Le cancre il dit non avec la tête mais il dit oui avec le coeur il dit oui à ce qu'il aime il dit non au professeur il est debout on le questionne et tous les problèmes sont posés soudain le fou rire le prend et il efface tout les chiffres et les mots les dates et les noms les phrases et les pièges et malgré les menaces du maître sous les huées des enfants prodiges avec des craies de toutes les couleurs sur le tableau noir du malheur il dessine le visage du bonheur.
Afin de rendre compte de l'importance d' Alcools et de permettre aux lecteurs d'aborder cette oeuvre dans les meilleures conditions, le texte de Guillaume Apollinaire sera accompagné des textes suivants : en préface, Guillaume Apollinaire de Paul Léautaud; le portrait de Picasso qui figurait en frontispice de l'édition originale. À la suite de l'oeuvre, un dossier d'une cinquantaine de pages comprenant les éléments suivants : trois lettres d'Apollinaire, un lexique d' Alcools, un florilège d'hommages poétiques de Blaise Cendrars, Pierre Reverdy, Max Jacob, Louis Aragon, Allen Ginsberg René Guy Cadou, Maurice Fombeure, et trois poèmes inédit de Jacques Réda, André Velter et Adonis. En belles pages de ce dossier, seraient reproduites en haut à droite les 32 photographies de Guillaume Apollinaire et d'André Rouveyre que les lecteurs pourraient animer en feuilletant l'exemplaire.
« Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe ?
Au fond de l'inconnu, pour trouver du nouveau ! » L'esprit vagabond du poète est tantôt en extase, tantôt se perd dans les abîmes du péché. Baudelaire, premier poète moderne, donne à la poésie sa véritable dimension : exprimer, par-delà les mots, ce vertige absolu qui s'empare de l'âme. Tout, chez lui, affirme la nécessité de la souffrance, la fatalité du péché. Qu'importe, il faut explorer coûte que coûte le matériau grouillant qu'est la vie.
Tout commence à Conques où l'auteur passe une nuit. Il reste fasciné par cette abbatiale du onzième siècle, dont les vitraux ont été réalisés par Pierre Soulages. Il croit voir ce que, aveuglés par le souci de nousmêmes et du temps, nous ne voyons pas. Tout ce que ses yeux touchent devient humain - vitraux bien sûr, mais aussi pavés, nuages, verre de vin. C'est la totalité de la vie qui est embrassée à partir d'un seul point de rayonnement. De retour dans sa forêt près du Creusot, le poète recense dans sa solitude toutes les merveilles «rapportées » : des visions, mais également le désir d'un grand et beau livre comme une lettre d'amour, La nuit du coeur. C'est ainsi, fragment après fragment, que s'écrit au présent, sous les yeux du lecteur, cette lettre dévorée par la beauté de la création comme une fugue de Jean-Sébastien Bach.
«La terre est bleue comme une orangeJamais une erreur les mots ne mentent pasIls ne vous donnent plus à chanterAu tour des baisers de s'entendreLes fous et les amoursElle sa bouche d'allianceTous les secrets tous les souriresEt quels vêtements d'indulgenceÀ la croire toute nue.»Dans ce recueil constitué en 1929, la ferveur amoureuse alterne avec la révolte contre les forces d'oppression et la réaffirmation de la puissance créatrice du langage. Un «livre sans fin» où la nuit est illuminée par l'onirisme incandescent du surréalisme.
Dans Folioplus classiques, le texte intégral, enrichi d'une lecture d'image, écho pictural de l'oeuvre, est suivi de sa mise en perspective organisée en six points:
Mouvement littéraire : La littérature autrichienne entre crise et modernité Genre et registre : Les Lettres à un jeune poète : correspondance ou art poétique ?
L'écrivain à sa table de travail : De la lettre au poème Groupement de textes : Le poète-monde Chronologie : Rainer Maria Rilke et son temps Fiche : Des pistes pour rendre compte de sa lecture.
«Qu'est-ce que Les Contemplations ? C'est ce qu'on pourrait appeler, si le mot n'avait quelque prétention, Les Mémoires d'une âme. Ce sont, en effet, toutes les impressions, tous les souvenirs, toutes les réalités, tous les fantômes vagues, riants ou funèbres, que peut contenir une conscience, revenus et rappelés, rayon à rayon, soupir à soupir, et mêlés dans la même nuée sombre. C'est l'existence humaine sortant de l'énigme du berceau et aboutissant à l'énigme du cercueil ; c'est un esprit qui marche de lueur en lueur en laissant derrière lui la jeunesse, l'amour, l'illusion, le combat, le désespoir, et qui s'arrête éperdu "au bord de l'infini". Cela commence par un sourire, continue par un sanglot, et finit par un bruit du clairon de l'abîme. Une destinée est écrite là jour à jour.» Victor Hugo.
Nous pensions avoir tout lu de Victor Hugo. Ses vers, appris par des générations d'élèves. Ses pièces, jouées par des générations d'acteurs. Ses romans, lus par des générations de lecteurs à travers le monde. Et sans doute un grand écrivain français, qui eut droit aux honneurs nationaux, appartient à chacun. Mais nous connaissons moins le Victor Hugo intime. Nous l'avions vu en père inconsolable après la mort de sa fille en 1843, en grand-père débonnaire en 1877. Nous le découvrons ici, à trente et un ans, en amant passionné.Cette édition regroupe pour la première fois des documents en grande partie inédits, tous conservés dans des collections privées, qui témoignent des deux premières années de l'extraordinaire relation entre Victor Hugo et Juliette Drouet. Le volume comprend également un choix de poèmes et de scènes théâtrales inspirés à l'écrivain par son amante.Les deux carnets rédigés par Victor Hugo et le cahier tenu par Juliette Drouet sont intégralement reproduits en fac-similés et en transcription.
«Le printemps qui un jouren folâtre compagnievint animer ma courde son rire cristallin,bruissant dans les rameauxfleuris du grenadierdans les palâsha en épi,les vermeils kânchana,les pârul et dans les boisaux pousses nouvelles,qui fit rougir de son baiser mutinle ciel bleu subjugué...»Lyrisme et spiritualité se mêlent dans ce recueil poétique du maître indien, Prix Nobel de littérature en 1913.
"- Mon beau chien, mon bon chien, mon cher toutou, approchez et venez respirer un excellent parfum acheté chez le meilleur parfumeur de la ville." Et le chien, en frétillant de la queue, ce qui est, je crois, chez ces pauvres êtres, le signe correspondant du rire et du sourire, s'approche et pose curieusement son nez humide sur le flacon débouché; puis, reculant soudainement avec effroi, il aboie contre moi, en manière de reproche. "- Ah! misérable chien, si je vous avais offert un paquet d'excréments, vous l'auriez flairé avec délices et peut-être dévoré. Ainsi, vous-même, indigne compagnon de ma triste vie, vous ressemblez au public, à qui il ne faut jamais présenter des parfums délicats qui l'exaspèrent, mais des ordures soigneusement choisies."
Dans Folioplus classiques, le texte intégral, enrichi d'une lecture d'image, écho pictural de l'oeuvre, est suivi de sa mise en perspective organisée en six points : * MOUVEMENT LITTÉRAIRE : À la lumière du surréalisme * GENRE ET REGISTRE : Un duo d'artistes * L'ÉCRIVAIN À SA TABLE DE TRAVAIL : Les lois de l'attraction * GROUPEMENT DE TEXTES : L'exaltation réciproque du texte et de l'image * CHRONOLOGIE : Paul Éluard et Man Ray dans leur temps * ÉLÉMENTS POUR UNE FICHE DE LECTURE Recommandé pour les classes de lycée.
«Gardons-nous bien des leçons qu'aux écoles on professe; Plus sagement caressons les boucles de nos maîtresses, Et, sachant qu'un jour le Temps fera couler notre sang, Versons celui du flacon dans la coupe de l'ivresse.» Dans une langue simple et sublime, une invitation à jouir de l'instant présent d'une étonnante modernité, par un immense poète persan du Moyen Âge.
Né il y a près de quatre siècles au Japon, sous le nom de haikai, le haiku est la forme poétique la plus courte du monde. Art de l'ellipse et de la suggestion, poème de l'instant révélé, il cherche à éveiller en nous une conscience de la vie comme miracle.Un recueil de plus de trois cents poèmes pour découvrir, au fil des saisons, la plume des quatre grands maîtres du haiku japonais, Bashô, Buson, Issa, Shiki, ainsi que de nombreux autres, tels Ryôkan, Hôsai ou Santôka.
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant. D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon coeur, transparent Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême, Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore Comme ceux des aimés que la Vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues, Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a L'inflexion des voix chères qui se sont tues.
Dans Folioplus classiques , le texte intégral, enrichi d'une lecture d'image, écho pictural de l'oeuvre, est suivi de sa mise en perspective organisée en six points :
- Mouvement littéraire : La révolution surréaliste - Genre et registre : Le lyrisme amoureux - L'écrivain à sa table de travail : De l'écriture du poème à la construction du recueil - Groupement de textes : L'insaisissable objet du désir - Chronologie : Paul Éluard et son temps - Fiche : Des pistes pour rendre compte de sa lecture.
« Les hallucinations commencent. Les objets extérieurs prennent des apparences monstrueuses. Ils se révèlent à vous sous des formes inconnues jusque-là. Puis ils se déforment, se transforment, et enfin ils entrent dans votre être, ou bien vous entrez en eux. Les équivoques les plus singulières, les transpositions d'idées les plus inexplicables ont lieu. Les sons ont une couleur, les couleurs ont une musique... Vous êtes assis et vous fumez ; vous croyez être assis dans votre pipe, et c'est vous que votre pipe fume ; c'est vous qui vous exhalez sous la forme de nuages bleuâtres. »
«Qu'est-ce qui relance sans fin la littérature ? Qu'est-ce qui fait écrire les hommes ? Les autres hommes, leur mère, les étoiles, ou les vieilles choses énormes, Dieu, la langue ? Les puissances le savent. Les puissances de l'air sont ce peu de vent à travers les feuillages. La nuit tourne. La lune se lève, il n'y a personne contre cette meule. Rimbaud dans le grenier parmi les feuillets s'est tourné contre le mur et dort comme un plomb.»
"Sol natal" , "Ce que femme veut" , "Souvenance" , "Prière de celle qui doute" , "Vers composés dans un bois un jour de grand vent" ¿ Les vingt poèmes ici réunis sont extraits d'un recueil publié à compte d'auteur en 1846 - alors vendu à deux exemplaires¿ - et signé des pseudonymes masculins Currer, Ellis et Acton Bell. Ce sont pourtant les trois soeurs mythiques de la littérature anglaise qui se cachent derrière ces noms, celles-ci rendant lisibles, pour la première fois et en choeur, quelques-uns de leurs écrits respectifs.
Emouvants et beaux pour eux-mêmes, ces vers le sont encore parce qu'ils suggèrent les proses romanesques à venir, faisant affleurer landes frappées par le vent et héroïnes tourmentées. "Ma voix ne trembla point / Ma joue ne rougit point, / D'éclair dans mes yeux il n'y eut point, / Pour dire l'espoir ou la joie ; / Mais au-dedans, comme elle brûlait, mon âme, / Comme j'avais le coeur battant ! "
"Frères humains, qui après nous vivez, / N'ayez les coeurs contre nous endurcis"... Villon est le poète médiéval le plus connu. Il a été repris par les romanciers, les poètes, les chanteurs, les cinéastes... Pourquoi ? Villon, c'est une poésie du quotidien, ancrée dans une expérience à la fois personnelle et universelle. Par-delà les âges, tous les lecteurs entendent son appel, quand il chante la fragilité de l'existence et le caractère inéluctable de la vieillesse et de la mort ("Mais où sont les neiges d'antan ? ").
Ou encore dans sa vision radicale, matérialiste et profane, de la vie et de la mort, avec une mise en avant du corps étonnamment moderne : "Je suis François, dont il me poise / Né de Paris emprès Pontoise / Et de la corde d'une toise / Saura mon col que mon cul poise." Ce qui frappe dans la poésie de Villon, c'est aussi son caractère autobiographique assumé : Villon parle de lui ("Je, François Villon") et revendique tous ses excès.
Par sa figure de mauvais garçon, on en a fait le premier poète maudit, rejoignant Rimbaud et Verlaine, ou encore Jean Genet. Comme eux, c'est un amoureux de Paris, du Paris nocturne des tavernes et des déambulations, où riches et pauvres, jeunes et vieux, hommes et femmes sont fondus dans une même mélancolie. La brièveté de son oeuvre (3 326 vers) et le mystère de sa disparition lui ont conféré une véritable légende.
Il était temps d'accueillir Villon en "Folio classique", et de dépasser la légende pour revenir à la beauté entêtante de sa poésie.
Histoires a paru la même année que Paroles, en 1946. On peut voir dans les courts textes que contient ce recueil une des raisons du succès de Jacques Prévert (né en 1900) : chacun de ces textes est une « histoire », il est vrai, et parfois une fable. On a dit : « Prévert est un des rares poètes qui, depuis longtemps, parlent à la troisième personne. » En effet, il ne se raconte pas seulement lui-même, mais raconte « ce qui arrive » ou « est arrivé ».
«Au printemps les fleurs, ou à l'automne les plantes, ont bien tout pour plaire.
Tant pis si les gens du bourg semblent tellement fâcheux.» .
Moine zen et poète non conformiste, peu connu de son temps mais devenu au XXe siècle une figure hautement populaire, Ryôkan (1758-1831) ne se soucia jamais de faire une «oeuvre». Dû à l'admiration et à l'amitié de la jeune moniale Teishin, elle-même poétesse, le florilège de poésies ici présenté témoigne d'une inspiration où la pensée bouddhique et l'expression de la simple sensibilité sont indissociables de la célébration des charmes de la nature
Au-dessus de la vieille Dijon, le ciel hésite entre un clair-obscur flamand et la parfaite noirceur d'une nuit de conte médiéval. Le temps se distord, suspendu. Et entre les tours gothiques glisse la silhouette de l'épouvantable Scarbo.Aloysius Bertrand joue des couleurs et dénature les anciennes images du bout de sa plume, jetant sous nos yeux une prose musicale et ingénieuse. Oeuvre novatrice, marginale, Gaspard de la Nuit sera tiré de l'oubli par Baudelaire et Mallarmé, qui y voit l'invention du poème en prose.« La poésie au XIXe siècle : du romantisme au symbolisme » fait partie des nouveaux programmes de seconde.
Le Shijing est le plus ancien recueil de poésie chinoise. Ces textes probablement compilés par Confucius forment un ensemble disparate de chants amoureux et de chants officiels, précieux témoignages de la vie et de la pensée d'une époque.
Le Classique des Poèmes est une oeuvre fondatrice et incontournable de la littérature chinoise.
"Homère et Hésiode ont donné aux dieux leurs noms".
Voilà ce que pensait Hérodote, quelques siècles après la mort des deux poètes. De fait, c'est dans la théogonie, dans les hymnes homériques que les petits grecs, pendant des siècles, ont appris ce qu'il fallait savoir des immortels. Cette poésie religieuse n'est pas une poésie sacrée. Pas de vérité révélée. Pas de dogmes. des récits qui se développent librement. Les divinités sont d'abord des figures lumineuses qui, soudain, apparaissent.
Elles ne sont pas encore entravées par des allégories. Hésiode a rencontré les muses. Il a vu les dieux. Il sait que son art, comme le leur, contribue à l'ordre du monde. " Cosmos " veut dire à la fois " monde " et " ordre ". Ordre fragile. Le poète, comme les olympiens, résiste au chaos qui toujours menace. Il a soin de la justice. Il a soin de la musique.