«Une fois dans la bibliothèque, il me fallut environ deux secondes pour mettre la main sur le Bartleby de Melville. Bartleby ! Herman Melville, Bartleby, parfaitement. Qui a lu cette longue nouvelle sait de quelle terreur peut se charger le mode conditionnel. Qui la lira le saura.» Daniel Pennac.
La lettre écarlate Boston, 1642. Dans la petite communauté puritaine, obsédée par la honte et le péché, la trop belle Hester Prynne est reconnue coupable d'adultère et clouée au pilori. Elle devra également porter, sa vie durant, une lettre écarlate : un "A" cousu sur sa poitrine, comme marque d'infamie. Une peine qui aurait pu être atténuée si elle avait révélé le nom de son amant, et père de sa petite fille, Perle.
Mais ni les menaces ni les promesses n'ont pu le lui arracher. Un homme, pourtant, ira partir en quête de la vérité. Et, une fois le nom trouvé, exercer une vengeance aussi cruelle que raffinée.
Ce célèbre roman ne se réduit pas à une histoire de double, une parodie de Frankenstein. Qu'est-ce qui se cache derrière la porte ? L'intérieur de notre être, où voisinent le civilisé et le sauvage, l'animalité et l'humain, la mort et la vie ? Ou bien un crime secret que nous devrions expier ? Les frontières entre le jour et la nuit s'estompent, comme dans le brouillard ou dans la pluie de Londres. La peur s'insinue en nous, notre identité personnelle vacille. Stevenson multiplie les points de vue, à travers diverses récits, dont le dernier, celui du docteur Jekyll, laisse ouverte une question : et si M. Hyde courait encore à travers le monde ? Hyde n'est pas seulement le mal que Jekyll a expulsé de lui. C'est plutôt la figure du malheur. Par elle, Stevenson a donné une forme à ses tourments. Par l'art, il a triomphé de ses songes cruels.
George Eliot, de son vrai nom Mary Ann Evans, est l'une des figures dominantes de la littérature anglaise du XIX? siècle. Politiquement «radicale», passionnée de problèmes philosophiques et sociaux, vivant en union libre avec un homme marié, George Eliot incarne aussi le premier refus de la condition «surnuméraire» de la femme et de tous les tabous de la société victorienne. Histoire d'un tisserand, d'un «coeur simple» qui meurt et renaît à l'amour, Silas Marner nous introduit au coeur le plus profond, savoureux et sensible, de l'Angleterre rustique, avec ses commères, ses auberges, ses libertins de village et ses illuminés.
« L'imaginaire », aujourd'hui dirigée par Yvon Girard, est une collection de réimpressions de documents et de textes littéraires, tantôt oeuvres oubliées, marginales ou expérimentales d'auteurs reconnus, tantôt oeuvres estimées par le passé mais que le goût du jour a quelque peu éclipsées.
Robin Vote, jeune Américaine somnambule hantée par une légère folie, fascine son entourage. Le baron Félix Volkbein, un juif autrichien érudit qu'elle épouse et à qui elle donne un fils, Guido, enfant retardé qu'elle abandonne en quittant le foyer. Nora Flood, raffinée, douce et ardente, dont elle s'éprend puis qu'elle délaisse au profit de la richissime Jenny Pethridge. Et le docteur Matthieu O'Connor, un désemparé hypersensible, qui recueille les confidences de chacun. Dans un style hautement poétique, Djuna Barnes met en évidence la part sombre de l'être, le mal auquel les personnages sont asservis.
William shakespeare la tempête caliban sois sans crainte ! l'île est pleine de bruits, de sons et d'airs mélodieux, qui enchantent et ne font pas de mal.
C'est quelquefois comme mille instruments qui retentissent ou simplement bourdonnent à mes oreilles.
Et d'autres fois ce sont des voix qui, fussé-je alors a m'éveiller après un long sommeil, m'endorment à nouveau ; -et dans mon rêve je crois que le ciel s'ouvre ; que ses richesses vont se répandre sur moi... a mon réveil, j'ai bien souvent pleuré, voulant rêver encore.
(acte iii scène 2)
Coffret de deux volumes vendus ensemble, réunissant des réimpressions récentes des premières éditions (1954, 1958).
Dickens est un poète. Il se trouve aussi bien dans le monde imaginaire que dans le réel. [...] Son imagination est si vive, qu'elle entraîne tout avec elle dans la voie qu'elle se choisit. Si le personnage est heureux, il faut que les pierres, les fleurs et les nuages le soient aussi ; s'il est triste, il faut que la nature pleure avec lui. Jusqu'aux vilaines maisons des rues, tout parle. Le style court à travers un essaim de visions, il s'emporte jusqu'aux plus étranges bizarreries ; il touche à l'affectation, et pourtant cette affectation est naturelle ; Dickens ne cherche pas les bizarreries, il les rencontre. Cette imagination excessive est comme une corde trop tendue : elle produit d'elle-même, et sans choc violent, des sons qu'on n'entend point ailleurs.
Hippolyte Taine, 1856.
Noble Orsino, Vous me donnez des noms que je refuse, Je n'ai rien d'un voleur ou d'un pirate Même si, je l'avoue, je l'ai prouvé, Je fus votre ennemi. Si je suis là, C'est attiré par un pouvoir magique :
Cet ingrat, ce garçon à vos côtés, De la bouche écumante des tempêtes Je l'ai sauvé ; il n'avait plus d'espoir ;
En lui rendant la vie, c'est mon amour Que je lui ai offert, sans restriction, En me vouant à lui.
Pierre doit épouser Lucy. Il découvre qu'il a une demi-soeur que sa mère refuse de reconnaître. Pierre s'enfuit alors avec elle, à New York, où Lucy s'avise de les rejoindre pour vivre avec eux. Bientôt, leur vie à trois devient l'objet d'un scandale. Cette vie tourne au cauchemar quand Pierre, devenu assassin, entraîne ses compagnes dans la mort.
Un roman somptueux, publié en 1852, d'une force et d'une modernité implacables.
«De nombreux poèmes apparaissent comme les membres épars d'une geste romanesque inachevée. Ce sont royaumes combattants, conspirations et luttes, vengeances sanglantes, rivalités et trahisons amoureuses, abandons meurtriers - qui, dirait-on, pourraient se répéter toujours, se poursuivre sans fin parmi les landes et les collines de Haworth. Si les personnages sont souvent mal saisissables (ils semblent même parfois se fondre l'un dans l'autre, ou se dédoubler, ou changer de sexe), c'est qu'ils n'ont guère été rêvés que pour définir des situations humaines exemplaires. Mais les sentiments qu'ils expriment, les passions qu'ils portent, s'imposent au contraire avec force, indéniablement épousés par Emily.» Pierre Leyris.
«Bartleby the Scrivener est l'histoire d'un homme qui préfère ne plus jouer au jeu des hommes, ou, comme on dirait aujourd'hui, qui préfère ne plus jouer le jeu des hommes. Il exprime cette préférence par un conditionnel poli, I would prefer not to, mais elle est à ce point radicale qu'il se refuse à toute explication.» Daniel Pennac.
"J'ai rencontré John Synge pour la première fois pendant l'automne de 1896. Il me dit qu'il avait appris l'irlandais à Trinity College, sur quoi je le pressai d'aller aux îles Aran pour y trouver une vie qui n'eût pas été exprimée en littérature, au lieu d'une vie où tout avait été exprimé. Plus d'une année devait s'écouler avant qu'il ne suivît mon conseil, n'allât s'établir pour un temps dans une chaumière d'Aran et ne trouvât le bonheur, ayant enfin échappé, comme il l'écrivit, à la sordidité des pauvres et à la nullité des riches." William Butler Yeats
"Les lecteurs sont habitués maintenant à ce qu'on leur dise un peu plus que tout. Mais cela équivaut à ne plus rien dire du tout ; parce que l'expression d'une chose est un savant mélange d'ombre et de lumière.
Il faut une part de pudeur pour exprimer ce qu'il y a de plus vrai en nous. La pudeur peut-elle être le levier même de nos pensées et de nos actes ? Non, bien entendu. Mais il est heureux qu'un Henry James se soit trouvé pour le croire." Edmond Jaloux, 1931
«Dickens (1812-1870) sut se forger, en utilisant ses souffrances d'enfant pauvre et négligé, une volonté de fer ; mise au service de son génie, elle lui permit de s'élever promptement à la gloire et à la fortune. Ses quinze romans n'absorbèrent qu'une part de son énergie prodigieuse, mais un siècle et demi de lecture et de critique n'en ont pas épuisé les richesses artistiques. C'est dans David Copperfiled, centre d'une oeuvre en constante recherche et où se côtoient avec bonheur l'humour et le pathétique, que Dickens s'est peint le plus directement.» Sylvère Monod.
Découvrez les plus célèbres légendes de la mythologie grecque racontées par un grand romancier américain du XIXe siècle : vous tremblerez avec Persée face à la Méduse, vous suivrez Hercule sur le chemin du jardin des Hespérides. Midas et Pandore, Philémon et Baucis vont feront partager leurs misères et leur bonheur.
ce volume rassemble des poèmes et des proses du grand poète victorien gerard manley hopkins, dans une remarquable traduction de pierre leyris qui met en lumière toute la tension et l'invention de cette oeuvre visionnaire.
le choix de poèmes, dont le naufrage du deutschland, chef-d'oeuvre de la maturité, est accompagné par des fragments de journal, sermons et lettres qui racontent l'âme du poète, écartelée entre son amour de la poésie et les exigences de son sacerdoce.
Dickens publia longtemps, chaque année, dans le magazine qu'il dirigeait, un conte de Noël, pour resserrer plus étroitement, comme en famille, le lien qu'il avait su nouer avec ses innombrables fidèles.
L'Embranchement de Mugby est l'un des tout derniers, et le dernier qu'il ait écrit seul, trois ans avant sa mort. Sa vie intime, alors, n'était pas transparente ni sa conscience tout à fait en repos. Peut-être est-ce pour cela que des accents si graves préludent ici aux fêtes du coeur et de l'humour attendri, puis les accompagnent en sourdine jusqu'au dénouement heureux d'une moralité tissée de sourires et de larmes.
Elle montre à sa manière que l'on guérit de soi en découvrant les autres, et aussi que l'on est comblé par le pardon que l'on accorde. Simples évidences, mais portées à l'incandescence par le génie. P. L.
Wuthering Heights, unique roman de la plus tourmentée des soeurs Brontë, Emily, a d'abord paru en français sous le titre Les Hauts de Hurlevent. Mais, en 1972, Pierre Leyris choisit d'intituler sa très belle traduction Hurlevent des monts pour mieux mettre en avant le nom de la demeure isolée où naît la passion brûlante et interdite qui consume Heathcliff et Catherine Earnshaw. Sur ces «hauteurs où le vent fait rage», le destin de leur amour sera fatal : par leur faute, le malheur s'abattra sur tous les habitants de la maison maudite... «Peut-être la plus belle, la plus profondément violente des histoires d'amour», selon Georges Bataille, qui, dans La Littérature et le Mal, considérait cette oeuvre posthume comme «un des plus beaux livres de la littérature de tous les temps».
Dans une Espagne imaginaire du XIXe siècle, une noble famille désargentée héberge un officier écossais en convalescence...
Dans cette nouvelle écrite juste après L'étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde, Stevenson mêle récit fantastique, conte gothique et histoire d'amour tragique.
Ce volume, présenté dans une traduction de Pierre Leyris qui fait référence, se compose de plusieurs groupes de poèmes suivis de notes (certaines établies par T.S. Eliot lui-même).
Premiers poèmes, Mercredi creux, Mercredi des cendres, Poèmes d'Ariel, Quatre quatuors, éclairent une oeuvre poétique qui a dominé la première moitié du XXe siècle.
La Terre vaine, le chef-d'oeuvre de T.S. Eliot, désormais considéré comme un classique de la poésie anglo-saxonne, complète ce recueil.
Petronella, une jeune choriste, passe quelques jours à la campagne chez un couple qui ne cesse de se disputer. De retour à Londres, elle fait la connaissance d'un homme qui lui donne rendez-vous en septembre... 1914. Accusée de boire et de chanter par ses voisins excédés, la créole Selina est emprisonnée pour avoir cassé une vitre. C'est là qu'elle entend quelques notes de musique qui vont bouleverser sa vie. Deux histoires de femmes malmenées par la vie dont le destin bascule au hasard d'une rencontre.