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Arbre Bleu
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Le PCF à Renault Billancourt : force et crise d'un symbole ouvrier (1944-1992)
Alain Viguier
- Arbre Bleu
- 28 Février 2020
- 9791090129108
L'élucidation des ressorts de l'engagement d'ouvriers dans le Parti communiste français et de son audience auprès d'eux, puis de leur dépérissement, à partir du cas spécifique mais emblématique de Renault Billancourt, tel est l'objet de ce livre. Il cherche à saisir les transformations qui affectent ces liens, ces identités et leurs emboîtements de 1944 à 1992.
Les facteurs de changement sont multiples : pratiques politiques et syndicales, évolutions du travail, mutations sociales et culturelles affectant l'insertion des ouvriers dans la société française. Quelles en sont les conséquences sur les ressorts de l'adhésion au projet politique du PCF ? Comment les identités modelées par le travail, celles portées par les ouvriers étrangers ou les femmes, participent-elles de celle du Parti communiste et de ses contradictions ? L'auteur s'efforce de traduire les relations entre les diverses composantes ouvrières de l'usine et le PCF, pour saisir comment ce dernier s'est approprié les pratiques et les aspirations des ouvriers pour asseoir son identité de parti de la classe ouvrière. Cependant, la relation ainsi construite n'étant pas univoque, il s'agit encore de saisir comment les ouvriers ont tenté de s'emparer, et avec quels succès, de la politique communiste pour faire valoir leurs aspirations particulières, et quels « désenchantements » ont pu en résulter, participant ainsi de la crise du parti dans cette usine.
Dans cet ouvrage, Alain Viguier va bien au-delà de ces seuls questionnements et nous propose en filigrane un demi-siècle d'histoire sociale d'une usine ayant occupé une place particulière dans l'industrie automobile française, devenue dès le Front populaire emblématique de l'influence ouvrière du PCF, puis de sa crise dans les années 1980. -
L'utopie au jour le jour : une histoire des expériences coopératives (XIXe-XXIe siècle)
Alexia Blin, Stéphane Gacon, François Jarrige
- Arbre Bleu
- L'echo Social Et Solidaire
- 23 Octobre 2020
- 9791090129368
En cette période de crise économique et de remise en cause du capitalisme, la coopération revient à la mode. Mais on ignore encore beaucoup de l'histoire de ce mode d'organisation qui prétend mettre la démocratie au coeur de l'économie. Si les cadres institutionnels, et les débats théoriques que les coopératives ont suscités depuis le début du XIXe siècle sont bien connus, leur histoire pratique reste largement ignorée. Que se passe-t-il une fois franchie la porte de la cave coopérative, du magasin ou de l'atelier ? Comment s'organise, au jour le jour, le travail des coopérateurs ? Quand peut-on dire qu'une coopérative est une réussite ? Et comment ses membres participent-ils aux évolutions de la société de leur temps?
Ce sont ces questions dont traite l'ouvrage, à travers les contributions de spécialistes de la coopération du XIXe siècle à nos jours. Une vingtaine de chapitres permettent de parcourir de manière inédite le quotidien des coopérateurs de l'Europe occidentale à la Russie, en passant par les États-Unis et l'Empire britannique. En scrutant les aspects concrets de l'utopie, les textes ici rassemblés nous renseignent sur le potentiel émancipateur de la coopération. -
Histoire et mémoire des mouvemetns syndicaux au XXe siècle : enjeux et héritages
Collectif
- Arbre Bleu
- Le Corps Social
- 23 Décembre 2013
- 9791090129078
S'il est devenu fréquent d'interroger les enjeux mémoriels ou les rapports existant entre mémoire et histoire, il est rare de voir ces questionnements appliqués aux syndicalismes. C'est l'ambitieux défi que relève cet ouvrage pionnier. Issu d'un colloque organisé à l'Université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand en décembre 2012, il est structuré autour de trois grands axes : l'histoire militante du syndicalisme, les traces syndicales (à la fois objets d'histoire et sources historiques) et les enjeux des héritages mémoriels. Focalisé sur le syndicalisme des salariés, il n'en oublie pas pour autant d'autres formes de syndicalismes (agricole, étudiant), et s'intéresse à des populations engagées qui font volontiers figure de parents pauvres de la recherche (les femmes, les travailleurs immigrés...). Une autre réussite de cet ouvrage est de réunir tant des spécialistes confirmés de l'histoire du syndicalisme français que des jeunes chercheurs d'avenir. Une place est également réservée aux militants syndicaux, dans un débat fructueux avec les universitaires qui laisse augurer pour le futur des perspectives stimulantes.
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Nouvelle histoire de la Commune de Paris, 1871
Jean-Louis Robert
- Arbre Bleu
- Gauches D'ici Et D'ailleurs
- 16 Juin 2023
- 9791090129627
De longue date, la Commune de Paris a fait l'objet de travaux d'importance. Et le cent-cinquantième anniversaire de l'événement a apporté sa belle brassée de recherches et ouvrages nouveaux. Le livre de Jean-Louis Robert, à travers une recherche d'une ampleur exceptionnelle, apporte à l'histoire de la Commune une somme de connaissances érudites et inédites, issues d'un travail de quinze années, et propose une lecture profondément renouvelée de l'événement.
Les interprétations de la Commune de Paris ont été multiples, toutes appuyées sur des arguments solides. Relevons-en cinq, les plus significatives. La première voit dans la Commune les prémices de la révolution ouvrière, une forme de la dictature démocratique du prolétariat, étape vers le socialisme et le communisme. La seconde s'accorde avec la première sur le sentiment d'une aube, mais y voit une remise en cause immédiate de l'État et de toute forme de gouvernement, de toute domination. Une autre interprétation va mettre en avant la république, sans doute sociale, mais d'abord la république comme visée première d'une insurrection patriotique qui clôt le cycle des insurrections. Plus récemment est venue l'idée que la Commune est avant tout une insurrection de circonstances. Et la Commune devrait se comprendre plus comme accident de l'histoire qu'inscrite dans un mouvement long. Enfin la Commune peut apparaître d'abord comme un des nombreux rebonds des insurrections populaires qui marquent l'histoire de France, des communes médiévales aux gilets jaunes.
L'auteur du livre propose, dans cette somme, une lecture approfondie de cette histoire. Pour lui, c'est dans la multiplication de lignes mélodiques distinctes, de contrepoints, de variations à dégager et à croiser qu'il faut concevoir la recherche de la mystérieuse harmonie polyphonique de la Commune. Il faut dès lors aborder la Commune comme un fait historique total, social, politique, culturel, anthropologique. Usant de sources encore peu utilisées - la presse communarde a été systématiquement et entièrement dépouillée, de grandes séries d'archives ont fait l'objet d'un examen précis... -, croisant les méthodes les plus rigoureuses et les approches les plus diverses, de l'histoire des représentations morales au comptage des mariages, l'auteur reconstruit progressivement l'ensemble des interactions à l'oeuvre pendant la Commune. Pendant 72 jours, la révolution débat avec elle-même, un débat qui nous parle encore profondément, tant les problématiques des communardes et des communards résonnent avec les nôtres.
La Commune apparaît alors bien comme une oeuvre, certes terminée tragiquement, et c'est bien vers cela que l'auteur nous conduit, pas à pas, permettant à chacune et chacun de garder sa totale liberté de regard vis-à-vis de l'événement. -
Sont-ils toujours des Juifs allemands ? la gauche radicale et les juifs depuis 1968
Robert Hirsch
- Arbre Bleu
- 31 Mai 2017
- 9791090129184
Tout ce qui concerne les Juifs est sujet à maintes discussions dans l'Europe d'après la Shoah. Ces dernières années, le débat sur l'antisémitisme a pris une ampleur considérable, le mal se manifestant à nouveau sur le Vieux Continent. En France, ce fut sous une forme meurtrière, dont l'assassinat d'enfants à Toulouse en 2012 ou l'attentat de l'Hyper Cacher en 2015. Ce livre tente, après d'autres, d'expliquer les racines de ce renouveau antisémite. Il le fait du point de vue d'un historien engagé dans la gauche radicale depuis 1968, et qui tente de comprendre pourquoi « la gauche de la gauche » s'est si peu mobilisée dans les années 2000 contre ce nouvel antisémitisme, elle qui avait proclamé en 1968 « Nous sommes tous des Juifs allemands ». Les explications ne résideraient-elles pas dans le fait que des populations nouvelles, elles-mêmes discriminées, reprennent à leur compte la haine des Juifs ? Et dans la politique de l'État d'Israël, qui viendrait perturber les combats anciens contre l'antisémitisme ?
Mais ce n'est pas la seule question qu'aborde Robert Hirsch dans cet ouvrage. Il part à la recherche du lien entre la jeunesse juive des années 1960-1970 et la gauche radicale. Intéressé par l'ampleur de la participation de ces jeunes Juifs et Juives à la radicalisation gauchiste, il tente d'en explorer les raisons. Le livre décrit également la distanciation qui s'opère entre la gauche radicale et les Juifs, ainsi que les modifications générationnelles qui l'expliquent.
Au total, un ouvrage qui, du sein de la gauche radicale, tente d'étudier l'évolution des liens forts entre elle et les Juifs, mais aussi ses hésitations à propos du retour de l'antisémitisme, en prenant garde de ne pas tomber dans les caricatures trop souvent présentées à ce sujet. Un livre qui relie une actualité souvent dramatique à une histoire plus complexe qu'on ne veut bien le dire. Une voix qui rappelle combien ce qui concerne les Juifs est au coeur des problèmes contemporains et qui affirme que la gauche radicale n'a pas le droit de s'en désintéresser. -
Les crucifiés de la terre : lettres du Brésil et d'Amérique centrale (1978-1995)
Henri Burin des Roziers
- Arbre Bleu
- Religions & Societes
- 10 Juillet 2018
- 9791090129269
Henri Burin des Roziers. Un nom associé au combat des paysans pauvres en Amazonie. L'avocat des « sans-terre ». Frère dominicain de la Province de France, arrivé sur des terres pionnières dans la forêt amazonienne en 1979, resté fidèle aux luttes des petits paysans du Para pendant plus de trente ans.
De son arrivée à São Paulo en décembre 1978 jusqu'au début de l'année 1995, Henri Burin des Roziers écrit de nombreuses lettres à ses parents, déjà âgés et très éloignés de l'univers qu'il décrit si différent du confort bourgeois parisien. Il partage avec eux sa découverte du Brésil et d'autres pays d'Amérique centrale qu'il parcourt au cours de l'année 1990, son étonnement devant les espaces à la fois immenses et isolés qu'il sillonne sans relâche. Il leur dit sa révolte face aux injustices et à la misère des habitants, son admiration pour leur courage face à la violence. Il relate ses rencontres, les moments de joie simple avec les villageois et de tensions avec les gros propriétaires et la police, les échanges avec ses frères et soeurs de lutte, ses conversations avec les évêques dont il apprécie l'humilité et l'engagement auprès des pauvres. Il ne tait pas son rejet d'une autre Église, complice des puissants, et exprime sa détermination dans les combats menés, les occupations de terre, les manifestes, communiqués et pétitions, les réunions dans les paroisses et à Brasilia, les nombreux procès contre les fazendeiros et les tueurs à gages. Il raconte son quotidien, ses attentes à la gare routière ou à l'aéroport, sa fatigue quand il écrit sur ses genoux dans un car ou à la lueur d'une chandelle, le plaisir rare d'un bon vin ou d'un repos salvateur pour mieux retourner ensuite auprès des paysans sans terre qui luttent pour leur survie.
Dans ses lettres d'Amérique latine, Henri Burin des Roziers partage avec ses parents l'immense tendresse qu'il éprouve pour ces « crucifiés de la terre ». -
Mission religieuse ou engagement tiers-mondiste ? des clercs entre Europe et Amérique Latine dans la seconde moitié du XXe isècle
Collectif
- Arbre Bleu
- Religions & Societes
- 6 Mars 2020
- 9791090129115
L'Amérique latine, terre de tous les possibles pour l'Église catholique ? Pendant une quarantaine d'années, le continent a fonctionné comme un aimant, attirant dans les favelas brésiliennes ou sur les plateaux andins un grand nombre de prêtres et de religieux venus de France, d'Espagne, de Belgique ou d'Italie. Certains répondent aux appels des papes Pie XII et Jean XXIII pour faire face au sous-encadrement religieux qui met en péril les efforts d'évangélisation des siècles précédents. D'autres choisissent le Brésil ou l'Équateur comme laboratoires de nouvelles expériences pastorales, portées par les vents nouveaux du concile Vatican II et de la conférence de Medellin (1968). Mais ce sont parfois les mêmes qui, partis au nom de la lutte contre le communisme, reviennent « convertis par les pauvres » ou choisissent de rester en Amérique latine, bouleversés par la foi de peuples dont ils ignoraient tout. Tout un clergé, souvent jeune, est confronté à la radicalisation politique, à la brutalité des dictatures militaires et à l'essor de la théologie de la libération. Au même moment, des évêques, des théologiens ou de simples prêtres d'Amérique latine font le trajet inverse: pour Dom Helder Câmara comme pour Gustavo Gutiérrez venus à Rome, Lyon ou Louvain, le séjour en Europe participe lui aussi à une mise à l'agenda catholique de la « question » latino-américaine.
Cet ouvrage réunit des travaux inédits de chercheurs européens et américains (du Nord et du Sud) afin de proposer un aperçu global d'engagements et de trajectoires aujourd'hui méconnus ou oubliés. Ces passeurs entre deux mondes ont fortement marqué l'histoire récente des catholiques, clercs comme laïcs, de part et d'autre de l'Atlantique. Au-delà des itinéraires individuels, le livre invite à une plongée dans un imaginaire et des pratiques militantes qui ont joué un rôle structurant dans la construction du catholicisme contemporain. -
L'internationalisme à l'épreuve des crises : la IIe internationale et les socialistes français, allemands et italiens (1889-1915)
Elisa Marcobelli
- Arbre Bleu
- Gauches D'ici Et D'ailleurs
- 27 Décembre 2019
- 9791090129092
Elisa Marcobelli a soutenu une thèse remarquée à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS) dont le présent livre est issu. Étudier Les socialistes français, allemands et italiens face aux crises internationales au temps de la IIe Internationale (1889-1915), c'est en fait revenir au problème lancinant de la catastrophe initiale, la Grande Guerre, et de l'impossibilité de l'empêcher dans laquelle se sont trouvés peuples, gouvernements et partis. De grands historiens, comme Jacques Droz, Madeleine Rebérioux et Georges Haupt, ont déjà travaillé ces questions, mais les recherches d'Elisa Marcobelli permettent aujourd'hui d'aller plus loin. Non seulement elle dispose de leur acquis qu'elle connaît et maîtrise excellemment, mais elle renouvelle et rafraîchit connaissance et compréhension par une approche transnationale active. Au couple classique du socialisme français et de la social-démocratie allemande, décisif dans la perspective d'une stratégie pacifiste, du moins anti-belliciste, des socialistes, elle ajoute le cas original de l'Italie qui permet un élargissement et un décalage fructueux. Nous obtenons ainsi une étude belle et puissante, appuyée sur la connaissance directe des meilleures sources pour le socialisme de chaque pays. La réflexion, attentive et nuancée, aborde les difficultés de la période, et sait les mettre à profit pour mieux saisir la signification pour les hommes et les femmes d'alors du socialisme, de la nation et de l'Internationale. Les mots, les attentes, les sociétés ont évolué, mais les problèmes alors posés n'ont pas disparu de notre horizon.
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Les principes de la paix
Jean Longuet, Gilles Candar
- Arbre Bleu
- Les Passeurs
- 14 Juin 2019
- 9791090129313
Jean Longuet anime pendant la Première Guerre mondiale un courant pacifiste et internationaliste qui veut lier défense de la nation agressée et recherche d'une paix rapide et juste, en fidélité aux principes du socialisme international. Son courant « minoritaire » devient majoritaire en octobre 1918 au sein du Parti Socialiste. Dès lors, directeur du Populaire de Paris, il s'efforce de reconstruire le socialisme en France et dans le monde.
Longuet dénonce le traité de Versailles. S'opposant aux solutions de force, y compris celles du système colonial, il revendique aussi bien l'héritage démocratique et socialiste (Marx, Jaurès) que celui du libéralisme (Renan, Gladstone), actualisés par Keynes, Liebknecht et Lénine. Étonnante pour notre regard contemporain, cette synthèse est typique du « moment 1919 ». Elle ne débouche pas alors, mais informe toujours aujourd'hui le souhait d'une organisation planétaire rationnelle.
Au discours prononcé contre le traité de Versailles à la Chambre des députés le 18 septembre 1919, aussi important par ses analyses propres que par les interruptions de ses adversaires en défense des thèses nationalistes ou colonialistes, le présent ouvrage réunit une large sélection d'articles, datés de novembre 1918 à février 1920, parus dans L'Humanité et Le Populaire de Paris, présentant au jour le jour les commentaires de Longuet face aux bouleversements en cours: révolution russe, allemande, hongroise, autrichienne, revendications irlandaises et polonaises. Une tentative de reconstruction de l'Europe et du monde, inscrite dans les circonstances de l'époque, mais dont la pertinence s'est sans doute renforcée depuis la fin du bloc soviétique. Une lecture donc pour 1919 et pour 2019... -
Les bâtisseurs : luttes et gestion à la CCAS
François Duteil
- Arbre Bleu
- Materiaux D'histoire Sociale
- 16 Mars 2015
- 9791090129146
CCAS. Aujourd'hui tout le monde connaît l'existence de cet organisme d'activités sociales si particulier par sa dimension - il concerne aussi bien les actifs que les retraités des industries électrique et gazière -, par ses modes de financement et de gestion. Organisme connu des électriciens et gaziers eux-mêmes puisqu'ils « bénéficient » de ses activités dans leur diversité : vacances, loisirs, culture, restauration, santé, etc. Mais en connaissent-ils toujours les fondements, l'histoire de ses valeurs de solidarité ?
Tout n'aura été que luttes sociales en définitive. S'il a fallu lutter pour gérer, il n'y a d'autre alternative que de gérer en luttant. Dans cette période de libéralisme débridé, la lutte des classes est bien une réalité. Alors comment construire de l'en commun ?
Au-delà des électriciens et gaziers, la CCAS est connue souvent à son corps défendant. Depuis 1946 et la mise en oeuvre du programme du Conseil national de la Résistance, ce ne sont qu'attaques permanentes et campagnes médiatiques de tentatives de discrédit faisant fi des réalités de gestion et des valeurs de l'organisme.
Ce livre, qui reprend une partie de l'édition de 1986, est un livre militant dans la mesure où s'il donne à connaître l'histoire des activités sociales il prend position sur ce que doivent être les valeurs de l'organisme. C'est un livre qui appelle à la réflexion et à l'engagement dans ce qui constitue une oeuvre d'émancipation sociale et de libération humaine. Il se veut utile pour le combat nécessaire. -
Entre fraternité et xénophobie : les mondes ouvriers parisiens dans l'entre-deux-guerres
Maria Grazia Meriggi
- Arbre Bleu
- Le Corps Social
- 9 Octobre 2018
- 9791090129245
La période de l'entre-deux-guerres, plus que d'autres, est tout à la fois marquée par une combativité et une solidarité ouvrières intenses, dont le Front populaire constitue le point culminant, et une poussée nationaliste et xénophobe dont les travailleurs immigrés sont en grande partie la cible sur fond de crise économique. Dans ce livre, Maria Grazia Meriggi s'efforce de montrer comment cette double réalité trouve à s'articuler sur le lieu du travail, le terrain d'observation qu'elle a fait le choix -qui se révèle judicieux - de privilégier.
S'appuyant sur un impressionnant travail de dépouillement d'archives (des archives syndicales aux archives de police), le résultat étonne par sa richesse. L'analyse des grèves en région parisienne (mais aussi dans le Nord) au cours des années 1920 et 1930, dans des secteurs parfois peu étudiés jusqu'alors, l'énergie déployée par certaines organisations syndicales en faveur d'une égalité de traitement entre ouvriers français et étrangers, l'action des sections « ethniques » de la MOI (Main-d'oeuvre immigrée), la propagande xénophobe et antisémite des « jaunes » et des ligues nationalistes sont autant de thèmes que l'auteure aborde ici avec une grande justesse.
Surtout, cette analyse « par en bas » ne se fait jamais au détriment du contexte national et international qui est toujours parfaitement restitué dans ce livre auquel la montée des populismes donne hélas une actualité certaine. -
La CGT (1975-1995) ; un syndicalisme à l'épreuve des crises
Sophie Béroud, Elyane Bressol, Jérôme Pélisse, Micel Pigenet
- Arbre Bleu
- 7 Octobre 2019
- 9791090129337
Cet ouvrage vient à son heure, celle qu'autorise le recul du temps, sinon la résolution des problèmes posés au syndicalisme. La période 1975-1995, difficile pour le mouvement syndical français, fut catastrophique pour la CGT. L'histoire de la Confédération ne manque pas d'épisodes douloureux, voire tragiques. Jamais les revers et les reculs ne s'étaient toutefois prolongés aussi longtemps.
Fruit de la coopération de spécialistes reconnus et de jeunes chercheurs - historiens, sociologues, politistes - ainsi que de syndicalistes, l'ouvrage interroge la manière dont la CGT a traversé ces deux décennies. Au fil des chapitres, la quarantaine d'auteurs réunis offre une exploration inédite de l'organisation et de ses militants, observés du Bureau confédéral aux échelons les plus élémentaires et dans les contextes les plus variés. -
Le traducteur et le démiurge : Hermann Ewerbeck, un communiste allemand à Paris (1841-1860)
Amaury Catel
- Arbre Bleu
- Gauches D'ici Et D'ailleurs
- 4 Juillet 2019
- 9791090129320
Médecin de formation et hégélien de conviction, August Hermann Ewerbeck (1816-1860) fait partie des nombreux démocrates allemands qui, au début des années 1840, voient dans la France une alliée révolutionnaire nécessaire à la réalisation de leurs espérances politiques.
Exilé à Paris en 1841, il devient membre dirigeant de la Ligue des Justes, société secrète communiste pour laquelle il assume des fonctions de théoricien et d'enseignant. Homme lige de Karl Marx et Friedrich Engels, proche d'Étienne Cabet et de Pierre-Joseph Proudhon, familier de toutes les tendances du socialisme français, il joue durant près de dix ans un rôle considérable d'intermédiaire entre gauches française et allemande.
C'est ce rôle longtemps méconnu que le présent livre s'efforce d'exhumer, en prenant pour fil conducteur l'activité polymorphe de traducteur d'Ewerbeck, auteur de sept ouvrages qui sont ici étudiés dans leur ensemble pour la première fois. À travers les premières traductions commentées de textes de Feuerbach et Marx en français, le lecteur découvre une tentative pionnière d'importation de l'hégélianisme et du marxisme en France. Il suit pas à pas sa réception contrastée, signature d'un échec aussi fécond que fondateur.
Essai d'histoire intellectuelle au croisement de la biographie, de l'histoire sociale de l'exil et de l'histoire des traductions, ce livre replace la figure d'Hermann Ewerbeck parmi les grands interprètes francophones de l'Allemagne au XIXe siècle. -
Un siècle de vie dominicaine en Provence (1859-1957) : Saint-Maximin et la Sainte-Baume
Tangi Cavalin, Collectif
- Arbre Bleu
- Religions & Societes
- 27 Mars 2019
- 9791090129306
Saint-Maximin, pour beaucoup, c'est un monument historique, une basilique voulue au XIIIe siècle par Charles II d'Anjou, le plus grandiose produit de l'architecture gothique en Provence. Pour d'autres, c'est aussi un point de départ de l'excursion ou du pèlerinage à la Sainte-Baume, site naturel exceptionnel, refuge choisi par Marie-Madeleine pour achever sa vie, au dire des traditions catholiques provençales. Du Moyen Âge à la Révolution française, ces lieux sont animés par des religieux de l'Ordre des prêcheurs. Entraînés par leur restaurateur, Henri-Dominique Lacordaire, ils en reprennent possession au XIXe siècle et en font dès lors des points d'appui pour leur formation et leur prédication.
Ce sont ces communautés dominicaines d'hommes et de femmes, abritées derrière les hauts murs de Saint-Maximin et nichées dans la falaise de la Sainte-Baume, que ce livre prend comme objet. Pleinement de leur temps, mais d'une manière spécifique, il leur faut sans cesse réinventer les formes de vie religieuse et d'annonce de la parole de Dieu leur permettant d'être fidèles à leur vocation : enquêtant sur les aspects les plus quotidiens de la vie communautaire comme sur les élaborations intellectuelles et spirituelles les plus complexes, les études historiques réunies dans cet ouvrage composent une approche aussi sensible que rigoureuse de la vie dominicaine à Saint-Maximin et à la Sainte-Baume à l'époque contemporaine. Chemin faisant, elles tissent un récit qui, loin d'être hors du siècle, s'intègre à part entière dans la grande histoire de la modernité occidentale. -
Henri Burin des Roziers sur les fronts de l'injustice : militer après 68 en Haute-Savoie
Claude Billot, Sabine Rousseau
- Arbre Bleu
- Religions & Societes
- 3 Juillet 2020
- 9791090129382
Évacuations de camps de gens du voyage, migrants abandonnés dans la montagne, scandales phyto-sanitaires, violences policières... Les années 2000 n'ont pas inventé la négation des droits humains. Dans les années 1970, à Annecy et en Haute-Savoie, des hommes et des femmes se mobilisent pour redonner de la dignité à ceux qui sont rejetés aux marges de la société des Trente Glorieuses finissantes: clochards chassés du centre-ville d'Annecy, gens du voyage expulsés des terrains vagues, travailleurs maghrébins exploités dans les forêts des massifs préalpins ou dans les usines de décolletage de la vallée de l'Arve, logés sous toile ou dans des taudis, malades victimes de malversations financières, petits éleveurs ruinés par des firmes agro-alimentaires toutes-puissantes. Autour du dominicain Henri Burin des Roziers qui vécut à Annecy de 1971 à 1978, des militants d'origine chrétienne et des militants maoïstes font l'expérience, ensemble, sur le terrain, de luttes sociales porteuses d'humanité. Le Comité Vérité Justice d'Annecy et d'autres comités locaux de soutien aux victimes blessées dans leur corps multiplient les actions pour dénoncer des situations concrètes d'injustice: tracts en direction de l'opinion publique, pétitions et manifestations à l'adresse des autorités locales, articles dans la presse nationale, tribunes publiques où chacun peut témoigner et surtout, sous l'impulsion d'Henri Burin des Roziers qui deviendra l'avocat des paysans sans-terre en Amazonie dans les années 1980, le recours à la justice pour faire valoir les droits bafoués des opprimés. Ce livre retrace l'engagement de militants qui ont vécu dans les années 1970 les combats d'aujourd'hui.
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Les mutualistes à l'épreuve de la guerre, 1939-1945
Michel Dreyfus
- Arbre Bleu
- L'echo Social Et Solidaire
- 21 Juin 2021
- 9791090129122
La Seconde Guerre mondiale a fait l'objet d'une quantité considérable de recherches mais l'histoire de la mutualité - le mouvement social le plus ancien et le plus important du pays - restait à écrire pour cette période. C'est donc une importante lacune que vient ici combler l'historien Michel Dreyfus.
Cette histoire est loin de se résumer au soutien apporté à la Charte du travail de Vichy par la Fédération nationale de la mutualité française, même si le souvenir de cet épisode a longtemps pesé sur les mutualistes. L'une des grandes forces de ce livre est de présenter la vie du mouvement aux échelons national et départemental.
Les mutualistes sont touchés par la répression, mais bien davantage par les conséquences de la guerre. Le poids du passé est vivace chez eux au moment où l'emprise de l'État dans la protection sociale se renforce. Mais des éléments de nouveauté sont également à l'oeuvre au sein du mouvement et ils donneront tous leurs fruits après la guerre.
Michel Dreyfus porte aussi son attention sur les lendemains de la Libération, notamment sur les conséquences de l'instauration de la Sécurité sociale au sein du mouvement mutualiste. -
La solidarité et ses limites : la CFDT et les travailleurs immigrés dans les années 68
Cole Stangler
- Arbre Bleu
- 11 Janvier 2022
- 9791090129511
Comment les syndicats ont-ils abordé la question des travailleurs immigrés dans la France des années?1960 et?1970? Le sujet a été rarement traité, ou abusivement simplifié en quelques formules expéditives. Cela ne donne que plus de valeur au beau travail de Cole Stangler, lauréat du prix d'histoire de la CFDT.
L'auteur sait manier les niveaux d'analyse: il étudie la politique confédérale, mais aussi celle de fédérations où sont employés de nombreux immigrés (le Bâtiment et la Chimie) et d'une Union départementale (Paris), et s'intéresse aux militants et à plusieurs grèves ou conflits locaux.
Cole Stangler s'appuie sur des sources variées, parfois peu utilisées jusqu'alors. Parfaitement maîtrisée, son enquête n'a rien d'hagiographique. La CFDT se situe à un moment particulier de son histoire, entre la déconfessionnalisation de 1964 et le recentrage de 1979, mais au-delà, c'est l'ensemble de la société qui se transforme. De nouvelles revendications émergent au sein d'un monde du travail de plus en plus diversifié.
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Le syndicalisme, la politique et la grève ; France et Europe : XIXe-XXie siècles
Stéphane Sirot
- Arbre Bleu
- 27 Janvier 2011
- 9791090129009
En France comme en Europe occidentale, plus personne ne met en doute le droit des syndicats à défendre le quotidien des travailleurs. Reconnu par l'État, voulu par la démocratie d'opinion, ce droit légitime l'organisation du salariat depuis sa légalisation au XIXe siècle. Mais il n'a jamais été sa seule raison d'être. Le syndicalisme est porteur, dès l'origine, d'un projet de transformation de la société visant à substituer, à la démocratie libérale, une démocratie sociale. Qu'en est-il aujourd'hui de ce projet d'essence politique dont la grève, symbole de l'autonomie ouvrière et de la mise en pratique d'une forme de démocratie directe, a longtemps été l'arme privilégiée ?
Reprenant de manière originale la question lancinante de la « crise du syndicalisme », Stéphane Sirot inscrit le fait syndical dans la longue durée de l'histoire du salariat depuis la Révolution française et fait la part des rapprochements et des singularités entre la France et ses principaux voisins européens. Il met en lumière l'inconfort du mouvement syndical, sommé d'agir au nom du bien commun et pas seulement des salariés, piégé par la rhétorique « réformiste » des gouvernements qui aspirent à le domestiquer, pour exister dans la fidélité à sa tradition de contre-pouvoir. Le syndicalisme français, qui semble résigné à n'être plus qu'une force d'accompagnement, pourrait bien être entré dans un nouvel âge de son histoire. Par ce retour sur l'histoire du salariat organisé, l'ouvrage se propose de clarifier les termes du débat sur l'avenir du syndicalisme et, au-delà, de fournir des outils de compréhension pour penser à nouveaux frais notre question sociale.