Amsterdam
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Esclavage dans les mondes musulmans : Des premières traites aux traumatismes
M'hamed Oualdi
- Amsterdam
- Contreparties
- 1 Mars 2024
- 9782354802837
L'esclavage dans les mondes musulmans suscite de nombreux fantasmes et de multiples instrumentalisations. Cet ouvrage propose une mise au point rigoureuse et informée sur ce sujet, afin de couper court aux polémiques qui l'entourent.
Au cours de la dernière décennie, la présence de certaines formes d'« esclavage moderne » en Lybie ou au Qatar a été fortement médiatisée, donnant matière à une série de controverses sur la traite d'esclaves au sein des mondes musulmans. Cet ouvrage de M'hamed Oualdi s'attache à ébranler les représentations erronées qui entourent ce phénomène historique. L'historien réfute le lieu commun qui voudrait que l'esclavage soit tabou au sein des sociétés musulmanes contemporaines. Il souligne la diversité des traites qui prennent place depuis la période médiévale au sein des mondes musulmans, loin de la vision homogénéisante d'un esclavage « islamique » unifié.
M'hamed Oualdi remet ainsi en cause les historiographies cherchant à comparer cette forme d'esclavage à la traite atlantique dans le but de relativiser la gravité historique de cette dernière.
Pour ce faire, il décrit la pluralité des fonctions exercées par les esclaves au sein des mondes musulmans. En se concentrant ensuite sur la période moderne, M'hamed Oualdi analyse les processus d'affranchissement de ces esclaves. Il rend ainsi saillant le caractère ambivalent des politiques abolitionnistes alors mises en oeuvre par les puissances européennes. En parallèle, il présente les pensées abolitionnistes musulmanes qui se sont développées dans l'ensemble de ces régions. Enfin, l'historien interroge la présence de l'esclavage dans les sociétés musulmanes. -
Le 15 mars 1928, le Japon connaît une vague de répression sans précédent : 1 600 sympathisants, militants et syndicalistes communistes sont arrêtés sans motif avéré. Tue à l'époque par la majorité des organes de presse, cette opération est menée par la police « spéciale » - ou politique - aux ordres d'un gouvernement conservateur qui, sous couvert de défendre le « corps de la nation », préserve les intérêts des grands propriétaires du pays.
Kobayashi Takiji travaille alors à Otaru, l'un des principaux théâtres de ces rafles. Témoin des événements, il en livre dans ce roman - le premier écrit de sa main - un récit poignant, marqué du sceau de la jeunesse et de l'urgence, et qui sera frappé par la censure.
Dans ce récit-manifeste, précurseur du Bâteau-Usine, l'auteur multiplie les personnages et les points de vue. Il reconstitue ainsi la vision parcellaire de ce déferlement de violence propre à ceux qui, impuissants, n'ont pu que le subir. Dans un contexte où la question des violences policières fait retour partout dans le monde, ce classique de la littérature japonaise de l'entre-deux-guerres offre une perspective poignante sur ce que signifie faire l'expérience de la répression.
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Inutilité publique : histoire d'une culture politique française
Frédéric Graber
- Amsterdam
- 7 Octobre 2022
- 9782354802554
Les grands projets d'infrastructures constituent l'un des repoussoirs par excellence des mouvements écologistes. Dénoncés comme « inutiles et imposés », ces projets font l'objet de multiples résistances. Pourtant, la notion d'utilité publique est au coeur de leur légitimation par les pouvoirs publics français. Car aux yeux de l'administration, l'utilité publique ne renvoie pas à l'idée générale de bien commun, mais prend un sens bien plus spécifique : c'est un principe au nom duquel il est juridiquement possible de transformer l'état du monde - y compris si certaines populations doivent en subir les conséquences. Et la conformité ou non d'un projet à ce principe résulte d'une procédure administrative aussi précise que méconnue : l'enquête publique, mise en scène par excellence du consentement.
L'historien Frédéric Graber propose dans ce livre un décryptage minutieux de ce rouage central de l'économie des projets dans laquelle nous vivons. Retraçant l'histoire longue de la fiction juridique qu'est l'utilité publique, il montre comment la référence à ce principe, formulé sous l'Ancien régime pour favoriser certains intérêts tout en se prévalant d'une forme de justice, a été maintenue après la Révolution, jusqu'à nos jours. Il en résulte un éclairage saisissant sur l'aversion au débat caractéristique de la culture politique française, et sur l'état de la démocratie dans ce pays. -
Hard times ; histoires orales de la grande dépression
Studs Terkel
- Amsterdam
- 4 Septembre 2009
- 9782354800581
Hard Times, sans doute le plus grand livre d'histoires orales de Studs Terkel, nous fait revivre, à travers des centaines d'entretiens, les souvenirs de ceux qui ont traversé la Crise de 1929 et la Grande Dépression.
Comment s'en sont-ils sortis, quelle empreinte la Grande Dépression a-t-elle laissée sur leurs vies, quelles leçons en ont-ils tirées ? Du krach de 1929 aux luttes syndicales, de la difficulté de la vie paysanne aux conséquences du New Deal, la diversité des expériences et des points de vue exprimés dessine un monde complexe, marqué par la précarité et la solidarité. A maints égards, il évoque celui dans lequel nous entrons aujourd'hui.
" Hard Times n'est pas une " reconstitution " de l'époque de la Grande Dépression, Hard Times ne transforme pas cette époque en objet du passé, en objet d'histoire - Hard Times, c'est cette époque elle-même, son parler, son atmosphère, ses histoires tragiques et comiques. Quiconque souhaite savoir où nous en étions alors et comment nous sommes parvenus là où nous sommes aujourd'hui doit impérativement lire ce livre.
" (Arthur Miller) La présente édition est accompagnée d'une sélection des photographies de Dorothea Lange sur l'Amérique de la Grande Dépression réalisées pour la Farm Security Administration.
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Brigades rouges, une histoire italienne ; entretien avec Carla Mosca y Rossana Rossanda
Mario Moretti
- Amsterdam
- 21 Août 2018
- 9782354801762
Au début des années 1990, Mario Moretti, principal dirigeant des Brigades rouges pendant les années 1970, est incarcéré à Milan. Il accorde alors un long entretien à deux célèbres journalistes italiennes, Carla Mosca et Rossana Rossanda, ancienne dirigeante du Parti communiste italien. Ce témoignage unique restitue au plus près l'histoire italienne des « années de plomb », la situation d'exception qui régnait alors, ainsi que le mouvement massif d'insubordination révolutionnaire qui secouait la péninsule transalpine. Tout au long de cette période, l'ordre existant semblait à chaque instant près de vaciller.
De la formation politique des premiers brigadistes dans les usines milanaises à l'arrestation de Moretti, plus de dix années se sont écoulées. En 1978, les Brigades rouges ont organisé l'un des événements majeurs de l'histoire italienne contemporaine : Aldo Moro, chef de la Démocratie chrétienne, promoteur d'un « compromis historique » entre cette dernière et le Parti communiste, est enlevé et exécuté... par Moretti lui-même, qui le reconnaît ici pour la première fois.
Tout au long de cette décennie, les Brigades rouges se sont évertuées, à travers la terrible radicalité du choix politique de la lutte armée, à combattre l'État, le capitalisme et l'exploitation, au nom de la liberté et de l'égalité. Sans compromis ni compromissions.
Mais à quel prix ?
À l'heure où le monde semble s'installer de nouveau durablement dans une ère de turbulences et où partout les États mettent en place des législations d'exception au nom de la lutte contre le terrorisme, il importe plus que jamais de revisiter l'histoire italienne des « années de plomb ».
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Les jacobins noirs ; Toussaint Louverture et la Révolution de Saint-Domingue
Cyril Lionel R. James
- Amsterdam
- 11 Septembre 2017
- 9782354801519
Toussaint Louverture et la révolution de Saint-Domingue.En 1789, les deux tiers du commerce extérieur de la France se faisaient avec sa colonie antillaise de Saint-Domingue, laquelle représentait le plus grand marché de la traite européenne des esclaves.La plus grosse colonie du monde, fierté de la France et objet de convoitise de toutes les autres nations impérialistes, faisait partie intégrante de la vie économique d'alors. Tout cet ensemble reposait sur le labeur d'un demi-million d'esclaves. Au mois d'août 1791, après deux ans de Révolution française avec ses répercussions à Saint-Domingue, les esclaves entrèrent en révolte. Leur lutte dura douze ans.Ils mirent tour à tour en déroute les Blancs locaux et les soldats de la monarchie française, une invasion espagnole, une expédition britannique de près de 60 000 hommes, et un contingent français identique, commandé par le propre beau-frère de Bonaparte. La défaite des troupes napoléoniennes, en 1803, permit l'installation de l'État nègre d'Haïti, qui s'est maintenu jusqu'à nos jours. C'est la seule révolte d'esclaves dont l'histoire ait enregistré le succès. Les obstacles qu'elle dut franchir témoignent de l'importance des intérêts qui étaient en jeu. La transformation des esclaves, qui auparavant tremblaient par centaines face à un seul Blanc, en un peuple capable de s'organiser et de défaire les nations européennes les plus puissantes de l'époque, constitue une des grandes épopées de la bataille et de la réussite révolutionnaires. Le pourquoi et le comment de ce phénomène, tels sont les thèmes de ce livre.
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Cet essai, qui a connu un grand succès en Turquie, aborde la question de la perception de la « question arménienne » par un journaliste connu pour ses prises de position radicales sur les nombreux sujets problématiques de la période contemporaine : les pouvoirs de l'Armée, la question kurde (à l'intérieur et à l'extérieur de la Turquie) et la mémoire du Génocide. Mais ce journaliste présente un statut particulier de par son appartenance familiale ; il est le petit-fils de l'un des principaux dirigeants turcs des années 1914 à 1918.
Ce dernier (Djemal Pacha) fut assassiné en 1921 à Tiflis par un Arménien. Et une partie de l'ouvrage raconte la perception des proches justement, la manière dont le milieu familial a traité la mémoire d'un événement majeur du XXe siècle, exprimant dans ses silences et zones d'ombre l'attitude générale de la période républicaine.
Ce récit également autobiographique reprend les étapes de la prise de conscience du journaliste qui suit les débats et publications en Turquie depuis le début des années 1990, s'associe aux activités de « relecture » des événements de l'année 1915, participe à la conférence de l'Université Bilgi en 2005, commente les déclarations et les écrits des romanciers Orhan Pamuk et Elif Safak, revient longuement sur l'assassinat du journaliste arménien Hrant Dink en janvier 2007. Il effectuera également des visites et conférences aux États-Unis puis en République d'Arménie : c'est en témoin fervent des processus de pardon et de réconciliation qu'il s'affirme ici. Témoignage irremplaçable fourni par un Turc qui, selon la logique étatique, aurait dû se situer de l'autre côté de la ligne de fracture idéologique, récit plein d'émotion et de doutes, il incarne le changement d'opinion, la recherche de vérité que le pays héritier des massacres de 1915 commence à réclamer. Fourmillant de références au débat interne, à la myriade de données qui permet de situer la complexité des réticences et des bloquages d'un pays où a régné une éducation de l'oubli, le livre de Hasan Cemal permet d'engager le procès de l'historiographie avant de faire celui de l'Histoire. Un ouvrage nécessaire qui vient compléter la production en français consacrée à ce sujet brûlant et polémique.
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Conscience noire ; écrits d'Afrique du Sud, 1969-1977
Steve Biko
- Amsterdam
- 10 Octobre 2014
- 9782354801410
Steve Biko, et le Mouvement de la Conscience noire de manière plus générale, ont eu une influence profonde sur le développement des luttes anti-apartheid et actuelles en Afrique du Sud. Cette influence a aussi dépassé le cadre national, trouvant un écho aux États-Unis, au Brésil, au Royaume-Uni et dans de nombreux pays africains. Après l'assassinat de Steve Biko en 1977 par la police de sécurité du régime d'apartheid, l'idéologie de la Conscience Noire s'est répandue dans les townships et à travers les autres mouvements de résistance, et est devenue au cours des années 1980 l'une des plus importantes forces politiques anti-apartheid.
Ce livre, qui regroupe une sélection de discours et d'écrits de Steve Biko de la période 1969-1977, est un témoignage retentissant des conditions de vie et des mouvements de résistance en Afrique du Sud pendant l'apartheid. Il analyse les mécanismes d'oppression mis en place par le régime minoritaire blanc, révélant une histoire distincte de celle retracée par le discours du nouveau gouvernement sud-africain de l'ANC. A travers ces textes, Steve Biko trace les contours d'une philosophie plus générale, qui vient s'ajouter à celles d'auteurs comme Frantz Fanon ou Marcus Garvey et rejoint ainsi les pensées issues de territoires, trop souvent perçus comme de simple périphéries, qui ont profondément influencé certaines luttes qui se sont déroulées dans le monde occidental.
S'il est considéré comme un auteur de référence, Steve Biko n'a jamais encore été traduit en français.
Ce livre n'est pas un simple hommage à l'histoire de ce mouvement et aux luttes qu'il a menées, c'est aussi une première porte d'entrée vers une autre histoire, plurielle, de l'apartheid.
Steve Biko, fondateur du Mouvement de la Conscience Noire, est né en 1946 à Tylden, en Afrique du Sud.
Étudiant en médecine pendant une courte période, il créa en 1968 l'Organisation des étudiants sud-africains, et en 1971, la Convention du peuple noir et les Programmes communautaires noirs. Dès 1973, Biko fut l'objet d'une répression gouvernementale : placé en résidence surveillée, on lui interdit de parler en public et il devient illégal de citer de ses discours comme ses écrits. En 1976, les soulèvements de Soweto et de nombreux autres townships révélèrent l'influence grandissante du mouvement de la Conscience noire.
Le 12 août 1977, il est arrêté par la police. Torturé lors de son interrogatoire, il décède le 12 septembre.
Son assassinat a provoqué un scandale international qui a entraîné le renforcement de l'embargo sur les armes à l'encontre de l'Afrique du Sud.
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Des éléments de réflexion sur les fondements du militarisme français et sur son amplification au cours des dernières années. L'ouvrage examine la place du militaire dans l'appareil d'Etat depuis la fin du XIXe siècle, les relations entre l'Etat et l'industrie de l'armement sous la Ve République, les nucléaires militaire et civil, ainsi que le dispositif sécuritaire déployé depuis 2015.
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"Bonne Guerre" (La) : Histoires orales de la Seconde Guerre mondiale
Studs Terkel
- Amsterdam
- 15 Mai 2006
- 9782915547252
Studs Terkel est né en 1912. Il a grandi et fait ses études à Chicago. Monstre sacré du journalisme radiophonique, il est l'auteur de onze livres d'histoire orale, dont Working. Histoires orales du travail aux États-Unis et Hard Times. Histoires orales de la Grande Dépression. La touche si caractéristique des portraits saisis par Studs Terkel fait de lui une sorte de Walker Evans de l'entretien enregistré, qui offre à ses lecteurs un tableau inédit du XXe siècle et des États-Unis d'Amérique.
Les quarante-sept entretiens réunis dans « La Bonne Guerre » donnent la parole à autant de protagonistes, connus ou inconnus, de la Seconde Guerre mondiale, qui évoquent leur expérience de la guerre avec la gravité, l'intelligence, la lucidité mais aussi parfois l'humour que Studs Terkel partage avec les personnes qu'il interviewe. « La Bonne Guerre », livre pour lequel Studs Terkel a reçu le prix Pulitzer, est ainsi un témoignage d'une qualité exceptionnelle sur l'histoire du conflit qui a marqué de son empreinte toute la période contemporaine. -
Le gouvernement du ciel ; histoire globale des bombardements aériens
Thomas Hippler
- Amsterdam
- 13 Février 2014
- 9782350960821
La première bombe aérienne fut larguée d'un avion italien sur une oasis lybienne en 1911 et, dans l'entre-deuxguerres, le police bombing faisait partie de l'arsenal de toutes les puissances coloniales. Le gouvernement du ciel est le premier livre à proposer une approche réellement globale de l'histoire des bombardements, c'est-àdire à donner une place fondatrice aux guerres coloniales, jusqu'alors vues comme « répétitions générales » des guerres entre les États-nations du centre. L'ouvrage parcourt un siècle d'histoire, des premiers bombardements aux frappes ciblées des drones de Barack Obama, en passant bien sûr par les deux guerres mondiales.
Mais il s'agit aussi d'un ouvrage de philosophie politique : la guerre aérienne a donné lieu à un brouillage des frontières entre guerre et paix, brouillage qui constitue un symptôme de la « démocratisation » de la guerre.
Les actions guerrières ne visent plus les formes armées d'un État mais le peuple même. Toutefois, ce mot désigne-t-il le souverain collectif ou le bas peuple ? Il est significatif que les deux acceptions se rejoignent et que la classe ouvrière - cible privilégiée des bombardements en Europe - tende à coïncider avec le souverain collectif. La guerre nationale dissimule une guerre de classes. Ainsi s'enclenche un mouvement politique vers une « gouvernance mondiale » qui remplace les rapports de guerre et de paix entre les peuples par des actions de police globales dont les frappes aériennes sont l'exemple le plus fréquent et le plus abouti.
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Le procès de Nuremberg (1945-1946) est devenu un symbole, celui d'un grand événement de justice internationale qui a permis d'affirmer que l'idéologie nazie en action ne devait pas rester impunie, qu'elle relevait d'une nouvelle incrimination : le crime contre l'humanité.
Alors que l'historiographie de Nuremberg est avant tout anglo-saxonne, le travail d'Antonin Tisseron met la focale sur la France. Il montre notamment l'étendue de l'impréparation de la délégation française. Elle arrive sans documents, ne comprend pas les logiques du droit anglo-saxon, refuse la notion de crime contre l'humanité. Tatillonne, elle ennuie même les autres acteurs du procès. Et pourtant, elle joue un rôle important en inscrivant le procès dans une tradition humaniste remontant aux Lumières. Elle fait venir des témoins à la barre, quand les Anglo-Saxons ne jurent - ou presque - que par les documents écrits : Marie-Claude Vaillant-Couturier impressionne en évoquant les camps et la destruction des juifs. Enfin, elle tient à montrer que les nazis ne peuvent se soustraire à leur responsabilité.
Si le procès de Nuremberg est un moment judiciaire, il s'inscrit dans une histoire plus vaste. Antonin Tisseron nous rappelle que ce n'est nullement l'évidence qui a permis à cette justice d'exister mais un long travail de tractations politico-juridiques entre les Alliés dans lequel les Français de Londres ont joué un rôle central. De même, le procès de Nuremberg est un espoir pour ses défenseurs, avant d'être emporté par la guerre froide et la décolonisation, deux événements qui font basculer dans l'ombre un verdict devenu inutile voire menaçant.
En ce temps où le devenir victimaire généralisé conduirait à plaindre ceux-là mêmes qui acquiescent au pire, où la justice internationale reste un objet en construction, le procès de Nuremberg a des enseignements à nous livrer. Loin d'être seulement un moment d'histoire, la contribution française est une invitation à réfléchir sur l'engagement et la responsabilité, sur ce qui fonde l'humanité et la société, et sur la difficile élaboration d'une justice internationale.
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Mai 68 et ses stars ont quelque peu éclipsé ceux qui, sur leur lieu de travail ou dans leur quartier, ont voulu vivre la révolution au quotidien.
En prenant délibérément le contre-pied de la personnalisation, nicolas daum est parti à la recherche de ses anciens compagnons du comité d'action du ille arrondissement de paris. témoin et acteur anonyme, il revendique, avec eux et pour eux, la part de ceux qui ont forgé et véhiculé les valeurs du mouvement. témoins privilégiés de l'histoire, 19 personnes racontent leur action et leur engagement, leurs motivations profondes, qu'elles soient politiques ou personnelles, ou même le hasard qui les a conduit à se retrouver.
Analyse détachée et critique pour certains, encore passionnelle pour d'autres, ces témoignages lucides, émouvants et parfois pleins d'humour apportent un éclairage nouveau sur quelques années intenses, qui, d'une manière ou d'une autre, ont laissé des traces.
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Les Jacobins noirs : Toussaint Louverture et la Révolution de Saint-Domingue
Cyril Lionel Robert James
- Amsterdam
- Poche
- 6 Septembre 2024
- 9782354802950
Au début de la Révolution française, Saint-Domingue est la plus grande colonie du monde et le plus important marché de la traite européenne des esclaves. Au mois d'août 1791, les esclaves entrent en révolte. Pendant douze ans, ils mettent tour à tour en déroute les Blancs de l'île, les soldats de la monarchie française, une invasion espagnole, une expédition britannique de près de soixante mille hommes et un contingent français identique, commandé par le beau-frère de Bonaparte. La défaite des troupes napoléoniennes, en 1803, permet la création de l'État noir d'Haïti.
C. L. R. James raconte, dans un récit haletant, la seule révolte d'esclaves qui ait réussi, la première lutte anticoloniale de l'histoire et les obstacles immenses dont elle a dû triompher. À sa tête, un esclave porté par les idéaux de liberté et d'égalité : Toussaint Louverture. Comment et pourquoi des hommes et des femmes qui, peu de temps auparavant, tremblaient devant les Blancs, se sont-ils organisés en un peuple capable de vaincre les principales puissances européennes de l'époque? Tel est l'objet de ce classique, qui se voulait une contribution au combat contre l'impérialisme et reste riche d'enseignements pour notre époque. -
Le rayonnement de la France ; énergie nucléaire et identité nationale après la seconde guerre mondiale
Gabrielle Hecht
- Amsterdam
- 10 Avril 2014
- 9782354801380
Au lendemain d'une Seconde Guerre mondiale dévastatrice et à l'heure des premières décolonisations, c'est par le biais de son développement nucléaire que la France a cherché à montrer sa « grandeur », sa « mission civilisatrice » ininterrompue, en un mot, son « rayonnement ».
Dès ses débuts en 1948 avec le réacteur Zoé et tout au long de son histoire, l'enjeu du nucléaire français est inextricablement technique et politique. Gabrielle Hecht suit les relations tourmentées entre décideurs politiques et ingénieurs ; elle analyse l'organisation du travail dans les principaux sites nucléaires ; elle plonge dans la vie quotidienne des communautés qui vivent à proximité des centrales et fait revivre les débats syndicaux et politiques qui ont secoué la France. Partout, au-delà des oppositions, elle retrouve la même obsession : celle de la technologie nucléaire comme composante fondamentale de l'identité nationale française.