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La Gibecière à Mots
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Jules Verne (1828-1905) "En l'année 1872, la maison portant le numéro 7 de Saville-row, Burlington Gardens - maison dans laquelle Sheridan mourut en 1814 -, était habitée par Phileas Fogg, esq., l'un des membres les plus singuliers et les plus remarqués du Reform-Club de Londres, bien qu'il semblât prendre à tâche de ne rien faire qui pût attirer l'attention." Philéas Fogg réussira-t-il ce pari fou et onéreux de faire le tour du monde en 80 jours ? La révolution des transports, à l'époque, rend ce voyage possible ; mais de la théorie à la pratique, il y a un grand pas ! Philéas Fogg et son valet Passepartout devront faire face aux retards sur les horaires, les embûches, et... l'inspecteur Fix !
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Gustave Flaubert (1821-1880) "Nous étions à l'Etude, quand le proviseur entra, suivi d'un nouveau habillé en bourgeois et d'un garçon de classe qui portait un grand pupitre. Ceux qui dormaient se réveillèrent, et chacun se leva comme surpris dans son travail..." Emma Bovary, mariée à Charles - médecin de campagne plutôt médiocre -, s'ennuie. Elle rêve d'une vie mondaine, d'une vie luxueuse , d'une vie amoureuse comme dans les romances sentimentales qu'elle lisait, adolescente, au couvent... Emma Bovary est à l'origine du "bovarisme" considéré comme un trouble de la personnalité dont souffrent parfois les personnes insatisfaites... peut-être le spleen de Baudelaire ?
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Jules Verne (1828-1905) "L'année 1866 fut marquée par un événement bizarre, un phénomène inexpliqué et inexplicable que personne n'a sans doute oublié. Sans parler des rumeurs qui agitaient les populations des ports et surexcitaient l'esprit public à l'intérieur des continents, les gens de mer furent particulièrement émus. Les négociants, armateurs, capitaines de navires, skippers et masters de l'Europe et de l'Amérique, officiers des marines militaires de tous pays, et, après eux, les gouvernements des divers Etats des deux continents, se préoccupèrent de ce fait au plus haut point. En effet, depuis quelque temps, plusieurs navires s'étaient rencontrés sur mer avec « une chose énorme, » un objet long, fusiforme, parfois phosphorescent, infiniment plus vaste et plus rapide qu'une baleine." Un monstre marin terrifie les mers et est responsable de plusieurs naufrages. Pierre Aronnax, professeur au Musée national de science naturelle, est convié à une expédition à la recherche du Monstre. Mais lors d'un affrontement avec la bête, Pierre Aronnax est projeté par-dessus bord... Roman d'anticipation par excellence dans lequel Jules Verne imagine ce que deviendront dans le futur les découvertes de son époque, c'est aussi un véritable cours de géographie maritime et d'océanographie.
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À la recherche du temps perdu Tome 3 : le côté de Guermantes
Marcel Proust
- La Gibecière à Mots
- 16 Janvier 2017
- 9782374631479
Marcel Proust (1871-1922) "Le pépiement matinal des oiseaux semblait insipide à Françoise. Chaque parole des "bonnes" la faisait sursauter ; incommodée par tous leurs pas, elle s'interrogeait sur eux ; c'est que nous avions déménagé..." Ce troisième opus est celui du changement pour le narrateur qui passe de l'adolescence à l'âge adulte avec toutes les hésitations que cela comporte.
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Léon Tolstoï (1828-1910) "Tous les bonheurs se ressemblent, mais chaque infortune a sa physionomie particulière. La maison Oblonsky était bouleversée. La princesse, ayant appris que son mari entretenait une liaison avec une institutrice française qui venait d'être congédiée, déclarait ne plus vouloir vivre sous le même toit que lui. Cette situation se prolongeait et se faisait cruellement sentir depuis trois jours aux deux époux, ainsi qu'à tous les membres de la famille, aux domestiques eux-mêmes. Chacun sentait qu'il existait plus de liens entre des personnes réunies par le hasard dans une auberge, qu'entre celles qui habitaient en ce moment la maison Oblonsky. La femme ne quittait pas ses appartements ; le mari ne rentrait pas de la journée ; les enfants couraient abandonnés de chambre en chambre ; l'Anglaise s'était querellée avec la femme de charge et venait d'écrire à une amie de lui chercher une autre place ; le cuisinier était sorti la veille sans permission à l'heure du dîner ; la fille de cuisine et le cocher demandaient leur compte. Trois jours après la scène qu'il avait eue avec sa femme, le prince Stépane Arcadiévitch Oblonsky, Stiva, comme on l'appelait dans le monde, se réveilla à son heure habituelle, huit heures du matin, non pas dans sa chambre à coucher, mais dans son cabinet de travail sur un divan de cuir. Il se retourna sur les ressorts de son divan, cherchant à prolonger son sommeil, entoura son oreiller de ses deux bras, y appuya sa joue ; puis, se redressant tout à coup, il s'assit et ouvrit les yeux." Anna Karénine, femme mariée et mère de famille, en rendant visite à son frère Stépane à Moscou, fait la connaissance du comte Vronski. Celui-ci devient son amant... Histoire de trois couples... Tome I
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Le dernier jour d'un condamné
Victor Hugo, Cécile de Cazanove
- La Gibecière à Mots
- 21 Juillet 2016
- 9782374630281
Victor Hugo (1802-1885) On ne saura pas son nom... on ne saura pas pourquoi il est condamné à mort... La seule chose que le lecteur saura : cet homme a rendez-vous avec la guillotine. Ce sont ses dernières pensées qu'il nous livre dans ce journal. Victor Hugo a publié cette "plaidoirie générale et permanente pour tous les accusés", anonymement, en 1829. Le livre fut mal compris. L'auteur fut même accusé d'être morbide et "d'horreur gratuite". Très vite l'identité de l'auteur fut connue.
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Jules Verne (1828-1905) "Le 24 mai 1863, un dimanche, mon oncle, le professeur Lidenbrock, revint précipitamment vers sa petite maison située au numéro 19 de Knigstrasse, l'une des plus anciennes rues du vieux quartier de Hambourg. La bonne Marthe dut se croire fort en retard, car le dîner commençait à peine à chanter sur le fourneau de la cuisine..." Le professeur Lidenbrock, après avoir, par hasard, découvert un vieux manuscrit, n'a de cesse qu'il soit parvenu au centre de la Terre sur les traces d'Arne Saknussemm l'auteur du cryptogramme du manuscrit. Accompagné de son neveu Axel et d'un guide islandais Hans, il entame un périlleux voyage... Toute la maîtrise du récit allié à une imagination puissante font de ce roman l'une des meilleures oeuvres de Jules Verne.
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André Gide (1869-1951) « C'est le moment de croire que j'entends des pas dans le corridor », se dit Bernard. Il releva la tête et prêta l'oreille. Mais non : son père et son frère aîné étaient retenus au Palais ; sa mère en visite ; sa soeur à un concert ; et quant au puîné, le petit Caloub, une pension le bouclait au sortir du lycée chaque jour. Bernard Profitendieu était resté à la maison pour potasser son bachot ; il n'avait plus devant lui que trois semaines. La famille respectait sa solitude ; le démon pas. Bien que Bernard eût mis bas sa veste, il étouffait. Par la fenêtre ouverte sur la rue n'entrait rien que de la chaleur. Son front ruisselait. Une goutte de sueur coula le long de son nez, et s'en alla tomber sur une lettre qu'il tenait en main : « Ça joue la larme, pensa-t-il. Mais mieux vaut suer que de pleurer. » Oui, la date était péremptoire. Pas moyen de douter : c'est bien de lui, Bernard, qu'il s'agissait. La lettre était adressée à sa mère ; une lettre d'amour vieille de dix-sept ans ; non signée. « Que signifie cette initiale ? Un V, qui peut aussi bien être un N... Sied-il d'interroger ma mère ?... Faisons crédit à son bon goût. Libre à moi d'imaginer que c'est un prince. La belle avance si j'apprends que je suis le fils d'un croquant ! Ne pas savoir qui est son père, c'est ça qui guérit de la peur de lui ressembler. Toute recherche oblige. Ne retenons de ceci que la délivrance. N'approfondissons pas. Aussi bien j'en ai mon suffisant pour aujourd'hui. » Bernard, alors qu'il prépare son baccalauréat, découvre une lettre d'amour adressée à sa mère et apprend qu'il est le fruit d'un amour de passage. Il en veut à son père adoptif de ne pas être son vrai père et de l'avoir moins aimé. Bernard fuit le domicile familial et se réfugie chez un camarade de classe et ami, Olivier...
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Honoré de Balzac (1799-1850) "À l'époque où commence cette histoire, la presse de Stanhope et les rouleaux à distribuer l'encre ne fonctionnaient pas encore dans les petites imprimeries de province. Malgré la spécialité qui la met en rapport avec la typographie parisienne, Angoulême se servait toujours des presses en bois, auxquelles la langue est redevable du mot faire gémir la presse, maintenant sans application. L'imprimerie arriérée y employait encore les balles en cuir frottées d'encre, avec lesquelles l'un des pressiers tamponnait les caractères. Le plateau mobile où se place la forme pleine de lettres sur laquelle s'applique la feuille de papier était encore en pierre et justifiait son nom de marbre. Les dévorantes presses mécaniques ont aujourd'hui si bien fait oublier ce mécanisme, auquel nous devons, malgré ses imperfections, les beaux livres des Elzevier, des Plantin, des Alde et des Didot, qu'il est nécessaire de mentionner les vieux outils auxquels Jérôme-Nicolas Séchard portait une superstitieuse affection ; car ils jouent leur rôle dans cette grande petite histoire. Ce Séchard était un ancien compagnon pressier, que dans leur argot typographique les ouvriers chargés d'assembler les lettres appellent un ours. Le mouvement de va-et-vient, qui ressemble assez à celui d'un ours en cage, par lequel les pressiers se portent de l'encrier à la presse et de la presse à l'encrier, leur a sans doute valu ce sobriquet. En revanche, les ours ont nommé les compositeurs des singes, à cause du continuel exercice qu'ils font pour attraper les lettres dans les cent cinquante-deux petites cases où elles sont contenues." Sous la Restauration, Lucien de Rubempré a un certain succès littéraire à Angoulême. Pour divers raisons, il décide de monter à la capitale où il pense trouver la gloire et la fortune. Mais Paris n'est pas Angoulême... ses échecs mettent sa mère, sa soeur et son beau-frère, dans le désespoir et l'embarras financier...
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Gustave Flaubert (1821-1880) "Le 15 septembre 1840, vers six heures du matin, la Ville-de-Montereau, près de partir, fumait à gros tourbillons devant le quai Saint-Bernard. Des gens arrivaient hors d'haleine ; des barriques, des câbles, des corbeilles de linge gênaient la circulation ; les matelots ne répondaient à personne ; on se heurtait ; les colis montaient entre les deux tambours, et le tapage s'absorbait dans le bruissement de la vapeur, qui, s'échappant par des plaques de tôle, enveloppait tout d'une nuée blanchâtre, tandis que la cloche, à l'avant, tintait sans discontinuer..." Frédéric Moreau, un jeune homme de 18 ans, arrive à la capitale avec un diplôme de bachelier en poche. Il tombe amoureux de Mme Arnoux... "L'éducation sentimentale" se déroule de 1840 à 1867, 27 ans pendant lesquels la vie se charge des illusions et des rêves de toute une jeunesse. Frédéric se décidera-t-il dans ses choix ?
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Guy de Maupassant (1850-1893) "Quand la caissière lui eut rendu la monnaie de sa pièce de cent sous, Georges Duroy sortit du restaurant. Comme il portait beau par nature et par pose d'ancien sous-officier, il cambra sa taille, frisa sa moustache d'un geste militaire et familier, et jeta sur les dîneurs attardés un regard rapide et circulaire, un de ces regards de joli garçon, qui s'étendent comme des coups d'épervier. Les femmes avaient levé la tête vers lui, trois petites ouvrières, une maîtresse de musique entre deux âges, mal peignée, négligée, coiffée d'un chapeau toujours poussiéreux et vêtue toujours d'une robe de travers, et deux bourgeoises avec leurs maris, habituées de cette gargote à prix fixe. Lorsqu'il fut sur le trottoir, il demeura un instant immobile, se demandant ce qu'il allait faire. On était au 28 juin, et il lui restait juste en poche trois francs quarante pour finir le mois. Cela représentait deux dîners sans déjeuners, ou deux déjeuners sans dîners, au choix. Il réfléchit que les repas du matin étant de vingt-deux sous, au lieu de trente que coûtaient ceux du soir, il lui resterait, en se contentant des déjeuners, un franc vingt centimes de boni, ce qui représentait encore deux collations au pain et au saucisson, plus deux bocks sur le boulevard. C'était là sa grande dépense et son grand plaisir des nuits ; et il se mit à descendre la rue Notre-Dame-de-Lorette." Georges Duroy, arrivé à Paris depuis peu, veut réussir à tout prix. La rencontre fortuite d'un camarade de régiment lui met le pied à l'étrier, en l'introduisant dans le journalisme. Georges, étant arriviste, comprend très vite que, pour arriver à son but, il doit se servir des femmes. Aussi il n'hésite pas, quitte à paraître amoral et cupide.
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Charlotte Brontë (1816-1855) "Il était impossible de se promener ce jour-là. Le matin, nous avions erré pendant une heure dans le bosquet dépouillé de feuilles ; mais, depuis le dîner (quand il n'y avait personne, Mme Reed dînait de bonne heure), le vent glacé d'hiver avait amené avec lui des nuages si sombres et une pluie si pénétrante, qu'on ne pouvait songer à aucune excursion. J'en étais contente. Je n'ai jamais aimé les longues promenades, surtout par le froid, et c'était une chose douloureuse pour moi que de revenir à la nuit, les pieds et les mains gelés, le coeur attristé par les réprimandes de Bessie, la bonne d'enfants, et l'esprit humilié par la conscience de mon infériorité physique vis-à-vis d'Eliza, de John et de Georgiana Reed. Eliza, John et Georgiana étaient groupés dans le salon auprès de leur mère ; celle-ci, étendue sur un sofa au coin du feu, et entourée de ses préférés, qui pour le moment ne se disputaient ni ne pleuraient, semblait parfaitement heureuse. Elle m'avait défendu de me joindre à leur groupe, en me disant qu'elle regrettait la nécessité où elle se trouvait de me tenir ainsi éloignée, mais que, jusqu'au moment où Bessie témoignerait de mes efforts pour me donner un caractère plus sociable et plus enfantin, des manières plus attrayantes, quelque chose de plus radieux, de plus ouvert et de plus naturel, elle ne pourrait pas m'accorder les mêmes privilèges qu'aux petits enfants joyeux et satisfaits. « Qu'est-ce que Bessie a encore rapporté sur moi ? demandai-je. - Jane, je n'aime pas qu'on me questionne ! D'ailleurs, il est mal à une enfant de traiter ainsi ses supérieurs. Asseyez-vous quelque part et restez en repos jusqu'au moment où vous pourrez parler raisonnablement. » Jane est orpheline ; elle est recueillie par sa tante qui ne l'aime pas et la maltraite. Son cousin et ses cousines n'ont guère plus de sentiments pour elle. Pour s'en débarrasser, sa tante l'envoie en pension. Jane sera-t-elle plus heureuse ?
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Alain-Fournier (1886-1914) "Il arriva chez nous un dimanche de novembre 189.. Je continue à dire « chez nous », bien que la maison ne nous appartienne plus. Nous avons quitté le pays depuis bientôt quinze ans et nous n'y reviendrons certainement jamais. Nous habitions les bâtiments du Cours Supérieur de Sainte-Agathe. Mon père, que j'appelais M. Seurel, comme les autres élèves, y dirigeait à la fois le Cours Supérieur, où l'on préparait le brevet d'instituteur, et le Cours Moyen. Ma mère faisait la petite classe." Augustin Meaulnes tombe amoureux d'une mystérieuse Yvonne qu'il a rencontrée, par hasard, lors d'une étrange fête. Le malheur est qu'il ne sait pas où se trouve le domaine où s'est passée cette féerie. Avec la complicité de François, le narrateur, il part à la recherche de cet amour perdu... Une véritable quête du Graal.
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Victor Hugo (1802-1885) "Il y a aujourd'hui trois cent quarante-huit ans six mois et dix-neuf jours que les parisiens s'éveillèrent au bruit de toutes les cloches sonnant à grande volée dans la triple enceinte de la Cité, de l'Université et de la Ville..." Nous sommes en 1482, dans le Paris du roi Louis le onzième. La vie s'anime autour de la protectrice de la cité : la cathédrale Notre-Dame de Paris. A ses pieds, une jeune et jolie bohémienne, Esméralda, devient l'objet des envies amoureuses de plusieurs hommes prêts à tout..." Victor Hugo continue, à travers "Notre-Dame de Paris", son combat contre la peine de mort, et profite pour y incorporer quelques réflexions sur l'architecture, la justice ou encore le pouvoir.
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Emile Zola (1840-1902) "A neuf heures, la salle du théâtre des Variétés était encore vide. Quelques personnes, au balcon et à l'orchestre, attendaient, perdues parmi les fauteuils de velours grenat, dans le petit jour du lustre à demi-feux. Une ombre noyait la grande tache rouge du rideau ; et pas un bruit ne venait de la scène, la rampe éteinte, les pupitres des musiciens débandés. En haut seulement, à la troisième galerie, autour de la rotonde du plafond où des femmes et des enfants nus prenaient leur volée dans un ciel verdi par le gaz, des appels et des rires sortaient d'un brouhaha continu de voix, des têtes coiffées de bonnets et de casquettes s'étageaient sous les larges baies rondes, encadrées d'or. Par moments, une ouvreuse se montrait, affairée, des coupons à la main, poussant devant elle un monsieur et une dame qui s'asseyaient, l'homme en habit, la femme mince et cambrée, promenant un lent regard." L'histoire commence en 1868. Nana, la fille de Gervaise Lantier (personnage principal de "L'assommoir"), fait ses débuts en tant qu'actrice au Théâtre des Variétés, dans le rôle de Vénus : début remarqué par le Tout-Paris, non pour ses compétences artistiques mais pour son costume très déshabillé et ses déhanchements... Grâce à cette interprétation de Vénus, Nana devient une courtisane en vue pour laquelle certains se suicideront, voleront... "Nana" est le neuvième roman de la série des Rougon-Macquart.
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Emile Zola (1840-1902) "Denise était venue à pied de la gare Saint-Lazare, où un train de Cherbourg l'avait débarquée avec ses deux frères, après une nuit passée sur la dure banquette d'un wagon de troisième classe. Elle tenait par la main Pépé, et Jean la suivait, tous les trois brisés du voyage, effarés et perdus au milieu du vaste Paris, le nez levé sur les maisons, demandant à chaque carrefour la rue de la Michodière, dans laquelle leur oncle Baudu demeurait. Mais, comme elle débouchait enfin sur la place Gaillon, la jeune fille s'arrêta net de surprise. - Oh ! dit-elle, regarde un peu, Jean ! Et ils restèrent plantés, serrés les uns contre les autres, tout en noir, achevant les vieux vêtements du deuil de leur père. Elle, chétive pour ses vingt ans, l'air pauvre, portait un léger paquet ; tandis que, de l'autre côté, le petit frère, âgé de cinq ans, se pendait à son bras, et que, derrière son épaule, le grand frère, dont les seize ans superbes florissaient, était debout, les mains ballantes. - Ah bien ! reprit-elle après un silence, en voilà un magasin !" 1864 : Lorsque Denise arrive à Paris, suivie de ses deux jeunes frères, pour travailler chez son oncle, elle est fascinée par le grand magasin "Au Bonheur des Dames". Selon elle, il représente l'avenir et décide d'y travailler. Octave Mouret, le patron du magasin, est un innovateur qui a compris les femmes et leur offre un véritable paradis où elles trouvent tout ce qu'elles ont besoin ou croient avoir besoin, à grand coups de charme et de publicité ! Mouret invente la "société de consommation". Mais la puissance et la réussite du grand magasin "Au Bonheur des Dames" concurrencent et tuent les petits commerces du quartier, comme celui de l'oncle de Denise. "Au Bonheur des Dames" : Un roman qui n'a pas pris une ride et qui aurait pu être écrit de nos jours.
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André Gide (1869-1951) "10 Février 189... La neige qui n'a pas cessé de tomber depuis trois jours, bloque les routes. Je n'ai pu me rendre à R... où j'ai coutume depuis quinze ans de célébrer le culte deux fois par mois. Ce matin trente fidèles seulement se sont rassemblés dans la chapelle de La Brévine. Je profiterai des loisirs que me vaut cette claustration forcée, pour revenir en arrière et raconter comment je fus amené à m'occuper de Gertrude. J'ai projeté d'écrire ici tout ce qui concerne la formation et le développement de cette âme pieuse, qu'il me semble que je n'ai fait sortir de la nuit que pour l'adoration et l'amour. Béni soit le Seigneur pour m'avoir confié cette tâche. Il y a deux ans et six mois, comme je remontais de la Chaux-de-Fond, une fillette que je ne connaissais point vint me chercher en toute hâte pour m'emmener à sept kilomètres de là, auprès d'une pauvre vieille qui se mourait. Le cheval n'était pas dételé ; je fis monter l'enfant dans la voiture, après m'être muni d'une lanterne, car je pensai ne pas pouvoir être de retour avant la nuit." roman court. Dans la région neufchâteloise (Suisse), à la fin du XIXe siècle, un pasteur recueille, malgré les réticences de son épouse, une jeune fille aveugle dont la tante, sa seule parente, vient de décéder. Les voisins disent qu'elle est aussi muette, voire arriérée. Dans son journal, le pasteur consigne l'éducation qu'il donne à la jeune aveugle...
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Joris-Karl Huysmans (1848-1907) "Plus de deux mois s'écoulèrent avant que des Esseintes pût s'immerger dans le silencieux repos de sa maison de Fontenay ; des achats de toute sorte l'obligeaient à déambuler encore dans Paris, à battre la ville d'un bout à l'autre. Et pourtant à quelles perquisitions n'avait-il pas eu recours, à quelles méditations ne s'était-il point livré, avant que de confier son logement aux tapissiers ! Il était depuis longtemps expert aux sincérités et aux faux-fuyants des tons. Jadis, alors qu'il recevait chez lui des femmes, il avait composé un boudoir où, au milieu des petits meubles sculptés dans le pâle camphrier du Japon, sous une espèce de tente en satin rose des Indes, les chairs se coloraient doucement aux lumières apprêtées que blutait l'étoffe. Cette pièce où des glaces se faisaient écho et se renvoyaient à perte de vue, dans les murs, des enfilades de boudoirs roses, avait été célèbre parmi les filles qui se complaisaient à tremper leur nudité dans ce bain d'incarnat tiède qu'aromatisait l'odeur de menthe dégagée par le bois des meubles." Portrait d'un décadent du XIXe siècle.
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Jules Verne (1829-1905) "Sire, une nouvelle dépêche. - D'où vient-elle ? - De Tomsk. - Le fil est coupé au delà de cette ville ? - Il est coupé depuis hier. - D'heure en heure, général, fais passer un télégramme à Tomsk, et que l'on me tienne au courant. - Oui, sire," répondit le général Kissoff. Ces paroles étaient échangées à deux heures du matin, au moment où la fête, donnée au Palais-Neuf, était dans toute sa magnificence." La Sibérie est la victime d'envahisseurs tartares. Les liaisons télégraphiques entre la celle-ci et la Russie sont coupées... Le tsar Pierre II décide d'envoyer un "courrier" à son frère, gouverneur d'Irkoutsk, dont il est sans nouvelles. Le courrier désigné est Michel Strogoff. Il devra traverser incognito plus de 5000 km et braver tous les danger...
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Voltaire (1694-1778) "Il y avait en Westphalie, dans le château de M. le baron de Thunder-ten-tronckh, un jeune garçon à qui la nature avait donné les moeurs les plus douces. Sa physionomie annonçait son Ame..." Candide est un conte philosophie dans lequel les lecteurs suivent les aventures - ou plutôt les mésaventures de Candide et de ses amis, lors de leurs voyages forcés. "Tout est au mieux dans le meilleur des mondes..." enseigne Pangloss ; a-t-il raison ou est-ce l'indécrottable pessimiste Martin qui a raison quand il prétend que la vie est au mieux supportable ? A moins qu'il existe un juste milieux comme le pense Candide... "Candide" fut le plus grand succès de Voltaire.
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Colette (1873-1954) "- Tu vas à la pêche, Vinca ? D'un signe de tête hautain, la Pervenche Vinca aux yeux couleur de pluie printanière, répondit qu'elle allait, en effet, à la pêche. Son chandail reprisé en témoignait, et ses espadrilles racornies par le sel. On savait que sa jupe à carreaux bleus et verts, qui datait de trois ans et laissait voir ses genoux, appartenait à la crevette et aux crabes. Et ces deux havenets sur l'épaule, et ce béret de laine hérissé et bleuâtre comme un chardon des dunes, constituaient-ils une panoplie de pêche, oui ou non ? Elle dépassa celui qui l'avait hélée. Elle descendit vers les rochers, à grandes enjambées de ses fuseaux maigres et bien tournés, couleur de terre cuite. Philippe la regardait marcher, comparant l'une à l'autre Vinca de cette année et Vinca des dernières vacances. A-t-elle fini de grandir ? il est temps qu'elle s'arrête. Elle n'a pas plus de chair que l'autre année. Ses cheveux courts s'éparpillent en paille raide et bien dorée, qu'elle laisse pousser depuis quatre mois, mais qu'on ne peut ni tresser ni rouler. Elle a les joues et les mains noires de hâle, le cou blanc comme lait sous ses cheveux, le sourire contraint, le rire éclatant, et si elle ferme étroitement, sur une gorge absente, blousons et chandails, elle trousse jupe et culotte pour descendre à l'eau, aussi haut qu'elle peut, avec une sérénité de petit garçon... -Le camarade qui l'épiait, couché sur la dune à longs poils d'herbe, berçait sur ses bras croisés son menton fendu d'une fossette. Il compte seize ans et demi, puisque Vinca atteint ses quinze ans et demi." Phil, 16 ans, et Vinca, 15 ans, ont toujours passé ensemble leurs vacances estivales en Bretagne. Au fil du temps, l'amitié qui les unit devient de l'amour ; mais cette année, leurs différences et leur incompréhension rendent leur complicité plus difficile...
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Guy de Mautpassant (1850-1893) "Pendant plusieurs jours de suite des lambeaux d'armée en déroute avaient traversé la ville. Ce n'était point de la troupe, mais des hordes débandées. Les hommes avaient la barbe longue et sale, des uniformes en guenilles, et ils avançaient d'une allure molle, sans drapeau, sans régiment. Tous semblaient accablés, éreintés, incapables d'une pensée ou d'une résolution, marchant seulement par habitude, et tombant de fatigue sitôt qu'ils s'arrêtaient. On voyait surtout des mobilisés, gens pacifiques, rentiers tranquilles, pliant sous le poids du fusil ; des petits moblots alertes, faciles à l'épouvante et prompts à l'enthousiasme, prêts à l'attaque comme à la fuite ; puis, au milieu d'eux, quelques culottes rouges, débris d'une division moulue dans une grande bataille ; des artilleurs sombres alignés avec ces fantassins divers ; et, parfois, le casque brillant d'un dragon au pied pesant qui suivait avec peine la marche plus légère des lignards..." Boule de suif, une prostituée, est contrainte d'accepter les avances d'un officier prussien afin que la diligence, où elle a pris place ainsi que d'autres voyageurs, puisse reprendre la route pour Dieppe... "Boule de suif" est suivie d'autres nouvelles : "L'ami Patience" - "La dot" - "La moustache" - "Le lit 29" - "Le protecteur" - "La chevelure" - "Le crime au père Boniface" - "Rose" - "L'aveu" - "La parure" - "Le bonheur" - "La vendetta" - "Coco" - "Auprès d'un mort" - "La serre" - "Un duel" - "Une soirée" - "Le vengeur" - "L'attente" - "Première neige".
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Rudyard Kipling (1865-1936) "Il était sept heures d'une soirée très chaude, sur les collines de Seeonee, quand père Loup s'éveilla de son somme journalier, se gratta, bâilla et détendit ses pattes l'une après l'autre pour dissiper la sensation de paresse qu'il sentait encore à leurs extrémités. Mère Louve était étendue, son gros nez gris tombé parmi ses quatre petits qui se culbutaient et criaient, et la lune luisait par l'ouverture de la caverne où ils vivaient tous. - Augrh ! dit Père Loup, il est temps de se remettre en chasse. Et il allait s'élancer vers le fond de la vallée, quand une petite ombre à queue touffue barra l'ouverture et jappa : - Bonne chance, ô chef des loups ! Bonne chance et fortes dents blanches aux nobles enfants. Puissent-ils n'oublier jamais en ce monde ceux qui ont faim ! C'était le chacal - Tabaqui le Lèche-Plat - et les loups de l'Inde méprisent Tabaqui parce qu'il rôde partout faisant du grabuge, colportant des histoires et mangeant des chiffons et des morceaux de cuir dans les tas d'ordures aux portes des villages. Mais ils ont peur de lui aussi, parce que Tabaqui, plus que tout autre dans la jungle, est sujet à devenir enragé, et alors il oublie qu'il ait jamais eu peur de quelqu'un, et il court à travers la forêt, mordant tout ce qu'il trouve sur sa route. Le tigre même se sauve et se cache lorsque le petit Tabaqui devient enragé, car la rage est la chose la plus honteuse qui puisse surprendre un animal sauvage. Nous l'appelons hydrophobie, mais eux l'appellent dewanee - la folie - et ils se sauvent : - Entre alors, et cherche, dit Père Loup avec raideur ; mais il n'y a rien à manger ici." Recueil de 7 histoires dont les héros sont des animaux. "Les frères de Mowgli" - "La chasse de Kaa" - "Au tigre, au tigre" - "Le phoque blanc" - "Rikki-tikki-tavi" - "Toomai des éléphants" - "Service de la reine".
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Victor Hugo (1802-1885) "Ursus et Homo étaient liés d'une amitié étroite. Ursus était un homme, Homo était un loup. Leurs humeurs s'étaient convenues. C'était l'homme qui avait baptisé le loup. Probablement il s'était aussi choisi lui-même son nom ; ayant trouvé Ursus bon pour lui, il avait trouvé Homo bon pour la bête. L'association de cet homme et de ce loup profitait aux foires, aux fêtes de paroisse, aux coins de rues où les passants s'attroupent, et au besoin qu'éprouve partout le peuple d'écouter des sornettes et d'acheter de l'orviétan. Ce loup, docile et gracieusement subalterne, était agréable à la foule. Voir des apprivoisements est une chose qui plaît. Notre suprême contentement est de regarder défiler toutes les variétés de la domestication. C'est ce qui fait qu'il y a tant de gens sur le passage des cortèges royaux. Ursus et Homo allaient de carrefour en carrefour, des places publiques d'Aberystwith aux places publiques de Yeddburg, de pays en pays, de comté en comté, de ville en ville. Un marché épuisé, ils passaient à l'autre. Ursus habitait une cahute roulante qu'Homo, suffisamment civilisé, traînait le jour et gardait la nuit. Dans les routes difficiles, dans les montées, quand il y avait trop d'ornière et trop de boue, l'homme se bouclait la bricole au cou et tirait fraternellement, côte à côte avec le loup. Ils avaient ainsi vieilli ensemble. Ils campaient l'aventure dans une friche, dans une clairière, dans la patte d'oie d'un entre-croisement de routes, à l'entrée des hameaux, aux portes des bourgs, dans les halles, dans les mails publics, sur la lisière des parcs, sur les parvis d'églises. Quand la carriole s'arrêtait dans quelque champ de foire, quand les commères accouraient béantes, quand les curieux faisaient cercle, Ursus pérorait, Homo approuvait. Homo, une sébile dans sa gueule, faisait poliment la quête dans l'assistance. Ils gagnaient leur vie. Le loup était lettré, l'homme aussi. Le loup avait été dressé par l'homme, ou s'était dressé tout seul, à diverses gentillesses de loup qui contribuaient à la recette. - Surtout ne dégénère pas en homme, lui disait son ami." Gwynplaine est un enfant abandonné sur une plage... Il sauve un bébé qu'il a trouvé aux côtés de sa mère morte de froid. Ils vagabondent et rencontrent sur leur route un bateleur surnommé Ursus qu'accompagne un loup du nom de Homo. L'homme et le loup décident de s'occuper des deux enfants...