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Spartacus
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L'importance, les conséquences possibles de la nomination d'Hitler comme chancelier du Reich le 30 janvier 1933 furent mal évaluées, y compris dans les rangs de la gauche française. Après les élections de novembre 1932, les nazis ayant perdu des sièges, Léon Blum écrivait qu'Hitler n'arriverait jamais au pouvoir. En 1932, Daniel Guérin était parti avec un camarade, sac au dos, pour se rendre compte du climat qui régnait en Allemagne, que certains voyaient à la veille d'un affrontement révolutionnaire. Traversant aussi bien les grandes villes que les villages, il y rencontra sur les routes nombre de jeunes chômeurs qui, faute de mieux, vagabondent d'un endroit à l'autre.
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Ce n'est que dans les années 1920 et 1930 que des militants de différents courants socialistes ont voulu publier en français certains textes de Rosa Luxemburg jugés importants dans le contexte des conflits qui traversaient les mouvements socialiste et communiste. Depuis 1946, les Cahiers Spartacus ont tenu à les conserver disponibles.
Si ces textes conservent un intérêt, ce n'est pas seulement par la lumière qu'ils jettent sur ces conflits qui ont façonné en bonne partie le XXe siècle, ou à cause de la personnalité et du destin exceptionnels de leur auteur. C'est aussi par la réflexion qu'ils continuent à fournir sur la possibilité et les conditions du progrès social dans nos sociétés : pour Rosa Luxemburg, ce but final qu'elle visait, n'était rien d'autre « la transformation sociale de l'ordre existant ».
Trois étapes de la réflexion et des combats de Rosa Luxemburg sont illustrées dans ce recueil.
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Kronstadt 1921 ; soviets libres contre dictature de parti
Alexandra Skirda
- Spartacus
- 14 Février 2017
- 9791094106204
Février 1921 : alors que le régime communiste sort vainqueur de la guerre civile qui s'achève et à laquelle va succéder une effroyable famine, il doit faire face au mécontentement de la population ouvrière et paysanne, plongée dans le plus grand dénuement et privée de toute liberté d'expression et d'association. C'est pour soutenir les ouvriers de Petrograd qui se sont mis en grève tout au long de ce mois de février pour protester contre la pénurie extrême à laquelle ils doivent faire face que les marins, les soldats et les ouvriers de l'île de Kronstadt se sont réunis et ont dressé une liste de revendications. Au premier rang de celles-ci, ils placent le rétablissement des libertés fondamentales pourtant inscrites dans la constitution de 1918 : les droits d'expression, d'association, de réunion ; le vote à bulletin secret ; l'élection dans ces conditions de nouveaux soviets ; les libertés de changer d'emploi et de se déplacer ; la fin des privilèges du parti communiste et la suppression de la police politique. Alexandre Skirda ne fait pas que décrire cette éphémère tentative de rétablir la démocratie soviétique et la répression féroce qui s'abattra sur elle une nécessité tragique écrira plus tard Trotski, cherchant à minimiser son rôle mais le justifiant toujours faisant appel à des documents et témoignages inédits. Il la replace dans la lignée des affrontements qui ont opposé depuis 1918 ouvriers et paysans au pouvoir communiste et il retrace la façon dont les historiens, aussi bien soviétiques qu'occidentaux, ont rendu compte de cet épisode au plus haut point représentatif de la nature de ce pouvoir. Mars 1921 : une Commune pour la renaissance des soviets Cette révolte des marins, soldats et ouvriers de l'île de Kronstadt ne dura guère plus de deux semaines et fut noyée non seulement dans le sang, mais aussi sous un flot de calomnies. Mais par ses causes, son déroulement et sa répression, elle permet, replacée dans son contexte, de comprendre très précisément la nature et les instruments du régime mis en place par les bolcheviks après Octobre 1917.
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Guérilleros, France 1944 - Une contre-enquête
Castellano/Melich
- Spartacus
- 7 Octobre 2020
- 9791094106372
En 1944, le sud-ouest de la France fut largement libéré par les maquis, auxquels participèrent de nombreux réfugiés espagnols, notamment des groupes de guérilleros armés créés à l'initiative du Parti communiste espagnol. A la fin de l'été 1944, celui-ci prépara des incursions en Espagne, dont l'occupation du Val d'Aran. Il voulut accroître ses effectifs, tout en écartant ceux qui émettaient des doutes sur ces projets. C'est dans ce contexte qu'Henri Melich, résistant FTP, fut enrôlé dans la 5e Brigade des guérilleros de l'Aude. A son retour d'Espagne, il apprit que certains de ses amis avaient été exécutés par des membres de cette brigade. Des circonstances exceptionnelles, mais aussi un long travail d'enquête, lui ont permis depuis de faire en bonne partie la lumière sur une série d'assassinats commis par cette brigade et sur l'identité des victimes.
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La makhnovchtchina ; l'insurrection révolutionnaire en Ukraine de 1918 à 1921
Archinov
- Spartacus
- 1 Août 2010
- 9782902963621
Après le renversement du Tsar en 1917, la révolution suivit en Ukraine son propre cours. Le traité de Brest-Litovsk eut en particulier pour conséquence un retour au pouvoir des grands propriétaires réactionnaires, appuyés par les troupes austro-allemandes, contre lesquels se mobilisèrent paysans et ouvriers pour défendre les acquis de la révolution.
Ce mouvement révolutionnaire autonome prit une ampleur et une durée considérables dans le sud-est de l'Ukraine, dans la région bordant la mer Noire et la mer d'Azov. Les groupes d'auto-défense apparus en 1917 et 1918 constituèrent une armée pour faire face aux armées blanches qui se dressèrent contre la révolution russe. Leur dirigeant le plus éminent en fut Nestor Makhno, un ouvrier anarchiste originaire de cette région ; d'où le nom de makhnovchtchina qui fut donné à l'époque à l'ensemble de ce mouvement. L'armée révolutionnaire ukrainienne joua un rôle déterminant dans les défaites de Dénikine, puis de Vrangel, et donc dans la sauvegarde de la révolution bolchevik, pour être finalement anéantie par l'Armée rouge.
Archinov, qui fit la connaissance de Makhno en prison à Moscou, le rejoignit en Ukraine en 1919 et prit une part importante à l'action éducative et culturelle du mouvement. Il entreprit d'en écrire l'histoire dès 1920, en réponse aux déformations et calomnies de toutes sortes dont il était l'objet, en particulier de la part des bolcheviks. Dans des circonstances très difficiles, il l'acheva en avril 1921, quelques mois avant la défaite finale du mouvement.
Cette édition reprend les textes de la première édition en français préparée par Voline (Éditions anarchistes, 1924), à l'exception de la préface de Sébastien Faure. Elle y ajoute une postface d'Hélène Châtelain, des photos qui ont été confiées à celle-ci par la famille Makhno à Gouliaï-Polié et des cartes.
«Durant toute la lutte révolutionnaire en Ukraine, la classe ouvrière et les paysans de ce pays n'eurent pas l'habitude d'avoir à leurs côtés un tuteur permanent et inflexible comme le fut le parti communiste en Grande Russie. Par conséquent il s'y développa une plus grande liberté d'esprit qui devait infailliblement se faire jour à l'heure des mouvements révolutionnaires des masses...Le mouvement révolutionnaire en Ukraine s'accompagnait donc de deux circonstances qui n'existaient pas en Grande Russie et qui devaient tant influer sur le caractère même de la révolution ukrainienne : l'absence d'un parti politique puissant et organisé, et l'esprit de la Volnitza historiquement propre aux travailleurs d'Ukraine. En effet, tandis qu'en Grande Russie la révolution était étatisée sans peine, contenue dans les cadres de l'État communiste, cette même étatisation rencontrait en Ukraine des difficultés considérables ; l'appareil « soviétiste » s'y instaurait surtout par la contrainte, militairement. Aussi, un mouvement autonome des masses, surtout des masses paysannes, continuait à s'y développer parallèlement. Il s'annonçait déjà sous la République démocratique de Petlioura et progressait lentement, cherchant encore sa voie. En même temps ce mouvement avait ses racines dans les fondements essentiels de la révolution russe. Il se fit ostensiblement remarquer dès les premiers jours du bouleversement de Février. C'était un mouvement des couches les plus profondes des travailleurs cherchant à renverser le système économique d'esclavage et à créer un système nouveau, basé sur la communauté des moyens et des instruments de travail et sur le principe de l'exploitation de la terre par les travailleurs eux-mêmes.»
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Quand, au petit matin du 19 juillet 1936, les militaires factieux sortirent de leurs casernes en pensant s'emparer facilement de Barcelone, ils trouvèrent en face d'eux les comités de défense de la Confédération nationale du travail (C.N.T.) appuyés par toute une population ouvrière dressée contre le fascisme. En fin d'après-midi, le général Goded, l'un des organisateurs du soulèvement avec Franco, arrivé des Baléares pour prendre le commandement de la ville, doit reconnaître sa défaite.
Cette victoire populaire contraignit le gouvernement de la République à organiser la résistance contre les nationalistes, au lieu de pactiser avec eux. En Catalogne, les ouvriers armés se retrouvèrent non seulement maîtres de la rue, mais aussi en charge de nombreuses entreprises abandonnées par leurs propriétaires. Leurs organisations, et d'abord la plus puissante d'entre elles, cette C.N.T. redevenue légale seulement quelques mois auparavant, participent à la direction de la guerre contre les fascistes, à celle de l'économie et de l'ensemble des activités sociales.
Mais en accordant une priorité absolue à cette lutte contre le fascisme, la direction de la C.N.T. va aider l'État à se réapproprier ce pouvoir acquis par les ouvriers les armes à la main. À Barcelone encore, en mai 1937, une nouvelle étape dans cette reconquête donnera lieu à une puissante riposte armée des ouvriers, qui sera suivie de leur défaite politique et d'une vague de répression contre les militants révolutionnaires.
Les révolutions sociales, ces tentatives de réorganisation de la production et de la société sur de nouvelles bases, sont extrêmement rares. Au-delà des circonstances particulières dans lesquelles elles surgissent, elles apportent toujours une expérience irremplaçable sur ce qui peut en faire le succès ou l'échec. Agustín Guillamón, qui publie depuis 1993 Balance (Bilan), une revue en espagnol d'histoire du mouvement ouvrier international et de la guerre d'Espagne, décrit dans ce livre, sous une forme ramassée mais avec une grande précision, ce parcours de la C.N.T. de juillet 1936 à mai 1937. Ses commentaires et ses interprétations ne peuvent que nourrir la réflexion de tous ceux qui s'interrogent sur les chemins à prendre pour construire une société libérée de l'exploitation et de l'oppression, ce communisme libertaire auquel aspiraient les militants de la C.N.T.
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Eugène Varlin Ouvrier relieur, internationaliste et communard
Michel Cordillot
- Spartacus
- 6 Septembre 2016
- 9791094106167
D'Eugène Varlin, exécuté sommairement comme tant d'autres à la fin de la semaine pendant laquelle le gouvernement de Thiers noya la Commune dans le sang, on retient d'abord la figure lumineuse de rigueur et de probité qu'il donna de lui pendant les quelques semaines qu'elle dura, notamment lorsqu'il fut en charge de ses finances.
Maxime Du Camp, l'un des pourfendeurs les plus méprisants de la Commune, alla jusqu'à déplorer la manière dont il fut tué, à 32 ans.
Mais auparavant, pendant les dernières années du Second empire, Eugène Varlin avait déployé une énergie extraordinaire et fait preuve de talents de rassembleur et d'organisateur rarement égalés pour amener le monde ouvrier, et d'abord celui de Paris, fait d'ouvriers des fabriques et d'artisans, à s'associer et à se fédérer.
Lorsqu'enfin, en 1864, le délit de «coalition» est abrogé, Eugène Varlin va initier et faire vivre divers organismes d'assistance mutuelle propres aux ouvriers mais aussi un magasin d'alimentation coopératif et, sous le nom de La Marmite, une série de restaurants ouvriers coopératifs. En 1864 encore, un petit groupe d'ouvriers crée la section française de l'Association internationale des travailleurs et Eugène Varlin les rejoint. Jusqu'en 1870, il sera dans ce cadre un organisateur des plus actifs du soutien aux luttes ouvrières.
En réponse au coup de force de Thiers, Eugène Varlin oeuvrera en première ligne pour l'établissement par le peuple de Paris de la Commune. Après les Finances, ce sont les Subsistances, puis l'Intendance qu'il est chargé de gérer. Devenu minoritaire en son sein, il n'en participera pas moins jusqu'au dernier jour à la défense de la Commune, les armes à la main.
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La commune de Cronstadt, crépuscule sanglant des Soviets
Ida Mett
- Spartacus
- 1 Janvier 2015
- 9782902963973
L'insurrection de Cronstadt, présentée à l'époque par le pouvoir bolchevik comme un complot fomenté de l'étrangère par des forces contre-révolutionnaires pas vraiment identifiées, a ses racines dans le mécontentement des marins, y compris des marins communistes, vis-à-vis des méthodes du commandement politique de la flotte baltique. Mais elle trouve sa cause immédiate dans la répression militaire du mouvement de grève déclenché à la fin de février 1921 par les ouvriers de Petrograd pour protester contre les énormes difficultés de ravitaillement dont ils souffraient ; cette protestation s'était étendue dans certaines usines à la revendication de libertés politiques et à la contestation du monopole du parti communiste. C'est en appui de cette protestation que, le 28 février, les marins de Cronstadt adoptent une série de 15 résolution dont voici la première : « Étant donné que les soviets actuels n'expriment pas la volonté des ouvriers et des paysans, (d')organiser immédiatement des réélections aux soviets au vote secret en ayant soin d'organiser une libre propagande électorale. » On est à la veille de l'ouverture du 10e congrès du Parti communiste. Même si des soulèvements paysans de faible ampleur se produisent encore ici ou là (comme ce sera encore le cas dans les années suivantes), les armées blanches ont été vaincues. En Ukraine méridionale, les troupes makhnovistes, qui ont contribué à cette victoire, sont en passe d'être écrasées. Le régime ne craint plus ni les résistances intérieures, ni l'intervention étrangère. En Arménie et en Géorgie, c'est lui qui intervient pour imposer des gouvernements soviétiques. Depuis près de trois ans, aucune organisation politique autre que le parti communiste n'a droit de cité.
Mais la famine menace, et Lénine va faire mettre en oeuvre la Nouvelle politique économique (N. E. P.), rétablissant une certaine liberté du commerce. Au même congrès, pour mettre fin à l'intérieur du parti lui-même aux contestations, dont celle de l'Opposition ouvrière, les fractions sont interdites. La direction du parti, consolidée par les victoires militaires et fragilisée par le chaos économique, renforce sa mainmise sur l'ensemble des décisions politiques.
L'heure n'est donc pas à la négociation avec les marins revendicatifs de Cronstadt. L'écrasement de leur mouvement, dénoncé comme contre-révolutionnaire, aura lieu pendant le congrès lui-même.
En écrivant ce livre en 1938, Ida Mett s'est donné pour but « de servir, par une analyse objective des évènements historiques, les intérêts vitaux du mouvement ouvrier... (d')examiner ces thèses opposées à la lumière des faits et documents, ainsi que sous l'angle des évènements qui suivirent presqu'immédiatement l'écrasement de Cronstadt. »
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Guerre de classes en Espagne et textes libertaires
Camillo Berneri
- Spartacus
- 1 Janvier 1977
- 9782902963966
Anarchiste italien de tendance collectiviste, Berneri arrive en Espagne dès le début de l'insurrection de 1936 et participe activement à la constitution des premières colonnes anarchistes partant en Aragon. Très tôt, il est de ceux qui affirment que seule la lutte anticapitaliste peut s'opposer au fascisme et que le piège de l'antifascisme signifie l'abandon des principes de la révolution sociale. Il ne cesse de répéter que la révolution doit être gagnée sur le terrain social et non sur le terrain militaire. Il s'oppose ainsi à la militarisation des milices qu'il voit comme la première victoire des forces étatiques.
Les staliniens ne le lui pardonneront pas. Le 5 mai 1937, à Barcelone, Berneri et Barberi, l'un de ses compagnons, sont arrêtés chez eux par des policiers armés au motif qu'ils seraient des « contre-révolutionnaires ». C'est au cours de ces journées que des unités sous commandement du parti communiste tentèrent d'écraser le mouvement social et éliminèrent de nombreux militants anarchistes et du P. O. U. M.
Les articles publiés par Berneri et ses camarades dans leur revue, Guerre de classe, apportent un regard lucide et critique sur le cours de la révolution espagnole, et les orientations prises par la direction de la C. N. T. en particulier.
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Un rebelle dans la révolution ; Allemagne, 1918-1921
Max Hölz
- Spartacus
- 7 Novembre 2018
- 9791094106327
D'une famille d'ouvriers ruraux, Max Holz avait un peu voyagé dans sa jeunesse, à la recherche d'une formation et d'une vie meilleure. Jeune homme pieux, ce qu'il voit et vit, les rencontres qu'il fait pendant la Première Guerre mondiale le changent profondément. Regagnant en novembre 1918 la petite ville de Saxe où il s'était installé, il y trouve une misère profonde et y organise un conseil des chômeurs. Sa vie bascule alors dans le militantisme et, rapidement, dans la clandestinité. Pendant deux années, pendant lesquelles il organisera, en 1920, la résistance ouvrière armée contre le putsch monarchiste de Kapp et Luttwitz puis, en 1921, celle contre la répression anti-ouvrière en Saxe, échappant à plusieurs reprises aux arrestations, il devient à la fois l'ennemi public numéro un pour les possédants et les gouvernants de tous bords et un symbole de la résistance ouvrière. Un témoignage rare sur les premières années de la république de Weimar et ses déchirements sanglants.
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Malgré les déconvenues qu'il a causées depuis un siècle, et malgré les crimes qui ont été commis en son nom, le socialisme continue à susciter l'espoir d'une vie meilleure, dans une société libre et égalitaire. Aussi, quand dans un pays riche en pétrole comme l'est le Venezuela, un gouvernement, fort de victoires électorales successives, annonce qu'il s'engage sur le chemin du socialisme, d'un socialisme nouveau, il s'attire à travers le monde le soutien enthousiaste d'une partie de la gauche.
Mais un discours véhément contre l'Empire états-unien, la haine que lui témoignent certains de ses adversaires, des ventes de pétrole à bon marché à des régimes amis, des expropriations d'entreprises locales ou étrangères suffisent-ils pour justifier cet enthousiasme ?
Rafael Uzcátegui, militant libertaire vénézuélien, contributeur de longue date à El Libertario, le périodique anarchiste de Caracas, et responsable du service d'enquête de PROVEA, une organisation vénézuélienne de défense des droits de l'homme, ne le pense pas. Au sujet de ce que ses dirigeants appellent le « processus bolivarien », il nous dit : « Deux interprétations grossières de ce processus se font concurrence sur la scène mondiale : d'un côté, on affirme que le gouvernement de Caracas a engagé une série de transformations radicales qui déboucheront sur le "socialisme du XXIe siècle", une trajectoire qui s'oppose aux politiques et aux valeurs de l'impérialisme capitaliste ; de l'autre, au contraire, on assure que le président Chávez est un dictateur qui instaure par la force le communisme au Venezuela.
Toutes deux, comme nous essaierons de le démontrer, sont fausses. » Dans ce livre, sous une forme ramassée, on trouvera bien des éléments - sur la vie quotidienne, sur les relations entre le gouvernement et les organisations et mouvements sociaux - permettant de replacer les politiques menées par le régime vénézuélien dans leur double contexte, celui de l'histoire du Venezuela et celui de la mondialisation économique contemporaine. On y trouvera aussi à coup sûr des éclairages sur les conditions d'une transformation sociale radicale dans notre propre pays.
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Les anarchistes russes, les soviets et la révolution de 1917
Alexandre Skirda
- Spartacus
- 8 Novembre 2016
- 9791094106174
L'Histoire, dit-on, est toujours écrite par les vainqueurs. Les historiens soviétiques ont en général très fidèlement reproduit les raisons invoquées par les dirigeants bolcheviks en avril 1918 pour mener une offensive militaro-policière contre les groupes anarchistes, à Moscou puis à Petrograd et d'autres villes de Russie : ce n'étaient que des ramassis d' «éléments criminels»
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Algérie 1954-1965 ; un combat anti-colonialiste
Daniel Guérin
- Spartacus
- 10 Novembre 2017
- 9791094106297
Un recueil d'articles écrits au cours des événements par un homme de lettres, militant anticolonialiste, qui éclaire puissamment les conséquences de la guerre d'indépendance sur l'évolution du pouvoir politique en Algérie comme en France et les racines du malaise profond qui subsiste dans les relations entre les deux pays.
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Espagne 1937 ; Josep Rebull, la voie révolutionnaire
Agustin Guillamon
- Spartacus
- 2 Juin 2014
- 9782902963706
« La situation historique actuelle de notre pays est une époque de transition qui se terminera par le fascisme ou la révolution prolétarienne. » Lors de sa naissance à l'automne de 1935, les fondateurs du Parti ouvrier d'unification marxiste (POUM) pressentaient que la répression souvent sanglante qui avait été opposée depuis vingt ans aux revendications des ouvriers de l'industrie et de l'agriculture déboucherait sur un affrontement de grande ampleur. Ils ne se trompaient pas et, comme les syndicalistes libertaires de la CNT, ils contribuèrent à l'échec du soulèvement militaire de juillet 1936, à Barcelone et dans d'autres régions d'Espagne.
En Catalogne en particulier, cette victoire sur les putschistes obligea les ouvriers mobilisés non seulement à organiser la lutte militaire contre l'armée rebelle, mais aussi à prendre en charge une bonne partie de la production. Est-ce le début de la révolution des ouvriers et des paysans ?
Les organisations ouvrières les plus puissantes, la CNT et le parti socialiste espagnol (PSOE), ne semblent pour leur part n'avoir pour projet que de remettre sur pied l'État républicain en faillite. Pour la direction du POUM, il n'y a pas d'autre solution que de rester aux côtés de la CNT et de chercher à la gagner à la voie révolutionnaire. C'est ce qu'a bien compris un ennemi mortel de la Révolution que viennent renforcer tous les partisans de l'ordre établi : le Parti communiste, bras politique et policier en Espagne de Staline.
Sous sa pression, le POUM est rapidement mis à l'écart et les organes mis en place par les révolutionnaires démantelés.
Au printemps de 1937, Josep Rebull, un militant du POUM de Barcelone, soumet au Parti en vue du prochain congrès de celuici une série de critiques et de propositions pour tenter de rouvrir devant les ouvriers et les paysans la voie de la Révolution. Les Journées de mai se concluront par la victoire des forces antirévolutionnaires, l'assassinat de dirigeants et de militants du POUM et sa mise hors-la-loi puis un procès reposant sur des faux grossiers. Dans la clandestinité, Josep Rebull organisera la lutte contre ces crimes. Mais à cette époque, et encore en 1939, dans l'exil, il appellera ses camarades à analyser les erreurs commises pour pouvoir, un jour, retrouver le chemin de l'émancipation.
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Nestor Makhno ; la lutte pour les soviets libres en Ukraine, 1917-1921
Alexandre Skirda
- Spartacus
- 26 Mai 2020
- 9791094106365
La biographie de référence de Nestor Makhno (1888-1934), ouvrier du sud-est de l'Ukraine, organisateur et propagandiste libertaire, qui s'est révélé dans la lutte pour la défense des acquis de la révolution de 1917 comme un meneur d'hommes et un tacticien militaire de premier ordre. Un livre pour aller au-delà des calomnies et des mythes.
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Dans les mois qui suivirent la révolution d'Octobre, Lénine et les plus lucides des bolcheviks l'affirmèrent avec force : si la Russie restait isolée, si les pays les plus industrialisés, et en premier lieu l'Allemagne, n'étaient pas gagnés par la révolution socialiste, alors celle-ci périrait.
C'est dans cette perspective qu'ils créèrent l'Internationale communiste au début de 1919. Même si celle-ci et sa subordination au parti bolchevik furent contestées dès sa fondation, même si, très vite, des révolutionnaires dénoncèrent la dictature du parti russe sur le prolétariat, elle représenta pendant des années encore pour de nombreux militants la lumière qui s'était allumée à l'Est, la perspective toute proche d'un monde libéré du capitalisme et des immenses massacres impérialistes.
Pour Hippolyte Etchebehere, dit Rustico, l'Allemagne en crise du début des années 1930 restait le champ de bataille où se jouait l'avenir de la révolution, aussi bien par la puissance de son industrie que par celle de ses organisations ouvrières. A Berlin, aux côtés de ces communistes qui sont pour lui des révolutionnaires, il va vivre ces semaines de l'hiver 1932-1933 dont on s'apercevra que s'y décida le sort d'au moins une génération.
Mobilisation des militants, immobilisme des partis et des syndicats, alliance des nazis et de l'appareil d'Etat : Rustico les vit jour après jour et témoigne que le nazisme fut d'abord une contre-révolution, avec, parmi ses premières victimes, une social-démocratie pourtant devenue un rouage de l'Etat allemand et un parti communiste instrument dévoué de l'Etat soviétique.
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Un ouvrier limousin au coeur de la révolution russe
Marcel Body
- Spartacus
- 5 Novembre 2015
- 9791094106143
Le récit des années 1917 à 1927 telles que vécues par l'auteur, témoin privilégié de la révolution russe dont il dépeint les événements, la vie quotidienne durant cette période et l'évolution du régime communiste.
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