Figures emblématiques de l'Imperium de l'État, le droit pénal et la procédure pénale sont aujourd'hui en transhumance et recherchent un équilibre entre le pragmatisme et l'idéologie, un compromis entre l'impérieuse nécessité de préserver l'ordre public et celle non moins fondamentale de garantir l'exercice des libertés individuelles. Vilipendée par certains intellectuels, déstabilisée en cas de dysfonctionnement, confrontée à de nouveaux et redoutables défis criminels, aiguillonnée par la sensibilité du moment, soumise aux feux croisés de l'Europe et de la Constitution (QPC), exposée à la légitime douleur des victimes, la justice pénale se trouve dans le même temps plongée dans le maelström vertigineux de la « société spectacle », dont les jugements sont immédiats et sans appel. Fort heureusement, par-delà les péripéties de l'instant, le droit répressif demeure construit autour d'une ossature technique qu'il convient de comprendre et d'assimiler. Cet ouvrage y conduit pleinement.
Ce précis offre des repères solides à tous ceux qui ambitionnent de maîtriser cette matière fondamentale placée au coeur de la souveraineté.
Que se passe-t-il aujourd'hui dans le monde du travail ? Les dirigeants disent qu'ils n'ont "pas le choix", les managers sont fatigués, les salariés sont contraints de faire toujours mieux en intégrant des critères parfois contradictoires. L'idéal devient une norme sociale exigible, obligeant chacun à simuler la conformité des objectifs souvent inatteignables et parallèlement à dissimuler la réalité du travail effectué. Cette analyse pluridisciplinaire passionnante s'adresse à tous ceux que touchent le travail et son organisation.
Table des matières
Préface de Vincent de Gaulejac -- Introduction
I -- Comment organiser un service de masse ? : une relation organisée -- la massification -- à table -- un service de gériatrie publique -- évolution organisationnelle -- domination bureaucratique
II -- Concepts utiles : subjectivité et dimensions cognitives du travail -- différentes facettes du travail -- définition du travail d'organisation
III -- Déni des limites et prescription de toute-puissance : le monde merveilleux des restaurants de masse -- une gériatrie publique parfaite -- des services satisfaisants, maîtrisés et performants -- une prescription rationellement construite sur des hypothèses folles -- la toute-puissance organisationnelle
IV -- La division sociale du travail d'organisation : les conseils d'administration -- les directeurs généraux -- les fonctionnels du siège -- les directeurs opérationnels -- l'encadrement de proximité -- collectifs, le travail d'organisation empêché -- les premières lignes -- la maltraitance du client et de l'usager -- la délégation du travail d'organisation -- la simulation -- les outils de délégation -- la psychologisation des contradictions sociales -- de la toute-puissance organisationnelle à la toute-puissance individuelle
V -- Norme d'idéal et perte d'idéal : l'absence de critique de la prescription de toute-puissance -- la norme, promesse faite au consommateur -- contrôle hiérarchico-fonctionnel -- force de l'auto-contrôle -- traçabilité et juridiciarisation, l'idéal devient exigible -- il faut y croire au moins faire semblant -- moins l'anomie que la norme d'idéal -- la norme d'idéal comme déni du travail -- la montée des états limites
VI -- Le sujet face à la norme d'idéal : les héroïques, réaliser l'idéal c'est normal -- les pratiques, arrêter d'y mettre du sien -- les enchanteurs, l'évitement du réel -- les résistants à la norme sociale d'idéal -- simulation et dissimulation, faire "comme si" -- prendre sur soi, la division morale du travail -- la reconnaissance en miettes -- lorsque le sujet critique l'acteur -- le travail sans fin
Conclusion -- Glossaire -- Bibliographie
A partir d'une enquête par entretiens auprès de femmes en couple, cet ouvrage propose une analyse sociologique de la parentalité lesbienne appréhendée à partir de l'exercice du travail parental fourni par les mères. Au-delà des individus, ce sont les deux membres d'un couple qui ont été rencontrés; couples de même sexe et ayant élaboré un projet parental, conduisant à diverses configurations familiales organisées autour de l'adoption, la coparentalité, l'insémination artificielle avec donneur connu ou inconnu, ou encore un rapport hétérosexuel.
Sommaire Préface de Didier Demazière Chapitre I - Une ethnographie du métier de conseiller à l'emploi Un face-à-face équipé Un terrain sensible Des chômeurs peu qualifiés L'inscription des agences dans des territoires d'emploi Chapitre II - Morphologie sociale et identité professionnelle des conseillers à l'emploi Des employées aux études longues et aux « parcours empêchés » Une professionnalisation ambiguë et inachevée Apprentissage sur le tas et souci d'équité Des tensions structurelles inhérentes à la relation de service Chapitre III - De l'ANPE à Pôle Emploi, des transformations au prisme de l'État social actif État social actif et activation des dépenses d'assurance chômage ANPE : de l'autonomisation à l'activation du placement (1967-2009) Chapitre IV - Rationalisation gestionnaire et gestion de masse du chômage Gestionnarisation de l'accompagnement Gestionnarisation du tri Gestionnarisation des sanctions L'articulation normes d'activation / indicateurs prégnants dans les pratiques professionnelles Chapitre V - Évaluer la « distance à l'emploi » Tris et catégorisations morales Variations et logiques professionnelles L'effet du contexte local : le cas des « faux » chauffeurs-livreurs Chapitre VI - « Contrôler la recherche d'emploi » Un pouvoir discrétionnaire faible pour les sanctions et fort pour les absences L'utilisation parcimonieuse des sanctions liées au contrôle La gestion des absences à travers le régime des indulgences La polarisation entre éthique du placement et éthique de l'accompagnement Chapitre VII - « Agir sur les freins » Les technologies sociales d'adaptabilité en action Variations des jugements et contingences : les « coins paumés » Les arènes de jugement sur l'emploi et sa qualité Conclusion Bibliographie Glossaire
Cet essai propose une réflexion sur l'islamisme dans ses rapports avec le religieux, le politique, le sexe et le genre dans les sociétés dites islamiques confrontées à la modernité. L'angle des rapports sociaux de sexe constitue une perspective privilégiée pour analyser l'idéologie islamiste et le rôle des divers acteurs sociopolitiques (islamistes et non-islamistes) dans son développement en tant qu'utopie sociale. L'expérience iranienne sert de laboratoire pour décortiquer les enjeux et les mécanismes du développement de cette idéologie. Elle met en lumière la nature totalitaire du projet sociopolitique porté par l'islamisme et ses conséquences sociopolitiques. Au-delà de l'Iran, cette analyse approfondit aussi les questions actuelles sur l'essor de l'islamisme et ouvre de nouvelles perspectives pour examiner les discours sur les conflits de civilisation.
Chahla Chafiq, écrivaine et sociologue, a notamment publié : Chemins et brouillard (Métropolis, 2005), Le nouvel homme islamiste. Les prisons politiques en Iran (Éd. Le Félin, 2002), Femmes sous le voile face à la loi islamique (Éd. Le Félin, 1995).
Préface de Jacqueline Costa-Lascoux.
80% des élèves punis au collège sont des garçons. L'ouvrage de Sylvie Ayral montre que les punitions ont un effet pervers. Elles consacrent les garçons dans une identité masculine caricaturale, renforçant les conduites qu'elles prétendent corriger : le défi, la transgression, les comportements sexistes, homophobes et violents.
Le livre explore toutes les facettes de cette hypothèse en interrogeant les règlements intérieurs, les registres de sanctions et en donnant la parole aux élèves et aux adultes qui les encadrent. Aux antipodes de la tolérance zéro et du tout répressif, l'auteur plaide pour une éducation non sexiste, une mixité non ségrégative et la formation des personnels éducatifs au genre.
Ces propositions apparaissent comme une urgence si l'on veut comprendre et traiter les rapports de domination et la violence qui empoisonnent le quotidien des élèves et des enseignants.
Sylvie Ayral a été institutrice en milieu rural pendant quinze ans et enseignante d'espagnol au collège. Professeur agrégée, docteur en Sciences de l'éducation (Université de Bordeaux), elle est membre de l'Observatoire international de la violence à l'école.
Préface de Jack Lang. Postface de Daniel Welzer-Lang.
La rencontre avec les personnes atteintes d'un trouble psychique nous apprend autant qu'elle nous confond. Elle vient parfois bousculer l'ensemble de nos savoirs communs et professionnels, au point de les dévoiler sous les traits de préjugés.
Dans le champ de la santé mentale, le nouveau paradigme du rétablissement (recovery) met en évidence ce décalage existant entre le vécu des personnes et les discours tenus à leur égard, en particulier dans le cas de la schizophrénie, qui demeure associée au trouble psychique le plus grave. Contre l'idée d'une détérioration inéluctable de la maladie, le concept de rétablissement postule la possibilité d'un devenir favorable des personnes qui en sont atteintes.
Le coeur de cet ouvrage consiste en une approche qualitative du rétablissement par le recueil et l'accueil de l'expérience des personnes atteintes de schizophrénie.
Il décrit le vécu de ces personnes et met en lumière ce qui, dans leur quotidien, contribue à renforcer le sens de leur existence et à les éloigner d'une identité de « malade ».
Qu'est-ce qu'un patient rentable ? Qu'est-ce qu'un autre trop coûteux ? Selon quelles règles ces catégories sont-elles définies ? Comment juge-t-on qu'un hôpital n'est pas assez productif ? Comment certains établissements se retrouvent- ils en situation de quasi-faillite ? Quels effets ces situations financières ont sur la qualité du soin dispensé ? Comment les instruments économiques qui portent ces logiques peuvent-ils définir les pratiques de santé ? Et quelles critiques peuvent venir contester ces évolutions ?
C'est à ces questions que répond ce livre en s'intéressant au processus de mise en gestion de l'hôpital public depuis les années 1980 ainsi qu'aux formes de critiques nées de ces évolutions.
À l'heure où l'on mesure plus que jamais le pouvoir fédérateur de la culture et le rôle de la lecture dans la construction de soi, cet ouvrage, écrit par un professeur de français, tente d'apporter des réponses concrètes aux difficultés rencontrées par l'enseignement de la littérature en France, notamment dans les classes de lycée. Dans le sillage des recherches sur le « sujet lecteur », la thèse défendue dans ce livre est la suivante : le fait d'accueillir en classe, davantage qu'on ne le fait aujourd'hui, la réception personnelle que les élèves font des oeuvres littéraires, attise la curiosité des adolescents et leur redonne le goût de lire et d'écrire.
On trouvera une réflexion théorique sur la notion d'appropriation littéraire - pourquoi et comment certaines oeuvres s'inscrivent-elles dans notre mémoire ?
- puis une partie pratique présentant l'analyse de cinq expériences innovantes menées en seconde.
L'évolution contemporaine des formes d'organisation du travail a entraîné l'apparition de contraintes d'un type très particulier. La conjonction des dispositifs d'évaluation du travail, des exigences marchandes et des procédures d'assurance qualité (le tout sur fond de précarisation) a débouché sur des pratiques professionnelles préoccupantes à de nombreux égards. Nombre de salariés sont confrontés à des prescriptions qui incitent à mentir aux clients dans le but de remplir les objectifs assignés par l'entreprise. Or, mener à terme des tâches de ce type est pour le moins paradoxal, notamment dans le cadre d'activités de service dans lesquelles la satisfaction de la demande du client représente l'un des enjeux majeurs. Ces injonctions se trouvent à l'origine de difficultés spécifiques pouvant mettre en péril la santé des salariés. Si l'on se situe dans une perspective de prévention et de protection de la santé au travail, les observations rapportées dans cet ouvrage nous invitent à critiquer et à revoir les modes contemporains d'organisation du travail dans la mesure où ils génèrent des formes de souffrance délétères.
Parmi les solutions au vieillissement des individus, la maison de retraite fait figure de repoussoir. Souvent accusée de nier les spécificités des individus, son observation révèle des logiques plurielles, coexistantes et parfois contradictoires. Cette complexité organisationnelle permet aux résidents des maisons de retraite de désormais disposer de plusieurs leviers pour négocier leur position au sein des asymétries sociales qui y ont cours, tandis que la moralisation et la surveillance des pratiques des professionnels redoublent ces possibilités, même s'ils conservent la maîtrise des situations.
Dans le même temps, le développement continu de connaissances spécialisées sur les personnes âgées ont des conséquences pour les personnes et leurs entourages comme pour les professionnels. La spécialisation renforce l'idée que les résidents sont des êtres à part, notamment en raison de l'imminence supposée de leur mort, tout en contribuant à créer de l'insécurité chez les professionnels qui peuvent se sentir insuffisamment formés.
Manger de la viande (re)devient un problème moral pour beaucoup d'entre nous. Cet acte alimentaire nous pose devant la difficulté et l'obligation non seulement de remédier aux souffrances des animaux d'élevage en systèmes industriels, mais aussi de penser la légitimité morale de leur mise à mort. Pour ce faire, faut-il en finir avec la mort donnée à ces animaux d'élevage en fondant nos sociétés sur un végétarisme éthique et en cessant toutes formes d'activités d'élevage ? Non. Au contraire, l'enjeu éthique qui est celui de nos rapports individuels et collectifs aux animaux d'élevage est de renouer avec la mort que nous leur donnons. À l'appui d'une recherche en sociologie sur le travail d'éleveurs et de salariés avec leurs animaux, en France et au Québec, l'auteur défend dans ce livre l'idée que l'amour et le respect de ces bêtes ne sont ni incompatibles, ni contradictoires pas avec le fait de les tuer. Il fournit également des éléments de compréhension et d'action pour conjurer la violence subie par les animaux et par les travailleurs en systèmes industriels.
Raphaël Jozan prend le contre-pied de bien des idées reçues sur la guerre livrée par les anciennes républiques soviétiques du bassin de la mer d'Aral pour le partage de l'eau. Il relève comment les modèles hydro-économiques de la coopération internationale viennent construire une véritable guerre de l'eau en amplifiant les tensions entre États.
Contrebande de coton, détournement d'argent public, jeux sur les normes techniques : les économies nationales, observées par les experts internationaux, sont littéralement débordées. Les « fuites » d'une gestion de l'eau qu'ils jugent déficiente arrosent en fait une culture non enregistrée par les statistiques administratives et qui leur est invisible. Est-ce de l'aveuglement ?
Ce travail interdisciplinaire, qui remonte aux sources de l'introduction du coton dans la région et à l'émergence du modèle hydraulique, propose une sociologie des dispositifs de mesures et de calculs des sciences économiques. Fondé sur une enquête de terrain originale, il éclaire la façon dont les experts, canalisés par les administrations locales et par leurs propres dispositifs, s'appuient sur une représentation qui omet une partie cruciale de la réalité.
Afin de savoir pourquoi l'euthanasie fait toujours débat, il faut analyser la demande personnelle d'euthanasie, sa revendication collective en étant attentif à l'expression et aux situations des gens ordinaires de la vie. Il s'agit d'examiner les différentes positions et les témoignages tout en maintenant l'angle éthique, de montrer que le raisonnement normatif, bien que nécessaire, n'est pas la seule voie possible d'exploration de la situation et du sens de l'expérience morale. Il s'agit alors d'appliquer une éthique descriptive fondée sur l'attention aux intonations et aux expressions singulières. Penser l'euthanasie, ce n'est donc pas seulement raisonner sur ce sujet c'est également entendre et voir ce qui est important dans une situation donnée. L'enjeu de cette réflexion est donc de faire redescendre la problématique sur le sol raboteux de l'ordinaire. La mort y apparaît-elle encore comme la seule réponse possible pour celui qui est empêché de vivre ? Rien n'est moins sûr.
Le recours aux recettes du marketing direct par les ONG pose de nombreuses questions. Ainsi, comment comprendre la double-nature de ces organisations militantes qui empruntent au secteur marchand ses ficelles managériales mais scandent qu'un autre monde est possible ? À travers une enquête ethnographique minutieuse parmi les marketers de la vertu, cet ouvrage met en lumière la mise à l'épreuve de l'enchantement militant par les techniques marchandes et gestionnaires. Du siège des grandes ONG françaises aux rues où circulent les recruteurs de donateurs, salariés par des agences privées, l'ouvrage permet d'accéder à l'arrière-cuisine de la mobilisation. On y découvre les dilemmes structurels qui pèsent sur les organisations, mais aussi sur les professionnels qui accomplissent le " sale boulot " de la collecte de fonds. Vendre une cause : à quel prix ?
Docteur en science politique, Sylvain Lefèvre poursuit ses recherches à l'Université de Montréal sur les transformations managériales du militantisme, ainsi que sur l'implication des fondations privées dans les politiques sociales.
Jusqu'à présent, beaucoup d'homosexuels sont devenus pères dans un contexte hétéroparental avant de se déclarer publiquement homosexuels et de choisir un mode de vie correspondant. L'originalité de cette recherche est de s'intéresser aux hommes gays qui désirent devenir pères ou qui le sont devenus uniquement dans un contexte homoparental. En France, les gays qui souhaitent devenir pères se heurtent à de nombreux obstacles : l'adoption, autorisée pour des couples mariés et des célibataires de plus de 28 ans, est généralement refusée aux candidats homosexuels ; le recours à une maternité pour autrui est formellement interdit ; quant à la coparentalité, elle nécessite de trouver une future mère en accord avec le projet. Par ailleurs, outre les obstacles biologiques et juridiques, le modèle familial prôné par l'ordre social et symbolique rend difficile l'expression d'un tel désir. Première étude française sur la paternité gay, ce livre dévoile les arcanes du désir masculin d'enfant et explore les prémisses d'une nouvelle paternité. Une trentaine de gays y témoignent de leur désir et des arrangements qu'ils ont imaginés pour devenir pères.
L'une des particularités de la société ouzbèke s'incarne dans la diversité des pratiques linguistiques, langue russe et parlers ouzbeks utilisés selon les situations sociales.
Autrefois, les femmes accouchaient entre elles, entourées de leur mère, de leur grand-mère, des femmes du village..., et de la matrone ou de la sage-femme. Aujourd'hui, l'univers de l'enfantement s'est masculinisé et médicalisé : on ne met plus au monde à la maison (ou très rarement) mais à l'hôpital ou dans une clinique, où le médecin obstétricien remplace le plus souvent la sage femme. Les multiples techniques et examens médicaux qui jalonnent désormais la vie de la parturiente (échographies, amniocentèse, tests génétiques, péridurale...), semblent avoir profondément " pathologisé " la grossesse et l'accouchement et donc modifié l'expérience de la naissance.
Comment les femmes vivent-elles cette mutation ? Réussissent-elles malgré tout à faire de l'expérience de la maternité un moment unique et qui leur appartient ? De leur côté, comment les professionnels de la naissance construisent-ils leurs propres représentations sociales de la maternité, comment les intègrent-ils dans leurs pratiques et viennent-ils ainsi influencer le vécu des femmes oe
Entièrement construit autour de témoignages de femmes et de professionnels de l'obstétrique, ce livre original est le premier en France à offrir une double approche des représentations contemporaines de la naissance, celle des femmes et celle du monde biomédical.
Tout se passe aujourd'hui comme si l'acte éducatif était devenu problématique pour les acteurs qui en ont la charge, sous les injonctions à la fois d'une forte demande sociale de réflexion autour de l'éducation et de la résurgence du concept d'autorité dans les discours publics. Comment expliquer ce malaise que semble éprouver notre société à l'égard de l'éducation ?
En revenant sur l'évolution des pratiques éducatives, des structures familiales et des représentations de l'enfant, Julie Pinsolle dessine un portrait actualisé de l'éducation familiale. À quelles logiques les familles obéissent-elles, quelles valeurs transmettent-elles ? Si l'éducation s'est transformée, elle pose un nouveau dilemme pour les parents, tiraillés entre idéaux participatifs et responsabilité parentale. Comment les familles composent-elles avec cette tension dans l'organisation au quotidien avec leur enfant ? À partir des pratiques contemporaines d'éducation à la préadolescence, il apparaît que l'éducation, loin d'obéir uniquement à des recettes prédéfinies par les contextes sociaux et les vécus familiaux, est un processus évolutif et relationnel dans lequel le sens des règles est primordial.
Les cabinets « Big Four » (KPMG, Ernst and Young, PricewaterhouseCoopers et Deloitte) sont les quatre plus grands groupes de conseil et d'audit au monde, proposant une multitude de services aux entreprises. Ils occupent une place centrale dans le monde économique et constituent une carte de visite prestigieuse permettant d'accélérer les carrières de ceux qui y travaillent. Analyser leur fonctionnement, ainsi que les valeurs que partagent leurs membres, offre un aperçu de l'éthique de cette élite des affaires dont le succès auprès des jeunes recrues ne se dément pas.
Ces cabinets sont marqués par une vie courtisane très forte et les salariés les rejoignent moins par référence au métier que par attirance pour l'idée élitiste de compétition. Le passage par un de ces cabinets a une fonction de distinction sociale qui donne aux individus le sentiment d'appartenir à une élite sélective : le goût du classement, la capacité à résister au stress, à la fatigue, à une charge de travail colossale sont des signes de supériorité qui définissent la valeur de l'expérience. Le travail tend donc à être vécu comme un sport où, à défaut de convictions personnelles sur l'utilité du métier, l'important est de gagner.
L'éthique et la médecine sont indissociablement liées. Une approche philosophique de la médecine d'urgence permet de distinguer l'éthique de la médecine d'une éthique pour la médecine elle met à nu l'éthique médicale dans son opposition radicale à une éthique taillée de toutes pièces, découpée sur mesure et calquée sur le modèle d'une discipline managériale ou d'une instance juridique. L'éthique médicale est, au final, au coeur de la relation malade tandis qu'une éthique pour la médecine reste toujours à sa périphérie.
Mais pour saisir l'éthique nichée au sein même de la médecine d'urgence, il faut d'abord analyser tous les ressorts d'une discipline médicale encore jeune que certains voudraient déjà réduire à une succession de gestes techniques bien organisés et presque automatisés. Qu'il exécute ou non des gestes techniques, le médecin urgentiste est toujours dans l'acte médical et l'acte médical fait de la médecine d'urgence une spécialité à part entière.
Le tri médical, abordé comme un exercice singulier de la médecine d'urgence, de la médecine de masse, de la médecine de catastrophe, rend de façon inattendue à l'éthique médicale sa place de philosophie première.
Depuis le déclenchement de la seconde Intifada, des Israéliens ont choisi de franchir la ligne verte pour militer aux côtés des Palestiniens, dans les territoires occupés. Les activités de solidarité, manifestations et autres formes de coopération auxquelles ils prennent part font l'objet d'une répression fréquente de l'armée et d'une forte réprobation sociale en Israël. À partir de nombreux entretiens biographiques et observations participantes menés dans le cadre d'un travail ethnographique, l'auteure interroge les ressorts et les conséquences de cet engagement pour une cause perçue par beaucoup d'Israéliens comme radicale et antipatriotique.
Elle pose ainsi la double question de savoir comment on devient militant contre l'occupation dans le contexte des années 2000, et comment ces militants restent israéliens, au prix de bouleversements biographiques, identitaires et sociaux.
Le tournant global et la révolution numérique interrogent la raison d'être d'une école en crise de sens. Ces mutations questionnent autant la production des savoirs pour penser le monde que l'éducation au monde que l'École dispense. La notion même de savoir est remise en cause par la culture numérique.
La forme scolaire n'a pas toujours existé : elle est une configuration historique particulière. L'École, si elle a un début, peut donc avoir une fin ! À l'ère du Savoir-Relation, faudra-t-il des robots à la place des profs ? Le lieu scolaire doit-il disparaître ? Et si la fin de l'École était une opportunité pour créer de nouveaux espaces, instaurer de nouvelles relations enseignants/enseignés, réconcilier les partenaires, enseigner autrement et recréer le bonheur d'apprendre, en bref, refonder vraiment notre rapport au savoir ?