Bouquins
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L'évadé d'Auschwitz : l'homme que personne n'a voulu croire
Jonathan Freedland
- Bouquins
- Document
- 21 Septembre 2023
- 9782382923634
Une nouvelle enquête passionnante sur l'histoire de la Solution finale, à lire les yeux grands ouverts, comme une page de l'histoire de l'humanité.
Une nuit d'avril 1944, Walter Rosenberg, bientôt connu sous le nom de Rudolf Vrba, un jeune Juif slovaque de 19 ans, et son ami Alfréd Wetzler parviennent à s'évader d'Auschwitz. Leur objectif : prévenir le monde de l'existence de cette usine de mort et tenter de sauver de la chambre à gaz le prochain convoi de Juifs hongrois.
Près de deux ans plus tôt, après un bref séjour dans le camp de Majdanek, Rosenberg est déporté à Auschwitz. Contraint aux travaux forcés à Buna, il est ensuite affecté à la " rampe " où débarquent les Juifs de toute l'Europe. La majorité d'entre eux sont gazés après la " sélection ". Les rares survivants subissent persécutions, violences et cruautés incessantes.
Doté d'une mémoire phénoménale, Walter enregistre tout jusqu'au moindre détail durant sa captivité : le fonctionnement du camp, sa géographie, son économie, l'organisation de son système ferroviaire. Après son évasion, il consigne avec son codétenu l'ensemble de ces informations dans le Rapport Vrba-Wetzler. Ce document de 32 pages, aussi appelé " Protocole d'Auschwitz ", envoyé à Churchill, Roosevelt et au pape Pie XII, sera le premier récit détaillé sur le camp à atteindre les Alliés. Rudolf Vrba sera également l'un des témoins capitaux du film Shoah de Claude Lanzmann.
Cette nouvelle enquête dévoile l'incroyable histoire d'un homme que personne n'a voulu croire. -
Une République française : 1870-1940
Jean-Noël Jeanneney
- Bouquins
- La Collection
- 19 Septembre 2024
- 9782382924181
La IIIe République, la plus longue de l'histoire de France, garde une actualité forte et demeure une source d'inspiration politique et civique. Le grand historien contemporain qu'est Jean-Noël Jeanneney lui a consacré l'essentiel de son oeuvre pour éclairer les incertitudes de notre histoire présente.
Au coeur des diverses responsabilités publiques qu'il a exercées, Jean-Noël Jeanneney s'est voulu d'abord et continument historien. Un grand nombre de ses publications, au fil de soixante années, concernent la Troisième République, de 1870 à 1940. On en trouve rassemblé l'essentiel dans ce volume, qui offre de multiples éclairages et montre certaines permanences de long terme. Ce régime a été souvent décrié, à bon droit parfois, injustement souvent. L'auteur restitue la force et le mérite de hauts personnages tels Jean Jaurès, Georges Clemenceau, Georges Mandel, Léon Blum et il en fait resurgir bien d'autres. Les passions et les douleurs fourmillent, les affrontements et les tourments, mais aussi les courages, les réussites, les accomplissements, entre une paix toujours fragile et la guerre ravageuse. Sur l'activité parlementaire et gouvernementale, les aperçus sont multiformes. Le rôle de l'argent est scruté, dans la vie démocratique et dans les décisions prises : il imprègne la chronique très heurtée des partis et des médias.
Face à nos incertitudes et nos angoisses contemporaines, ce livre affirme que le souvenir contrasté de ces longues années de l'histoire de France peut, aujourd'hui encore, dans la fidélité aux Lumières, instruire et renforcer le civisme. -
Dictionnaire de la guerre d'Algérie
Tramor Quemeneur, Ouanassa Siari Tengour, Sylvie Thénault
- Bouquins
- La Collection
- 16 Mars 2023
- 9782382923061
Soixante ans après les accords d'Évian paraît le premier dictionnaire consacré à la guerre d'Algérie, rédigé par les meilleurs spécialistes de la période, algériens et français.
"Soixante ans après la fin de la guerre d'Algérie, les enjeux mémoriels liés à l'histoire de ce conflit ont alimenté autant de débats que de controverses. La recherche historique n'a cessé de progresser durant cette période. Mais il manquait un ouvrage d'une ampleur suffisante pour permettre, dans un contexte resté passionnel, de traiter du sujet sous tous ses angles, en puisant dans une bibliographie désormais abondante et en se fondant sur les acquis de la recherche, avec le souci d'objectivité et d'exigence intellectuelle qui seul peut aider à faire progresser la connaissance.
Cet ouvrage, le voici. Le fruit d'un long travail qui réussit à embrasser sans tabou l'ensemble des thèmes et des données à la fois militaires, politiques, sociologiques et intellectuels liés au dernier épisode de la période coloniale. L'un des mérites de ses maîtres d'oeuvre, Sylvie Thénault, Ouanassa Siari Tengour et Tramor Quemeneur, est d'avoir su regrouper autour d'eux des historiens et chercheurs de provenances multiples, de convictions diverses et parfois opposées. Là où les mythes l'emportent encore trop souvent sur la vérité des faits, cette pluralité des approches était non seulement nécessaire mais indispensable au crédit d'une telle entreprise.
Événement éditorial, ce Dictionnaire, par son ambition et sa richesse exceptionnelles, répondra aux légitimes attentes de tous ceux qui, sur les deux rives de la Méditerranée, n'aspirent qu'à mieux comprendre l'histoire complexe de cette guerre." Jean-Luc Barré. -
La République assassinée : Mars-juillet 1940
Michèle Cointet
- Bouquins
- Document
- 18 Janvier 2024
- 9782382925263
Entre le 22 mars 1940, lorsque Paul Reynaud devient enfin président
du Conseil, et le 10 juillet, où l'Assemblée nationale vote l'abolition de la République sous l'égide de Philippe Pétain, la comédie du pouvoir s'est transformée en tragédie nationale. Ce processus désastreux demeure à bien des égards un mystère mal éclairci, que les déclarations et les Mémoires de certains acteurs ont contribué à épaissir. Si les causes militaires et diplomatiques ont pesé lourd, l'aspect politique et même culturel de l'événement méritait d'être approfondi.
Comment, sous les yeux d'un président de la République frappé d'une impuissance consentie, trois anciens présidents du Conseil ont-ils prêté la main à ce bouleversement au profit d'un maréchal de France ? Les manoeuvres des seconds rôles révèlent des motivations et des mentalités marquées par la guerre précédente et par les impasses où des institutions irréformables ont conduit le pays. L'atmosphère délétère de fin de régime et l'écrasante pression psychologique qu'à Tours, Bordeaux puis Vichy, la défaite en cours fait peser sur des hommes peu préparés à la supporter ont mené à l'inéluctable. -
L'oeuvre de Benjamin Stora se confond pour partie avec la mémoire et l'histoire de la guerre d'Algérie. Un de ses grands thèmes de recherche, intimement lié à son parcours individuel tel qu'il le relate dans trois de ses ouvrages. Dans Les Clés retrouvées, il évoque son enfance juive à Constantine et le souvenir d'un monde qu'il a vu s'effondrer ; dans La Dernière Génération d'Octobre, son militantisme marqué très à gauche avec son cortège de désillusions. Les Guerres sans fin témoignent d'un engagement mémoriel qui se fonde sur une blessure collective et personnelle que seules la recherche et la connaissance historiques peuvent aider à panser.
Benjamin Stora a étudié en ce sens le rôle spécifique joué par les grands acteurs de ce conflit singulier. Dans Le Mystère de Gaulle, il analyse l'attitude de ce dernier lors de sa prise du pouvoir en 1958 et sa décision d'ouvrir des négociations avec les indépendantistes en vue d'une solution de compromis associant de manière originale la France et l'Algérie. Dans François Mitterrand et la guerre d'Algérie, écrit avec François Malye, il montre les contradictions de celui qui, avant de devenir un adversaire de la peine de mort, la fit appliquer sans hésiter en 1957 en tant que ministre de la Justice au détriment des Algériens. C'est enfin de la longue histoire des juifs en terre algérienne qu'il est question dans Les Trois Exils.
Cet ensemble, qui porte la marque d'un historien majeur, permet de mieux comprendre la genèse, le déroulement et l'issue d'une tragédie où se mêlent un conflit colonial livré par la France, un affrontement nationaliste mené par les indépendantistes algériens et une guerre civile entre deux communautés résidant sur un même territoire. Ce sujet, resté sensible pour nombre de nos compatriotes, continue d'alimenter des deux côtés de la Méditerranée des débats passionnés. -
« Napoléon écrivain est aussi grand que Napoléon homme d'État ou capitaine », disait Thiers.
Chez Napoléon, l'écriture - même dictée - est le prolongement de l'action. Elle l'accompagne, elle la magnifie, elle la transfigure. Elle en a aussi bien été transfigurée. L'action, l'exercice du commandement et le travail gouvernemental auront fait l'apprentissage littéraire de Napoléon. Son style s'y est épuré, il s'est ramassé, réduit à une algèbre. Rien n'est plus remarquable que les dizaines, les centaines de lettres, d'ordres, de billets qui précèdent le déclenchement de chaque campagne. C'est qu'alors Napoléon est au maximum de ses capacités, l'oeil à tout, attentif aussi bien à la conception d'ensemble qu'aux détails de l'exécution.
Le jeune homme, l'officier, le chef d'armée, le stratège, le diplomate, l'administrateur, l'orateur, l'amant, le frère, le législateur ont tous leur place dans les choix judicieusement faits par Loris Chavanette. Ce sont vingt années incomparables - et même un peu plus si l'on ajoute les années de jeunesse - qui défilent ici. Et quelles années ! Je crois bien que l'histoire n'offre pas un seul épisode comparable à celui-ci. C'est un tourbillon, une tornade qui s'abat sur l'Europe et même au-delà.
La lecture de la correspondance de Napoléon n'est pas seulement instructive, elle n'aide pas seulement à mieux comprendre le personnage et les circonstances de sa vie, à prendre la mesure de ce destin unique. C'est un cordial pour les temps maussades que nous vivons, une excursion vers des cimes où l'air est pur et vif. Il y a donc toutes sortes de bonnes raisons de découvrir, ou de redécouvrir, l'un des monuments les plus étonnants de notre histoire littéraire.
Patrice Gueniffey.
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La guerre d'Espagne ; juillet 1936-mars 1939 (édition 2009)
Hugh Thomas
- Bouquins
- 4 Juin 2009
- 9782221113387
Il y a plus de soixante-dix ans débutait la guerre civile en Espagne qui devait durer trois ans. Elle n'a pas cessé d'être l'objet d'une profonde controverse. Comment les sympathisants de gauche, venus du monde entier, ont-ils pu s'engager, à leurs risques et périls, dans une cause à laquelle leurs gouvernements se refusaient à apporter un soutien actif ? Dans cette édition entièrement révisée de La Guerre d'Espagne, Hugh Thomas présente l'analyse objective d'un conflit dans lequel s'affrontèrent à la fois le fascisme et la démocratie, le communisme et le christianisme, le centralisme et le régionalisme, et qui fut une guerre internationale, tout autant qu'espagnole. C'est à juste titre, pensons-nous, que Michael Foot a écrit dans un journal anglais : " Un livre prodigieux. C'est avec une application sans bornes, littéralement inouïe, et une intelligence de tous les instants que l'auteur a su réunir et étudier toutes les connaissances possibles et imaginables sur l'épisode le plus héroïque et le plus pitoyable de ce siècle. " Cyril Connolly, à son tour, dans le Sunday Times, écrivait : " Je l'ai lu de la première à la dernière page, tout simplement captivé. Hugh Thomas possède la plus haute qualité de l'historien, un formidable appétit de détails et le sens de l'essentiel. Dans ce superbe ouvrage, il n'est pratiquement aucun aspect de la guerre civile, aussi douloureux ou impopulaire soit-il, qui lui ait échappé. "
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Le dossier Rebatet ; les décombres ; l'inédit de Clairvaux
Lucien Rebatet
- Bouquins
- 2 Octobre 2015
- 9782221133057
Lucien Rebatet est l'auteur d'un livre maudit qui fut le best-seller de l'Occupation, Les Décombres : six cents pages de violence et de colère, où il s'en prend à tous ceux qu'il tient pour responsables de la décomposition du pays.
Rebatet fut un antisémite et un anticommuniste parmi les plus virulents. Mais il fut aussi antiparlementaire, antibourgeois, anticatholique. Bref, un intellectuel fasciste typique, qui partagea les rages et les phobies de toute une génération d'écrivains, sur laquelle ce Dossier fournit un document historique édifiant.
Le texte des Décombres est ici livré au public dans son intégralité pour la première fois depuis 1942, accompagné d'un important appareil critique qui permet de le lire en connaissance de cause . L'autre intérêt de cette édition est un inédit de Rebatet qui constitue la suite des Décombres. Écrit en prison, à Clairvaux, ce récit des illusions perdues et des haines intactes nous plonge dans l'univers halluciné des partisans les plus acharnés de la collaboration.
Peu courageux devant la justice qui le condamna à mort avant qu'on ne le graciât, sous la pression, entre autres, de Camus ou encore de Mauriac - qu'il avait injurié -, Rebatet n'est jamais sorti de son statut de paria. Il échoua à se faire reconnaître comme le grand écrivain qu'il aspirait à devenir. Mais l'ensemble de son oeuvre - dont Une histoire de la musique, qui figure déjà au catalogue Bouquins -, jusqu'à ses écrits les plus ignobles, témoigne d'une qualité d'écriture qui fut saluée, y compris par certains de ses adversaires les plus résolus.
Fallait-il s'interdire de republier ses textes les plus sulfureux ? On peut croire que les rééditer ou les révéler, avec les éclaircissements indispensables, contribuera à les démythifier, tout en rappelant que le talent n'est pas incompatible avec la faute morale, voire le crime pénal.
Pascal Ory -
Elles ont sauvé les enfants (1939-1945) : Lyon, Saint-Etienne, Chamonix
Jean-luc de Uffredi
- Les Passionnes De Bouquins
- 3 Avril 2023
- 9782363511324
Durant la Seconde Guerre mondiale, deux femmes, Marinette Guy et Juliette Vidal, créèrent à Saint-Étienne, sous la couverture de leur association, l'Aide aux mères, un réseau en lien avec des structures de résistance existantes sur Lyon. Ce réseau permit de sauver plusieurs dizaines d'enfants pourchassés. Au péril de leur vie, elles les prenaient en charge sur toute la région. Elles cachaient et encadraient ensuite ces enfants dans des sites d'accueil, et plus particulièrement au coeur des Alpes, à Chamonix, où elles bénéficiaient parfois de complicités héroïques locales.
En se basant sur des témoignages d'enfants sauvés et sur des documents d'archives, Jean-Luc de Uffredi retrace le parcours extraordinaire de ces deux femmes qui, dès 1969, furent reconnues Justes parmi les nations pour les vies sauvées. -
Débauche, corruption, sacrilège, parjure et autres traîtrises, Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord traîne derrière lui un cortège d'accusations où rien ne manque, pas même le crime. Et pourtant, sous l'orage, ce prince " sans grimace, ni sourire " ne tremble ni ne recule, même lorsqu'il croise des Indiens prêts à le scalper au fin fond d'une forêt américaine.
Né sous Louis XV, mort sous Louis-Philippe, l'homme des trois sacres et des treize serments, le virtuose du congrès de Vienne se révèle soucieux de la grandeur de l'État, comme de sa propre grandeur, face à la postérité. Talleyrand n'écrit pas pour raconter sa vie ou pour rendre fidèlement compte des événements extraordinaires de son temps. De 1812 à 1838, le " Diable boiteux " va écrire et réécrire ses Mémoires au regard des circonstances politiques dans lesquelles il s'est trouvé ; il va les écrire pour le présent, en cherchant à s'ouvrir durablement la route du pouvoir, et pour les générations futures, en donnant la mesure exacte d'un homme d'État qui, décidément, aurait de " l'avenir dans l'esprit ". D'une certaine manière, on pourrait dire qu'avec lui, pendant les affaires, les affaires continuent.
On aura compris que le Talleyrand des Mémoires n'est pas tout Talleyrand. Voici pourquoi il nous a paru judicieux de publier également une remarquable correspondance inédite du prince avec l'une de ses amies les plus chères, Marie-Antoinette de Bauffremont. On découvre un autre Talleyrand, l'homme du coeur, de la fidélité, la " vieille machine aimante ", comme il l'écrit lui-même, bien éloigné de " l'image scintillante du mal " que l'on a voulu trop rapidement faire de lui. -
Cette somme d'une ampleur sans équivalent pour la connaissance d'une période clef de notre histoire nationale est le fruit d'une enquête de près d'un demi-siècle.
Ce second volume traverse trois années parmi les plus décisives de notre histoire nationale, jusqu'à la création de la Ve République et l'élection de Charles de Gaulle à la présidence. Une période de grandes tourmentes politiques et militaires, où l'instabilité croissante des gouvernements successifs, dans un pays malade de ses institutions, se conjugue à la pression d'événements intérieurs et extérieurs souvent dramatiques : l'insurrection algérienne, l'entrée en scène du « tiers-monde » et la crise de Suez.
Georgette Elgey relate avec la même minutie les six derniers mois de la IVe République, pendant lesquels le général de Gaulle fut président du Conseil des ministres, période sans précédent dans notre histoire : jamais en un laps de temps aussi court un tel nombre d'ordonnances, plus d'une par jour, n'avaient été adoptées. Elles vont modifier durablement la France et préparer l'avènement de la Ve République. Cet ouvrage reste la meilleure source d'information qui soit sur ce tournant essentiel où le retour au pouvoir du général de Gaulle marque une accélération saisissante de la prise de décisions, qu'il s'agisse de la politique algérienne, de l'adoption du plan d'assainissement financier ou de l'ensemble des réformes mises en oeuvre durant le dernier semestre 1958.
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La guerre de sécession demeure méconnue du public français.
Sans doute parce qu'elle est la principale tragédie de l'histoire des etats-unis, et qu'elle contredit ainsi l'idée familière selon laquelle l'expérience américaine aurait été essentiellement paisible et heureuse. elle l'a été jusqu'au milieu du xixe siècle, quand, bouleversée par l'afflux des immigrants, l'éveil du nationalisme et des extrémismes, la remise en cause de l'esclavage, l'union découvre soudain sa fragilité.
Les compromis qui ont marqué sa naissance en 1776 ne résistent pas à un triple conflit : politique, entre l'autorité fédérale et celle des etats ; idéologique, entre esclavagistes et antiesclavagistes ; économique et social, entre deux civilisations : le nord et le sud, que l'élection de lincoln, en 1860, précipite dans un sanglant affrontement qui ne prendra fin qu'avec la reddition complète du sud en 1865.
Commencée dans l'improvisation, cette lutte fratricide entraîne vite la mobilisation totale des hommes et des ressources, avec des conséquences particulièrement meurtrières, puisqu'elle a fait plus de victimes militaires à elle seule - 620000 dont 360000 nordistes - que tous les autres conflits (viêt-nam compris) dans lesquels les etats-unis se sont engagés depuis 1776. une société nouvelle émergea de la guerre, très différente de celle qui avait vu le jour avec l'indépendance.
De cette mutation, qui s'apparente à une révolution, james m. mcpherson, professeur d'histoire à l'université de princeton, nous donne un récit très vivant et coloré, salué dès sa parution comme la meilleure synthèse des connaissances sur le sujet.
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Il n'y a jamais eu qu'un seul chef des services de la propagande allemande en France occupée : le major Heinz Schmidtke, unique haut responsable militaire allemand en poste à Paris pendant toute cette période. Et, paradoxalement, aucune biographie de ce personnage n'existait à ce jour. Cet oubli historique est enfin réparé. Si le grand public a plutôt retenu le nom d'Otto Abetz, qui dépendait des Affaires étrangères du Reich, Heinz Schmidtke fut le véritable maître du système mis en place par le ministre de l'Éducation du peuple et de la Propagande, Joseph Goebbels. Il avait sous sa responsabilité la surveillance, la censure et l'orientation de toute la vie intellectuelle, culturelle et politique française.
La rédaction de cet ouvrage a été rendue possible grâce à la redécouverte des archives secrètes de la propagande allemande, conservées au service départemental de Bourges. Ces documents confidentiels, courriers, directives, comptes rendus et rapports réservés à un usage strictement interne aux autorités allemandes révèlent tout un système de communication jusque-là méconnu. -
Les romans et biographies de Pierre Assouline liés à la période de l'Occupation représentent une part essentielle de son oeuvre. L'auteur s'est intéressé tout particulièrement au rôle des éminences grises qui ont agi dans les coulisses du pouvoir vichyste, tel le fascinant Jean Jardin. Dans son essai sur L'Épuration des intellectuels comme dans le récit de son amitié paradoxale avec le « collabo » Lucien Combelle, il évoque la situation des écrivains, éditeurs et patrons de presse compromis avec l'occupant. Il pose en filigrane la question, restée sensible, de la responsabilité morale et politique des créateurs et des hommes de pensée à des moments aussi cruciaux.
Cette dramaturgie trouble et tragique est au coeur des obsessions du romancier. Dans La Cliente, un biographe enquêtant sur la vie d'un écrivain découvre par hasard des milliers de lettres de dénonciation, dont l'une concerne l'un de ses propres amis et sa famille qui a été déportée. Lutetia entraîne le lecteur dans le dédale vertigineux du Paris occupé à travers un de ses hôtels mythiques. On retrouve ce théâtre d'ombres dans Sigmaringen, petite ville d'Allemagne où le maréchal Pétain et ses derniers fidèles bénéficièrent d'un ultime refuge en septembre 1944.
Dans sa préface inédite, où il dévoile la genèse de ses textes, Pierre Assouline éclaire toutes les ambiguïtés de cette histoire collective : une « zone grise semée de doutes et de compromis », écrit-il, où « le mal subi côtoie le mal commis ». En montrant toute sa complexité, ce volume permet d'approcher de plus près la vérité d'une époque.
Ce volume contient : Une éminence grise. Jean Jardin (1904-1976) ; L'Épuration des intellectuels ; Le Fleuve Combelle ; La Cliente ; Lutetia ; Sigmaringen.
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La monarchie des lettres ; histoire, politique et littérature
Jacques Bainville
- Bouquins
- 10 Mars 2011
- 9782221115930
Il comprend quatre parties : " Histoire et politique ", " Voyages ", " Contes et romans " et " Bainville en son siècle ".
La première illustre l'aspect le plus connu de Bainville : l'historien des relations internationales et en particulier franco-allemandes (relations analysées dans ses livres Bismarck, Histoire de deux peuples, Histoire de trois générations, Les Conséquences politiques de la paix, La IIIe République, mais aussi dans ses articles parus dans de multiples journaux, dont L'Action française, Candide, L'Éclair de Montpellier ou La Revue universelle). Bainville a beaucoup voyagé en Allemagne, il en connaît la culture, en maîtrise la langue : ses analyses s'imposent, on dit à l'époque qu'il " fait le Parlement ".
Les deuxième et troisième parties sont plus inattendues : Bainville, tout d'abord, raconte ses périples en Grèce (Les Sept Portes de Thèbes), en Italie (Tyrrhénus), en Europe centrale (Vienne, Budapest, Prague.) et en Russie, où il est envoyé par Aristide Briand en 1916. Fait notable, alors que le " pèlerinage " en Grèce est incontournable pour tout intellectuel qui se respecte, il en revient déçu et n'hésite pas à écrire ses désillusions. Bainville se fait ensuite romancier (auteur notamment d'une Histoire d'amour) et conteur (Jaco et Lori, La Tasse de Saxe). Le conte est en effet un univers dans lequel il évolue avec délectation, idéal, dit-il, pour les " esprits ironiques ". L'histoire et la politique, toutefois, habitent chaque voyage, chaque conte : tout est prétexte à analyse, à élévation.
La dernière partie entend situer Jacques Bainville " en son siècle ", celui de l'affaire Dreyfus et de l'Action française, qu'elle a enfantée. Historien monarchiste, proche de Charles Maurras, les lettres échangées avec ce dernier et publiées ici témoignent de cette proximité, Bainville, analyste froid et modéré, pragmatique, est cependant dreyfusard ! Homme de convictions, donc, travailleur insatiable, auteur à succès, il est reconnu par ses pairs et élu à l'Académie française en 1935. Son discours de réception et celui de son successeur sont essentiels pour la compréhension de cet homme pessimiste, emporté par un cancer moins d'un an après son élection, le 9 mars 1936.
Quelques années avant sa mort, Jacques Bainville avait commencé à coucher quelques pensées intimes dans un petit cahier d'écolier intitulé " Pour moi ". Il est donné ici dans son intégralité pour la première fois. Pour la présente édition, l'auteur a rédigé une introduction générale, " Le stoïcisme d'un Cassandre ", et quatre autres pour ouvrir chaque partie. Une bibliographie bainvillienne commentée et un index onomastique complètent cet ouvrage.
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Charles de Gaulle ; lettres, notes et carnets Tome 1 ; 1905-1941
Charles de Gaulle
- Bouquins
- 3 Juin 2010
- 9782221114179
Les Lettres, notes et carnets révèlent tout un pan de l'oeuvre littéraire de Charles de Gaulle, très différent dans l'esprit et dans la forme de ses ouvrages de réflexion et de souvenirs. Présentés pour la première fois dans l'ordre chronologique et enrichis de nombreux inédits, ces documents, réunis et publiés après sa mort par son fi ls, l'amiral de Gaulle, relèvent d'une démarche plus immédiate et spontanée. L'épistolier ou le diariste laisse apparaître ici un de Gaulle que le mémorialiste s'interdit de montrer : l'homme privé, le personnage en quelque sorte officieux, capable de s'abandonner à un élan de tendresse comme d'exprimer sans fioritures le fond de sa pensée. Hormis ses écrits de jeunesse, les textes de ses conférences d'histoire prononcées en captivité puis à Saint-Cyr et à l'École de guerre, ceux de ses allocutions devant les officiers de son bataillon, quelques études sur les questions de défense nationale et des résumés d'entretiens, l'essentiel des Lettres, notes et carnets émane ainsi de plus de soixante années de correspondance et de notations personnelles.
De 1907 au 9 novembre 1970, Charles de Gaulle a entretenu avec ses proches ainsi qu'avec la plupart de ses interlocuteurs politiques, français et étrangers, et quantité d'intellectuels, d'artistes et d'écrivains une relation épistolaire d'une ampleur et d'une richesse considérables.
Ses carnets, tenus depuis l'adolescence, constituent l'autre volet de ses écrits intimes. Ils montrent comment l'homme, à travers le temps, s'est construit, a forgé ses idées et inventé son univers. " Pardonnez-moi ! Je n'aime que la France ", y écrit de Gaulle au lendemain de la Libération. Cet aveu suffirait à résumer l'histoire de toute sa vie.
Jean-Luc Barré. -
L'enfant et le génocide ; témoignages sur l'enfance pendant la Shoah
Coquio/Kalisky
- Bouquins
- 8 Novembre 2007
- 9782221099896
Écrits pendant ou après les événements, assemblés ici comme les restes dispersés d'une expérience à peine exprimable, les témoignages rassemblés dans cette anthologie, souvent inédits - traduits de l'allemand, du polonais, du yiddish, du tchèque, de l'hébreu, du grec, de l'italien, de l'espagnol, du romani, du roumain et de l'anglais - se relaient pour dessiner ce que fut, dans les yeux des plus jeunes, la Catastrophe génocidaire, mais aussi pour dire l'incroyable vitalité déployée dans les ghettos, les campagnes et les camps, chacun se sachant en sursis. Les récits individuels de ce drame commun donnent au lecteur une représentation concrète de la tragédie collective et, surtout, lui permettent de comprendre la perception que les enfants en eurent eux-mêmes, de savoir comment ils y réagirent dans ce qui leur restait de vie sociale et intime, de connaître le regard, souvent sans concession, qu'ils portaient sur les adultes, sur leurs parents. Ces témoignages n'ont pas seulement valeur de documents historiques : qu'ils prennent ou non forme littéraire, ils montrent l'importance qu'eut pour leurs auteurs la possibilité de mettre en mots ce que chacun vivait et éprouvait, l'écriture étant pour certains le dernier rempart au désespoir et à la folie.
Les textes présentés ici, émanant de témoins inconnus autant que d'auteurs célèbres (Aharon Appelfeld, Primo Levi, Elie Wiesel.), ont été choisis et édités par Catherine Coquio et Aurélia Kalisky, avec l'aide de plusieurs traducteurs et historiens français et étrangers. Ils forment un livre unique et bouleversant qui propose, pour la première fois à l'échelle de l'Europe entière, les récits de ces enfants qui grandirent dans la certitude quotidienne de leur condamnation, et qui, s'adaptant au monde où il leur fallait vivre, firent de ces récits ceux de la vie même.
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Une famille de libraires dans la Résistance (1939-1945) ; librairie Crozier, Saint-Augustin, Lyon
Jean-luc de Uffredi
- Les Passionnes De Bouquins
- 22 Avril 2009
- 9782953400700
Jean-Luc de Uffredi est membre d'une famille de libraires lyonnais depuis plusieurs générations. Durant la seconde guerre mondiale, son grand oncle Pierre Crozier, décoré de la médaille de la Résistance, son père François et beaucoup d'autres proches ont joué un rôle actif dans la Résistance, faisant ainsi de la librairie Crozier-De Uffredi (aujourd'hui librairie des Terreaux) un haut lieu de la Résistance lyonnaise. Au travers d'anecdotes véritables et de documents d'époque, l'auteur nous apporte grâce à ce livre un éclairage différent sur cette période et sur les hommes et les femmes qui l'ont vécue.
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L'abbé André Payot, résistant et chef de réseau (1939-1945): Chamonix Mont-Blanc - Vallorcine
Jean-luc de Uffredi
- Les Passionnes De Bouquins
- 17 Juin 2019
- 9782363510822
Après avoir été prêtre à Seyssel et au Grand Bornant, l'abbé André Payot est nommé dans la paroisse de Vallorcine, près de Chamonix Mont-Blanc. Là, il crée en 1942 un réseau de résistance clandestin. Il cache des réfugiés dans le clocher de l'église et met en place des filières pour leur faire passer la frontière vers la Suisse. Aidé par des vallorcins et par des Guides de haute montagne, il permet le sauvetage de résistants, de Juifs, de réfractaires et de combattants.
Son histoire, tombée dans l'oubli à la fin de la guerre, ne resurgira que très brièvement des années plus tard quand un ancien fuyard, sauvé grâce au réseau de l'abbé Payot, reviendra à Vallorcine...
Ce livre de Jean-Luc de Uffredi retrace le parcours de ce héro discret durant cette période sombre de l'histoire. A travers les récits des derniers témoins ou de leurs descendants, l'auteur met aussi en lumière des faits méconnus et des documents rares et inédits. -
Le grand historien que fut François Furet n'a cessé de raconter et de penser ce siècle chaotique, fort de l'expérience acquise en étudiant de façon problématique la Révolution française de 1789, qui fonda la démocratie moderne.
Le XXe siècle a été enfanté par une guerre européenne et par la révolution soviétique. Ce fut une époque de grandes et de petites apocalypses, d'espérances perdues ou trahies, d'utopies et de crimes de masse, traversée pavillon haut par la promesse et les mensonges de l'Octobre russe. François Furet se disait lui-même "vacciné contre l'investissement pseudo-religieux dans l'action politique".
La relation imaginaire des hommes du XXe siècle avec le communisme formait le sujet de son maître-livre, Le Passé d'une illusion, essai d'histoire interprétative autant que réflexion philosophique, qui prend ainsi toute sa place dans notre volume. François Furet nous montre comment le bolchevisme a fait son nid dans l'héritage jacobin, et repris à son compte le projet de régénérer l'humanité par les effets cumulés de l'action et de la science. Il nous explique aussi comment le mythe soviétique a donné son visage à un nihilisme auquel l'Occident fera d'ailleurs cortège sans discontinuer, sa correspondance avec Nolte précisant les différences irréductibles (notamment à propos de l'antisémitisme nazi) qui distinguent à ses yeux fascisme et communisme.
Ce volume fait aussi la part belle à l'histoire politique et conceptuelle de ce XXe siècle dont François Furet, journaliste à L'Observateur, fut l'un des commentateurs les plus avisés. Furet replace la politique au centre de nos débats. Il décline ses goûts littéraires et philosophiques, et se fait le compagnon de Rousseau, Chateaubriand, Constant et Tocqueville. Un itinéraire intellectuel et de nombreux articles publiés dans Le Débatet Commentaire illustrent magnifiquement une traversée de quarante ans de notre vie intellectuelle. Il nous enseigne qu'il y a "peu d'attitudes plus dignes, plus lucides et plus salutaires, comme l'écrit Pierre Hassner dans sa lumineuse préface, malgré toutes ses limites, que celles du libéralisme mélancolique". Ce volume contient notamment : Un itinéraire intellectuel, Le Passé d'une illusion et Fascisme et Communisme. -
Comment un idéal d'émancipation, de fraternité universelle, se retourna-t-il au lendemain même d'octobre 1917 en doctrine de la toute-puissance de l'etat, pratiquant la discrimination systématique de groupes sociaux ou nationaux entiers, recourant aux déportations de masse et trop souvent aux massacres gigantesques ? quatre-vingts ans après le coup d'etat bolchevique, une équipe d'historiens et d'universitaires a entrepris, continent par continent, pays par pays, de dresser le bilan le plus complet possible des méfaits commis sous l'enseigne du communisme : les lieux, les dates, les faits, les bourreaux, les victimes.
Le livre noir du communisme a suscité dès sa parution un débat qui a traversé nos frontières. c'est, sur une tragédie planétaire, le premier livre de référence.
" c'est pour la première fois en un seul volume un panorama international complet du communisme dans toute son étendue géographique et chronologique. ". jean-françois revel, le point.
" le livre noir éclaire d'une lumière noire le totalitarisme le plus durable de notre siècle.
C'est une lecture, éprouvante et nécessaire. ". bruno frappat, la croix.
" lisons-le en silence, en imaginant la réalité de ce qu'il nous dit [ ... ] sur la réalité engendrée par une utopie mortifère qui a exploité le meilleur et le pire de l'être humain. ". jacques amalric, libération.
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Louis Pache guide et passeur 1940-1944 ; de Vallorcine (massif du Mont-Blanc) à la Suisse
Nathalie Pache ville, Jean-luc de Uffredi
- Les Passionnes De Bouquins
- 14 Juin 2012
- 9782363510068
Chamonix. Sous l'impulsion du Père Payot, Louis Pache profite de son métier de guide et de sa connaissance des sentiers environnants pour aider des Résistants, des opposants au régime et des Juifs en détresse à passer la frontière en direction de la Suisse, leur permettant ainsi d'échapper aux traques nazies, à la police de Vichy et à la déportation.
Au péril de sa vie et avec la complicité de son épouse Franceline, Louis Pache devient passeur la nuit, luttant pour défendre ses idéaux et ce qui lui semble juste. En 1979, Louis et Franceline Pache seront reconnus « Justes parmi les Nations ».
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Ce fut leur histoire (1939-1945) ; recueil de témoignages
Jean-luc de Uffredi
- Les Passionnes De Bouquins
- 4 Octobre 2016
- 9782363510464
Lors de ses nombreuses séances de dédicaces pour présenter ses livres de témoignages historiques, Jean-Luc de Uffredi a eu l'occasion de collecter beaucoup de propos et de souvenirs liés à la seconde guerre mondiale. Certains sont incroyables, d'autres sont émouvants, mais tous donnent au lecteur une approche différente qui lui permet de découvrir des petits faits historiques méconnus et des comportements humains étonnants qui ont émaillé cette période de l'histoire.
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Cette somme d'une ampleur sans équivalent pour la connaissance d'une période clef de notre histoire nationale est le fruit d'une enquête de près d'un demi-siècle. Georgette Elgey a eu accès à des documents d'archives exceptionnels, qu'elle n'a cessé d'explorer, et bénéficié des témoignages des principaux acteurs politiques. Son ouvrage mêle superbement analyse et récit, entraînant le lecteur dans les coulisses du pouvoir, au plus près des événements et des hommes qui les ont initiés et parfois subis.
Le premier volume couvre la période allant de la Libération et du premier gouvernement de Gaulle à ceux de Pierre Mendès France puis de Guy Mollet. Époque invraisemblable où les drames, les intrigues se succèdent. Des scandales politico-policiers éclaboussent les dignitaires du régime : l'affaire des vins met en cause un chef d'État, l'affaire des généraux incrimine le chef d'État-major général des armées. La France vit à l'heure de la fracture du monde en deux blocs. C'est le temps du rideau de fer entre Moscou et Washington, de la guerre froide qui menace de dégénérer en troisième conflit mondial. Le pays connaît en 1947 et 1948 des grèves d'une violence aujourd'hui inimaginable. Malgré les crises mondiales et l'instabilité ministérielle, la IVe République accomplit cependant une oeuvre considérable. La France se modernise, elle jette les bases de la construction européenne, une initiative française. Mais le régime doit affronter le problème de la décolonisation en Indochine et en Afrique du Nord, qui précipitera sa chute.