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Prix
Mercure de France
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Signé Ajar, ce roman reçut le prix Goncourt en 1975. Histoire d'amour d'un petit garçon arabe pour une très vieille femme juive : Momo se débat contre les six étages que Madame Rosa ne veut plus monter et contre la vie parce que «ça ne pardonne pas» et parce qu'il n'est «pas nécessaire d'avoir des raisons pour avoir peur». Le petit garçon l'aidera à se cacher dans son «trou juif», elle n'ira pas mourir à l'hôpital et pourra ainsi bénéficier du droit sacré «des peuples à disposer d'eux-mêmes» qui n'est pas respecté par l'Ordre des médecins. Il lui tiendra compagnie jusqu'à ce qu'elle meure et même au-delà de la mort.
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Émouvants, cocasses, ironiques, drôles, mélancoliques, intimes, professionnels, amoureux... Éclats de vie, les souvenirs de Denis Podalydès sont multiples et composent, mis bout à bout, un portrait étonnant.De l'enfance à l'âge adulte, de la librairie de sa grand-mère au bureau d'un ministre de la Culture, des vacances en Bretagne à l'appartement familial versaillais, de Jacques Higelin à Michel Leiris, de Corneille à Maurice Pialat... Denis Podalydès raconte, avec truculence ou à mots feutrés, des moments clés de son existence, parlant avec jubilation de son travail de comédien.C'est l'amour de la langue, des écrivains, de la littérature et du théâtre qui, depuis toujours, l'a guidé, nourri et construit. C'est le plaisir des mots qu'il partage ici, avec un indéniable talent de conteur.
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Étudiante en droit à Assas, Marie profite de la vie parisienne : elle sort, danse, boit, s'amuse, séduit les garçons... Sa liberté fait son charme. Même si elle a du mal à oublier Antoine, l'un de ses ex, elle se laisse draguer par Clément. Avec lui, elle rit et s'épanouit. Entre eux s'installe une grande complicité, notamment sexuelle. Le jour où Marie s'aperçoit qu'elle est enceinte, son existence prend un tour nouveau. Il est déjà trop tard pour avorter. Clément accepte cette paternité surprise. Autour d'eux, on se réjouit. Marie n'a pas le choix : elle doit répondre aux injonctions et être heureuse. Prise au piège qui la prive de sa jeunesse et de son insouciance. Mais la vie réserve toujours des surprises...
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Daniel Liszt : un fils mal-aimé
Charles Dupêchez
- Mercure de France
- Bleue
- 6 Février 2025
- 9782715264458
Comment Franz Liszt et la comtesse d'Agoult, aussi humanistes, aussi généreux, pourvus de tant de talents, ont-ils pu se montrer indifférents à leur fils unique, enfant beau et tellement doué ? Au cours de sa brève existence, Daniel Liszt n'eut de cesse de conquérir leur attention. En vain. Si sa personnalité rayonnante et ses brillants succès scolaires finirent par forcer leur estime, il ne gagna jamais leur amour. La mort le foudroya à vingt ans en quelques semaines alors que, plein d'optimisme, il souriait à la vie malgré les blessures de son enfance. Charles Dupêchez retrace le destin d'une personnalité attachante et hors du commun, sacrifiée par ses parents au culte de leur narcissisme et de leur ambition.
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Une vieille femme écrivain, donnée pour mourante, laisse un manuscrit inédit et désordonné avec des pages manquantes. Venus pour la filmer, un réalisateur, un cameraman et une scripte vont s'acharner à le reconstituer. Mais la vieille dame auteur n'est pas seule:il y a auprès d'elle la jeune femme qu'elle fut, un étrange personnage qui fut son père, un garçon à bonnet rouge qui fut son compagnon d'été, un certain Hans qui ne prononce jamais qu'une seule phrase...À son habitude, Anne Serre livre ici un roman plein de chausse-trappes, aux allures de conte, sur l'enfance mystérieuse et l'écriture à l'oeuvre. Chez elle, comme le disait W.G. Sebald de Robert Walser:«Le narrateur ne sait jamais très bien s'il se trouve au milieu de la rue ou au milieu d'une phrase.»
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Pour retrouver la liberté qu'elle avait tant aimée enfant, Mathilde quitte son amant, ses études et Paris. Elle dépose son existence le temps d'un été lumineux dans le Cotentin où elle a ses racines. Elle y cherche une solitude farouche cachée dans la beauté de la nature qu'elle veut nommer et saisir. Mais c'est sans compter sur ses étranges voisins et la longévité d'un drame qui bouleverse leur vie : le fils Kassel, si impatient de vivre, le père Hans dont le travail est devenu stérile et Lucie, la mère, qui erre à la recherche d'un fantôme. La présence de Mathilde et l'attirance qu'elle produit sur chacun d'eux redessinent les destins qu'on croyait scellés.
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«Quelque chose me poussait, quelque chose de plus fort que ma volonté, que la raison même, m'attirait en ces lieux. Je l'ignorais, mais c'était Ronsard, ou plutôt cette nature, la sienne, celle qu'il a célébrée, ce paysage si français qu'il aimait tant. En route, je me récitais à voix haute des bribes de ses vers qui m'aidaient, parfois, à retrouver de la légèreté, voire une joie possible. Ici le paysage devient pays et s'impose, et repose. Il vous prend, vous bouleverse et vous l'apprivoisez. Vous n'êtes plus un simple spectateur, vous dialoguez avec lui et, d'une certaine manière, vous lui appartenez. Je ne me contente pas de regarder, je ne contemple pas, je suis dans le paysage, je glisse en lui, je vis avec lui. Il me semble que c'est ce qu'a ressenti Ronsard, lui qui est né ici et qui désirait reposer éternellement au coeur de cette nature, vue que j'ai la chance d'avoir sous les yeux au quotidien. J'ai la faiblesse de penser que rien n'a changé depuis son époque.» F.M.
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Mères de famille comparant les mérites de leurs nounous respectives ; parents ouverts à la mixité sociale mais ayant fait le choix de l'enseignement catholique pour leur progéniture ; jeune épouse ne sachant pas comment parler à sa femme de ménage ; trentenaire dévouée à la carrière de son mari redoutant le désoeuvrement...
Les personnages de femmes peuplant le recueil d'Astrid Eliard ont en commun d'appartenir à une même classe sociale, la bourgeoisie. Néo-bobos d'aujourd'hui, de vieille tradition française, ou parvenues récentes, tour à tour ridicules ou attachantes.
Renouant avec le ton doux-amer de son premier recueil de nouvelles, Nuits de noces, Astrid Éliard croque ses personnages avec une tendre ironie, souligne leurs tics sans jamais les juger et propose une galerie de portraits hauts en couleurs.
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Les garçons des clubs, les jeunes officiers du mess, je les tiens dans ma main gantée de fil blanc. Je suis Zelda Sayre. La fille du juge. La future fiancée du futur grand écrivain.
Du jour où je l'ai vu, je n'ai plus cessé d'attendre.
Et d'endurer, pour lui, avec lui, contre lui.
Montgomery, Alabama, 1918. Quand Zelda, 'Belle du Sud', rencontre le lieutenant Scott Fitzgerald, sa vie prend un tournant décisif. Lui s'est juré de devenir écrivain : le succès retentissant de son premier roman lui donne raison. Le couple devient la coqueluche du Tout-New York. Mais Scott et Zelda ne sont encore que des enfants : propulsés dans le feu de la vie mondaine, ils ne tardent pas à se brûler les ailes...
Gilles Leroy s'est glissé dans la peau de Zelda, au plus près de ses joies et de ses peines. Pour peindre avec une sensibilité rare le destin de celle qui, cannibalisée par son mari écrivain, dut lutter corps et âme pour exister...
Mêlant avec brio éléments biographiques et imaginaires, Gilles Leroy signe ici son grand 'roman américain'.
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La fille ne regardait pas l'objectif, d'ailleurs elle ne regardait rien, à part peut-être une pensée, un regret, un projet ? à l'intérieur d'elle-même. Elle ne souriait pas. Elle était tout simplement absente. En quelques jours, une foule innombrable de gens croisa ce visage. Et tous se dirent qu'elle avait l'air de poser pour son propre avis de recherche. Lorsqu'elle constate la disparition de sa fille Adèle, seize ans, Marion panique. Fugue ? accident ? Elle prévient son ex-mari, la police... Au fil des heures, l'angoisse croît. Adèle reste introuvable. Quelques jours plus tard, un attentat perpétré par Daech au Forum des Halles tue vingt-cinq personnes. Et si Adèle faisait partie des victimes ? Sans relâche Marion appelle les numéros verts, les ministères, scrute la presse, les réseaux sociaux, traque les moindres indices... Jusqu'au jour où, sur une image saisie par une caméra de surveillance, elle reconnaît Adèle, dissimulée sous un hidjab... Sidération, incompréhension, culpabilité. L'inexorable quête d'une mère pour retrouver sa fille commence.
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« J'ai la chance d'avoir eu une enfance voyageuse, aérienne comme un palmier. Mais je n'ai pas connu d'odyssée plus intense que celle de parent. Le bonheur et l'exigence d'être un père dans une époque où tout se consommait : les histoires d'amour, les mariages, les divorces, les égo. Une époque aussi où tout se consumait : le sacré, les forêts, la mémoire et même les livres.
L'enfance est un paquebot. Il faut prendre la mer malgré les tempêtes. Où vont les fils ? se demandent les pères inquiets de les perdre de vue sur la ligne d'horizon. » O. F.
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«Ma première fois serait une telle ivresse qu'en vérité je crois que je ne la supporterais pas. Toucher un garçon tient du merveilleux et de l'extraordinaire. Je gâche délibérément, et avec obstination, les plus belles années de mon existence. Celles-ci sont d'ailleurs déjà nimbées d'une mélancolie insupportable. Mais c'est plus fort que moi, je ne peux rien faire contre ma lâcheté. Ni contre cet amour bizarre.» Dans une ville où tout lui paraît gris et terne, le narrateur, lycéen en terminale, attend l'occasion de fuir un destin étriqué. Avec l'arrivée d'un élève atypique, A., une échappée semble enfin possible. Plus âgé que ses camarades, A. dégage un parfum d'interdit, cultive des manières de voyou et envoie tous les signaux d'une virilité grisante. Très vite, il devient une légende, une rumeur qui focalise tous les regards. Pour l'approcher, le narrateur devra négocier avec son désir clandestin et élaborer des stratégies afin que ses fantasmes deviennent réalité.
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Une mère inconnue qui ressemble à Liz Taylor, un père tendrement aimé qui se prend pour Musset, un amant marié qui joue avec un revolver, un autre qui apparaît le jour de la mort de Beckett, des amies en Allemagne, en Corse, en Angleterre, dont parfois le souvenir a presque disparu, et un Je tantôt féminin, tantôt masculin, vulnérable ou assassin, apparaissent tour à tour, comme on abat des cartes, dans ce nouveau jeu d'Anne Serre placé sous le signe de Lewis Carroll.
Un autoportrait en trente-trois facettes.
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Danser coûte que coûte, tel est le credo des personnages d'Astrid Eliard. Sans cette passion commune, Chine, Del- phine et Stéphane ne se seraient jamais rencontrés : milieux sociaux, origines géographiques, motivations, histoires fami- liales, tout les opposait. À l'école de Danse de l'Opéra, ils vont cohabiter, se détester, se jauger, s'aider. Mais danser n'est pas gagné ! Chine, Delphine et Stéphane iront-ils au bout de leurs rêves ?
Avec beaucoup d'humour et de tendresse, Astrid Eliard nous entraîne dans le monde des petits rats de l'Opéra. Pas seulement peuplé de tutus, de collants roses et de chaus- sons. Car ses trois aspirants-danseurs sont aussi des ado- lescents, préoccupés par les questions de leur âge et de leur époque. Leurs corps sont en train de devenir des objets de désir. Il leur faudra donc vivre ce changement, assumer le trouble des premiers émois amoureux, et concilier l'idéal de perfection avec la trivialité du réel.
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«Nous admirions l'ordre des pins entre lesquels des chevreuils apparaissaient parfois, nous étions prêts à nous rompre le cou pour suivre le passage des grues, mais ce qui nous ravissait venait d'un même ressort primitif lié au cycle de la vie. Être ici nous donnait l'illusion de préserver le monde, de lui offrir une chance tous les matins. Ce n'était pas un refuge mais un sanctuaire.» Paul vient d'acheter une maison de vacances dans les Landes. Sa soeur, Lili, trouve chez lui un havre de paix où elle passe des séjours avec Jo, son compagnon. Dans ce décor sauvage, l'heure est à la contemplation. Mais les incendies de l'été 2022 font vaciller leur idée du bonheur. Les pins partent en fumée, les habitants fuient, et Lili, hantée par la malédiction du départ, laisse remonter ses idées noires. Après la tragédie, pourtant, la forêt reprend ses droits, l'espoir renaît... Soumis aux variations des saisons et des événements, le roman de Sophie Avon met la nature en majesté, qui, même menacée, demeure un lieu d'ancrage pour des personnages en quête de consolation.
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Héloïse mappelle 'ma belle surprise'. Elle a ses petits trucs, les balades à moto, un parfum addictif, des pièges à filles. Les cloches de léglise Saint-Eustache ponctuent toutes les heures nos étreintes. Jaime caresser la peau, son dos, ses bras durs, le sexe doux sous la langue, les soupirs, les sourires entre les baisers, les rires. Je ladore et honore son sexe. Un souffle, une parole, un geste provoquent le rapprochement des corps. Jaime notre intimité. Je veux essayer toutes les positions, tous les rythmes. Après les orgasmes, elle se serre très fort contre moi, je suis perdue. Mabandonner serait une aventure, alors je glisse, indéterminée, ouverte à tous les possibles.
Lorsque la narratrice se sépare de sa compagne Paola avec qui elle vivait depuis dix ans, sa vie bascule. Collectionnant les amantes, elle part à la recherche effrénée du plaisir et de la jouissance : de Paris à New York, de Rome à Berlin. Pourtant après lamour, le manque est inéluctable. Dans cette ronde de la séduction, toutes ces Edwige, Garance, Éva, Delphine et autres conquêtes furtives prolongent labsence de Paola La rencontre avec Héloïse amorcerait-elle un tournant?
Mêlant brillamment romantisme et crudité, douceur et violence, Après lamour est un roman sensuel et sexuel qui explore la fulgurance du désir féminin.
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Zeit et Zina sont frère et soeur. Ils vivent dans une palmeraie en Afrique subsaharienne. Leur mère a disparu du jour au lendemain : elle a suivi un photographe occidental arrivé là par hasard. Le père et ses deux enfants partent donc à sa recherche : traversant le désert, puis le détroit de Gibraltar, ils arrivent en Andalousie. Là, ils rencontrent d'autres étrangers comme eux, sans papiers, notamment Baobab, un vendeur à la sauvette qui les prend sous son aile. Comme son nom l'indique, Baobab est un géant ! Il ne leur faudra pas longtemps pour retrouver la trace de leur mère : elle est en effet sur tous les murs de la ville, sur des affiches publicitaires géantes et « indécentes ». Mais il y a bien longtemps qu'elle a quitté le photographe.
Elle vivrait désormais chez un écrivain... En butte aux autorités locales, à la police et à l'administration, Zeit et Zina se retrouvent livrés à eux-mêmes et finissent par s'échapper. Zeit devient voleur, Zina mendie et dort sur les marches d'une église. Retrouveront-ils leur mère adorée ?
Avec son incroyable talent de romancière et son inimitable prose poétique, Vénus Khoury-Ghata nous entraîne avec elle dans les rues de Cordoue, et nous livre un roman poignant et flamboyant sur l'exil, la famille et les migrants.
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L'homme sera sexy. Un air désabusé. Un chandail élimé. Un regard bleu perçant. Il ne s'aimera pas, il se rêvera. Et c'est en grand. De Charles à François, en passant par Fidel et Ernesto sans oublier Louis. Grand séducteur. Infidèle. Il aura l'amitié fidèle et la rupture inexistante. Cet homme, jamais nommé, nous le reconnaissons entre les lignes, il s'agit de Régis Debray. Mais comment peindre un homme illustre ? Pour répondre à cette gageure, la narratrice invente une forme et un style inédits. Elle propose un texte à l'incroyable économie narrative, pour dire de manière poétique, allusive, pointilliste toutes les facettes de cet homme. Un exercice d'admiration d'une grande tendresse.
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Marina Tsvétaïeva, mourir à Elabouga
Vénus Khoury-Ghata
- Mercure De France
- Bleue
- 3 Janvier 2019
- 9782715249059
Vénus Khoury-Ghata s'est passionnée pour Marina Tsvétaïeva, immense poétesse russe qui voua toute sa vie aux mots et à la poésie.
Habitée par sa vocation, mais hantée par les drames familiaux (la perte d'un enfant, son mari Serge Effron longtemps éloigné et qu'elle a même cru mort), ballottée par les aléas de l'histoire (la révolution d'Octobre), Marina Tsvétaïeva incarne une femme forte, une mère courage qui lutte contre le destin qui s'acharne sur elle. Malgré la dureté de la vie quotidienne et les exils successifs sa foi en la poésie restera totale.
De Moscou à Elabouga, en passant par Prague, Berlin ou Paris, Vénus Khoury-Ghata accompagne cette irréductible, se glisse à ses côtés dans les moments de gloire et de désespoir. Elle comprend une Marina incandescente et intransigeante dans ses désirs et son amour de la liberté. Vénus Khoury-Ghata fait ainsi revivre tout un monde où l'on croise aussi bien Boris Pasternak, Rainer Maria Rilke, Maximilien Volochine que Anna Akhmatova, Alexandre Blok ou Ossip Mandelstam.
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Été 1948, Arizona. Trois jeunes acteurs, Joan Ellis, Paul Young et Bob Lockhart, tournent un western. Sur la pellicule, Paul et Bob se disputent le coeur et le corps de Joan. Mais horschamp, les choses sont bien différentes... Les garçons se rapprochent inexorablement et Joan assiste, fascinée et impuissante, à la naissance d'une passion. Mais à l'époque, la pression des studios, les ligues de décence, les comités de censure et les attaques de la presse auront raison de leur histoire d'amour. Après des années de « colocation » et de rumeurs, les deux hommes se séparent...
Automne 2004, Manhattan : le film de 1948 ressort colorisé et restauré. Les acteurs sont invités à la projection événement en avant-première. Plus de cinquante ans après, des retrouvailles - ou des réconciliations - peuvent-elles avoir lieu ?
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Le diable emporte le fils rebelle
Gilles Leroy
- Mercure De France
- Bleue
- 10 Janvier 2019
- 9782715248588
Eau Claire, petite ville du Wisconsin. À trente-deux ans, Lorraine est une mère aimante et courageuse. Avec Fred son mari, elle a eu 4 enfants, qu'elle élève du mieux possible. Toute la famille s'entasse dans une baraque sur un lotissement miteux. Pour joindre les deux bouts, Lorraine et Fred cumulent les petits boulots.
Pourtant, un soir, peut-être un peu plus fatiguée ou un peu plus fragile, Lorraine craque : une énième dispute avec Adam - son aîné de quinze ans -, a raison de sa patience. En pleine nuit, en plein hiver, elle le met à la porte. Sous prétexte qu'il est homosexuel. Et de brûler ses affaires pour faire disparaître toute trace du fils maudit. À l'en croire, c'est pour protéger toute la famille de la honte qu'elle agit ainsi.
Gilles Leroy décrit avec beaucoup d'humanité et d'empathie une Amérique contemporaine loin des clichés, celle des gens modestes touchés par la crise économique, dans un monde de plus en plus violent.
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Issue de l'assistance publique, Laurie Kardan est élevée en Ardèche par des parents tendres et généreux. À leurs côtés elle développe un amour inconditionnel pour sa région, le goût des plantes sauvages et surtout des pierres - basaltes et schistes violacés... C'est donc tout naturellement qu'elle devient ingénieure géologue et se spécialise dans l'extraction minière. En Australie où la conduit son métier, elle rencontre Saül Wangka. Avec lui, elle découvre le bush, les Aborigènes et tout un système de valeurs jusqu'alors inconnu. Une fois «initiée» à cette culture, Laurie découvrira une nouvelle voie : les croyances aborigènes lui apporteront peut-être des réponses aux questions qui la hantent à propos de ses origines, l'aideront à éclaircir l'effrayant mystère de sa naissance... François Dominique dresse le portrait d'une femme libre douée pour le bonheur, dont la vie est faite de rebondissements professionnels et amoureux, une femme qui parvient à surmonter les épreuves avec une énergie communicative.
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On était ceux de La Borde. Dans le village de Cour-Cheverny du début des années soixante, la Clinique constituait encore une présence fantastique. La peur des Fous était tangible. Elle nous a sensiblement mis dans le même sac, une bande de drôles de loustics qui laissaient des Fous circuler dans un parc sans barrières et vivaient avec eux. Nous savions que les Pensionnaires étaient des Fous, évidemment ; mais La Borde, avant toute chose, c'était chez nous. Les Pensionnaires, on disait aussi les Malades, n'étaient ni en plus ni en moins dans notre sentiment. Ils étaient là et nous aussi.
Fondé en 1953, l'établissement de La Borde est célèbre dans le monde de la psychiatrie. Cette clinique hors normes entendait rompre avec l'enfermement traditionnel qu'on destinait aux malades mentaux et les faire particpier à l'organisation matérielle de la vie collective. Ce lieu doit beaucoup à Félix Guattari, psychanalyste et philosophe qui codirigea la clinique jusqu'en 1992.
Quand on habite enfant à La Borde parce que ses parents y travaillent, l'endroit est surtout perçu un incroyable lieu de liberté : un château, un parc immense, des forêts et des étangs.À travers une série de vignettes et par touches impressionnistes, Emmanuelle Guattari évoque avec tendresse son enfance passée dans ce lieu extraordinaire où les journées se déroulent sous le signe d'une certaine fantaisie.
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En 1956, Karim, adolescent, quitte l'Algérie pour la France, où il change de prénom. Ana, elle, fuit Malaga et l'Espagne franquiste en 1962 pour venir faire des ménages à Paris. Lorsqu'ils se rencontrent, chacun reconnaît en l'autre l'exilé qu'il est lui-même : ils se marient et fondent une famille. Ana sera concierge, Karim devenu Paul travaillera dans un atelier de confection, avant de devenir employé de banque. Ils auront deux enfants, la narratrice et son frère. Au moment où son père disparaît, la narratrice constate que, hormis les grandes lignes, elle ignore presque tout de l'histoire de ses parents. Convoquant ses souvenirs d'enfance, interrogeant les témoins de l'époque encore présents, elle va arpenter sa mémoire comme les rues du XI? arrondissement de Paris, où elle a vécu, pour découvrir leur vérité, peut-être leurs secrets... En explorant ce passé familial, Nathalie Hadj part à la recherche de sa propre histoire, de sa double culture, et tisse avec émotion le fil d'un récit des origines. L'impossible retour est son premier roman.