En rentrant chez lui un vendredi après-midi de tem- pête de neige, après une journée à l'université privée de Chosen où il enseigne l'histoire de l'art, George Clare trouve sa femme assassinée, et leur fille de trois ans seule dans sa chambre - depuis combien de temps ?
Huit mois plus tôt, il avait fait emménager sa famille dans cette petite ville étriquée et appauvrie (mais ré- cemment repérée par de riches New-yorkais à la re- cherche d'un havre bucolique) où ils avaient pu acheter pour une bouchée de pain la ferme des Hale, une an- cienne exploitation laitière.
George est le premier suspect, la question de sa culpa- bilité résonnant dans une histoire pleine de secrets per- sonnels et professionnels. Mais Dans les angles morts est aussi l'histoire des trois frères Hale, qui se retrouvent mêlés à ce mystère, en premier lieu parce que les Clare occupent la maison de leur enfance, celle qu'ils ont dû quitter après le suicide de leurs parents.
Le voile impitoyable de la mort est omniprésent ; un crime en cache d'autres, et vingt années s'écoulent avant qu'une justice implacable soit rendue.
Portrait riche et complexe d'un psychopathe, d'un ma riage aussi, ce roman étudie dans le détail les diverses cica- trices qui entachent des familles très différentes, et jusqu'à une communauté tout entière.
À l'aube du 28 décembre 1908, un tremblement de terre efface de la carte l'une des plus belles villes d'Italie, Messine, à l'extrémité orientale de la Sicile : 31 secondes d'épouvante, suivies d'un raz-de-marée meurtrier qui emporte ceux qui avaient cru trouver refuge au bord de la mer.
Pourtant, quatre mois plus tôt, alors que la fête de l'Assomption est célébrée à grand renfort de machineries et de ferveur religieuse, rien ne semble pouvoir ébranler la ville. Les enfants du peuple y sont élevés dans le respect d'une aristocratie toute-puissante, qu'incarne avec morgue la famille Torielli ; quant aux clans mafieux, ils se partagent paisiblement les extorsions de fonds que nul n'ose dénoncer.
Mais un drame éclate au grand soleil de ce 15 août : une jeune fille est sauvagement assassinée. L'enquête, confiée au lieutenant de carabiniers Marco Sestili, s'annonce complexe et périlleuse. Comment admettre, en effet, que le baron Torielli y soit mêlé ? Qu'a-t-il à cacher pour demander le soutien de ses amis magistrats ?
Tandis que la solidarité de caste tente d'entraver la progression de l'enquête, d'autres merutres sont commis, plongeant la ville dans le désarroi. Soumis aux pressions de sa hiérarchie, confronté à une omerta sans faille, le lieutenant Sestili aura fort à faire pour trouver le fil de la vérité dans un écheveau de vengeances, de corruption, d'adultères et de secrets de famille.
Mariant avec brio une minutieuse reconstitution historique et le rythme soutenu du roman policier, Mario Falcone prend le lecteur au piège de fausses pistes, se joue de sa sympathie à l'égard des suspects et le mène tambour battant jusqu'à l'apothéose tragique : les ruines de Messine où pourrissent les 150 000 victimes de la catastrophe deviennent le décor d'une apocalypse qui révèle enfin toute la vanité des passions humaines.