Palmarès des libraires - Livres Hebdo 2023Sarajevo, printemps 1992. Omar a dix ans et passe ses journées à la fenêtre en espérant que sa mère revienne. Seule Nada, avec ses beaux yeux bleus, parvient à l'apaiser en lui tenant la main. Elle a un frère, Ivo, assez âgé pour être mobilisé. Pour les éloigner de la guerre, un matin de juillet, un bus humanitaire les emmène en Italie. Si la mère d'Omar est toujours vivante, comment fera-t-elle pour le retrouver ? Et si Ivo mourait au combat ? Sur la route de l'exil, Nada rencontre Danilo, qui lui fait une promesse. Arrivés en terre étrangère, entre instituts et familles d'accueil, chacun, sans le savoir, rompt un peu plus le lien avec sa naissance en ouvrant une nouvelle page. Car le prix à payer pour la paix retrouvée est la perte irréversible de l'amour originel. Sauf à se jurer fidélité en tissant un lien qui sera leur salut.Avec une intelligence remarquable et un souffle romanesque puissant, Rosella Postorino, l'auteure de La Goûteuse d'Hitler, prix Campiello, signe un roman à la fois épique et intime, inspirée de témoignages d'enfants qui ont vécu l'exil. Une histoire d'amour et de guerre, une magnifique évocation de l'innocence et de la perte. Un très beau texte sur le désespoir et le rêve en temps d'exil, sélectionné en Italie pour le prestigieux prix Strega. Le Monde Un roman poignant, passionnant, necessaire et maginifique. Page des Libraires
Les émotions ont mauvaise presse et souffrent depuis toujours d'un préjugé tenace. Les émotions, ce sont les « humeurs », ou encore les « passions » ? passivité de l'âme. Aujourd'hui encore, les hommes, bien souvent, ne doivent pas montrer leurs larmes, tandis que les femmes passent pour hystériques quand elles le font. Pourtant, ce sont nos émotions, ce que nous ressentons, qui nous rendent humains.
À rebours du développement personnel, c'est un guide philosophique des émotions que propose Ilaria Gaspari. Nostalgie, angoisse, gratitude, etc. : les mots que nous mettons sur nos maux ont une histoire, celle de toutes les personnes qui les ont vécues, dites, chantées, étudiées. En s'appuyant sur les plus grands philosophes et la littérature, des récits initiatiques d'Homère à Schopenhauer en passant par Spinoza, Ilaria Gaspari montre que ce qui est le plus intime est aussi universel : les émotions nous inscrivent dans la lignée des hommes.
À travers ce voyage émotionnel dans le temps et la philosophie, à partir de son expérience personnelle, Ilaria Gaspari enjoint à se reconnaître comme émotif afin de ne pas se laisser dominer par elles, ne pas les subir, ni les réprimer, mais les vivre et nous fier à ce qu'elles nous disent. Car c'est l'émotion que nous ressentons qui nous rappelle nos besoins profonds, qui nous rappelle que nous sommes humains.
Archy naît dans une tanière au milieu de la forêt, au sein d'une portée de fouines. Son père a été tué par l'homme, et sa mère se démène pour nourrir ses petits au coeur de l'hiver. Très vite, Archy comprend qu'il doit lui aussi chasser s'il veut garder sa place dans la famille. Mais à peine s'est-il essayé à piller un nid qu'il se blesse. Son destin prend alors un sombre tour : devenu inutile à sa mère, il est vendu à un vieux renard cruel, Solomon le prêteur sur gages, qui en fait son esclave puis son apprenti avant de lui révéler son secret : il connaît l'existence de l'écriture, de Dieu et de la mort... Solomon lègue à Archy ce testament qui l'accompagnera toute sa vie dans son exploration de la forêt. Mais est-ce un trésor ou un fardeau que ce secret de l'homme ? À mi-chemin entre fable et roman d'initiation, Mes désirs futiles mêle aventure et philosophie pour mieux interroger la nature humaine et la force de nos désirs.
Ils ont un bel appartement à la décoration soignée. Un job qu'ils aiment. Des amis intéressants. Une vie amoureuse stable. Bref, ils ont tout pour être heureux, et d'ailleurs ils le sont. Vraiment ?Un couple d'Italiens s'installe à Berlin. Webdesigners, ils explorent à fond la vie d'expatriés que leur offre la capitale allemande. Elle correspond en tout point à ce qu'ils avaient rêvé et aux images de réussite qui saturent les réseaux sociaux. Mais derrière le vernis, derrière l'apparente «perfection» de leur existence bien rangée, quelques grains de sable commencent à apparaître et menacent peut-être de faire dérailler la machine. Très vite, alors que la gentrification fait rage dans la ville, le malaise les gagne. La vie est rarement «comme sur les images», et ces personnages risquent fort de le comprendre tôt ou tard...Dans Les perfections, Vincenzo Latronico scrute en entomologiste cruel les moindres contradictions de ses héros pris entre impuissance et perte de sens. Pas sûr que la génération des millennials sorte grandie de ce roman, qui peut aussi être lu comme un hommage aux Choses de Perec à l'heure d'Instagram.
Sur le papier, Stephanie est comblée : elle a un mari attentionné, une jolie maison dans un quartier huppé, d'adorables jumelles âgées de quelques mois. Certes, elle manque de sommeil et son moral s'en ressent. Mais bientôt les bébés feront leurs nuits, et tout ira mieux.
C'était sans compter l'irruption de la blonde et vénéneuse Erica Voss. Alors que Patrick a toujours prétendu que sa première épouse était morte dans un accident de voiture, Erica présente une version des faits bien plus sordide. Une version qu'elle menace de rapporter à la police si on ne lui verse pas une grosse somme. Chantage ignoble ou révélation bouleversante ? Stephanie ne sait plus qui croire...
Que se passerait-il si nous décidions d'apprendre à nous connaître à la manière des anciens Grecs ? Et si nous choisissions de prendre pour maîtres Pythagore et Parménide, Epictète et Pyrrhon, Épicure et Diogène ? À travers une chronique de six semaines, chacune suivant les préceptes d'une école philosophique différente, Ilaria Gaspari nous entraîne dans une expérience existentielle étonnante, parfois sérieuse, parfois désopilante, mais toujours pleine de sagesse.
Nous découvrirons ainsi qu'en nous pliant aux règles du pythagorisme, nous pouvons corriger la paresse, tandis que les paradoxes de Zenon révèlent des contradictions étranges dans la manière dont nous sommes habitués à considérer le rythme de la vie.
Et si être épicurien n'est pas aussi plaisant qu'il y paraît au premier abord, le cynisme peut au contraire procurer des joies inattendues.
Un exercice de philosophie pratique qui nous enseigne à devenir maîtres du temps qui passe.
Messine est la ville natale d'Ida. Elle y revient aider sa mère à faire du tri dans l'appartement où elle a vécu toute son enfance et où commencent des travaux sur le toit-terrasse. Elle a trente-six ans, une vie à Rome, un mari, mais le passé a choisi ce moment pour ressurgir : vingt-trois ans après la disparition de son père, vingt-trois ans après ce matin où un homme rongé par la dépression a quitté le domicile familial sans rien laisser derrière lui, vingt-trois ans après que son corps s'est évaporé dans la nature, que son nom est devenu tabou, que son souvenir s'est mis à hanter les murs sous forme de taches d'humidité. Seule face aux fantômes de la maison, Ida devra trouver le moyen de rompre le sortilège pour qu'enfin son père puisse quitter la scène.
Entre les souvenirs de jeunesse d'Ida et son récit d'adulte se tisse un roman d'une grande sensibilité, sombre et introspectif. Nadia Terranova, par la finesse de son observation des liens familiaux dans une maison frappée par le drame, fait apparaître le bonheur des choses simples.
Ils sont des milliers, disséminés aux quatre coins du pays. Main dans la main, ils montent des projets, constituent des coopératives, organisent des campagnes de sensibilisation. Leur objectif : faire le Bien. Dans ce combat contre la pauvreté, la mafia, la drogue ou le sida, ils s'en remettent à don Silvano, fondateur de l'ONG Sur la pointe des pieds. Depuis son QG de Turin, sur les plateaux télévisés ou dans les meetings politiques auxquels il est régulièrement convié, le charismatique et puissant curé de la rue donne un sens à la vie de ses disciples.
Aza est de ceux-là. Pour cette ancienne enfant des égouts de Bucarest, rescapée de la drogue et des violences en tout genre, l'Italie est une terre de salut. A mesure qu'elle gravit les échelons de l'ONG, la jeune femme découvre à ses dépens combien l'enfer est pavé de bonnes intentions. Illuminé par la force d'un personnage féminin, Sur la pointe des pieds brosse un portrait au vitriol d'une Italie malade de son hypocrisie et des relations entre Etat, Eglise et médias.
Messine, années 1970.
Aurora est l'aînée d'une fratrie de six enfants. Père fasciste et mère transparente.
Timide derrière ses lunettes à grosse monture, elle est la meilleure de la classe.
Giovanni, lui, est le dernier d'une famille de communistes. Père avocat reconnu, mère agile aux fourneaux. Impétueux et charismatique, il est nul en classe mais rêve de faire la révolution. C'est à la fac de philo que les deux se rencontrent.
Première passion, escapades sur l'Etna, et très vite un mariage accepté contre toute attente par la famille. D'autant qu'Aurora est enceinte...
Les Brigate Rosse commencent à faire parler d'elles et, le soir, les jeunes mariés refont le monde avec leurs camarades d'utopie. Giovanni veut toujours vivre plus que ce que l'existence lui offre et fomente un attentat en rêvant de se faire emprisonner pour pouvoir marquer l'Histoire. Mais son attentat passe inaperçu et c'est en se droguant qu'il pallie ses frustrations de révolutionnaire raté.
Avant la naissance de Mara, un fossé se creuse entre Aurora et Giovanni. Aurora devient institutrice, élève sa fille seule, entre deux apparitions de son mari- fantôme. Giovanni, à la dérive, est envoyé par son père à Milan, pour travailler dans un cabinet d'avocat, mais il se drogue plus que jamais. À son retour en Sicile, il passe plusieurs mois dans un centre de désintoxication installé dans la campagne et retrouve une certaine sérénité, tandis qu'Aurora s'est décidée à reprendre une thèse. Mara est leur trait d'union et leur donne la force de continuer.
Enfin abstinent, Giovanni découvre qu'il est séropositif. Il vit le dernier été de sa vie avec sa fille de dix ans à peine, avant de mourir sur un lit d'hôpital de Messine, auprès d'Aurora.
Simple et universel, ce roman est l'histoire d'un couple ancrée dans la réalité d'une époque - les années de plomb, l'invasion de la drogue, la désillusion des années 1980, le fléau du sida.