Filtrer
Rayons
- Jeunesse
- Bandes dessinées / Comics / Mangas
- Policier & Thriller
- Romance
- Fantasy & Science-fiction
- Vie pratique & Loisirs
- Tourisme & Voyages
- Arts et spectacles
- Religion & Esotérisme
- Entreprise, économie & droit
- Sciences humaines & sociales
- Sciences & Techniques
- Scolaire
- Parascolaire
- Dictionnaires / Encyclopédies / Documentation
Formats
Seuil (réédition numérique FeniXX)
-
L'orage et la loutre
Lucien Ganiayre
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- 13 Décembre 2017
- 9782021257113
Le récit que vous allez lire est celui d'un double apprentissage : celui de la mort et de la solitude. En effet, Lucien Ganiayre, aujourd'hui disparu, est un auteur des plus singuliers. Peu après la fin de la dernière guerre, il devait écrire ce roman qu'on peut dire fantastique, encore qu'il s'agisse là, probablement, de l'un des derniers grands livres réalistes issus directement des conflits suscités par la guerre. Le thème en est simple : le personnage unique de « L'orage et la loutre », au hasard d'une chasse, se retrouve plongé dans un monde où le temps s'est arrêté : rien ne bouge, tout est figé, tout est en apparence de mort. Hommes et femmes sont immobilisés, dans leurs gestes les plus publics comme les plus intimes. Alors commence un très étrange périple à la recherche de l'enfance, à la recherche du contact vivant (la loutre est le seul animal mobile au milieu de cet effrayant arrêt général), à la recherche de la mer, à la recherche de tout ce qui pourrait enfin empêcher cet « orage » de se montrer sous son jour le plus fatal : l'impossibilité de toucher vraiment quelque chose qui ne soit pas promesse de mort. Cette tentative désespérée se montrera en fin de compte sous son jour le plus ambigu ; jusqu'au bout de sa quête, l'auteur - pardon, le personnage - n'aura d'autre ressource que de retrouver le temps qui passe, seule issue qui lui permette à son tour de mourir.
-
Clément chez les calmistes
Michel Besnier
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- 11 Décembre 2015
- 9782021262094
La tentation collective, celle qui se respire avec l'air du temps, est l'un des objets possibles du roman. Le bateau de mariage explorait la tentation de la nostalgie. Clément chez les calmistes aborde une autre tentation du moment, le retrait du monde. Il y a mille et une manières de rompre avec le siècle : l'alcool, la télévision, l'aquarium, la drogue, le bateau, la montagne, l'abstentionnisme, la plongée, le suicide, le grand bleu, le grand noir... Les calmistes, eux, se sont retirés au château de Liseux. Rien à voir avec l'abbaye de Thélème, ni une utopie, ni une communauté de retour à la nature, ni une secte. Ces moines sans religion n'ont qu'une philosophie, qu'un grand programme, la recherche du calme. Avec leurs grandeurs et leurs petitesses, ils observent une règle élaborée en 1924 (la Société des Amis du Calme est contemporaine du Manifeste du surréalisme). Ils vivent sans télévision, sans journaux, sans radio, sans femmes. L'homosexualité n'est pas admise. Clément arrive au château en 1989. Pourquoi ? Il ne le sait que partiellement. Et ses nouveaux amis, sociétaires de plus longue date, pourquoi sont-ils venus ? Une situation débarrassée des parasites de la vie normale permet quelques découvertes sur autrui, les choses, soi-même, la règle, le rituel... et le siècle quitté, quittable jusqu'à quel point ?
-
La réclusion solitaire
Tahar Ben Jelloun
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- Points - Roman
- 26 Avril 2018
- 9782021274165
Un travailleur immigré, reclus dans une malle, noue une relation avec une femme rêvée à laquelle il livre son histoire intime et les souvenirs de son pays. Pour échapper à son fantasme qui l'isole, il décide de retourner vers le monde des vivants. Dans la rue, il subit la violence, la haine et le racisme mais rencontre aussi Gazelle, une jeune Palestinienne, qui l'aide à rompre avec sa solitude. « Copyright Electre »
-
Changement de cavalière
Anne Bragance
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- 25 Septembre 2015
- 9782021260564
La jolie petite fille faisait des grâces devant le miroir. Adolescente, au vu de son profil sur une photo d'amateur, le nez - gros-nez - enfoui dans une touffe de marguerites (fleurs sans parfum) elle se persuade qu'elle est laide. C'est seulement de face qu'elle fait illusion. À vingt ans, obligée de participer à un bal familial, elle s'arrange pour ne danser qu'avec son père. Jusqu'au moment où l'on crie changement de cavalière. Son danseur inconnu ne la voit que de profil : elle tourne constamment la tête (à la recherche de son père ?). Il n'en tombe pas moins amoureux d'elle... C'est l'une des treize nouvelles dans lesquelles l'auteur des Soleils rajeunis excelle à saisir des personnages en rupture d'équilibre, sous le coup - fantasme ou réalité - d'un ébranlement insolite du quotidien. Une parenté avec l'art de Salinger.
-
Le Bateau de mariage
Michel Besnier
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- 4 Décembre 2015
- 9782021256765
Dans le nord du département, la coutume veut que les fiancés choisissent leur bateau de mariage. Il sert une fois seulement, le jour des noces. Puis on l'expose dans le jardin. À la mort de l'un des époux, on le brûle. La cendre est réputée guérir l'impuissance. Aconit et Mauve choisissent un bateau modeste, conforme à leurs goûts. Puis ils se séparent pour un mois. Ainsi l'exige la tradition. Mois d'épreuve. L'attente fait sentir son poids dans un univers provincial dominé par les valeurs de la terre, de la hiérarchie, de l'ordre moral. À l'école Pierre-Pucheu, où Aconit est instituteur, la règle veut que l'on apprenne aux élèves à distinguer la liberté de la licence. Comme le dit M. Xavier qui s'est réfugié à l'écart du village : C'est fou ce que les gens peuvent supporter. Est-il exact, comme le prétend le journal, qu'avant le Débarquement, Eisenhower avait préparé deux proclamations : celle que chacun connaît et une autre, en cas de réussite ? À quelle époque sommes-nous ? Et dans quelle France ? C'est comme pour la coutume du bateau de mariage. Existe-t-elle ? A-t-elle existé ? Aurait-elle pu exister ? L'Histoire a plus d'un tour dans son sac. Le romancier aussi. Michel Besnier met à nu, avec une ironie feutrée, quelques racines du fond français. Dans cette Normandie qu'il connaît bien et où il a situé son récit, ne dit-on pas qu'il faut battre le faux pour savoir le vrai ?
-
Saison violente
Emmanuel Roblès
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- Points
- 11 Septembre 2015
- 9782021276893
À Oran, en 1927, une jeune veuve travaille durement pour élever son fils de treize ans. Ce dernier vénère la mémoire de ce père qu'il n'a pas connu mais qui a laissé à ses amis un vivant souvenir. Lorsque la mère parle de se remarier, le garçon se révolte et refuse un projet qui, à ses yeux, est une trahison envers le disparu. Commence alors entre ces deux êtres un conflit marqué cependant par le sourire de la jolie Véronique et les ardeurs d'un violent soleil d'été.
-
Qui est Albina, captive d'une phrase qu'un curieux voyageur adresse à Jonas, chaque jour, dans le train de banlieue qui mène ce dernier au travail ? Au bout de neuf mois de monologue où se mêlent fantasmes et déceptions, Jonas va comprendre que cette phrase sibylline donne sens à sa propre histoire. À celle de sa femme aussi, Ada, prise dans le même tourbillon imaginaire où chacun reste obstinément obscur à l'autre. Après Les soleils rajeunis, Changement de cavalière et Clichy sur Pacifique, Anne Bragance mêle ici les cartes du réel et du rêve. En sort un jeu aigu, fouillé, troublant, dans lequel nous entrons peu à peu. Valse noire que nous sommes bientôt seuls à danser.
-
L'École des absents
Patrick Besson
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- 25 Septembre 2015
- 9782021250916
À force de vivre en dehors de la ville (entendez : en banlieue), en dehors de la richesse et de la pauvreté (entendez : en petit-bourgeois), en dehors du monde du travail (entendez : en chômeur), et loin de la femme qu'ils aiment, une multitude de jeunes gens finissent par constater qu'ils sont en dehors d'eux-mêmes et de la vie. Absents. Navrés et en colère, ils décident à pile ou face de mettre un terme à l'existence : Face, ils se suicident ensemble. Pile, ils font un carnage. C'est pile. Et c'est ainsi que Clément Théroude et ses amis, entre autres, Aristide Verdel, Pierre Durel, Patrick B (historiographe officiel) s'emparent du pouvoir, mettent la France à l'envers et commencent par faire exécuter ceux qui ont le sentiment d'être un peu là : 100 000 barbus, sociologues, psychiatres et neuro-psychiatres, sans compter les exilés. Mais Clément Théroude est capricieux, las de tout et d'abord sentimental : Avril Z lui manque, que ne remplace pas Prudence ; puis il tombe amoureux d'Adeline qui ne l'aime pas et précipite la chute des Absents. Voilà, c'est tout simple.
-
Mortelle
Christopher Frank
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- Points - Roman
- 13 Décembre 2017
- 9782021277272
Mortelle est une jeune femme énigmatique qui ne s'est jamais résolue à une société pseudo-égalitaire dans laquelle les individualités sont éliminées au profit de la collectivité ; écrire y est un crime, et Mortelle va tomber amoureuse du narrateur...
-
Peinture avec pistolet
Jean-Luc Benoziglio
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- Fiction & Cie
- 9 Octobre 2015
- 9782021247275
Un helvétique arrière-plan sur lequel, voilà qui est étrange, pleuvent bombes et boulets rouges ; un personnage idéaliste et râleur, plus français que nature, qui tire sur tout ce qui bouge ; un zeste de cet humour qu'on dit juif, faisant hélas plutôt long feu que mouche ; la poudre et les balles chères à l'enfant grec du poème. Les familiers de l'auteur auront reconnu là quelques-uns des thèmes et fantasmes propres à celui-ci. Somme toute, si l'on mélange ce qui précède, Peinture avec pistolet est un roman de formation et d'imagination dont les péripéties, passablement contrefaites, sont peut-être bien autobiographiques ; un roman de guerre aussi, et historique (1944-1991), d'où le narrateur ressort à peine égratigné et l'Histoire amputée de sa majuscule, une sorte de nature morte enfin, qui éprouve comme un léger frisson à l'idée qu'elle est en train de redevenir un paysage d'avenir.
-
La fiera
Marie Susini
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- Méditerranée
- 30 Novembre 2018
- 9791036908729
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
-
Un pas d'homme
Marie Susini
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- Points
- 11 Septembre 2015
- 9782021276442
Elle entend son pas dans l'entrée, le bruit de la porte. Puis son pas dans l'escalier. Plus rien. Voilà. L'homme avec qui elle vivait depuis des années, de qui elle guettait le pas, chaque soir, au terme d'une longue attente, cet homme vient de la quitter. Rupture sans cris, sans larmes, sans griefs précis. Non sans amour cependant. Alors pourquoi ? La réponse est à entendre dans un dialogue silencieux, d'une tension bouleversante. L'intensité expressive, liée à l'économie des moyens, appartient en propre à Marie Susini. Cette fois, le dépouillement est poussé à l'extrême au bénéfice de l'acuité psychologique.
-
Lettre à un ami perdu
Patrick Besson
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- 9 Octobre 2015
- 9782021249354
Tard, le soir, dans un café proche de la gare de l'Est, une jeune fille apparaît. Ce n'est pas le Petit Chaperon rouge, c'est Gladys. Elle a seize ans et une valise dans chaque main. Elle ne connaît pas la vie. Elle trouve, parce qu'elle est aimable, un homme pour porter ses valises et lui apprendre tout. Il s'appelle Marc Alby et il lui reste exactement quatre mois à vivre. Ceci est l'histoire d'une séduction, d'une possession et d'une destruction. Nous suivons Marc Alby et Gladys dans une ville et un monde où la vie passe comme elle peut. La ville est Paris. Le monde est le nôtre, suite de nuits sans suite et couleur de neige fondue, ou de boue. Chronique d'une époque et d'un amour, ce roman est aussi l'histoire d'un regard. À travers lui, la silhouette de Gladys se précisera, puis son visage, puis ce qu'il y a derrière le visage. Le narrateur finira par découvrir la figure d'un diable dans laquelle il reconnaîtra la sienne. Il y a des vérités qui brûlent, comme brûlent les feux de l'Enfer ou la glace d'une âme incapable d'amour. Tant pis pour ceux qui ne sont pas habitués à souffrir, ils mourront les premiers. Les autres n'en seront pas plus délivrés du Mal pour autant, mais enfin ils seront toujours là. Pour témoigner, s'accuser. Oublier.
-
La dérive des continents
Morgan Sportès
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- 18 Septembre 2019
- 9782021445053
Comment, débarqué à Veracruz sur les traces d'Hernán Cortés, dont le nom - et ce n'est nullement un hasard ! - assone avec le mien, je me lançai à la conquête du Mexique ; comment j'échouai à une table du café-salon « le Regis » où, dans la grande opérette suscitée autour de moi par le choeur des mariachis, je m'enivrai avec Violeta, « fille du port », cousine lointaine de la Traviata ; comment, acteur inconscient d'une étrange représentation théâtrale, je m'égarai avec mon héroïne dans un univers de décors, de cartes postales, de stéréotypes flamboyants et, sous l'effet des champignons hallucinogènes, je devais voir surgir, des coulisses de mon esprit, dans une immense éruption onirique, les images primaires, les archétypes fondamentaux qui en forment l'armature. Sans doute ma « maladie » date-t-elle de cette époque : cette continuelle impression que le sol glisse sous mes pas, le sens sous mes mots, que les continents désancrés ne cessent de dériver... l'Asie, l'Afrique, l'Amérique où l'on a cru me rencontrer. Mais c'est peut-être simplement le fantôme, l'ombre, la doublure de Morgan Sportes qu'on a ainsi croisés : 36 ans, journaliste à éclipses, écrivain par accès et par excès.
-
Un crime de notre temps
Pierre Moustiers
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- 9 Octobre 2015
- 9782021251630
Je veux crier devant témoins, casser ma plume à force de passion comme on casse sa voix. Ce n'est pas un adolescent qui parle. Bernard Revest a passé l'âge des confessions et de la révolte narcissique. Il n'écrit pas pour s'épancher mais pour dresser un réquisitoire. Contre qui ? Il le dira. En fait, il ne souhaite pas se venger, ni venger Catherine, sa femme. Seulement rétablir l'équilibre sans lequel son existence n'est que débris. Naguère, il vivait si tranquille, si rassuré auprès de Catherine. Tous deux septuagénaires, d'origine paysanne, fiers d'habiter Paris, de fréquenter les expositions, de voir des films en version originale. Lui, instituteur honoraire, syndicaliste aux idées avancées. Elle, se souvenant avec émotion de son métier de libraire. Le 25 avril 1973, à la sortie du cinéma, ils sont agressés par six jeunes voyous qui n'aiment pas les croulants. Catherine en meurt. Le roman commence là. Bernard va connaître la justice des hommes. Il rencontrera des policiers, des magistrats, des avocats, des journalistes, des témoins appelés à la barre comme lui. Il sera finalement atterré par la mollesse de l'opinion, par l'indifférence des gens. Cette épreuve pourrait le mener à la folie s'il ne trouvait sur son chemin un être qui a besoin de lui.
-
Carrousels
Jacques Henric
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- Tel quel
- 11 Septembre 2015
- 9782021264821
L'Italie. Le matin. La couleur rose des pierres et du ciel. Le bruit d'ailes des pigeons. Après une nuit d'un intense vacarme intérieur. Vous émergez d'un état de fatigue tenace et ancienne. Harassé et pourtant doué étrangement d'une énergie neuve. Carrousels s'ouvre sur ce réveil-là, sur cette manière de naissance-là. Un de ces moments de lucidité aiguë qu'on connaît après dépression ou usage abusif de toxiques, au cours duquel l'histoire du monde et votre histoire singulière vous apparaissent soudain dans un fantastique télescopage de formes, de couleurs, de sons et de mots. Aux souvenirs personnels, aux images de votre débâcle intime, se mêlent visages et événements de l'histoire ancienne ou contemporaine. Le roman - à la fois autobiographie, essai, carnet de voyage, poème, récit historique, journal intime... - est construit autour de trois axes : trois voyages, effectués à un court intervalle l'un de l'autre, en Grèce, à Jérusalem, en Italie. Par le lien qu'il établit entre la chute d'un seul (il y a une référence constante à la fresque de Masaccio, Adam et Eve chassés du Paradis terrestre) et la dégringolade de tous, il constitue une invite à suivre le fil d'une vérité - d'une cruauté - qui court d'une catastrophe à la suivante. Aux couleurs des pierres et du ciel italiens, ajoutons un autre rose : celui des braises sur lesquelles nous marchons et qui nous donnent parfois, comme le suggérait Sade, ce bizarre air de danser.
-
L'homme qui parle ici reconnaît qu'il a tué sa femme, Jintana Sethiu, la Viêtnamienne. Il expose minutieusement les raisons de ce meurtre. En réalité, toute femme lui est étrangère. Toute femme est méprisable à ses yeux depuis la mort de sa mère et celle, surtout, de Nora, sa soeur, droguée et prostituée (dit-il). On l'appelle le veilleur. Il a longtemps occupé l'emploi de vigile dans un centre commercial. Il pose sur le monde un regard inquisiteur et maniaque. Le veilleur se croit un homme sans pareil, et sans reproche. Or, chaque mot qu'il prononce aggrave son cas. Déclaré irresponsable, interné, il ressasse l'instruction de l'affaire, l'interrogatoire. Ce roman (sarcasme, diffamation) se présente donc comme un monologue à deux voix - la conjuration de quelques démons tenaces. Au premier rang desquels, singulièrement, la misogynie. Le veilleur fulmine, profère, implore. Au-delà des femmes, il est allergique à l'idée de communauté, de race, de nation. Il voyage pourtant ; prend de la hauteur ; évoque le Viêt Nam, l'Amérique centrale ; s'égare à Belize City ; dresse un tableau grinçant de la décolonisation : c'est un homme de notre temps. Ou plutôt, c'est un homme privé de discernement, que notre époque affole.
-
Le veilleur de nuit
Simonne Jacquemard
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- 26 Avril 2018
- 9791036900372
Au premier abord, un simple et bizarre fait divers : un homme jeune, dans le secret de son jardin, creuse un puits profond qu'il aménage ; il enlève une jeune fille et l'y séquestre. Mais lorsque, assistant au forage de Siméon Leverrier, le lecteur pénètre au coeur de l'homme, et sonde ses intentions, l'envoûtement commence. Le veilleur de nuit poursuit la réalisation d'un rêve apparemment puéril, fruit de ses lectures hâtives. Le trésor enfoui qui l'attire, est-ce la fortune, le vestige d'un passé révolu ou un autre soi-même à peine soupçonné ? Le drame se reconstitue au cours d'un débat (ou plutôt d'un procès) qui oppose le coupable silencieux - devant un tribunal ou en son for intérieur ? - aux investigations d'un juge terriblement perspicace. Simonne Jacquemard, dont on n'a pas oublié « La leçon des ténèbres » et « Judith Albarès », affirme avec ce roman, chargé de fascinations, un talent original, incontestable. Simonne Jacquemard
-
Du monde au balcon
Riviere Matthieu
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- Points
- 15 Juin 2020
- 9782021270396
Les seins féminins, découverts ou voilés, opulents ou minuscules, ont exercé et exercent toujours une fascination indiscutable. Du savant au populaire, de la Bible aux Mille et Une Nuits, de l'Antiquité au XXe siècle, une anthologie de citations classée par thèmes : noms et images, formes et volumes, propriétés et caractères, approches et usages, souffrances et revanches. « Copyright Electre »
-
Elle n'a d'abord été qu'une légende énigmatique, tracée au dos d'une carte postale, représentant une adolescente au buste nubile, tête inclinée vers l'arrière, les cheveux tressés en fines antennes, et le sourire comme jeté vers le haut des arbres. Une icône touristique ordinaire sortie du grand sac sombre de l'Homme-Papier, marchand d'images à l'érudition débridée, seul à s'intéresser au mystère de la rencontre entre un cliché tropical et une danse polonaise à deux temps, cousine lointaine de la biguine. Jusqu'au jour où Nahéma do Nacimento tombe du ciel dans l'arrière-cour du Bar M, là où toute la ville vient se frotter sur une lancée d'arpèges de flûte, avec crépitement de congas, maracas et castagnettes. C'était un temps où la vie - ceux qui y croyaient disaient la vraie vie - était rythmée par la rumba et son incessant appel de jour et de nuit jusqu'au plus impatient des jours : vendredi ; jusqu'au plus frétillant des mois de l'année : novembre et ses nuits de carnaval. C'était avant ce que les journaux ont appelé les événements. Alors, la ville sans nom, ou baptisée par orgueil et dérision du nom de St-Dallas, la ville a commencé à se défaire, privée de rumba, de polka, privée de la danse vitale du corps et de l'esprit.
-
L'ouverture des terres
Daniel Oster
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- 13 Décembre 2017
- 9782021265026
Les anciens Grecs de Thessalie vénéraient sous le nom d'Askalapios un dieu à la fois destructeur et guérisseur : le dieu-taupe. Souvent tenu pour le fils d'Apollon, ce dieu-zigzag, ce dieu vorace qui dégage sa propre lumière, ce dieu-nombril, était en fait Apollon lui-même. Dieu-taupe (ou rat, lézard, hibou) et dieu-soleil, voici réunie en un seul mythe notre double appartenance : dessus-dessous. L'une sacrée, publique, cotée ; l'autre secrète, dissimulée, « honteuse ». Mais ce qui se passe sous terre, n'est-ce pas aussi notre soleil ? Les enfants n'imaginent-ils pas que, sous le sol qu'ils foulent, s'ils creusent, c'est le ciel ? Si nous acceptons de pénétrer dans nos dessous, si nous refusons l'exaltation (intéressée, rassurante, mystifiante) des surfaces, n'allons-nous pas découvrir le monde réel qu'on nous cache ? Il suffit qu'un homme entre dans une femme et se perde dans le couloir labyrinthique qu'il creuse devant lui, en lui ; qu'une petite fille s'engage dans sa maladie comme dans un palais en folie pour inventorier un autre espace, un autre corps ; que nous suivions le travail du laboureur ouvrant les terres, et sans chercher à recouvrir ce travail à coups de « poésie » ; il suffit même qu'un homme mange, en osant descendre jusqu'au fond de sa nourriture, pour qu'il se sente tout retourné, à vif. Quelquefois il faut se faire taupe pour écrire.
-
Istanbul, 1939. Juan Maldonne, jeune chercheur scientifique, vole au secours d'une amie d'enfance, Inge Blessé, convertie à l'Islam et impliquée dans un complot religieux contre le régime. Il a des torts - et pas seulement envers elle - à réparer. Fautes bénignes en apparence, mais qui lui paraissent mettre en cause une joie intérieure dont il connaît mal la nature. Il va rencontrer des êtres, jeunes aussi pour la plupart, épris d'absolu, traversés de tentations. Entre autres sa cousine Jacobée, « petite reine humiliée » par la polio, Toussia, démone printanière adoptée par un chrétien qui croit à la réalité de Satan, un communiste exalté, un procureur roué - et surtout ce peintre nihiliste, Nizam, qui lui manifeste dès l'abord une étrange hostilité. Aussi étrange que la sympathie de M. Isaac, surprenante incarnation du Juif errant. Pourquoi les uns et les autres exigent-ils quelque chose de lui, comme s'il détenait à son insu « un pouvoir » ? Alors qu'il doute et se cherche, il les révèle à eux-mêmes ; c'est à travers eux qu'à la fin il découvre nos raisons de vivre et s'affirme. Roman d'aventures, plein de personnages et de péripéties dont le rythme de plus en plus rapide tient le lecteur en suspens, Juan Maldonne est aussi un « Bildungsroman », un roman de formation - espèce rare en France - comme tel, ouvert à toutes les interrogations de l'esprit et de la chair.
-
Une journée dans la vie de Medhi. Un témoignage subtil, minutieux, violent. Un cri d'indignation et de révolte. Le racisme quotidien, les conditions d'existence des travailleurs immigrés, la justice qui leur est faite, tels sont les thèmes de ce récit où tout se joue dans l'espace d'un regard.
-
Au VIIe siècle, dans un tribu nomade d'Arabie, un jeune homme, Qays, et sa cousine, Laylâ, découvrent qu'ils s'aiment depuis leur plus lointaine enfance ; et Qays, poète, décide de chanter cet amour à tous vents : publicité que les usages du temps condamnent sans appel. De ce conflit va naître l'histoire de Qays, devenu Majnoun (le Fou), et de Laylâ, l'une des plus vieilles légendes de la littérature arabe, dont ce roman s'inspire presque à la lettre. L'Arabie y ouvre les portes à l'immense cohorte des amants parfaits et maudits, à tous les Werther, Tristan et Roméo du monde.