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Signé Ajar, ce roman reçut le prix Goncourt en 1975. Histoire d'amour d'un petit garçon arabe pour une très vieille femme juive : Momo se débat contre les six étages que Madame Rosa ne veut plus monter et contre la vie parce que «ça ne pardonne pas» et parce qu'il n'est «pas nécessaire d'avoir des raisons pour avoir peur». Le petit garçon l'aidera à se cacher dans son «trou juif», elle n'ira pas mourir à l'hôpital et pourra ainsi bénéficier du droit sacré «des peuples à disposer d'eux-mêmes» qui n'est pas respecté par l'Ordre des médecins. Il lui tiendra compagnie jusqu'à ce qu'elle meure et même au-delà de la mort.
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La mémoire délavée
Nathacha Appanah
- Mercure De France
- Traits Et Portraits
- 31 Août 2023
- 9782715260269
Ce poignant récit s'ouvre sur un vol d'étourneaux dont le murmure dans une langue secrète fait écho à toutes les migrations et surtout à celle d'aïeux, partis d'un village d'Inde en 1872 pour rejoindre l'île Maurice. C'est alors le début d'une grande traversée de la mémoire, qui fait apparaître autant l'histoire collective des engagés indiens que l'histoire intime de la famille de Nathacha Appanah. Ces coolies venaient remplacer les esclaves noirs et étaient affublés d'un numéro en arrivant à Port-Louis, premier signe d'une terrible déshumanisation dont l'autrice décrit avec précision chaque détail. Mais le centre du livre est un magnifique hommage à son grand-père, dont la beauté et le courage éclairent ces pages, lui qui travaillait comme son propre père dans les champs de canne, respectant les traditions hindoues mais se sentant avant tout mauricien. La grande délicatesse de Nathacha Appanah réside dans sa manière à la fois directe et pudique de raconter ses ancêtres mais aussi ses parents et sa propre enfance comme si la mémoire se délavait de génération en génération et que la responsabilité de l'écrivain était de la sauver, de la protéger. Elle signe ici l'un de ses plus beaux livres, essentiel.
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Le côté obscur de la Reine
Marie Nimier
- Mercure de France
- Traits Et Portraits
- 2 Janvier 2025
- 9782715265103
«Comme je l'aimais, comme nous nous aimions. Cela va sans dire, et l'écrire me serre le coeur. Ma mère, ma maman, il n'y a qu'une femme au monde que je peux appeler ainsi. Quel dommage. Quel gâchis. Je ne lui en veux pas, non, lui en vouloir, ce serait encore la vouloir. Encore rester accrochée. Les gestes d'apaisement dictés par la raison me coûtent mes nuits. On me conseille de me blinder, mais me blinder ne sert à rien, ou alors je ne me blinde pas où il faut, comme il faut. Ma mère m'occupe, ses lamentations me submergent, sa mauvaise foi, ses chantages, son agressivité déguisée en tendresse. Je sors de mes visites lessivée. Tu prends les choses trop au sérieux, m'écrit ma tante. Il faut que tu fasses un stage de je-m'en-foutisme ! Je dois le reconnaître, j'ai d'énormes lacunes en je-m'en-foutisme.» M.N.
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Lorsqu'on a besoin d'étreinte pour être comblé dans ses lacunes, autour des épaules surtout, et dans le creux des reins, et que vous prenez trop conscience des deux bras qui vous manquent, un python de deux mètres vingt fait merveille. Gros-Câlin est capable de m'étreindre ainsi pendant des heures et des heures. Gros-Câlin paraît au Mercure de France en 1974. Il met en scène un employé de bureau qui, à défaut de trouver l'amour chez ses contemporains, s'éprend d'un python. L'auteur de ce premier roman, fable émouvante sur la solitude de l'homme moderne, est un certain Emile Ajar. La version publiée à l'époque ne correspond pas tout à fait au projet initial de son auteur qui avait en effet accepté d'en modifier la fin. On apprendra plus tard que derrière Emile Ajar se cache le célèbre Romain Gary. Dans son ouvrage posthume, Vie et mort d'Emile Ajar, il explique l'importance que revêt, à ses yeux et au regard de son oeuvre, la fin initiale de Gros-Câlin. Il suggère qu'elle puisse un jour être publiée séparément... Réalisant le souhait de l'auteur, cette nouvelle édition qui paraît aujourd'hui reprend le roman Gros-Câlin dans la version de 1974, et donne en supplément toute la fin " écologique ", retranscrite à partir du manuscrit original.
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'Je me souvenais qu'un jour, dans une plaisanterie sans gaîté, Charlotte m'avait dit qu'après tous ses voyages à travers l'immense Russie, venir à pied jusqu'en France n'aurait pour elle rien d'impossible [...]. Au début, pendant de longs mois de misère et d'errances, mon rêve fou ressemblerait de près à cette bravade. J'imaginerais une femme vêtue de noir qui, aux toutes premières heures d'une matinée d'hiver sombre, entrerait dans une petite ville frontalière. [...]. Elle pousserait la porte d'un café au coin d'une étroite place endormie, s'installerait près de la fenêtre, à côté d'un calorifère. La patronne lui apporterait une tasse de thé. Et en regardant, derrière la vitre, la face tranquille des maisons à colombages, la femme murmurerait tout bas : "C'est la France... Je suis retournée en France. Après... après toute une vie."' Ce roman, superbement composé, a l'originalité de nous offrir de la France une vision mythique et lointaine, à travers les nombreux récits que Charlotte Lemonnier, 'égarée dans l'immensité neigeuse de la Russie', raconte à son petit-fils et confident. Cette France, qu'explore à son tour le narrateur, apparaît comme un regard neuf et pénétrant sur le monde.
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Qui a tué le roi Hamlet ? Sa veuve, la reine Gertrude ? Son frère Claudius, devenu roi en épousant la veuve ? Le jeune prince Hamlet, visité par le fantôme de son père, les soupçonne tous deux... "Il est admis par tous qu'Hamlet est plus vivant qu'un homme qui passe." Alfred Jarry.
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Émouvants, cocasses, ironiques, drôles, mélancoliques, intimes, professionnels, amoureux... Éclats de vie, les souvenirs de Denis Podalydès sont multiples et composent, mis bout à bout, un portrait étonnant.De l'enfance à l'âge adulte, de la librairie de sa grand-mère au bureau d'un ministre de la Culture, des vacances en Bretagne à l'appartement familial versaillais, de Jacques Higelin à Michel Leiris, de Corneille à Maurice Pialat... Denis Podalydès raconte, avec truculence ou à mots feutrés, des moments clés de son existence, parlant avec jubilation de son travail de comédien.C'est l'amour de la langue, des écrivains, de la littérature et du théâtre qui, depuis toujours, l'a guidé, nourri et construit. C'est le plaisir des mots qu'il partage ici, avec un indéniable talent de conteur.
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Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée...
Anonyme
- Mercure De France
- 24 Février 1981
- 3260050121064
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" j'ai longtemps rêvé que ma mère était noire.
Je m'étais inventé une histoire, un passé, pour fuir la réalité à mon retour d'afrique, dans ce pays, dans cette ville oú je ne connaissais personne, oú j'étais devenu un étranger. puis j'ai découvert, lorsque mon père, à l'âge de la retraite, est revenu vivre avec nous en france, que c'était lui l'africain. cela a été difficile à admettre. il m'a fallu retourner en arrière, recommencer, essayer de comprendre.
En souvenir de cela, j'ai écrit ce petit livre. ".
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À l'âge de dix-sept ans, dans les années 70, Véronique Chovin prend des cours de danse à Meudon, chez Lucette Almansor, la veuve de Louis-Ferdinand Céline. L'écrivain est mort une dizaine d'années plus tôt, en 1961. Au fil des ans naîtra entre elle et Lucette une amitié indéfectible. Une fois Lucette disparue, en 2019, elle sera au coeur d'un incroyable feuilleton qui tiendra l'édition française en haleine : la réapparition «miraculeuse» de manuscrits inédits de Céline, supposés perdus jusque-là... Qui aboutira à la publication événement par les Éditions Gallimard de Guerre, Londres et La volonté du roi Krogold. C'est le récit rocambolesque de cette résurrection mêlé à d'autres fils de sa vie que relate ici Véronique Chovin.
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Seize pièces blanches affrontent seize pièces noires sur soixante-quatre cases, blanches et noires elles aussi, déclinant ainsi le monde : pions, tours, cavaliers, fous, dames et rois ne sont-ils pas des images multiples et complémentaires qui forment l'une des plus belles métaphores de la condition humaine ? Les échecs sont l'une des sources d'inspiration fécondes du monde des arts et des lettres. Ils permettent aux artistes de se livrer eux-mêmes à d'infinies parties où les mots, les images, les symboles, les allégories alimentent d'infinies histoires. Balade en compagnie de Michel Pastoureau, Edgar Allan Poe, Denis Diderot, Stefan Zweig, Jorge Luis Borges, Jean-Philippe Toussaint, Xavier Tartakover, Romain Gary, William Faulkner, Jean Louis Schefer, Daniel Pennac, Samuel Beckett, Yoko Ogawa, et bien d'autres...
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La solitude est plurielle. Celle du naufragé sur son île ou du prisonnier dans sa cellule est subie. Celle de l'ermite ou du marin est choisie pour échapper à la foule. Celle qui vient de l'intérieur rend étranger aux autres et au monde. Celle qu'on recherche pour rêver ou écrire apporte créativité et sérénité. Enfin, celle du misanthrope ou du paria engage dans un combat personnel... Heureuse ou cruelle, la solitude est toujours un voyage en compagnie de soi-même. Sur les chemins de l'exil, au fil des sentiers ou au fond de chambres closes, balade avec ceux qui la louent ou la redoutent : Jean-Jacques Rousseau, Henry David Thoreau, Robert Louis Stevenson, Daniel Defoe, Honoré de Balzac, Victor Hugo, Dino Buzzati, Alfred de Musset, Guy de Maupassant, Hermann Hesse, Charles Baudelaire, Marcel Proust, Georges Perec, Marguerite Duras, Philip Roth, Sylvain Tesson, Dostoïevski, Virginia Woolf, Franz Kafka et bien d'autres...
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En 1923, Albert Londres (1884-1932) effectue un reportage sur le bagne de Guyane pour le journal Le Petit Parisien. 7000 condamnés, surveillés par 600 fonctionnaires de l'Administration pénitentiaire, vivent à Saint-Laurent-du-Maroni, sur les îles du Salut et dans différents camps. Albert Londres brosse un tableau effrayant des conditions de vie des bagnards et présente le bagne comme une machine à broyer les hommes. Il dénonce la misère et l'injustice dont ils sont les victimes. En peignant des êtres humains se débattant pour leur survie, Londres introduit la littérature dans le reportage. Son enquête s'achève par une lettre ouverte au ministre des Colonies, dont le retentissement contribuera à une prise de conscience dans l'opinion publique. Aujourd'hui, Albert Londres serait considéré comme un «lanceur d'alerte». Les articles publiés dans Le Petit Parisien, du 8 août 1923 au 6 septembre 1923, seront ensuite rassemblés en un livre intitulé Au bagne, qui vaudra à Albert Londres une notoriété nationale. La présente édition restitue certaines des photos et des caricatures qui accompagnaient les articles originaux publiés en 1923.
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Le bal de la rue Blomet
Raphaël Confiant
- Mercure De France
- Litterature Generale
- 6 Avril 2023
- 9782715259133
Au sortir de la Grande Guerre, la biguine, une musique nouvelle venue des Antilles, conquiert le Tout-Paris. Elle prend ses quartiers au Bal de la rue Blomet, au coeur de Montparnasse. Là, des célébrités (Joséphine Baker, Foujita, Ernest Hemingway, Robert Desnos...) croisent des anonymes, des ouvriers côtoient des intellectuels. Noirs, Blancs, métis, femmes du monde ou de petite vertu se mêlent dans un joyeux chahut, amours et amitiés se font et se défont sur des rythmes endiablés. C'est là que se rencontrent Anthénor Louis-Edmond, vétéran noir de la bataille des Dardanelles, Frédéric Clerville, jeune Mulâtre fils d'un brillant avocat de Fort de France en rupture de ban avec sa famille, Elise, domestique d'anciens coloniaux... Tous les trois sont martiniquais : destins croisés d'exilés sur fond de biguine, de valse et de mazurka en quête de l'amour vrai ou de jouissances immédiates...Avec sa verve incomparable, Raphaël Confiant redonne vie à ce lieux mythique, et plus généralement au Paris glorieux des Années folles, dessinant en filigrane la nostalgie d'un paradis perdu...
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De sable et de neige
Chantal Thomas
- Mercure De France
- Traits Et Portraits
- 7 Janvier 2021
- 9782715253698
D'un côté, le sable et de l'autre, la neige. C'est avec ces deux couleurs et ces deux éléments que Chantal Thomas nous offre un bouleversant autoportrait, campé entre les plages de son enfance à Arcachon et au Cap ferret et la ville de Kyoto aujourd'hui, sous la neige d'un 31 décembre, ville mélancolique, ville magique. En passant par les semaines à la campagne, avec Louisette, la fille des fermiers, dans la maison d'enfance de son père, Le Petit Palet, près de Saintes.
Les lieux, les temps et les dates se chevauchent, mêlant la joie, la liberté, la cocasserie et les jeux de l'enfance à la gravité et le mystère d'un père silencieux, mutique, qui mourra très jeune, à quarante-trois ans.
Les vagues de l'Océan rythment le récit. La Grande Dune, les excursions au Cap Ferret, le bateau, le petit train, les aiguilles de pin, les huîtres, l'ivresse des mots et du vin, l'amitié, les poupées, le ski, les parties de pêche avec le père, les promenades en bateau deviennent ici des « Mythologies ». Le calme d'un côté, la violence de l'autre. Toute une fresque pour dire la beauté des choses et la puissance de leur silence. Dans l'intimité d'une mémoire, écrite dans une langue faite d'élégance et de grâce pour exprimer des sensations les plus fugitives tout en faisant l'éloge du déplacement. De sable et de neige, ou l'art de vivre dans l'instant.
Les photos d'Allen Weiss en gros-plan couleurs accompagnent délicatement le voyage, ponctué également de photos d'enfance et d'estampes japonaises.
CHANTAL
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L'amour homo est vieux comme le monde. De l'Épopée de Gilgamesh à L'Iliade, en passant par le Mahâbhârata, la mythologie gréco-romaine, jusqu'aux très contemporains textes estampillés LGBTQIA+, il est partout aussi dans la littérature, tous genres confondus. Romantiques ou hard, classiques ou iconoclastes, balade en compagnie d'auteurs gays, bi ou gay friendly, tels Sapho, Virgile, Michel-Ange, William Shakespeare, Walt Whitman, Arthur Rimbaud, Rachilde, Constantin Cavafis, André Gide, Marcel Proust, Natalie Clifford Barney, Jean Cocteau, Marguerite Yourcenar, Violette Leduc, Simone de Beauvoir, Jean Genet, Pier Paolo Pasolini, Dominique Fernandez, Yves Navarre, , Hervé Guibert, Tony Duvert, Gilles Leroy, Guillaume Dustan, Édouard Louis, et bien d'autres...
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Dune est écrivaine et déteste vivre sans amour. Sa meilleure amie l'encourage donc à s'inscrire sur un site de rencontres lesbiennes. Mais l'amour 2.0 réserve des surprises. Bientôt, son catalogue s'étoffe : Lucie, 40 ans, commence par lui poser un lapin ; Bichette, 33 ans, gardienne de prison à Fleury-Mérogis, aime la chick lit et la New Romance ; Marianne, mariée et enceinte, cherche à échapper à un quotidien familial pesant ; Alix, médecin ophtalmo, la traîne à Drouot admirer des céramiques puis disparaît dans la nature. Autant de rencontres éclectiques qui la laissent souvent insatisfaite. Finalement, c'est dans la vie réelle, au sortir d'une cabine d'essayage, qu'elle croise celle qui va durablement s'installer dans son existence. Avec Garance, l'inconnue du Monoprix, une histoire semble possible et la vraie aventure commence. À la fois romantique et cru, joyeux et d'une grande liberté de ton, le roman d'Agnès Vannouvong se teinte aussi d'une tonalité introspective.