Lassée de participer au cirque social qu'elle observe quotidiennement à Montréal, Anouk quitte son appartement pour une cabane rustique au Kamouraska, là où naissent les bélugas. Encabanée dans le plus rude des hivers, elle apprend à se détacher de son ancienne vie et renoue avec ses racines. Couper du bois, s'approvisionner en eau, dégager les chemins, les gestes du quotidien deviennent ceux de la survie. Débarrassée du superflu, accompagnée par quelques-uns de ses poètes essentiels et de sa marie-jeanne, elle se recentre, sur ses désirs, ses envies et apprivoise cahin-caha la terre des coyotes et les sublimes nuits glacées du Bas-Saint-Laurent.
Gabrielle Filteau-Chiba écrit, traduit, illustre et défend la beauté des régions sauvages du Québec. Encabanée, son premier roman inspiré par sa propre vie dans les bois du Kamouraska, a conquis un vaste public ici et à l'étranger. Avec Sauvagines, son livre suivant (finaliste au prix France-Québec 2020), elle continue son exploration de la place de l'humain dans la Nature.
Sur une île privée, dans le golfe de Gascogne, Dorothée et Tortu assistent à un étrange spectacle : au lendemain d'une tempête, un iceberg s'est échoué sur le rivage. Elle, fille unique du propriétaire, venue au chevet de son père mourant, veut se faire l'écho de ce phénomène hors norme. Lui, colosse fragile et employé dévoué, s'inquiète de pouvoir préserver la quiétude de ce qui est devenu son sanctuaire. Au terme des trois jours qui suivront cet échouage, après la visite inattendue de celui qui se fait appeler Grand-Labbe, tous deux verront leur existence bouleversée. Construit autour d'un évènement mêlant le merveilleux à nos craintes les plus contemporaines, ce roman questionne notre perception des autres, de nous-mêmes et des écosystèmes qui nous abritent.
Né en 1982 à Bayonne, Renaud de Chaumaray est l'auteur d'un recueil de poésie et de plusieurs nouvelles. Il partage son temps entre l'écriture, sa famille, et son activité de conseil en écoconstruction. Mille hivers est son premier roman.
C'est décidé, Tom, Luna et leurs parents descendront le canyon de la Tara en raft. Une belle étape de plus dans leur vie nomade. Pourtant, malgré les paysages monténégrins époustouflants, la complicité familiale et la présence rassurante de Goran, leur guide serbe, la tension envahit peu à peu le canyon et le drame frappe, sans appel. Du haut de ses 15 ans, Tom prend de plein fouet la violence du deuil et de la solitude. Dans l'errance qu'engendre le délitement de sa famille, il découvre la grande douleur, celle qui fissure les barrières et ouvre les portes à ceux qui savent s'engouffrer dans la détresse d'autrui. Mais, en dépit du chaos, Tom ne peut s'empêcher de retracer les événements et le doute s'immisce : ne sont-ils pas les victimes d'une Histoire bien plus grande que la leur?
Patrice Gain est né à Nantes en 1961. Professionnel de la montagne, ingénieur en environnement, il est déjà l'auteur de trois romans aux éditions Le mot et le reste : La Naufragée du lac des Dents Blanches (Prix du pays du Mont-Blanc 2017 et Prix « Récit de l'Ailleurs » des lycéens de Saint-Pierre et Miquelon 2018), Denali (Prix Lire Élire Nord Flandre 2018) et Terres fauves (finaliste du Prix des Libraires 2019).
Dans un village aux confins de la forêt boréale canadienne où elle est venue se réfugier, Brigit tente de fuir un passé marqué par la violence. Mais le malheur semble la poursuivre même au sein de cette petite communauté repliée sur ses méfaits. Dans un ravin à la frontière de ses terres, elle découvre le cadavre d'une jeune fille récemment portée disparue. Un inspecteur de la capitale est chargé de cette affaire et Brigit, tiraillée entre l'exigence de taire ses secrets et son implication dans l'enquête, voit ressurgir ses hantises et les événements tragiques de son ancienne vie. Avec son style précis, sa langue élégante et belle, Anna Raymonde Gazaille aborde les thèmes universels de l'identité, de la vengeance et du destin, nous invitant à embrasser d'un regard la condition humaine.
Anna Raymonde Gazaille vit à Marseille. Ses polars de moeurs s'inspirent de l'actualité et se veulent un reflet de notre XXIe siècle. Secrets Boréals est son quatrième roman.
« Well avec de la chance, on retrouvera ton corps au printemps. » Le vieux barbu en chemise à carreaux ne plaisanta qu'à moitié lorsqu'il apprit mon intention de traverser l'Alaska. Seul à bord d'un petit canoë, je m'apprêtais à naviguer deux-mille kilomètres sur le Yukon, d'un bout à l'autre de « la dernière frontière ». C'est ainsi que les Américains ont baptisé ce territoire vaste comme trois fois la France. Au gré du courant, de la frontière canadienne à la mer de Béring, s'est dévoilé un Grand Nord loin des fantasmes, terre sauvage et hostile où se côtoient le beau et le tragique, la violence et l'humanité la plus profonde.
C'est le récit de cette grande aventure entreprise il y a quelques années que Volodia Petropavlovsky nous livre ici avec sincérité et humour.
Né en 1989 sur les bords de Loire, Volodia Petropavlovsky a été géographe avant de devenir journaliste. Il a découvert le monde de l'aventure à 17 ans. Après avoir sillonné les Alpes et la Laponie à pieds, il se lance à 21 ans dans une traversée solitaire de l'Alaska en canoë. Depuis, il continue de parcourir le monde, alternant voyages personnels et reportages pour la presse, notamment Grands Reportages et Trek magazine. Il vit à Marseille.
Au coeur de la Vallée des Glaces, une cordée de deux chiens (Moïra, Zéphyr), une femme (Ysé) et trois hommes (Gaspard, Solal et Vik) affronte une tempête de neige pour rejoindre le Reculoir, l'ultime hameau avant le Bord du monde, cette gigantesque montagne dont nul n'a pu atteindre le sommet. Initialement dépêchée pour une mission de routine, l'équipée découvre que son chef a un autre dessein. Embrasé par le prêche du Père Salomon, un mystique abreuvé de brûle-gorge qui dit connaître le moyen de s'élever jusqu'au sommet de la montagne, Gaspard a décidé de tenter la grande Ascension. Fraîchement recruté, le jeune Solal devra suivre son mentor dans sa quête d'absolu ou écrire son propre destin.
Simon Parcot est écrivain et philosophe. L'année de ses vingt ans, un drame l'envoie sur les routes : il part sur les chemins de Compostelle et de Stevenson en soli taire, marche en Himalaya puis revient en France vivre dans la vallée sauvage du Vénéon (Oisans). La montagne et son univers lui inspirent Le Bord du monde est vertical, son premier roman.
Longuement mûri, Walden est le chef-d'oeuvre littéraire de Thoreau. Ses références littéraires, ses images, ses injonctions à vivre de façon plus libre et anticonformiste, ses magnifiques pages de descriptions de la nature sauvage ainsi que ses exercices d'introspection en font une oeuvre singulière, qui garde aujourd'hui intacte toute sa portée subversive. Considéré comme l'ouvrage fondateur du genre littéraire nature writing, apprécié par des générations d'écrivains américains, à commencer par certains des représentants de la Beat Generation, Walden est aussi à la source de la réflexion écologiste sur l'utilisation des ressources et la préservation des espaces sauvages. La traduction de référence de Brice Matthieussent est enfin disponible en format poche.
David McCae, écrivain new-yorkais en mal d'inspiration et citadin convaincu doit quitter Brooklyn pour l'Alaska dans le but de terminer les mémoires du gouverneur Kearny. Le politicien visant la réélection, il envoie son porte-plume étoffer l'ouvrage d'un chapitre élogieux : le célèbre alpiniste Dick Carlson, ami de longue date, aurait de belles choses à raconter sur leurs aventures. Direction Valdez pour David, vers le froid, les paysages sauvages et un territoire qui l'est tout autant. Plus adepte du lever de coude que de l'amabilité, l'alpiniste n'en est pas moins disert et David en apprend beaucoup. Trop. Devenu gênant, la violence des hommes, et celle d'une nature qui a préservé tous ses droits, va s'abattre sur lui et l'obligera à combattre ses démons pour survivre.
Patrice Gain est né à Nantes en 1961. Professionnel de la montagne, ingénieur en environnement, les territoires d'altitude et les grands espaces l'attirent depuis toujours. Il est déjà l'auteur de deux romans aux éditions Le mot et le reste : La Naufragée du lac des Dents Blanches (Prix du pays du Mont-Blanc et Prix « Récit de l'Ailleurs » des lycéens de Saint-Pierre et Miquelon) et Denali.
« Mes souvenirs sont des crépuscules ; aucune de mes histoires n'a de commencement.» Une femme sans passé se cache dans la forêt depuis des années. Elle y vit en ermite, cueille, pêche, piège et admire la beauté du monde sauvage. Son existence dans des gorges difficiles d'accès est spartiate mais heureuse, jusqu'au jour où une détonation claque sur le causse. Ce coup de fusil sonne le départ d'une course contre la montre pour préserver ce coin de paradis et précipitera une suite d'événements implacables qui révélera cette femme à elle-même. Offrant la vision d'une vie autre, à l'instar du roman Dans la forêt de Jean Hegland, La Femme paradis pousse le lecteur à interroger ses certitudes, ses limites et ses désirs.
Pierre Chavagné est né en 1975 en banlieue parisienne. Il vit en Uzège dans une maison en bois avec sa femme et ses trois fils. Depuis peu, il se consacre exclusivement à l'écriture. La Femme paradis est son troisième roman.
Dans les territoires immenses du Montana, Matt Weldon, adolescent livré à lui-même, tente de renouer avec ses origines et fouille le passé d'un père décédé et d'une mère internée. Il découvre au fil des jours une vie qu'il ne soupçonnait pas, partagé entre l'admiration et la stupeur. Incontrôlable et dévasté, son grand frère Jack est habité par une rage qui le mettra en travers de sa quête et le conduira à commettre l'irréparable. Le lecteur est aux prises avec la rudesse du monde rural et autarcique qui habite cette aventure, ne trouvant du répit que dans les instants où l'osmose avec la nature grandiose du Montana est salvatrice. L'écriture acérée de P. Gain et sa capacité à immerger le lecteur dans son univers permettent le contraste du récit, entre réalisme cru et évasion poétique.
Connu pour avoir vécu dans une petite maison, au bord du lac Walden, Thoreau n'est pourtant pas le « philosophe dans les bois » ni l'« ermite de Walden » que l'on présente souvent. La lecture de l'abondant Journal, ainsi que de Walden, rédigé alors qu'il était retourné vivre dans la maison familiale, montre qu'il fut essentiellement un homme du village, conscient de la communauté dans laquelle il s'inclut en disant « nous ». À de nombreuses reprises tout au long de sa vie, Thoreau s'est pensé en éducateur, au service de la régénération, de l'élévation de la pensée, preuve de son dévouement à ses concitoyens auxquels il offrait des sujets de réflexion inédits. Cette sélection vise à montrer une facette inédite de ce grand penseur dont l'oeuvre ne cesse d'influencer la pensée contemporaine.
Homme de lettres et philosophe non conformiste, réfractaire à l'emprise de l'état sur l'individu, mais aussi naturaliste précurseur de l'écologie, Henry D. Thoreau a publié de nombreux ouvrages dont les éditions Le mot et le reste ont entrepris la traduction par Brice Matthieussent, remettant notamment au goût du jour un des fondamentaux de la littérature américaine : Walden.
Déambulant le long de la frontière séparant la République d'Irlande et l'Irlande du Nord, l'auteur recueille de nombreux témoignages parmi les communautés catholiques et protestantes dans des villages coupés en deux par des rivières, dans des enclaves extravagantes, sur des tronçons de routes atypiques. À travers eux, se dessinent d'autres frontières culturelles et sociétales, entre une génération marquée par l'influence du clergé, la ruralité, les tabous et les scandales récents, et une jeunesse désireuse de tourner la page et de vivre en paix dans un pays réunifié. Sur fond de Brexit, une remontée vers le nord de l'Irlande jusqu'à Derry et la chaussée des Géants, le long de la frontière à l'origine d'un conflit qui fit 3500 morts entre 1968 et 1998.
Bernard Berrou partage sa vie entre la Bretagne et l'Irlande. Auteur d'une quinzaine d'ouvrages (récits de voyage, chroniques, romans, nouvelles), il a reçu le Prix Bretagne 2018 pour l'ensemble de son oeuvre.
Musicienne, poétesse, mais aussi photographe et peintre, Patti Smith est une artiste totale qui n'a eu de cesse, tout au long de sa carrière, de saluer ses influences artistiques. Des membres de cette famille choisie, le plus important est certainement Arthur Rimbaud. Entre la jeune prolétaire de Chicago et le poète de Charleville, un lien indéfectible se tisse. Grand frère, amant platonique, mentor, Arthur inspire Patti et la guide, par ses appels à la liberté et à la modernité, dans sa vie comme dans son art : « Il est avec moi à tous mes concerts [] Je connais Arthur depuis toujours ». Par l'analyse du parcours artistique et personnel de Patti Smith, de sa découverte de l'oeuvre de Rimbaud à ses pèlerinages à Charleville, ce livre se propose de décrypter cette constellation intime.
Journaliste et auteur rock, Pierre Lemarchand vit en Normandie. Il est l'auteur de plusieurs livres dont Karen Dalton, le souvenir des montagnes (Camion Blanc, 2016) et Nico The End (Densité, 2020), ainsi que producteur de l'émission de radio Eldorado. Aux côtés de Dominique A, il impulse dans sa ville, Rouen, le collectif «Des Liens», qui se propose de lutter contre l'exclusion culturelle.
En arpentant la route empruntée par Robert L. Stevenson il y a plus d'un siècle, Gwenaëlle Abolivier harmonise deux passions : l'écriture et la marche. À chaque pas qui l'éloigne de l'immobilité physique et intellectuelle du quotidien, elle s'ouvre un peu plus à la littérature ; fait corps avec le paysage cévenol qui accueille son évasion. Sous le ballet aérien des milans royaux, elle partage l'errance du vieux Marvejols et de son ânesse Luce - incarnations stevensoniennes rencontrées au détour des sentiers - le temps d'une parenthèse toute en délicatesse. Au fil de ces chemins où elle tutoie le ciel, la solitude lui offre l'espace nécessaire pour penser. Puis, tout en rythme, la discipline de la marche en solitaire et la force du mouvement impulsent l'écriture et délivrent ce récit.
Journaliste et auteure, Gwenaëlle Abolivier est une voix de France Inter. Elle a présenté pendant plus de vingt ans des émissions de grands reportages. Aujourd'hui, elle se tourne vers l'écriture tout en continuant d'intervenir sur les ondes et dans des revues. Elle a notamment écrit Vertige du Transsibérien publié chez Naïve et Tu m'avais dit Ouessant (Prix Marine Bravo Zulu 2020) aux éditions Le mot et le reste.
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À l'hiver 2015, Gwenaëlle part trois mois dans le sémaphore de l'île d'Ouessant. C'est pendant, et à la suite de ce séjour, qu'elle écrit ce récit. Là, sous le grand phare du Créac'h, se racontent un voyage immobile et une expérience d'immersion au contact des éléments et des îliens. Elle explore les lieux et rencontre les habitants, les derniers marins de commerce, les guetteurs-sémaphoriques et gardiens de phares, et les femmes, gardiennes des lieux, qui occupent une place prépondérante sur cette île du Ponant. On découvre cet espace à part, territoire de l'extrême entretenant un rapport particulier à la noirceur et à la mort. Face à la mer et sous les faisceaux du grand phare, l'auteure vit cette expérience comme une renaissance dans le passage et l'exil que représente l'écriture.
Gwenaëlle Abolivier est journaliste et auteure. Elle est une voix de France Inter. Elle présente pendant plus de vingt ans des émissions de grands reportages où elle raconte ses voyages à travers le monde. Depuis plusieurs années, elle s'est tournée vers l'écriture littéraire tout en continuant d'intervenir sur les ondes (Radio France et la RTS) et dans différentes revues comme ArMen .
Knud Rasmussen, explorateur danois métissé d'Inuit, accomplit au début du XXe siècle ce qu'aucun homme n'a réalisé avant lui. Ses expéditions à travers les terres hostiles du Groenland sont à l'origine de découvertes géographiques et ethnographiques majeures. Sa passion pour le peuple et la culture inuit était la motivation première de ces équipées parfois mortelles. La plus célèbre d'entre elles, trois ans de voyage en traineau pour franchir le passage du Nord-Ouest, restera à jamais gravée dans les annales de l'Aventure. Anthropologue de renom, il ouvre les yeux du monde entier sur le peuple Inuit, et la voie vers la reconnaissance et les droits des Inuits du Groenland qui le considèrent comme l'un des leurs. L'auteur lui rend hommage dans cette biographie romancée passionnante.
Né en Bretagne en 1971, Rémi Paolozzi découvre à l'adolescence la littérature des grands espaces et du voyage à travers les écrits de Jack London, Paul-Emile Victor ou Henry de Monfreid. C'est en préparant un trekking au Groenland qu'il découvre la vie de Knud Rasmussen et décide d'en écrire la biographie.
À partir de la sélection du volumineux Journal de Thoreau et de Walden, Michel Granger a composé un recueil des principaux textes dans lesquels le philosophe américain de la nature interroge son rapport aux animaux. Alors qu'ils sont disséminés dans son oeuvre, le regroupement de ces extraits présente un panorama cohérent de sa réflexion sur l'animalité ; l'anthologie révèle un intérêt pour ceux que Thoreau appelle ses « voisins », voire ses « amis » ; elle montre la persévérance de sa quête méthodique d'information sur ceux qu'il perçoit comme des semblables. Il faut bien entendre la provocation anticonformiste qui sous-tend la préférence pour les « voisins animaux » et le rejet des habitants de Concord auxquels il reproche d'être englués dans le culte de l'argent et les traditions.
Homme de lettres et philosophe non conformiste, réfractaire à l'emprise de l'état sur l'individu, mais aussi naturaliste précurseur de l'écologie, Henry D. Thoreau a publié de nombreux ouvrages dont les éditions Le mot et le reste ont entrepris la traduction par Brice Matthieussent, remettant notamment au goût du jour un des fondamentaux de la littérature américaine : Walden.
Dans La Route bleue, Kenneth White part à la recherche du Labrador, territoire canadien fantasmé depuis longtemps. Nous le suivons dans son périple depuis Montréal. En chemin, il rencontre des Amérindiens, des mineurs, des chasseurs, des descendants d'Écossais, de jeunes Pocahontas, de vieux chamans. Il visite les mines et les réserves, écume les bars, scrute les paysages et écoute le monde. Plein d'humour et de poésie, ce récit de voyage est aussi un texte d'initiation. Le routard qui nous parle est un intellectuel nomade et inversement : aux petits tracas quotidiens du voyageur, aux dialogues truculents avec Eskimo Joe ou d'autres personnages hauts en couleurs, alternent rêverie philosophique et références à une constellation d'écrivains et de penseurs libres.
Kenneth White, né en Écosse, vit en France depuis 1967. Il a obtenu le prix Médicis étranger en 1983 et le Grand Prix du rayonnement français de l'Académie française en 1985. Il est à l'origine du concept de nomadisme intellectuel et fonde l'Institut international de géopoétique en 1989. Aux éditions Le mot et le reste il est déjà l'auteur de Dérives, Les Cygnes sauvages, Les Vents de Vancouver, La Mer des lumières, Au large de l'histoire et La Figure du dehors.
Parti à pied de Saint-Malo pour rallier l'île d'Ouessant, Rémi Huot se lance à la poursuite de l'ouest durant 800 kilomètres de littoral armoricain. Emporté par ce besoin confus de composer avec la mer, il dit le passage des caps et la traversée des estrans, le défilement des rivages et l'enchaînement de ses nuits à la belle étoile, toutes tournées vers le grand large. Du cap Fréhel à la pointe de Pern, il explore jusqu'au bout le dur du granit et le néant des falaises, de la baie de Saint-Brieuc à la mer d'Iroise, il se laisse traverser par la constance de l'automne et le ressac de l'océan. Dans les embruns d'octobre, l'auteur se place à l'affût des pluies et des éclaircies et son regard à fleur d'eau se tient prêt à saisir la moindre tonalité sauvage que sa marche solitaire donne à voir.
Après des études universitaires en biologie, Rémi Huot délaisse la profession d'ornithologue pour se consacrer à l'écriture. Elle l'engage sur un chemin plus solitaire, celui des longues marches où la pensée finit par se frotter au monde sauvage. À l'affût des beautés de la nature, il a quitté son Val-d'Oise natal pour les Pyrénées-Orientales.
Afin de protester ouvertement contre l'esclavage, Henri D. Thoreau met en pratique une forme de "désobéissance civile" en refusant de payer un impôt. Il en fait l'exposé dans cet essai. Bien plus que la "désobéissance" ponctuelle à une loi injuste, c'est une "résistance" farouche, aux objectifs variés, qui mobilise Thoreau en permanence et définit sa philosophie de vie : elle représente une posture de lutte pied à pied contre un gouvernement qui porte atteinte à la liberté de l'individu et contre les forces envahissantes de la société.
Dans La Vie dans principe, Thoreau critique les fondements d'une société qui, trop exclusivement centrée sur le négoce, l'industrie et l'agriculture, oublie les fins d'une existence pleinement humaine et sacrifie la spiritualité à l'argent. Chercher à élever sa vie, l'enrichir au contact de la nature et résister à l'emprise de la société, tel est l'appel dicté par l'Américain dissident.
Les livres de Thoreau restent souvent dans la mémoire par des formules concises, paradoxales et percutantes, destinées à provoquer la réflexion. Ce recueil n'est pas une nouvelle anthologie de ses aphorismes, des joyaux de sa pensée. Trop souvent, ce type de sélection tend à réduire Thoreau à l'ermite de Concord, le moraliste en butte au conformisme de son époque. Le choix d'extraits des Essais, de Walden et du Journal s'est appliqué à fournir le minimum de contexte qui leur donne tout leur sens. L'oeuvre oscille entre l'économie de la vie, son art de vivre, qu'il décrit dans un style incisif, et la nature, partie intégrante de son existence, pour laquelle l'écrivain laisse libre cours à son émerveillement. Cet ouvrage vise à rendre compte de la diversité et de l'originalité de sa pensée.
Américain dissident, Henry D. Thoreau (1817-1862) est un réfractaire qui se plaît à résister, à suivre son chemin absolu en dépit de tout. Par ses écrits, il met la force tonifiante de sa résistance au service de tous ceux qui veulent garder l'esprit en éveil et maintenir une position critique peut-être plus nécessaire que jamais à notre époque de contrôle soft de l'opinion par les divers moyens d'information ou les « produits culturels ».
En 1842 Ralph Waldo Emerson confie à Thoreau la recension des rapports sur l'histoire naturelle du Massachusetts, initiative qui permet à l'homme de lettres d'allier sa vocation littéraire à son goût pour la nature, créant un genre littéraire dans lequel il excellera : le nature writing. Lorsque ce dernier esquisse les éléments d'une théorie de la nature, il adopte une position intermédiaire : ni idéaliste, ni matérialiste, celle d'un naturaliste plus transcendantaliste que scientifique. Il insiste sur la bonne manière de contempler, qui nécessite la collaboration de tous les sens et une longue fréquentation empreinte de sympathie. Cet essai est avant tout l'occasion de dire, dans de belles pages, son amour de la nature, milieu maternant et reconstituant qui lui procure joie et sérénité.
Américain dissident, Henry David Thoreau (1817-1862) est un réfractaire qui se plaît à résister, à suivre son chemin absolu en dépit de tout. Par ses écrits, il met la force tonifiante de sa résistance au service de tous ceux qui veulent garder l'esprit en éveil et maintenir une position critique peut-être plus nécessaire que jamais à notre époque de contrôle soft de l'opinion par les divers moyens d'information ou les « produits culturels ».