Lassée de participer au cirque social qu'elle observe quotidiennement à Montréal, Anouk quitte son appartement pour une cabane rustique au Kamouraska, là où naissent les bélugas. Encabanée dans le plus rude des hivers, elle apprend à se détacher de son ancienne vie et renoue avec ses racines. Couper du bois, s'approvisionner en eau, dégager les chemins, les gestes du quotidien deviennent ceux de la survie. Débarrassée du superflu, accompagnée par quelques-uns de ses poètes essentiels et de sa marie-jeanne, elle se recentre, sur ses désirs, ses envies et apprivoise cahin-caha la terre des coyotes et les sublimes nuits glacées du Bas-Saint-Laurent.
Gabrielle Filteau-Chiba écrit, traduit, illustre et défend la beauté des régions sauvages du Québec. Encabanée, son premier roman inspiré par sa propre vie dans les bois du Kamouraska, a conquis un vaste public ici et à l'étranger. Avec Sauvagines, son livre suivant (finaliste au prix France-Québec 2020), elle continue son exploration de la place de l'humain dans la Nature.
Sur une île privée, dans le golfe de Gascogne, Dorothée et Tortu assistent à un étrange spectacle : au lendemain d'une tempête, un iceberg s'est échoué sur le rivage. Elle, fille unique du propriétaire, venue au chevet de son père mourant, veut se faire l'écho de ce phénomène hors norme. Lui, colosse fragile et employé dévoué, s'inquiète de pouvoir préserver la quiétude de ce qui est devenu son sanctuaire. Au terme des trois jours qui suivront cet échouage, après la visite inattendue de celui qui se fait appeler Grand-Labbe, tous deux verront leur existence bouleversée. Construit autour d'un évènement mêlant le merveilleux à nos craintes les plus contemporaines, ce roman questionne notre perception des autres, de nous-mêmes et des écosystèmes qui nous abritent.
Né en 1982 à Bayonne, Renaud de Chaumaray est l'auteur d'un recueil de poésie et de plusieurs nouvelles. Il partage son temps entre l'écriture, sa famille, et son activité de conseil en écoconstruction. Mille hivers est son premier roman.
Entre 1960 et 1982, le cinéma dit « de genre » vit un âge de prospérité et de liberté au cours duquel la musique va acquérir un rôle essentiel. Pendant deux décennies, réalisateurs et compositeurs vont travailler de concert à des oeuvres sans concessions, dont les partitions souligneront le caractère inventif et bien souvent contestataire, parfois avec les moyens du bord, parfois aussi avec des budgets démesurés, mais toujours dans le but d'offrir une expérience forte et singulière. Dans cet ouvrage, Ludovic Villard explore ainsi 100 bandes originales parmi lesquelles celles composées par Ennio Morricone pour Le Bon, la brute et le truand (Sergio Leone, 1966), par John Williams pour Star Wars (George Lucas,1977) ou encore par John Carpenter pour The Thing (John Carpenter, 1982).
Né à Villeurbanne en 1983, Ludovic Villard enregistre une soixantaine de projets musicaux entre 2007 et 2023 sous le nom de Lucio Bukowski puis publie deux recueils poétiques en 2017 (Je Demeure paisible en travers de leurs gorges) et 2019 (La Lune boit tout ce qu'elle peut mais laisse de généreux pourboires). En 2020 il publie un essai sur Louis Calaferte aux éditions du Feu Sacré puis un nouveau recueil augmenté d'une anthologie en 2022 : Il faut toujours se préparer à perdre (Castor Astral).
C'est décidé, Tom, Luna et leurs parents descendront le canyon de la Tara en raft. Une belle étape de plus dans leur vie nomade. Pourtant, malgré les paysages monténégrins époustouflants, la complicité familiale et la présence rassurante de Goran, leur guide serbe, la tension envahit peu à peu le canyon et le drame frappe, sans appel. Du haut de ses 15 ans, Tom prend de plein fouet la violence du deuil et de la solitude. Dans l'errance qu'engendre le délitement de sa famille, il découvre la grande douleur, celle qui fissure les barrières et ouvre les portes à ceux qui savent s'engouffrer dans la détresse d'autrui. Mais, en dépit du chaos, Tom ne peut s'empêcher de retracer les événements et le doute s'immisce : ne sont-ils pas les victimes d'une Histoire bien plus grande que la leur?
Patrice Gain est né à Nantes en 1961. Professionnel de la montagne, ingénieur en environnement, il est déjà l'auteur de trois romans aux éditions Le mot et le reste : La Naufragée du lac des Dents Blanches (Prix du pays du Mont-Blanc 2017 et Prix « Récit de l'Ailleurs » des lycéens de Saint-Pierre et Miquelon 2018), Denali (Prix Lire Élire Nord Flandre 2018) et Terres fauves (finaliste du Prix des Libraires 2019).
Dans un village aux confins de la forêt boréale canadienne où elle est venue se réfugier, Brigit tente de fuir un passé marqué par la violence. Mais le malheur semble la poursuivre même au sein de cette petite communauté repliée sur ses méfaits. Dans un ravin à la frontière de ses terres, elle découvre le cadavre d'une jeune fille récemment portée disparue. Un inspecteur de la capitale est chargé de cette affaire et Brigit, tiraillée entre l'exigence de taire ses secrets et son implication dans l'enquête, voit ressurgir ses hantises et les événements tragiques de son ancienne vie. Avec son style précis, sa langue élégante et belle, Anna Raymonde Gazaille aborde les thèmes universels de l'identité, de la vengeance et du destin, nous invitant à embrasser d'un regard la condition humaine.
Anna Raymonde Gazaille vit à Marseille. Ses polars de moeurs s'inspirent de l'actualité et se veulent un reflet de notre XXIe siècle. Secrets Boréals est son quatrième roman.
Compositrices : l'histoire oubliée de la musique, comme son titre l'indique, se présente comme un manuel d'histoire de la musique, recoupant volontairement les mêmes périodes que la plupart des ouvrages de références, c'est-à-dire huit grandes parties : Antiquité, Moyen-Âge, Renaissance, époque des absolutismes (baroque), siècle des Lumières (classique), période romantique (XIXe siècle), période moderne (1890-1945), période contemporaine. Ce découpage traditionnel permet au lecteur de se référer à ses connaissances préalables, ou inversement d'arpenter par la suite d'autres ouvrages structurés sur les mêmes bases, dans le but à la fois de favoriser la comparaison des approches et de faciliter un travail intellectuel de complément entre les livres.
Né en 1974, Guillaume Kosmicki est musicologue et enseignant-conférencier, spécialiste du phénomène techno, à travers les raves et les free parties, et des musiques savantes. Il vit en Bretagne.
« Well avec de la chance, on retrouvera ton corps au printemps. » Le vieux barbu en chemise à carreaux ne plaisanta qu'à moitié lorsqu'il apprit mon intention de traverser l'Alaska. Seul à bord d'un petit canoë, je m'apprêtais à naviguer deux-mille kilomètres sur le Yukon, d'un bout à l'autre de « la dernière frontière ». C'est ainsi que les Américains ont baptisé ce territoire vaste comme trois fois la France. Au gré du courant, de la frontière canadienne à la mer de Béring, s'est dévoilé un Grand Nord loin des fantasmes, terre sauvage et hostile où se côtoient le beau et le tragique, la violence et l'humanité la plus profonde.
C'est le récit de cette grande aventure entreprise il y a quelques années que Volodia Petropavlovsky nous livre ici avec sincérité et humour.
Né en 1989 sur les bords de Loire, Volodia Petropavlovsky a été géographe avant de devenir journaliste. Il a découvert le monde de l'aventure à 17 ans. Après avoir sillonné les Alpes et la Laponie à pieds, il se lance à 21 ans dans une traversée solitaire de l'Alaska en canoë. Depuis, il continue de parcourir le monde, alternant voyages personnels et reportages pour la presse, notamment Grands Reportages et Trek magazine. Il vit à Marseille.
Depuis des siècles, des hommes et des femmes se consacrent à la recherche des arbres les plus exceptionnels ou singuliers. Certains sont botanistes et contribuent à l'inventaire végétal planétaire ; d'autres sont animés par le désir de révéler des spécimens échappant au canon de leur espèce. Et puis, il y a les chercheurs inclassables pour qui les arbres anciens sont les ultimes refuges d'une nature en perdition ou les reliques de paysages ancestraux témoignant de relations harmonieuses entre l'homme et son environnement. Les plus aventureux explorent les dernières forêts primaires, tandis que d'autres parcourent les bois et les campagnes de leurs paysages quotidiens. Tous partagent le même dessein : révéler des trésors botaniques insoupçonnés et beaucoup figurent dans cet ouvrage.
Technicien forestier et ingénieur écologue, David Happe s'investit depuis près de trente ans en faveur des arbres. Au travers de nombreuses publications, il s'est attaché à mettre en valeur leur diversité et leurs rôles essentiels tant dans les milieux naturels que dans les espaces urbains. Membre de l'association ARBRES et de la société française d'arboriculture, il est l'auteur de deux ouvrages, Arbres en péril (Prix de l'arbre en 2021) et Au chevet des arbres aux éditions Le mot et le reste.
Au coeur de la Vallée des Glaces, une cordée de deux chiens (Moïra, Zéphyr), une femme (Ysé) et trois hommes (Gaspard, Solal et Vik) affronte une tempête de neige pour rejoindre le Reculoir, l'ultime hameau avant le Bord du monde, cette gigantesque montagne dont nul n'a pu atteindre le sommet. Initialement dépêchée pour une mission de routine, l'équipée découvre que son chef a un autre dessein. Embrasé par le prêche du Père Salomon, un mystique abreuvé de brûle-gorge qui dit connaître le moyen de s'élever jusqu'au sommet de la montagne, Gaspard a décidé de tenter la grande Ascension. Fraîchement recruté, le jeune Solal devra suivre son mentor dans sa quête d'absolu ou écrire son propre destin.
Simon Parcot est écrivain et philosophe. L'année de ses vingt ans, un drame l'envoie sur les routes : il part sur les chemins de Compostelle et de Stevenson en soli taire, marche en Himalaya puis revient en France vivre dans la vallée sauvage du Vénéon (Oisans). La montagne et son univers lui inspirent Le Bord du monde est vertical, son premier roman.
Frank Zappa reste l'un des artistes les plus prolifiques du XXe siècle avec plus de cinq-cents compositions réparties sur une soixantaine d'albums abordant un large spectre stylistique : rythm'n'blues, funk, reggae, metal, doo-wop, jazz, musique orchestrale et électronique... C'est aussi un découvreur de talents qui a travaillé avec des musiciens venus de tous les horizons, allant du guitariste de bistrot au chef d'orchestre à la renommée internationale. L'aspect le plus singulier de son esthétique reste la Continuité Conceptuelle, vaste réseau de leitmotives musicaux, visuels, langagiers ou gestuels visant à dépasser les limites temporelles de notre quotidien au profit d'une synchronicité symbolisée par une Grande Note. Cet ouvrage se veut un guide avec l'humour pour boussole.
Né en 1982, John Raby est enseignant-chercheur en esthétique, spécialiste de la philosophie de la musique. Il est l'auteur d'une thèse intitulée Gilles Deleuze : musique, philosophie et devenir, d'une critique de la littérature de Witold Gombrowicz publiée aux éditions Le mot et le reste, d'un texte consacré aux Residents dans l'ouvrage collectif Le Musicien Raté et d'une étude sur Frank Zappa dans Les Cahiers D'Artes.
Longuement mûri, Walden est le chef-d'oeuvre littéraire de Thoreau. Ses références littéraires, ses images, ses injonctions à vivre de façon plus libre et anticonformiste, ses magnifiques pages de descriptions de la nature sauvage ainsi que ses exercices d'introspection en font une oeuvre singulière, qui garde aujourd'hui intacte toute sa portée subversive. Considéré comme l'ouvrage fondateur du genre littéraire nature writing, apprécié par des générations d'écrivains américains, à commencer par certains des représentants de la Beat Generation, Walden est aussi à la source de la réflexion écologiste sur l'utilisation des ressources et la préservation des espaces sauvages. La traduction de référence de Brice Matthieussent est enfin disponible en format poche.
Né dans une plantation de coton à la fin du 19ème siècle, Lead Belly est doté d'un talent inné pour la musique et d'un tempérament fougueux. Dans les années 1930, aux côtés de John Lomax, il enregistre un pan entier de la musique traditionnelle américaine avant de se rapprocher des mouvances de la gauche radicale. Malgré un talent reconnu, la signature de disques avec d'importants labels et l'enregistrement de standards de la pop music tels que « Black Betty », « The Midnight Special », « House of the Rising Sun », « Gallows Pole » ou encore « Where Did You Sleep Last Night ? »., sa carrière discographique ne décolle pas de son vivant. En 1949, quelques mois avant sa mort, il devient le premier musicien folk à jouer en Europe. Il est une référence pour de nombreux musiciens après lui.
Né en Bretagne en 1988, Amaury Cornut vit et travaille désormais depuis le vignoble nantais. Depuis sa rencontre avec la musique de Moondog (Le mot et le reste, 2014) il aime à chercher et à raconter les trajectoires obliques de musiciens dont l'influence s'exerce dans une ombre relative, pour mieux les mettre en lumière. Il se considère alors davantage comme un passeur qu'un musicologue.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le public noir américain se passionne pour le jump blues, un genre musical nouveau, à la croisée du swing, du blues, du boogie woogie et du gospel mais c'est en 1949, que le magazine Billboard crée le top rhythm'n'blues, un terme adopté par toute l'industrie musicale pour qualifier une diversité de courants allant du boogie woogie de Louis Jordan au doo wop de The Clovers en passant par la fusion blues/gospel de Ray Charles et le blues survolté de Chuck Berry. Le rhythm'n'blues propulse alors le marché de la musique populaire noire à l'échelle nationale jusqu'au milieu des années soixante. À travers 100 hits, cette anthologie raconte vingt ans de musique qui donneront naissance à deux nouveaux courants : la soul et le funk.
Belkacem Meziane est musicien professionnel, enseignant, conférencier et chroniqueur pour Soul Bag et New Morning Radio. Il a grandi en écoutant du funk et de la soul : James Brown, Barry White, Prince ou Kool & The Gang, et a développé sa passion pour les musiques noires américaines en lisant des ouvrages et en passant du temps dans les magasins de disques.
David McCae, écrivain new-yorkais en mal d'inspiration et citadin convaincu doit quitter Brooklyn pour l'Alaska dans le but de terminer les mémoires du gouverneur Kearny. Le politicien visant la réélection, il envoie son porte-plume étoffer l'ouvrage d'un chapitre élogieux : le célèbre alpiniste Dick Carlson, ami de longue date, aurait de belles choses à raconter sur leurs aventures. Direction Valdez pour David, vers le froid, les paysages sauvages et un territoire qui l'est tout autant. Plus adepte du lever de coude que de l'amabilité, l'alpiniste n'en est pas moins disert et David en apprend beaucoup. Trop. Devenu gênant, la violence des hommes, et celle d'une nature qui a préservé tous ses droits, va s'abattre sur lui et l'obligera à combattre ses démons pour survivre.
Patrice Gain est né à Nantes en 1961. Professionnel de la montagne, ingénieur en environnement, les territoires d'altitude et les grands espaces l'attirent depuis toujours. Il est déjà l'auteur de deux romans aux éditions Le mot et le reste : La Naufragée du lac des Dents Blanches (Prix du pays du Mont-Blanc et Prix « Récit de l'Ailleurs » des lycéens de Saint-Pierre et Miquelon) et Denali.
« Mes souvenirs sont des crépuscules ; aucune de mes histoires n'a de commencement.» Une femme sans passé se cache dans la forêt depuis des années. Elle y vit en ermite, cueille, pêche, piège et admire la beauté du monde sauvage. Son existence dans des gorges difficiles d'accès est spartiate mais heureuse, jusqu'au jour où une détonation claque sur le causse. Ce coup de fusil sonne le départ d'une course contre la montre pour préserver ce coin de paradis et précipitera une suite d'événements implacables qui révélera cette femme à elle-même. Offrant la vision d'une vie autre, à l'instar du roman Dans la forêt de Jean Hegland, La Femme paradis pousse le lecteur à interroger ses certitudes, ses limites et ses désirs.
Pierre Chavagné est né en 1975 en banlieue parisienne. Il vit en Uzège dans une maison en bois avec sa femme et ses trois fils. Depuis peu, il se consacre exclusivement à l'écriture. La Femme paradis est son troisième roman.
Coiffeur, chanteur doo-wop, auteur pour Motown, visionnaire funk sous acides, showman aux concerts pharaoniques, QUI aurait pourtant misé un cent sur George Clinton à ses débuts, en 1956 ? A la tête d'une armée de musiciens, dont certains hors du commun, fusionnant quantité de styles pour créer le sien, Clinton a donné naissance à un genre coloré, exubérant et sans limites : le P-Funk. Chevauchant Parliament-Funkadelic, son hydre musicale à deux têtes, les 70's l'ont vu régner, créer des groupes, produire des dizaines d'albums, bâtir un empire musical qui finit par s'écrouler. Réinventé dans les 80's, incontournable dans les 90's via le hip hop, toujours actif aujourd'hui, Clinton a traversé autant qu'influencé 60 ans de l'histoire de la musique.
Journaliste musical, animateur radio, présentateur télé, Real Muzul agit dans l'ombre de son pseudo pour parler des ses sujets préférés : la soul, le funk, l'afro, le hip hop...
Dans les territoires immenses du Montana, Matt Weldon, adolescent livré à lui-même, tente de renouer avec ses origines et fouille le passé d'un père décédé et d'une mère internée. Il découvre au fil des jours une vie qu'il ne soupçonnait pas, partagé entre l'admiration et la stupeur. Incontrôlable et dévasté, son grand frère Jack est habité par une rage qui le mettra en travers de sa quête et le conduira à commettre l'irréparable. Le lecteur est aux prises avec la rudesse du monde rural et autarcique qui habite cette aventure, ne trouvant du répit que dans les instants où l'osmose avec la nature grandiose du Montana est salvatrice. L'écriture acérée de P. Gain et sa capacité à immerger le lecteur dans son univers permettent le contraste du récit, entre réalisme cru et évasion poétique.
Detroit, Motor City. Ce nom est depuis 100 ans synonyme de l'industrie automobile américaine, mais dans la musique, il signifie haute énergie, usine à hits, P-Funk, techno. Il évoque John Lee Hooker et Iggy Pop, Marvin Gaye et Jeff Mills, Bob Seger et George Clinton. Il embrasse toute l'histoire de la musique américaine, des big bands Swing qui soulevaient des ballrooms parmi les plus grandes du pays aux soirées techno qui faisaient vibrer les murs des friches industrielles, en passant par les shows télévisés prestigieux de la Motown, le chaos des soirées psychés des années de braise de l'après-68 et la brutalité du hardcore des années Reagan. Detroit sampler raconte cette épopée de vinyle, de furie et d'électricité par une analyse libre et passionante de l'évolution musicale de la ville.
Pierre Evil est critique musical et chroniqueur subculturel. Il écrit dans Magic sur la musique et les cultures populaires. Il est l'auteur notamment de Gangsta rap aux éditions Le mot et le reste, une histoire du rap de Los Angeles des années 1980-1990.
On ne réalisera jamais à quel point Manu Dibango fut un géant de la musique du XXe siècle, combien il a compté de « Soul Makossa » à « Je veux être noir », du jazz au funk, de la soul au rap. À travers les conversations de Manu Dibango et Yves Bigot, compilées ici par ce dernier, transparaît sa vision inouïe du jazz, de la variété et de la chanson françaises, de Michael Jackson et de Quincy Jones mais aussi de l'Afrique et des Africains, de l'immigration, du panafricanisme et de la colonisation. En parallèle se construit le récit de son odyssée pionnière entre Douala, Paris, Bruxelles, Kinshasa, New York, Abidjan, Londres, Yaoundé et Champigny et se dessine le portrait d'un homme que les années, les voyages et les rencontres auront rendu sage.
Journaliste, actuellement PDG de TV5MONDE, Yves Bigot a présenté de nombreuses émissions sur Europe 1 et France-Inter, dirigé les programmes et les antennes de France 2, la RTBF et RTL. Il a longtemps écrit dans Libération et continue de le faire dans Rolling Stone. Il a également dirigé deux maisons de disques, conçu et produit les albums Wakafrika et African Soul pour son ami Manu Dibango.
Passant de Mick Jagger à Beyoncé, de Tony Blair à Ronald Reagan, de la grève des mineurs à Occupy Wall Street, cet abécédaire explore les rapports entre les artistes et les tendances sociétales dans le paysage anglo-saxon entre 1960 et aujourd'hui. En 160 entrées, l'auteur s'attache à éclairer les contextes dans lesquels sont ancrés les grands combats de cette époque, étudiant les liens qui se font et se défont entre les cultures musicales et les générations, les classes sociales et les mouvements politiques. Il s'attache à examiner les relations entre la musique et la société avec la volonté de mettre à distance les légendes, soulignant l'engagement ou l'inconséquence de certains artistes et scrutant ceux qui avant Obama avaient fait de la pop une composante de leur stratégie politique.
Après des études de géographie, Jean Yves Sécheresse entame une carrière de professeur certifié du secondaire et occupe des fonctions au sein de la métropole Grand Lyon. Son itinéraire est aussi celui d'un amateur de rock, animateur d'une émission sur Radio Léon avant la libération des ondes puis auteur de chroniques politiques et musicales sur son blog, « De Lyon et d'ailleurs ». Il a également été président de la Halle Tony Garnier pendant une dizaine d'années.
Connu pour avoir vécu dans une petite maison, au bord du lac Walden, Thoreau n'est pourtant pas le « philosophe dans les bois » ni l'« ermite de Walden » que l'on présente souvent. La lecture de l'abondant Journal, ainsi que de Walden, rédigé alors qu'il était retourné vivre dans la maison familiale, montre qu'il fut essentiellement un homme du village, conscient de la communauté dans laquelle il s'inclut en disant « nous ». À de nombreuses reprises tout au long de sa vie, Thoreau s'est pensé en éducateur, au service de la régénération, de l'élévation de la pensée, preuve de son dévouement à ses concitoyens auxquels il offrait des sujets de réflexion inédits. Cette sélection vise à montrer une facette inédite de ce grand penseur dont l'oeuvre ne cesse d'influencer la pensée contemporaine.
Homme de lettres et philosophe non conformiste, réfractaire à l'emprise de l'état sur l'individu, mais aussi naturaliste précurseur de l'écologie, Henry D. Thoreau a publié de nombreux ouvrages dont les éditions Le mot et le reste ont entrepris la traduction par Brice Matthieussent, remettant notamment au goût du jour un des fondamentaux de la littérature américaine : Walden.
Albert Ayler occupe une place singulière dans l'histoire de la musique noire-américaine. De son enfance dans le ghetto de l'Amérique à sa mort prématurée, dans l'East River, en passant par son triomphe à Saint-Paul de Vence en 1970, ce livre retrace la vie de ce musicien à la marge et qui n'a pas encore été redécouvert pour ce qu'il est, à savoir, un artiste de haut vol. Figure de l'avant-garde des années 1960, il a permis à l'auteur de cet ouvrage d'entrevoir les origines lointaines du jazz en même temps que ses possibles évolutions. Il l'a aussi poussé à interroger son rapport à cette musique, créée par une communauté à laquelle il n'appartient pas. Ainsi avec Albert Ayler, Intranquille Emmanuel Clerc nous offre un texte intime et vibrant de passion aux grandes qualités littéraires.
Né en 1988, Emmanuel Clerc est éditeur, spécialisé en essais et documents. Il a collaboré notamment aux éditions de l'Observatoire et aux éditions Bouquins. Diplômé en histoire, il est aujourdhui ensiegnant à l'Université Paris XIII-Villetaneuse. Dans ce premier livre, à partir de la vie et l'oeuvre du musicien de free-jazz Albert Ayler, il questionne les raisons qui le poussent, comme tant d'autres, en Europe, à écouter et aimer une musique empreinte de l'imaginaire de l'Amérique noire.
Qu'elle arrache un sourire, soulève le coeur, hérisse le poil, la voix de Céline Dion ne laisse personne indifférent. Elle a marqué la bande-son de plusieurs générations. Débutée en 1982 dans un petit coin du Québec, la carrière de la chanteuse a été le pari perpétuel de deux accrocs au jeu et au succès, Céline et René Angélil, son âme soeur et imprésario. Céline Dion raconte la construction précautionneuse d'une carrière internationale vers la conquête de tous les publics. En revenant sur l'ensemble de sa production musicale, sur les épisodes-clefs de l'un des plus impressionnants grands chelems pop des dernières décennies, ce livre donne aussi à voir la conquête plus personnelle de sa voix, cheminement physique et spirituel marqué par la discipline d'une vestale romaine.
Valentin Grimaud est l'auteur d'une monographie sur Mariah Carey aux éditions Le mot et le reste (Mariah Carey, Casta Diva, 2020), à laquelle Céline Dion, Vestale fait suite. Il publie également des articles sur la voix dans les musiques populaires (à paraître en novembre 2022, revue Audimat), ou des ouvrages en co-auteur pour Grasset. Ancien élève de l'École Normale Supérieure de Lyon et agrégé de lettres modernes, il enseigne dans un lycée francilien.
Ne croyez pas ce que disent les vieux bluesmen du Delta. Le blues n'est ni une affaire d'hommes ni le fruit du diable, on le doit à une femme : Ma Rainey, la « mère du blues ». Elle a été la première à incarner cette musique, où se reflétaient la douleur et les espoirs d'être née noire, femme et pauvre dans le Sud des États-Unis, à l'orée du xxe siècle. Pionnière dans une époque de changements, son parcours et sa voix témoignent autant de l'affranchissement des artistes noirs que d'une féminité rebelle, assumant une sexualité libérée. Star du vaudeville et des premiers 78-tours dans les années 1920, elle a été le modèle de Bessie Smith, Louis Armstrong et bien d'autres. Ancêtre commun au jazz, au rock, au funk, au hip-hop et à toute leur descendance, sa contribution est historique.
Steven Jezo-Vannier, né en 1984, est un spécialiste de la musique et de son histoire. Il a écrit des documentaires (Dieu, Diable et Rock'n'roll) et plus d'une douzaine de livres publiés aux éditions Le mot et le reste, des essais (Respect, le rock au féminin, Contre-Culture(s)) et des biographies: Frank Sinatra, Grateful Dead, The Byrds, ou Ella Fitzgerald.