Y a-t-il une spécificité de l'écriture féminine ? Cette spécificité, difficile à définir, semble surtout dépendre de la "culture" plus que de la "nature". A partir d'un certain nombre d'études de textes écrits par des femmes, B. Didier s'interroge sur quelques constantes : thèmes, registres, modes d'écriture.
Ce travail espère contribuer à une théorie du commentaire. Il s'appuie pour cela sur deux textes : les "Confessions" d'Augustin qui comprend un récit autobiographique et un commentaire de la 'Genèse" --- un texte de Jacques Derrida, "Circonfession" dans lequel il hésite entre récit autobiographique et commentaire d'Augustin ou de G. Bennington. Pour la première fois les deux parties des "Confessions" sont pensées dans une logique unique autant thématique (la recherche des origines) que poétique (le commentaire est le relait du récit). Cette " dépendance" est observable également dans "Circonfession" et l'hypothèse du livre est qu'elle vaut sans doute pour toute entreprise de texte "secondaire".
La collection " Écriture " dirigée par Béatrice Didier, professeur à l'École normale supérieure - Ulm, publie des essais sur divers problèmes théoriques concernant la littérature au sens large, témoignant de différentes sensibilités et approches du monde littéraire.
"La recherche" n'est pas seulement l'histoire d'une vocation, elle est aussi celle de la quête d'une réalité qui se révèle être l'origine et le terme de l'écriture. Pourtant le récit semblait stigmatiser une série de désillusions démontrant la platitude d'une réalité opposée aux désirs et aux mythes intimes. Il y a donc chez Proust deux conceptions divergentes du réel.
Cette étude qui part du constat d'un chiasme entre fantasme et sensible dans les pages liminaires du roman, s'est centrée sur la redéfinition proustienne de la sensation et de la réalité. Déconsidérées par les versants idéalistes et symbolistes de la philosophie et de la littérature du tournant du siècle, celles-ci sont réhabilitées par Proust qui annonce les ultimes réflexions de Merleau-Ponty sur le monde sensible.
Les notions de "sillon", de "réseau" ou "d'engainement" s'imposent, le schème de la profondeur joue un rôle essentiel dans cette nouvelle approche du réel. Caractérisant l'activité de l'artiste, le "plongeur" proustien, la profondeur fonde aussi sa perception des spectacles sensibles, avec disparition de la dichotomie surface / intériorité.
Un nouveau style apparaît : l'écrivain invente une esthétique de la surimpression qui lui permet de mettre à jour l'essence du sensible défini comme entre-deux dynamique, manifestation fluctuante d'une profondeur sous-jacente, entre être et non-être, visible et invisible, présent et passé.
La recherche suggère ainsi l'entrelacement du langage et du sensible : Proust permet à la littérature de retrouver ses pouvoirs référentiels, sans souscrire à la conception classique imitative de la "mimesis".
Avant-propos, 1 Introduction, 9 1 - Classicisme, maniérisme, baroquisme : la généalogie des formes et leurs modes d'engendrement, 29 La classicisation renaissante, 33 Le maniérisme postrenaissant, 37 La rupture et l'emphase : naissance du baroque, 43 Une variation française de l'ordre baroque : le classicisme louis-quatorzien, 61 Persistance et modifications du classicisme et du baroquisme au cours du XVIIIe siècle, 80 2 - Les faits, les forces, les formes et leur imbrication dans l'espace européen : problèmes de périodisation, 105 Introduction, 105 La mise en place d'un "ordre baroque" (environ 1590-1620), 124 L'ère du "plein-baroque" (environ 1620-1660), 135 Le classicisme louis-quatorzien ou la forme française du baroque européen (environ 1660-1690), 155 La deuxième vague baroque européenne ou l'âge du rococo (environ 1690-1750), 171 Une nouvelle vague classique et ses maniérisations fin de siècle (environ 1750-1790), 203 3 - Le baroque et le mythe : Don Juan à travers l'Europe baroque, 233 Conclusion, 283 Bibliographie, 307
Le goût des larmes est une enquête sur le pathos au XVIIIe siècle.
A cette époque on pleure beaucoup, seul ou en public, au théâtre ou en famille, en lisant ou en écrivant. En se situant à la croisée de la rhétorique, de l'esthétique et de l'idéologie, cette étude cherche à mettre en lumière les ambiguïtés du pathos, cette notion qui emprunte autant au sublime qu'à l'obscène. L'auteur a utilisé les dictionnaires de l'époque ainsi que le programme Frantext pour donner une définition précise du pathos qui est également analysé dans la théorie esthétique du XVIIIe siècle.
C'est ainsi qu'est posée la question des rapports entre le pathos et la poésie en un siècle où le statut de cette dernière ne va pas de soi. Le pathos s'inscrit dans une esthétique particulière fondée sur le mélange généralisé des genres et des formes. Il laisse une place prépondérante au corps qui accède ainsi à un nouveau statut littéraire. Le pathos est à la recherche d'un langage nouveau, ce qui J'amène à privilégier certaines figures de rhétorique et certains signes de ponctuation pour tenter de dire l'indicible et échapper ainsi à la tentation du silence.
C'est à un public paradoxal que s'adresse le pathos : s'il sait apprécier les actrices qui possèdent le " don des larmes ", cette capacité à faire pleurer en pleurant soi-même, il n'est pas toujours dupe des stratégies, voire de la perversité du pathos.
La collection " Écriture " dirigée par Béatrice Didier, professeur à l'École normale supérieure - Ulm, publie des essais sur divers problèmes théoriques concernant la littérature au sens large, témoignant de différentes sensibilités et approches du monde littéraire.
La collection " Écritures électroniques " est dirigée par Béatrice Didier, professeur à l'École normale - Ulm et Nathalie Ferrand, chargée de recherche au CNRS. Les ouvrages sont consacrés à l'étude des apports théoriques, méthodologiques et pratiques des nouvelles technologies dans le domaine des sciences humaines et de la littérature en particulier.
La collection " Écriture " dirigée par Béatrice Didier, professeur à l'École normale supérieure - Ulm, publie des essais sur divers problèmes théoriques concernant la littérature au sens large, témoignant de différentes sensibilités et approches du monde littéraire.
La genèse de l'écriture peut s'étudier d'une manière historique et chronologique. Elle peur aussi s'étudier en examinant les acquisitions individuelles, à partir du moment où un enfant s'empare des signes de l'alphabet. Quelles analogies existent entre ces deux parcours ?
Table des matières Introduction 1 -- OEdipe et Akhenaton 2 -- Invention du monothéisme, complexe d'OEdipe et interdit de la représentation 3 -- Un oubli de Freud 4 -- Enquête géo-symbolique sur les noms de dieu 5 -- Sacralité de l'écriture 6 -- Exode de l'écriture, écriture de l'exode 7 -- Instance de la lettre dans l'inconscient et écriture 8 -- Problèmes cliniques de l'écriture 9 -- L'écriture ne reproduit pas la parole 10 -- La lettre Méduse. Topologie de l'écriture et refoulement 11 -- Les leçons du symptôme dyslexique, esquisse d'une typologie Annexe : actualité de la dyslexie -- Bibliographie -- Index
La collection est dirigée par Béatrice Didier, professeur à l'École normale - Ulm