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Nouvelle édition augmentée d'une préface inédite de l'autrice Téhéran 1978 : Marjane, huit ans, songe à l'avenir et se rêve en prophète sauvant le monde.
Traversant avec elle révolutions, guerre, deuil, exil, mais aussi apprentissage de la vie, puberté, premières amours, nous la suivrons jusqu'à son départ définitif pour la France en 1994.
Paru à l'origine entre 2000 et 2004 en quatre volumes, Persepolis, est la première bande dessinée iranienne, l'autobiographie dessinée d'une orientale en exil.
Depuis sa sortie, Persepolis a fait le tour du monde, est devenu un classique étudié dans les écoles, et a fait l'objet d'une adaptation au cinéma de nombreuses fois récompensée.
Pour fêter les 10 ans de la version monovolume, qui regroupe les quatre tomes, L'Association se paye le luxe d'une nouvelle édition reliée et cartonnée dotée d'une toute nouvelle couverture et de pages de garde dessinées pour l'occasion par Marjane Satrapi. -
Sacrée Bunche : Bouffe, sexe, mort, douleur, romance, joie
Aline Kominsky-Crumb
- L''''Association
- 15 Janvier 2025
- 9782844149510
Avec la parution de Love That Bunch, c'est peut-être la plus importante partie de l'oeuvre d'Aline Kominsky-Crumb, qui est enfin publiée en français. Pionnière de la bande dessinée underground et féministe américaine, celle qui fonda le comics Twisted Sisters avec Diane Noomin, et qui dirigea la revue Weirdo à la fin des années 1980, fut l'autrice d'une oeuvre transgressive, profonde et novatrice qui a influencé plusieurs générations de créatrices et d'artistes.
De son enfance suffocante sur l'île de Long Island, à un premier mariage désastreux avec « le furet », en passant par son installation dans le San Francisco underground des années 1970, c'est avec un ton grinçant et une bonne dose d'ironie qu'Aline Kominsky-Crumb se met en scène sous le nom de la « bunche ». Féministe, son oeuvre l'est résolument, et rien n'échappe au sécateur de son autodérision dévastatrice : rapport au corps et à l'apparence physique, montagnes russes de la libido et de l'estime de soi, violences sexuelles, grossesse non désirée, maternité, rêves, fantasmes et culpabilité, Aline Kominsky-Crumb se raconte crûment et sans tabou.
Dans un dessin vibrant, expressif et grotesque, parfois proche de la caricature, défilent des personnages hauts en couleur. Les cases sont saturées de motifs, les visages apparaissent en gros plan, se tordent en grimaces et ricanements, tandis que les corps se déforment au gré des récits. Une oeuvre hors norme et jubilatoire !
Traduite par Sophie Crumb, avec l'aide de Jean-Pierre Mercier, cette anthologie rassemble près de 50 ans de bandes dessinées confessionnelles et déjantées, des années 1970 jusqu'au début des années 2020. -
Alors que les hommes partent faire une sieste digestive, la jeune Marjane est chargée de préparer le samovar. Les femmes de la famille se rassemblent alors autour d'une tasse de thé afin de « ventiler le coeur », s'échangeant avec gourmandise des anecdotes - tantôt terribles, cocasses ou incroyables - autour de l'amour, du mariage et du sexe... Cette réunion familiale reflète sans équivoque la place des femmes dans la société iranienne, avec toutes ses subtilités générationnelles et sociales.
Vingt ans après sa première parution, Broderies de Marjane Satrapi est plus que jamais d'actualité, les histoires partagées résonnant avec force au regard de l'actuelle révolte des femmes iraniennes. Drôle, touchant, parfois glaçant, cet ouvrage constitue le complément indispensable à Persepolis. À l'occasion de ses vingt ans, Broderies fait l'objet d'une nouvelle édition reliée, cartonnée et dotée d'une couverture inédite dessinée par Marjane Satrapi. -
Les strips de José Parrondo fonctionnent comme des énigmes. Le trait est simple, les images épurées, le style minimaliste, l'attraction instantanée. Mais face à ces pages à priori muettes, les questions affluent : cette fenêtre est-elle un tableau ? Ce paysage est-il factice ou réel ? Cet arbre est-il plat ou en volume ? Y a-t-il un Eggman ou plusieurs ? Est-il ici ou ailleurs ? L'action se déroule-t-elle à l'extérieur ou à l'intérieur ? Ce qui nous regardons est-il vraiment ce que nous voyons ? Autant de questions que chaque lecteur devra négocier avec son moi profond pour en découvrir le non-sens qui mène au rire véritable.
Eggman, petit oeuf doté de courtes pattes et de yeux ronds comme des billes, nous entraîne dans un univers insolite où les jeux d'échelle, le trompe-l'oeil et l'illusion règnent en maîtres. Tableau, longue-vue, fenêtre, escalier, serrure, bulles de bande dessinée, ronds, carrés, tirets parsèment ses aventures. En mêlant objets identifiables et éléments purement graphiques, José Parrondo s'amuse avec les signes et les codes de la bande dessinée pour créer un univers délicieusement absurde et plein de dissonances poétiques, tout en jonglant sans retenue avec la rétine et l'intelligence de ses lecteurs.
Pour cet album, José Parrondo alterne à nouveau les techniques : aux strips muets en noir et blanc viennent s'ajouter une série de peintures à l'acrylique mélangeant dessins, jeux de mots ainsi que quelques photographies.
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Édité à l'origine par Fantagraphics, Scrublands est le premier album du jeune dessinateur sud-africain Joe Daly, proche du groupe Bitterkomix. Renouvelant l'esprit underground et psychédélique, et y ajoutant une forte dose de nonsense urbain, Joe Daly s'affirme d'emblée comme grand espoir des nouveaux comics.
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Jim Woodring nous prévient qu'il ne s'agit pas d'une suite de Fran ni de Frank et le congrès des bêtes (prix spécial du jury au FIBD 2012), mais il ne fait aucun doute que c'est dans le même univers psychédélique que Poochytown va nous replonger.
D'ailleurs, on retrouve très rapidement Frank et ses deux compagnons, Pupshaw et Pushpaw, sur le seuil de leur maison. Un mystérieux instrument tombé du ciel permet au petit couple de rejoindre un monde orgiaque fait à leur image, mais Frank, incapable de les suivre, reste seul. Il se lie alors d'une amitié improbable avec L'Homme-porc. S'ensuit une succession de découvertes excitantes ou effrayantes, de festins douteux et de courses folles.
Le graphisme si particulier de Jim Woodring, nous emporte tout au long de ces 100 pages muettes, nous laissant ivres de vertige, de surprise et d'émerveillement.
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Avec Silvia Regina, Matti Hagelberg dresse un portrait lugubre de la Finlande, le pays qui l'a vu naître. En employant habilement l'art de la parabole et en mêlant des références culturelles populaires et classiques, il dénonce l'absurdité des sociétés modernes déchirées par le libéralisme, la détresse des classes opprimées et l'avidité des élites. Avec finesse, il détourne les institutions pour mieux les corrompre. C'est ainsi que le drapeau finlandais abandonne son bleu roi et son blanc immaculé au profit d'un marron-caca et d'un jaune-pisse. Ce n'est pas pour rien que le titre du livre est un emprunt au nom d'un bateau de croisière, Le Silvia Regina, qui fut un temps le fleuron de l'industrie nautique scandinave. Tout un symbole qui fait naufrage !
Silvia Regina clôt la trilogie entamée par Matti Hagelberg en 2002 avec Holmenkollen, suivi par Kekkonen en 2007. Son oeuvre est indéfinissable, elle associe à la fois réalisme et surréalisme, l'esthétique de la carte à gratter et l'écriture poétique, le cynisme et l'humour. De publications en publications, il affirme un univers singulier, volontairement chaotique et marginal. Près de 20 ans après sa première publication en français dans les pages de La Monstrueuse (Chacal Puant), l'auteur finlandais n'a rien perdu de son inventivité et de sa férocité. -
Premier livre en France de cet étonnant auteur croate : Igor Hofbauer. Repéré il y a déjà quelques années, il aura fallu être patient mais ça valait le coup d'attendre !
En présence de Mister Morgen, on sent que l'on se trouve face à ce genre de livre impérieux, nécessaire et rare dans lequel l'auteur veut se projeter intégralement, charger la barque au maximum, tout dire.
Dans un univers nocturne, glacé, pollué, finissant, malade, peuplé d'êtres déchus, corrompus, de mutants, voir de zombies, de l'auteur lui-même... et de Staline, une suite de courts récits dans lesquels le plus inquiétant réside dans les non-dits et les flous savamment distillés, sans sacrifier à la clarté, la cohérence et la limpidité.
Igor Hofbauer est aussi un affichiste accompli et les superbes compositions de ses planches en noir et rouge, entre dessin contemporain, expressionnisme, constructivisme, réalisme socialiste, comics américain ou bandes dessinées européennes, en attestent. Du cinéma noir, très noir, trempé dans un cambouis post-communiste, post-catastrophiste... post-tout.
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Comme l'indique son titre, Madame Goldgruber n'apparaît pas dans ce second volet des mésaventures autobiographiques et artistiques de Mahler. Il nous livre ici une seconde somme d'anecdotes vécues dans le milieu de l'Art autrichien et international. Aux microcosmes de la Bande Dessinée et de l'Art Contemporain s'ajoute celui du dessin animé, que Mahler a eu l'occasion de fréquenter assidûment ces dernières années, ayant réalisé plusieurs films d'animation, dont Flaschko primé à plusieurs occasions. Grâce au détachement et à la causticité qui lui sont propres, les perles recueillies par Mahler accèdent instantanément au statut de scènes d'anthologie.