L'esprit est un jardin . C'est par cette belle formule que Hugo décrit le personnage de l'évêque de Digne, Monseigneur Myriel, dans son roman Les Misérables. Tantôt il bêchait dans son jardin, tantôt il lisait et écrivait. Il n'avait qu'un mot pour ces deux sortes de travail : il appelait cela jardiner. L'esprit est un jardin.
J'aime ce simple aphorisme, ce mantra hugolien qui combine si bien l'idée de la lecture avec le beau principe de la fécondité, la terre qu'on arpente et la graine qui fleurit, les lignes de la page et l'esprit qui s'élève, grandit sans se flétrir, pense sans jamais devenir sceptique ou pire : cynique.
Se plonger dans Hugo, c'est cultiver sans cesse notre émerveillement devant les beautés du monde, et notre indignation face à ses injustices. Je suis pétri de lui, de ses romans et de sa poésie. Depuis l'adolescence, je me nourris de ses discours. Je les ai presque tous lus. Et maintenant que ma vue baisse, je les sème vers d'autres. Vers ceux que j'aime, d'abord : mes filles, ma famille. Vers mes lecteurs aussi, par des biais détournés, quelques mots, en passant. Vers tous mes étudiants de Sciences Po, et d'ailleurs.
La lumière est dans le livre, écrit Victor Hugo. Ouvrez le livre tout grand. Laissez-le rayonner, laissez-le faire. Qui que vous soyez qui voulez cultiver, vivifier, édifier, attendrir, apaiser, mettez des livres partout. Les siens ont balisé ma vie d'homme et d'auteur.
Génie de la poésie et du théâtre, Shakespeare s'est bâti un monument pour l'éternité. Son succès, qui ne se dément pas depuis plus de quatre siècles et qui est aujourd'hui aux dimensions du monde, trouve sa source dans une passion de la scène qui nous entraîne au coeur des désordres et du fracas du monde. Avec lui, nous gravissons jusqu'au vertige le grand escalier de l'Histoire en passant de l'héroïque au pathétique, du rire à l'horreur, du sublime au grotesque sans que ce théâtre, de nature essentiellement populaire, observe de règles particulières ou de conventions préétablies.
D'Abécédaire à Zigzag(s), de Vengeance à Hamlet, en passant par Freud, Laurence Olivier, Sorcières ou Will', ce libre vagabondage vise à faire partager mon amour d'un auteur dont l'oeuvre n'a pas pris une ride.
Ça s'écrit comment ?
Avec quoi j'accorde ce mot ?
Faut-il mettre un L ou deux L ?
Ne vous prenez plus la tête avec l'orthographe ou la grammaire françaises, pleines de pièges !
Avec ses explications très simples et colorées, MaitressAdeline vous donne des moyens mnémotechniques pour ne plus vous tromper !Les 101 règles à savoirDes exercices pour s'entraînerLes astuces et les pièges à éviter
Écrit-on pour les enfants ou les adolescents comme on écrit pour les adultes ? Comment construire une intrigue, inventer des personnages, captiver jeunes lecteurs et jeunes lectrices et voir ses textes publiés ? C'est en apprenant à lire la littérature jeunesse qu'on peut apprendre à l'écrire, répond Clémentine Beauvais. À l'aide de nombreux exemples tirés de romans et d'albums, elle livre outils théoriques, méthodes, conseils pratiques et anecdotes pour écrire ses propres textes, de l'idée de départ au point final.
L'histoire inédite d'une exception française, de Montaigne à François Mitterrand.
La France possède une singularité enviée du monde, et sans doute vouée à disparaître : la liaison étroite qu'entretiennent depuis des siècles la politique et la littérature. En quel autre pays, un homme d'État estimerait que la légitimité issue du suffrage est rehaussée par le prestige de l'écriture ? En quel autre pays les grands écrivains jugent que leur génie leur octroie le devoir d'éclairer les destinées de la nation et de guider le peuple ? Ce croisement n'a pas été l'exception mais la norme, comme en témoignent par exemple la publication du Mémorial de Sainte-Hélène et celle des Mémoires de Charles de Gaulle dans la bibliothèque de la Pléiade.
Du XVIe au XXIe siècle, ce grand livre met en lumière, à travers une galerie de portraits d'hommes politiques qui ont écrit des chefs-d'oeuvre et d'écrivains phares qui ont exercé le pouvoir, cette endogamie paradoxale qui n'a cessé de susciter l'étonnement des étrangers, car elle donne aux mots une résonance et à la politique une élévation, presque une transcendance, qui manque tant aujourd'hui.
Du côté des hommes d'État, voici Henri IV, Richelieu, Louis XIV, Mirabeau, Napoléon, Clemenceau, Jaurès, Blum, de Gaulle et Mitterrand, dont l'exercice du pouvoir s'est accompagné des pouvoirs de l'écrit. Parmi les écrivains dont la renommée a été le piédestal des ambitions politiques, voici Montaigne, Chateaubriand, Lamartine, Tocqueville, Hugo, Barrès, Malraux, Senghor...
La littérature apparaît tantôt comme le vecteur d'une ambition, tantôt comme le deuil éclatant d'espoirs déçus, tandis que la politique cherche dans la littérature un surcroît de légitimité conjugué à un brevet pour la postérité.
Un livre fort, doté d'une écriture superbe ; des portraits ciselés qui convoquent l'ironie de Saint-Simon et ont la profondeur de ceux de Sainte-Beuve.
Quoi de commun entre George Bush, un Afro- Américain condamné à mort en Indiana, l'extrême droite française, la Fédération anarchiste, Le Figaro, L'Humanité, des stars de Hollywood et des intellectuels arabes anticolonialistes ? Tous revendiquent Camus. Camus est partout, mais qui est-il ? Colonialiste ou anticolonialiste ? Pour ou contre la peine de mort ? Résistant de la première heure ou personnage aux engagements ambigus et tardifs ? Militant antifranquiste aux accents révolutionnaires ou antimarxiste de toujours ?
La plupart des ouvrages sur Camus, dithyrambiques ou à charge, ont en commun d'éluder les ambiguïtés du personnage. Brisant l'image du penseur aux propos définitifs, aux sentences humanistes apparemment inattaquables, ce livre propose une relecture de Camus dans le texte qui met ses contradictions au premier plan : car elles constituent la force motrice de son oeuvre, une clé de son « style », et expliquent sa popularité actuelle.
Olivier Gloag rappelle l'attachement viscéral - teinté d'humanisme - de Camus au colonialisme et au mode de vie des colons, qui traverse ses trois oeuvres majeures : L'Étranger, La Peste, Le Premier Homme.
Il examine ses engagements politiques à la lumière de sa brouille avec Sartre, auquel toute l'oeuvre de Camus semble répondre : la tension entre révolte et révolution, son recours à l'absurde comme refus du cours de l'Histoire, son anticommunisme et son déni de la lutte de peuples colonisés. Enfin, Olivier Gloag se penche sur les récupérations de Camus :
L'auteur le plus populaire en France et Français le plus lu dans le monde est devenu un enjeu politique et idéologique. L'invocation d'un Camus mythifié projette un reflet flatteur mais falsificateur de l'histoire coloniale. Elle permet de solder le passé à peu de frais et d'éviter de faire face à notre présent néocolonial. C'est ce Camus-là qu'il faut oublier pour reconnaître les déchirements d'un auteur tout aussi passionnément attaché aux acquis sociaux du Front populaire qu'à la présence française en Algérie.
Rien ne semble plus incongru que de prendre appui sur la société d'Ancien Régime pour penser le refus féminin. Assignées au devoir de « réserve » par les traités de civilité et au silence ou à la « feinte résistance » par les codes de séduction, les héroïnes de la littérature classique n'auraient rien à nous transmettre, surtout pas le pouvoir de dire « non ». On aurait pu croire l'affaire pliée sans la sagacité de Jennifer Tamas. Car, à leur manière, les femmes du Grand Siècle ont résisté, elles ont désobéi, et de ces combats à bas bruit il demeure des traces. Sous les images de princesses endormies célébrées par l'industrie du divertissement se cachent de puissants refus, occultés par des siècles d'interprétations patriarcales. Jennifer Tamas les exhume avec courage et subtilité, elle traque l'expression du féminin sous le regard masculin et tend savamment l'oreille vers le bruissement des voix récalcitrantes. Conviant les figures dissidentes des siècles anciens, du Petit Chaperon rouge à Bérénice, elle vivifie le discours féministe et trouve chez Marilyn Monroe le secret d'Hélène de Troie. Elle révèle ainsi, non sans un brin d'irrévérence, un magnifique matrimoine, trop longtemps séquestré dans les forteresses universitaires.
Il y a un « e » à génie mais combien de fois avez-vous entendu qu'une femme était géniale ?Première femme écrivain, voire premier écrivain tout court, musicienne, philosophe, éducatrice, activiste politique, Sappho (VIIe siècle avant J.-C.) fut, de son vivant, la première autrice à être reconnue comme géniale. Elle fut par la suite, de l'Antiquité à nos jours, sans cesse métamorphosée, quitte à être détournée, ce qui lui assure paradoxalement le privilège d'une nouvelle existence. Toujours trahie, toujours vivante, toujours géniale, telle est Sappho de Mytilène.Ce sont quelques-unes de ces vies, à la fois absolument réelles et fictives puisqu'elles ont été crues, neuf pièces d'un fascinant puzzle, que raconte ce livre. Sage aussi connue et révérée que Socrate chez les Grecs, Sappho devient tour à tour courtisane, sorcière païenne, activiste révolutionnaire, lesbienne sulfureuse et féministe iconique, miroir tranchant où se reflète l'image de la femme propre à chaque époque. À travers ces neuf vies de Sappho, emblème de toutes les femmes qui ont osé prendre la plume pour faire entendre leur voix, Laure de Chantal explore la question de la place que les sociétés ont réservé au génie féminin, à commencer par la nôtre.
"" Depuis le début, j'ai été prise dans une tension, un déchirement même, entre la langue littéraire, celle que j'ai étudiée, aimée, et la langue d'origine, la langue de la maison de mes parents, la langue des dominés, celle dont j'ai eu honte ensuite mais qui restera toujours en moi-même. Tout au fond, la question est : comment, en écrivant, ne pas trahir le monde dont je suis issue ? » Ainsi Annie Ernaux évoque-t-elle son travail d'écriture dans cette conférence célèbre qu'elle a prononcée à Yvetot, en 2012, lors de sa rencontre officielle avec les habitants de la ville. Cette nouvelle édition 2022 de Retour à Yvetot, texte fondateur et éclairant sur la vie et l'Å«uvre de la célèbre écrivaine, est augmentée de plusieurs inédits confiés par l'autrice : photos personnelles, correspondance avec son amie de collège Marie-Claude jusqu'à ses 22 ans, extrait manuscrit de son journal intime de l'époque, carnet scolaire.
Après Le Sel de la vie, Françoise Héritier poursuit ici son exploration tout en intimité et en sensualité de ce qui fait le goût de l'existence.
Elle nous invite à retrouver nos étonnements d'enfance, quand la découverte des mots, à travers leur brillance, leur satiné, leur rugosité, s'apparentait à celle de la nature et des confitures.
À travers les mots, c'est le trésor caché s'établissant en nous entre les sons, les couleurs, les saveurs, les touchers, les perceptions et les émotions qu'elle nous convie ici à redécouvrir.
À chacun, à son tour, à partir de quelques mots, de trouver la richesse de l'univers intime qu'il porte en soi.
La vie et l'oeuvre des plus grands écrivains français !
Grâce au Petit Larousse des grands écrivains français, découvrez ou redécouvrez les textes majeurs, les écrivains et les poètes incontournables, les principaux genres et mouvements littéraires. Plongez dans l'univers de chaque auteur, le contexte de la genèse de ses écrits et de ses choix stylistiques. Des anecdotes insolites ou amusantes vous dévoileront également des aspects méconnus de sa vie et de son oeuvre.
Richement illustré, le Petit Larousse des grands écrivains français décrypte de nombreux textes de façon claire et minutieuse. Enrichi des extraits emblématiques des oeuvres les plus célèbres, il permet de comprendre toute la richesse de la littérature française, d'en saisir son histoire et d'en percevoir son caractère éternel.
Découvrez le texte fondateur de J.R.R. Tolkien, précurseur des théories sur le conte de fée, le merveilleux et la littérature de Fantasy.
Du conte de fées est l'essai de Tolkien qui correspond le mieux à l'ensemble de son oeuvre créatrice. Il est essentiel à la compréhension des écrits de Tolkien lui-même, et il pose bon nombre de ses principes créateurs, parmi lesquels la sous-création, le concept de Faërie et la valeur de la fantasy. L'objectif de la présente édition est d'ouvrir à l'oeuvre créative et théorique de Tolkien, afin de saisir son raisonnement autour de la littérature dite de Fantasy et le conte de fée.
Cette nouvelle édition française est accompagnée d'une préface de Nathalie Prince, universitaire spécialiste des littératures jeunesse et de Fantasy.
Dans cet essai, Tolkien se pose trois questions : qu'est-ce qu'un conte de fées ? Quelles en sont les origines ? Et surtout : quelle est leur utilité ? Les notions abordées y sont très importantes pour cerner l'importance qu'accorde Tolkien au conte de fées et mieux comprendre l'univers original qu'il a créé au fil de ses ouvrages.
Ils sont fous ces artistes ! Depuis la Préhistoire, ils ont réalisé des oeuvres qui défient l'imagination. Statues géantes, colosses sculptés dans la montagne, tours qui taquinent les nuages, gigantesques palais, peintures démesurées... Mais jusqu'où iront-ils ?
Accompagnez ces peintres, sculpteurs et architectes dans leur quête de grandeur et de beauté, et partez aux quatre coins du monde découvrir leurs chefs-d'oeuvre les plus prodigieux.
Une histoire de l'art extra-large et extraordinaire, qui embrasse toutes les civilisations, toutes les techniques et toutes les époques, à partager en famille.
Derrière la chaîne « Linguisticae » se cache un véritable passionné des mots : Romain Filstroff. Après des études de langue, il lance son blog spécialisé dans la linguistique. De posts en vidéos, « Linguisticae » grandit et séduit chaque jour de plus en plus d'abonnés ; ses vidéos cumulent plus de 10 millions de vues.
Invitation au voyage à travers l'oeuvre littéraire de Monique Wittig, ce livre nous embarque dans une passionnante exploration des propositions poétiques et politiques d'une autrice dont l'influence majeure sur la pensée féministe et le mouvement lesbien ne cesse de s'amplifier. Publié pour la première fois en 2002, c'est la toute première étude sur cette oeuvre unique et radicalement disruptive, tant par l'imaginaire qui la soutient que par son adresse à subvertir le langage pour réinventer, au-delà des genres, un monde ouvert à une pluralité infinie. Revu et actualisé, le livre de Catherine Écarnot paraît en 2023, année de la commémoration de la mort de Wittig et du cinquantenaire du Corps lesbien.
Le conjugateur pour un zéro faute sur les verbes !
N'ayez plus aucun doute grâce à la conjugaison complète de 8 000 verbes, aux règles d'accords et aux astuces pour éviter les pièges.
Je courais, je courrai, tu résolvais, tu résoudras, il acquiert, il acquerra...
N'ayez plus aucun doute grâce à la conjugaison complète de 8 000 verbes, aux règles d'accord et aux astuces pour éviter les pièges.
L'histoire du français illustrée et racontée en 112 dates emblématiques. Un ouvrage complet, fiable et attractif, pour tous les amoureux de notre langue.
Le récit de l'histoire de la langue française L'ouvrage retrace l'histoire du français, des premières langues parlées sur notre territoire - gaulois et latin - jusqu'au français « moderne » pratiqué aujourd'hui dans 51 pays dans le monde, Il mêle les évolutions de la langue elle-même aux événements politiques, culturels et sociaux qui l'ont façonnée. Au fil du temps, l'accent est mis sur les échanges avec les autres langues et sur la variété des usages du français, qu'il soit oral ou écrit, populaire ou académique.
Une organisation claire, une mise en page rythmée - Au début de chaque partie, une grande frise chronologique.
- Puis au fil des doubles pages, le récit de chaque événement, en textes et en images.
- À la fin de chaque partie, des dossiers thématiques.
Un nouveau titre de Muriel Gilbert d'un genre totalement inédit : 100 conseils et astuces sur les fautes les plus fréquentes (grammaire ou orthographe) de la langue française.
L'anti-fautes d'orthographe est un ouvrage pratique et complet permettant d'écrire 65 000 mots sans fautes. En effet, il comporte les catégories grammaticales (indispensables pour les accords), les féminins et les pluriels irréguliers et difficiles, les mots à ne pas confondre, ainsi que les règles de formation du pluriel et d'accord du participe. Il permet véritablement d'apporter une réponse facile et immédiate à toutes les questions d'orthographe.
Et si Christophe Colomb n'avait jamais découvert l'Amérique ?Et si les nazis avaient remporté la Seconde Guerre mondiale ?L'uchronie joue avec l'histoire pour créer des réalités différentes, explorant des possibilités infinies. Est-ce là l'expression d'une simple nostalgie rêveuse d'un passé jamais advenu ou une arme de réflexion philosophique ?Karine Gobled et Bertrand Campeis, membres du prix ActuSF de l'uchronie, vous proposent d'arpenter avec eux les sentiers où réalité historique et fiction s'entremêlent. À travers des conseils de lecture, des interviews d'auteurs, des escapades dans le cinéma, la bande dessinée ou le jeu vidéo, ces deux spécialistes offrent un panorama d'un genre qui séduit de plus en plus.Devenu le livre référence sur l'uchronie, ce guide est enfin réédité et entièrement remis à jour après plusieurs éditions.Et si vous vous laissiez tenter par ce voyage dans les méandres du temps ?
Illustré par Rodolphe Urbs Préface de Arnaud Hoedt et Jérôme Piron #orthogrammaticale Tiens, je cherche le nom JUS dans mon super dico et voici ce que je trouve :
Jus de légumeS, de fruitS, jus de carotteS jus de tomate, de pomme, d'orange (J'abandonne. Laissez-moi ici, je vais vous ralentir. Je retiens les Indiens.) Ce que vous allez trouver dans cet ouvrage ?
Des petites leçons d'orthographe, de grammaire et de vocabulaire, mon avis sur certaines règles, des exemples rigolos et décalés, parfois peu politiquement corrects.
Mon objectif ?
Vous faire découvrir, redécouvrir et retenir, je l'espère, les règles de la langue française, tantôt capricieuse, tantôt rigoureuse, mais jamais ennuyeuse.
Enjaillez-vous bien !* (S'enjailler : verbe apparu à la fin du XXe siècle qui vient du nouchi, un argot parlé en Côte d'Ivoire.)
« Certains méchants ne veulent pas juste détruire le monde : ils veulent le changer. Radicalement. ».
Dans Le Syndrome Magneto, Bolchegeek théorise le traitement des personnages de méchants de la pop-culture dont les motivations ne sont pas leur intérêt personnel ou une simple vilenie, mais la volonté de rendre le monde meilleur, de lutter contre ses injustices. Le constat de départ est que, régulièrement, une partie du public se trouve davantage en phase avec l'antagoniste qu'avec le héros.
Les combats que mènent ces personnages fictifs trouvent des échos bien réels : les X-Men rappellent plus ou moins volontairement les oppressions racistes, sexistes, LGBT, ou sur toute personne ostracisée. Si le conflit Xavier/Magneto évoque à beaucoup l'opposition entre le modéré Martin Luther King et le radical Malcolm X, il n'est pas anodin que s'y soient projetés des auteurs de comics souvent de culture juive et marqués par l'antisémitisme. Quant aux méchants qui se battent pour des causes écologiques, ou contre les classes dominantes, ils n'ont plus du tout le même traitement aujourd'hui qu'il y a trente ans et il est probable que leur radicalité trouve beaucoup plus de sympathisants.
Avec la même énergie, l'intelligence et l'humour qui traversent les vidéos de Bolchegeek, Benjamin Patinaud signe un premier livre original et brillant où il aborde la culture populaire sous des angles artistiques, sociaux et politiques, pour s'interroger sur notre monde, à travers nos imaginaires communs et ceux qui les forgent.
Qu'est-ce que la littérature à l'époque néolibérale ?
Il est devenu presque impossible de dire que la littérature est inutile ou sans effet sur le monde social. Plus question de valoriser sa distance au réel sans prendre le risque de conforter les pensées les plus utilitaristes ou poujadistes. Aussi les tentatives de politisation de la littérature se multiplient-elles depuis le début du siècle, en s'attachant tantôt aux textes comme terrain d'exploration éthique, tantôt à leur capacité d'ouvrir les yeux aux lecteurs et lectrices sur des réalités cachées, tantôt à leur façon de construire des contre-récits au storytelling ambiant. Chacun à sa manière, ces paradigmes entendent rappeler que la littérature est une question foncièrement politique. Mais qu'est-ce à dire ?
Tel est le problème que voudrait clarifier cet essai. S'appuyant sur des oeuvres récentes et prenant pour prétexte le mot de Pascal (« Cela n'est pas volontaire, vous êtes embarqué »), il arrime tout texte littéraire aux situations et aux rapports de force dans lesquels il est pris jusqu'au cou : c'est la littérature embarquée. Il s'emploie à décrire les conditions économiques et sociales qui stimulent et contraignent la littérature française contemporaine, entre sentiment d'impuissance et récupérations néolibérales. Enfin, il esquisse une proposition théorique fondée sur la condition des auteurs en tant que producteurs - suivant l'adage emprunté à une banderole du mouvement Art en grève : « artistes 2 merde, politisez-vous. »
Notre belle langue française possède un trésor que nous partageons tous avec le plus grand bonheur : ses expressions ! Si nous les utilisons quotidiennement, il est rare, avouons-le, de connaître les histoires souvent cocasses qui les accompagnent et surtout leurs véritables origines. Pourquoi dit-on : « passer l'arme à gauche », « verser des larmes de crocodile », « se mettre dans de beaux draps », « avaler des couleuvres » ou bien « devenir chèvre » ?
Le livre de Georges Planelles est un hommage à notre inventivité linguistique. Quel bonheur de parcourir avec lui ces 1 001 chemins de traverse sur lesquels il pose un regard précis, passionné et attendri !
Pour chacune des 1 001 expressions examinées, l'auteur a mené son enquête et révèle leur véritable histoire en les accompagnant de réflexions humoristiques et de citations littéraires de circonstance.