Ça commence parfois par une inquiétude ou un malaise. On se sent en décalage. On a le sentiment de ne pas « être à sa place ». Mais qu'est-ce qu'être à sa place, dans sa famille, son couple, son travail ? Quels sont les espaces, réels ou symboliques, qui nous accueillent ou nous rejettent ? Faut-il tenter de conquérir les places qui nous sont interdites, à cause de notre genre, notre handicap, notre âge, notre origine ethnique ou sociale ? Peut-être faut-il transformer ces lieux de l'intérieur et s'y créer une place à soi ?C. M.Cet ouvrage interroge ce qui est à la fois la formulation d'un désir personnel et un nouvel impératif social. Et si, comme nous le suggère Claire Marin, le propre d'une place était de sans cesse se déplacer, ou de déplacer celui qui croit pouvoir s'y installer ?La philosophe circonscrit brillamment un concept multiple et éternel. Télérama.Un essai remarquable, un voyage intime, philosophique et littéraire. Libération.Une réflexion pénétrante. Le Monde.
L'homme se tient sur une brèche, dans l'intervalle entre le passé révolu et l'avenir infigurable. Il ne peut s'y tenir que dans la mesure où il pense, brisant ainsi, par sa résistance aux forces du passé infini et du futur infini, le flux du temps indifférent.Chaque génération nouvelle, chaque homme nouveau doit redécouvrir laborieusement l'activité de pensée. Longtemps, pour ce faire, on put recourir à la tradition. Or nous vivons, à l'âge moderne, l'usure de la tradition, la crise de la culture.Il ne s'agit pas de renouer le fil rompu de la tradition, ni d'inventer quelque succédané ultra-moderne, mais de savoir s'exercer à penser pour se mouvoir dans la brèche.Hannah Arendt, à travers ces essais d'interprétation critique - notamment de la tradition et des concepts modernes d'histoire, d'autorité et de liberté, des rapports entre vérité et politique, de la crise de l'éducation -, entend nous aider à savoir comment penser en notre siècle.
Une philosophie salutaire en ces temps de repli sur soi.
Pourquoi certaines rencontres nous donnent-elles l'impression de renaître ? Comment se rendre disponibles à celles qui vont intensifier nos vies, nous révéler à nous-mêmes ?
La rencontre - amoureuse, amicale, professionnelle - n'est pas un plus dans nos vies. Au coeur de nos existences, il y a ce mouvement vers l'extérieur, ce besoin d'aller vers les autres. Cette aventure de la rencontre n'est pas sans risques, mais elle a le goût de la vraie vie .
De Platon à Christian Bobin en passant par Albert Cohen, George Sand ou Clint Eastwood, Charles Pépin convoque philosophes, romanciers et cinéastes pour nous révéler la puissance, la grâce de la rencontre. En analysant quelques amours ou amitiés fertiles - Picasso et Éluard, David Bowie et Lou Reed, Voltaire et Émilie du Châtelet... -, il montre que toute vraie rencontre est à la fois une découverte de soi et une redécouverte du monde.
Une philosophie salutaire en ces temps de repli sur soi.
Hannah Arendt est l'une des grands penseurs politiques de notre temps. On trouvera dans ce livre quatre essais qui sont autant de méditations sur la politique et la condition de l'homme dans le monde contemporain.
Dans Du mensonge en politique, l'auteure tire la leçon des documents du Pentagone, révélés en 1971 par la presse. Elle examine l'accumulation de mensonges officiels, d'obstination dans l'erreur qui a conduit les États-Unis à l'échec au Vietnam et reconstitue les mécanismes psychologiques dont les responsables politiques ont été les inventeurs et les victimes.
La Désobéissance civile contient une réflexion originale sur la question : au nom de quoi et jusqu'à quel point peut-on désobéir à l'autorité établie ? De Socrate à Martin Luther King, en passant par Thoreau, Gandhi et les objecteurs de conscience, de multiples exemples illustrent la nécessité et l'efficacité de ce qui peut être plus qu'une contestation : un témoignage et une action politique.
Sur la violence constitue le troisième essai. Ses doctrinaires, de Sorel à Fanon et à leurs épigones contemporains, sont analysés notamment au travers des mouvements étudiants.
Politique et Révolution contient des réflexions sur les systèmes politiques en Amérique et en Europe. Quel système peut assurer la plénitude de l'homme et du citoyen ?
«Je me révolte, donc nous sommes», affirme Albert Camus. La révolte est le seul moyen de dépasser l'absurde. Mais le véritable sujet de L'homme révolté est comment l'homme, au nom de la révolte, s'accommode du crime, comment la révolte a eu pour aboutissement les États policiers et concentrationnaires du XX? siècle. Comment l'orgueil humain a-t-il dévié ?De violentes polémiques ont accompagné la sortie de cet essai. Les contemporains de Camus n'étaient pas mûrs pour admettre des vérités qui s'imposent désormais et mettent L'homme révolté en pleine lumière de l'actualité.
Joyeuses ou tragiques, visibles ou cachées, les ruptures rythment notre existence. Comment les conjuguer avec l'idée de notre identité, une et constante ? Nous révèlent-elles les multiples facettes de notre être ou le fait que nous nous affirmions progressivement, au fur et à mesure de ces « accidents » ? Nous épurent-elles ou nous démolissent-elles ? Pour la philosophe Claire Marin, nous nous définissons autant par nos sorties de route que par nos lignes droites. Certes, naissances ou deuils, séparation ou nouvel amour fragilisent nos représentations, ébranlent nos certitudes. Mais ils soulignent aussi la place de l'imprévisible, et questionnent notre capacité à supporter l'incertitude, à composer avec la catastrophe et, en les surmontant, à parfois démarrer une nouvelle vie.Ce livre agit comme un baume pour nombre de lecteurs, aiguillonnés, enthousiasmés, compris. Télérama.Claire Marin nous bouleverse, car ce thème fait écho à notre expérience directe. Elle
Banni de la communauté juive à vingt-trois ans pour hérésie, Baruch Spinoza décide de consacrer sa vie à la philosophie. Son objectif ? Découvrir un bien véritable qui lui « procurerait pour l'éternité la jouissance d'une joie suprême et incessante ». Il édifie une oeuvre révolutionnaire. Comment cet homme a-t-il pu, en plein XVIIe siècle, être le précurseur des Lumières et de nos démocraties modernes ? Le pionnier d'une lecture historique et critique de la Bible ? Le fondateur de la psychologie des profondeurs ? Et surtout, l'inventeur d'une philosophie fondée sur le désir et la joie, qui bouleverse notre conception de Dieu, de la morale et du bonheur ? À bien des égards, Spinoza est non seulement très en avance sur son temps, mais aussi sur le nôtre. C'est ce que j'appelle le « miracle » Spinoza.F. L.En rendant accessible la pensée du célèbre philosophe, Frédéric Lenoir nous offre un livre vivant et édifiant, qui a rencontré un immense succès en grand format.En postface : un échange avec Robert Misrahi.
Paru en 1762, le Contrat social, en affirmant le principe de souveraineté du peuple, a constitué un tournant décisif pour la modernité et s'est imposé comme un des textes majeurs de la philosophie politique. Il a aussi acquis le statut de monument, plus célèbre que connu, plus révéré - ou honni - qu'interrogé. Retrouver, dans les formules fameuses et les pages d'anthologie, le mouvement de la réflexion et les questions vives qui nourrissent une oeuvre beaucoup plus problématique qu'affirmative, c'est découvrir une pensée qui se tient au plus près des préoccupations d'aujourd'hui : comment intégrer les intérêts de tous dans la détermination de l'intérêt commun ? Comment lutter contre la pente de tout gouvernement à déposséder les citoyens de la souveraineté ? Comment former en chacun ce sentiment d'obligation sans lequel le lien social se défait ?
« L'histoire de l'âme est l'histoire de l'idée que l'homme se fait de lui-même face à la mort. Des premiers hommes qui découvrent les cycles de la nature aux derniers que nous sommes qui envisagent le posthumain en dehors de la vie sur terre, en passant par les hommes des pyramides, de l'agora, du forum, de l'église, avant d'en arriver à celui du supermarché planétaire, c'est cette odyssée que je me propose de raconter. De l'âme immatérielle à l'âme numérique, tout converge vers la possibilité d'un posthumain inaugural de l'inhumain. Cet avenir est déjà notre présent. » Michel Onfray Véritable enquête philosophique construite comme un roman policier, Anima est le premier volume d'une réflexion consacrée à l'homme et au posthumain. Il sera suivi de Barbarie, qui examinera la nature de cet avenir qui se dessine. Michel Onfray est traduit dans vingt-cinq pays et auteur de plus d'une centaine de livres. Il anime une webtv (michelonfray.com) et a récemment cofondé avec Stéphane Simon la revue Front populaire.
« Tu aspires sans doute, ami lecteur, à une vie réussie. Non pas nécessairement à réussir dans la vie, mais à mener une existence bonne et heureuse. Je suis pour ma part convaincu que cet idéal philosophique de sagesse reste l'objet d'une quête on ne peut plus actuelle ».
Comment être soi et s'accorder au monde ? Devenir plus aimant et vertueux ? Trouver le chemin de la libération intérieure ? Grandir dans la joie et trouver la sérénité ? Autant de questions auxquelles Frédéric Lenoir répond avec sincérité et simplicité, nous conduisant à sa suite sur les traces de ses inspirateurs, tels Épicure, Épictète, le Bouddha, Tchouang-tseu, Montaigne, Spinoza ou Etty Hillesum, s'inspirant même de la sagesse des enfants.
Avec Frédéric Lenoir, laissez-vous transporter sur le chemin de la sagesse pour méditer sur le sens de la vie et la quête du bonheur.
Ce livre fait l'éloge de la prise de risque à une époque où la sécurité nous est donnée comme valeur volontaire et l'exacerbation des peurs de toutes sortes. Cet éloge traite dans de courts chapitres des divers registres où l'on rencontre le risque : la vie amoureuse, la séparation, la dépendance mais aussi la vie sociale, le langage, les biotechnologies, etc. Autour de cette question centrale : qu'est-ce que risquer sa vie, à savoir prendre le risque de vivre vraiment ?
"« De tous mes livres de philosophie et de spiritualité, celui-ci est certainement le plus accessible, mais sans doute aussi le plus utile. Car ce n'est pas un savoir théorique que je cherche à transmettre, mais une connaissance pratique, la plus essentielle qui soit : comment mener une vie bonne, heureuse, en harmonie avec soi-même et avec les autres. Ce que je dis ici avec des mots simples et des exemples concrets, comme au cours d'une conversation avec un ami, est le fruit de trente années de recherches et d'expériences.
Mon témoignage personnel importerait peu s'il n'était éclairé par la pensée des philosophes et des sages de l'humanité qui ont marqué ma vie : le Bouddha, Confucius, Socrate, Aristote, Épicure, Épictète, Jésus, Montaigne, Spinoza, Schopenhauer, Lévinas parmi d'autres.
Exister est un fait, vivre est un art. Tout le chemin de la vie, c'est passer de l'ignorance à la connaissance, de la peur à l'amour. » Frédéric Lenoir"
«On sent en soi-même un plaisir secret lorsqu'on parle de cet empereur ; on ne peut lire sa vie sans une espèce d'attendrissement ; tel est l'effet qu'elle produit qu'on a meilleure opinion de soi-même, parce qu'on a meilleure opinion des hommes.» Montesquieu
Ce volume regroupe deux livres majeurs de l'auteur (Plaidoyer pour l'altruisme et Plaidoyer pour les animaux), accompagnés d'une longue préface inédite : actualisant son propos, sur la nécessité de l'altruisme et la force de la bienveillance.
Ce volume regroupe deux livres majeurs de l'auteur, Plaidoyer pour l'altruisme et Plaidoyer pour les animaux, accompagnés d'une longue préface inédite.
« Nous n'imaginons pas la force de la bienveillance, le pouvoir qu'une attitude altruiste peut avoir sur nos vies et sur la société tout entière », rappelle Matthieu Ricard. Moine bouddhiste depuis plus de quarante ans, il démontre ici avec force et passion que l'altruisme, loin d'être une utopie, répond bien à une urgente nécessité pour chacun d'entre nous et pour l'avenir de nos sociétés.
Nourri d'années de recherches et d'expériences, ce livre met en évidence combien l'altruisme apparaît comme la seule solution vitale et bénéfique pour redonner du sens à nos vies et soigner les maux contemporains. Matthieu Ricard invite à étendre notre bienveillance à l'ensemble des êtres sensibles, dans l'intérêt des animaux, mais aussi des hommes, le sort des uns étant intimement lié à celui des autres.
Dans un monde confronté à de nombreux défis, il souligne que l'une des difficultés majeures est de réussir à concilier les impératifs de l'économie, de la recherche du bonheur et du respect de la nature et de l'environnement. Exigence éthique primordiale, l'altruisme doit nous inciter à favoriser l'avènement d'une justice et d'une compassion universelles envers l'ensemble des êtres vivants. Et par là à changer nos comportements et nos mentalités.
Matthieu Ricard, dans sa préface, dresse le bilan des progrès et reculs dans l'évolution de l'« espèce humaine » et ses relations avec elle-même et la défense de son environnement naturel. Il y trouve autant de raisons d'espérer que de poursuivre un engagement plus que jamais salutaire.
Seul l'Occident moderne s'est attaché à classer les êtres selon qu'ils relèvent des lois de la matière ou des aléas des conventions. L'anthropologie n'a pas encore pris la mesure de ce constat : dans la définition même de son objet - la diversité culturelle sur fond d'universalité naturelle -, elle perpétue une opposition dont les peuples qu'elle étudie ont fait l'économie.
Peut-on penser le monde sans distinguer la culture de la nature ? Philippe Descola propose ici une approche nouvelle des manières de répartir continuités et discontinuités entre l'homme et son environnement. Son enquête met en évidence quatre façons d'identifier les « existants » et de les regrouper à partir de traits communs qui se répondent d'un continent à l'autre : le totémisme, qui souligne la continuité matérielle et morale entre humains et non-humains , l'analogisme, qui postule entre les éléments du monde un réseau de discontinuités structuré par des relations de correspondances ; l'animisme, qui prête aux non-humains l'intériorité des humains, mais les en différencie par le corps ; le naturalisme qui nous rattache au contraire aux non-humains par les continuités matérielles et nous en sépare par l'aptitude culturelle.
La cosmologie moderne est devenue une formule parmi d'autres. Car chaque mode d'identification autorise des configurations singulières qui redistribuent les existants dans des collectifs aux frontières bien différentes de celles que les sciences humaines nous ont rendues familières.
C'est à une recomposition radicale de ces sciences et à un réaménagement de leur domaine que ce livre invite, afin d'y inclure bien plus que l'homme, tous ces « corps associés » trop longtemps relégués dans une fonction d'entourage.
« Toute notre vie, ne la passons-nous pas à attendre de l'autre, de l'autre enfin qui soit autre ? Or ce tout autre n'est pas à attendre de quelque Là-bas espéré, d'un lointain fantasmé. [...] Mais il se découvre si près, à portée, dans ce que l'on a trop placidement, paresseusement, assimilé. L'inouï ne tombe pas de quelque ciel féerique, mais s'extrait de ce qu'on foule si négligemment d'instants banals. [...] De là qu'il faudra, je crois, procéder de façon inverse. Chercher de l'autre, non pas dans ce qui s'annonce à l'antipode, dans le rôle du contraire, qui déjà est complémentaire. Mais plutôt en ouvrant un écart au sein de ce qu'on croirait semblable, le plus à proximité, apparemment le plus apparenté : pour y sonder ce qui s'y fissurerait secrètement d'un autre possible. »En scrutant la langue et ses usages, François Jullien défait les illusions. Un livre qui possède la qualité remarquable de renouveler le regard. Roger-Pol Droit, Le Monde des livres.Cet ouvrage a paru initialement sous le titre Si près, tout autre. De l'écart et de la rencontre, aux éditions Grasset.
Paru en 1755, le Discorns sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes peut être considéré comme la matrice de l'oeuvre morale et politique de Rousseau : il y affirme sa stature de philosophe, l'originalité de sa voix, la force de son "système".
Résoudre le problème posé par l'Académie de Dijon, "quelle est la source de l'inégalité parmi les hommes et si elle est autorisée par la loi naturelle ?" en d'autres termes expliquer que riches et puissants dominent leurs semblables sur lesquels ils n'ont pas de réelle supériorité, exige aux yeux de Rousseau de poser à nouveaux frais la question "qu'est-ce que l'homme ?". Pour cela, il faut comprendre comment s'est formée sa "nature actuelle", si éloignée de ce que serait son état de nature : "Si je me suis étendu si longtemps sur la supposition de cette condition primitive, c'est qu'ayant d'anciennes erreurs et des préjugés invétérés à détruire, j'ai cru devoir creuser jusqu'à la racine."
Convaincu de l'innocence de Calas exécuté en 1762, Voltaire met sa plume au service de la justice pour demander sa réhabilitation. Le négociant huguenot était accusé du meurtre de son fils qui voulait se convertir au catholicisme.Avec une ironie mordante et un style inimitable, l'écrivain plaide pour le respect des croyances et l'esprit de tolérance.Une réflexion très actuelle sur le système judiciaire, la responsabilité des juges et les effets pervers des lois.
«Les gens plus sages, peuvent se forger un repos tout spirituel, ayant l'âme forte et vigoureuse : Moi qui l'ai commune, il faut que j'aide à me soutenir par les commodités corporelles : Et l'âge m'ayant tantôt dérobé celles qui étaient plus à ma fantaisie, j'instruis et aiguise mon appétit à celles qui restent plus sortables à cette autre saison. Il faut retenir à tout nos dents et nos griffes l'usage des plaisirs de la vie, que nos ans nous arrachent des poings, les uns après les autres.» (I, 39, «De la solitude»)
« Il faut résister aux occupations et, loin de les poursuivre, les repousser toutes. » De la Rome antique à nos sociétés ultra-connectées, Sénèque nous enjoint à ménager un temps pour l'otium, l'oisiveté comme un exercice philosophique qui nous aide à mieux nous comprendre et appréhender le monde qui nous entoure. Cette contemplation méditative serait la forme la plus haute d'action.
Traduction du latin par Joseph Baillard.
Édition établie par Cyril Morana.
Qu'est-ce que boire ? Y a-t-il une esthétique du vin ? Une philosophie de l'ivresse ?Brassant des thèmes originaux en la matière, comme la connaissance, l'expérience sociale ou la morale, ce livre, à savourer sans modération, sillonne la route allant de notre palais à notre cerveau. Pierre-Yves Quiviger, qui se définit comme un «amoureux passionné du vin», y propose une réflexion inédite, érudite et vivante à la fois. De Platon à Clément Rosset en passant par Rousseau, de la Bourgogne au bordelais, du Jura à l'Auvergne il explore les liens entre le plaisir sensoriel que procure la Dive bouteille et la connaissance intellectuelle que l'on en a (ou que l'on aura après l'avoir lu), tout en nous faisant partager, d'une plume allègre et précise, sa joyeuse obsession viticole. Une ode joyeuse à la connaissance du vin. Le Figaro
Qu'est-ce que le temps ?
Cette question nous plonge forcément dans l'embarras. La physique refuse de la poser : elle mesure le temps et en propose diverses théories au sein desquelles nous ne reconnaissons pas le temps de notre monde. Renonçant elle aussi à le définir, la philosophie s'est généralement réfugiée dans la conscience du temps, mais sans rien nous dire du temps lui-même.
Il y a pourtant bien un concept de temps qui ne doit rien à la conscience ni à l'ordre cosmique, c'est celui de ce monde où nous vivons et dont nous parlons ; celui par lequel se distinguent l'avant et l'après, celui qui nous fait dire que les êtres changent et que Pierre est en retard. Tout cela dépend, à notre échelle, du mobilier du monde commun.
La philosophie peut ainsi reprendre l'analyse du concept de temps soutenue par toute la tradition, d'Aristote à Bergson, de Kant à David Lewis. Elle offre alors de nouvelles réponses à nos interrogations les plus classiques : Le devenir n'est-il qu'une illusion ? Le passé existe-t-il ou n'est-il qu'un fantôme de la mémoire ? Pourquoi le temps est-il irréversible ? Devons-nous l'imaginer comme une flèche dirigée vers l'avenir ou comme un fleuve précipitant notre présent en passé ? Ces problèmes n'ont pas épuisé leurs mystères. Au bout de l'enquête, il y a l'espoir d'éclairer ce qu'Einstein lui-même estimait être l'énigme du « maintenant ».
Philosophe et professeur émérite à l'École normale supérieure (Paris), Francis Wolff est notamment l'auteur, chez Fayard, de Notre humanité. D'Aristote aux neurosciences (2010 ; Pluriel, 2023), Pourquoi la musique ? (2015 ; Pluriel, 2019), Il n'y a pas d'amour parfait (2016 ; Mille et une nuits, 2023), Trois utopies contemporaines (2017), Plaidoyer pour l'universel (2019 ; Pluriel, 2021) et Le monde à la première personne. Entretiens avec André Comte-Sponville (2021).
"Dire qu'il est trop tôt ou trop tard pour faire de la philosophie, cela revient à dire que l'heure d'être heureux n'est pas venue encore ou qu'elle a déjà passé." Le bonheur est la fin de l'existence humaine. Qui le niera ? Mais il est plus difficile de tirer au clair les moyens d'y parvenir.Il faut lire ce texte inoubliable pour découvrir que la pensée et l'amitié sont les seuls vrais havres du sage. Pour être heureux, renouons ave Épicure.Le dossier - L'architecture de l'oeuvre - L'auteur et le contexte - Thèmes et problématiques de l'oeuvre - Glossaire