Traduction révisée
«"Pas d'adieu, guapa, parce que nous ne sommes pas séparés. J'espère que tout ira bien dans les Gredos. Va maintenant. Va pour de bon. Non", il continuait à parler tranquillement, sagement, tandis que Pilar entraînait la jeune fille. "Ne te retourne pas. Mets ton pied dans l'étrier. Oui. Ton pied. Aide-la", dit-il à Pilar. "Soulève-la. Mets-la en selle".
Il tourna la tête, en sueur, et regarda vers le bas de la pente puis ramena son regard à l'endroit où la jeune fille était en selle avec Pilar auprès d'elle et Pablo juste derrière. "Maintenant, va", dit-il. "Va".
Elle allait tourner la tête. "Ne regarde pas en arrière", dit Robert Jordan. "Va." Et Pablo frappa le cheval sur la croupe avec une entrave...»
Londres, dans les dernières années du XVIIIe siècle. Une fillette partie de rien réussit, par son intelligence, sa force de caractère et sa beauté, à se hisser dans les hautes sphères de la société, jusqu'à devenir la maîtresse du duc d'York, fils du roi et chef des armées de l'Angleterre en lutte contre Napoléon. Mais, trahie, Mary Anne défraiera la chronique lors d'un procès mettant en cause son ancien amant. Traînée dans la boue par les bien-pensants, elle se battra la rage au coeur pour faire reconnaître ses droits.Mary Anne Clarke, arrière-grand-mère de Daphné Du Maurier et courtisane célèbre en son temps, représente aujourd'hui encore une figure marquante de la révolte féminine. Son histoire, celle d'une femme dressée contre l'hypocrisie de son époque, fut pour l'écrivaine l'occasion de composer l'un de ses romans les plus ambitieux et les plus émouvants.Traduit de l'anglais par Denise Van Moppès.
John, un historien anglais en vacances en France, rencontre au Mans par hasard son sosie parfait, Jean de Gué. Les deux hommes font connaissance : l'un est solitaire, sans famille, l'autre, épicurien désinvolte, se plaint de la sienne qui l'étouffe. Le lendemain matin, John se réveille, vêtu des affaires de Jean, qui a disparu. À la porte, le chauffeur l'attend pour le ramener au château. John prend alors la place de Jean... Comme dans Rebecca, on retrouve dans ce livre la cruauté, l'étrangeté et l'art du suspense de Daphné du Maurier.« Une oeuvre plus ambitieuse et plus riche qu'il n'y paraît, possédée par les thèmes du bien et du mal, de la rédemption et de l'identité. » (Christine Jordis, Le Monde)
Après avoir évoqué, dans La Corde raide, son adolescence dans une Vienne encore heureuse, la Palestine des premiers kibboutz, la bohème journalistique du Berlin des années 1920, Arthur Koestler fait revivre dans ce volume l'euphorie de son adhésion au communisme, quand les lendemains chantaient en U.R.S.S. ; et que, comme l'annonçait Trotsky « le citoyen moyen de la société sans classe » qui s'édifiait à l'Est allait « s'élever au niveau d'un Aristote, d'un Goethe, d'un Marx ».
« Les sept ans d'aveuglement qui frappèrent l'Occident de 1932 à 1939 furent un des phénomènes les plus remarquables de l'histoire. Il eût fallu, à des gens élevés dans les traditions de l'Occident, une puissance d'imagination peu commune pour admettre et se représenter la renaissance de la torture médiévale et de l'esclavage antique. Il fallait un effort intellectuel plus grand encore pour croire à la réalité des plans nazis et communistes de conquête du monde par la conspiration et la terreur ». Cette incrédulité devant l'incroyable fut le fait le plus général de cette « Nuit de Sept ans » qu'Arthur Koestler, désormais désillusionné, évoque dans ce troisième tome de son étonnante autobiographie.
Juif hongrois né à Budapest en 1905, Arthur Koestler fait ses études à Vienne, puis devient journaliste en Palestine. Revenu en Europe, il adhère au Parti communiste allemand, trouvant là une réponse à la menace nazie, mais également séduit par l'utopie soviétique. Il part un an en Union soviétique, puis participe à la guerre civile espagnole.
À partir de 1938, ayant rompu avec le Parti communiste, il combat sans relâche le régime stalinien, notamment à travers son roman majeur, Le Zéro et l'Infini. À partir de 1940, il vit en Angleterre, où il se suicide avec sa femme en mars 1983. Son oeuvre de romancier, philosophe, historien et essayiste lui vaut une renommée mondiale.