une valeur nettement plus profonde : l'efficacité. Le monde très fluctuant qui vient appelle un changement de civilisation. Ce chemin demande surtout de valoriser nos points faibles et inverse toutes les recettes.
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Jean-Patrick Manchette : Ecrire contre
Nicolas Le flahec
- Gallimard
- Hors Serie Litterature
- 16 Janvier 2025
- 9782073029041
En 1995, à cinquante-deux ans, mourait Jean-Patrick Manchette, le romancier qui, dans un même mouvement, a profondément renouvelé le polar français et largement contribué à forger son statut littéraire. Pour le trentième anniversaire de sa disparition, Nicolas Le Flahec nous propose une étude qui, pour la première fois, embrasse les différentes composantes de l'oeuvre de Manchette : romans, nouvelles, pièce de théâtre, scénarios, articles de journaux, traductions, correspondance, entretiens... Des travaux de commande aux publications posthumes, il redessine les contours d'une production composite pour en appréhender la cohérence et les tensions, tout en éclairant les liens qu'entretient Manchette avec Hammett, Chandler ou Westlake, mais aussi avec Hegel, Marx, Flaubert, Orwell, Perec ou Debord.
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Qu'il suive le fil d'Ariane sur les traces du Minotaure pour évoquer Oran et ses alentours, qu'il revisite le mythe de Prométhée à la lumière de la violence du monde moderne, ou qu'il rêve à la beauté d'Hélène et de la Grèce, Albert Camus nous entraîne tout autour de la Méditerranée et de ses légendes. Un court recueil de textes lyriques et passionnés pour voyager de l'Algérie à la Grèce en passant par la Provence. Philippe Caubère nous emporte au coeur d'un bref recueil de textes poétiques ponctués d'un doux son de clarinette. L'écoute en classe de ce CD est autorisée par l'éditeur.
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Patti Smith a qualifié ce livre de «carte de mon existence». En dix-huit «stations», elle nous entraîne dans un voyage qui traverse le paysage de ses aspirations et de son inspiration, par le prisme des cafés et autres lieux qu'elle a visités de par le globe. M Train débute au 'Ino, le petit bar de Greenwich Village où elle va chaque matin boire son café noir, méditer sur le monde tel qu'il est ou tel qu'il fut, et écrire dans son carnet. En passant par la Casa Azul de Frida Kahlo dans la banlieue de Mexico, par les tombes de Genet, Rimbaud, Mishima, ou encore par un bungalow délabré en bord de mer, à New York, qu'elle a acheté juste avant le passage dévastateur de l'ouragan Sandy, Patti Smith nous propose un itinéraire flottant au coeur de ses références (on croise Murakami, Blake, Bolano, Sebald, Burroughs... ) et des événements de sa vie. Écrit dans une prose fluide et subtile qui oscille entre rêve et réalité, passé et présent, évocations de son engagement artistique et de la perte tragique de son mari - le guitariste Fred «Sonic» Smith -, M Train est une réflexion sur le deuil et l'espoir, le passage du temps et le souvenir, la création, les séries policières, la littérature, le café... Après Glaneurs de rêves (Gallimard, 2014), Patti Smith nous propose un nouveau livre inclassable, profondément sensible et sincère, illustré par les photographies en noir et blanc qu'elle prend depuis toujours, et qui confirme qu'elle est l'une des artistes actuelles les plus singulières et indépendantes...
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«La vie ordinaire est une vie d'hypocrite. On fait comme si c'était déjà ça de vivre tranquillement, comme si on ne voulait pas d'aventure. Comme s'il suffisait de se la couler douce dans les plis du laisser-être pour atteindre la tranquillité tant recherchée. Sauf que la plupart du temps, on n'y arrive pas.Puisque l'existence humaine est à la fois provisoire et continue, puisque rien ne dure et que le temps ne se retient pas, la tranquillité n'est pas de ce monde. Et c'est tant mieux. Que le dard de l'intranquillité vous pique encore et encore ! Demandez-vous, au moins une fois, si le nombre d'années parcourues, les épreuves et les angoisses endurées, si vous avez vécu tout ça pour vous réfugier dans la mauvaise foi de l'émerveillement ordinaire, sans jamais vouloir fouiller en dessous, remuer la vase qui étouffe vos désirs et vous fait croire qu'être quelqu'un, c'est peser lourd, et s'accrocher aux horaires comme si la vie en dépendait.»
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Au nom de la loi : La persécution quotidienne des Juifs à Paris sous l'Occupation
Johanna Lehr
- GALLIMARD
- Connaissances
- 3 Octobre 2024
- 9782073083913
C'est dans Paris et sa banlieue, point névralgique de leur persécution, que furent rafl és près de 29000 Juifs pendant l'Occupation. Si elle s'est imposée dans la mémoire collective comme le symbole de la répression antijuive, la rafl e du Vél' d'Hiv a éclipsé une autre forme de violence, plus discrète et quotidienne, qui s'est abattue sur des milliers de Juifs dans la capitale et a abouti à leur déportation : les arrestations individuelles. C'est alors «au nom de la loi», du règlement ou de l'ordonnance qu'on arrêtait chaque jour ces Juifs à Paris pendant la Seconde Guerre mondiale. Dans son enquête, Johanna Lehr identifie des lieux de la capitale qui, du 1?? au 20? arrondissement et jusqu'à Drancy, en petite couronne, dessinent la géographie de cette persécution. Grâce à des archives inédites, elle dévoile le rôle d'administrations françaises restées invisibles : le Palais de justice, les prisons, la préfecture de Police, les hôpitaux, les gares... autant d'institutions qui, obéissant à un fonctionnement ordinaire dans un moment extraordinaire, ont pris une part active au processus de destruction des Juifs de France.