1914. La mobilisation. Roux n'y répond pas. Est-ce la peur ou ce que lui dicte sa conscience ? En défiant un consensus implacable, Roux se trouve surnommé « le Bandit ». Il est le déserteur, le « monstre ». Écrit en 1925 d'après une histoire vraie, Roux le Bandit semble annoncer les engagements futurs d'André Chamson dans la Résistance. À travers les paysages, les saisons, les caractères de ces paysans lettrés et réfléchis, l'auteur trace aussi le portrait de ces montagnes cévenoles dont il est originaire : une vie dure et austère façonnée par la culture du Livre, libre mais déterminée par une longue histoire.
De 1940 à 1944, quelques centaines de juifs sont venus s'installer ou séjourner dans les Cévennes, entre Gard et Lozère. Vallées et montagnes les ont presque tous sauvés, malgré les rafles, la gendarmerie puis les troupes et polices d'occupation. Juifs français et étrangers, antinazis allemands, enfants isolés et familles entières ont trouvé ici l'asile et le salut. Ils le doivent à une géographie tourmentée et à la culture historique de la population cévenole: les descendants des Camisards, habitués à tenir tête à l'État oppressif, ont ouvert aux juifs les portes de leur pays de schiste, de Bible et de mémoire.
Ce livre est la première synthèse sur l'une des plus belles pages de la rencontre entre juifs et non juifs dans la France de Vichy.
En lien avec les musées du protestantisme de France et de Genève, l'historien Patrick Cabanel a sélectionné des oeuvres, tableaux, gravures, photographies et autres objets qui sont prétexte à évoquer les grandes pages de l'histoire du protestantisme français. Bien plus qu'une histoire illustrée, ce livre est d'abord celui d'une découverte. Jamais il n'y a eu de beau livre sur le protestantisme, confession iconoclaste qui a fait au XVIe siècle une véritable guerre aux images. Paradoxe ?
C'est pourtant avec les illustrations majeures présentées ici que s'est forgée l'identité protestante française. Beaucoup plus que des images, elles montrent dans une fascinante mise en perspective comment histoire et mémoire se sont façonnées et construites. Le protestantisme français porte une histoire de résistance et de conquête de la liberté qui, bien au-delà de la France, a marqué l'Europe.
Voici un livre qui s'ouvre comme un album de famille, avec ses joies, ses peines, ses erreurs, ses souvenirs enfouis, ses oublis, ses moments glorieux, mais aussi sa constance et sa fidélité : une réflexion sur le monde, qui continue de s'écrire.
Les aqueducs sont peut-être les ouvrages les plus significatifs de la civilisation romaine : chaque ville souhaitait disposer d'une eau abondante pour alimenter les fontaines et les thermes auxquels étaient particulièrement attachés les Romains. Rome a compté jusqu'à onze aqueducs ! Celui de Nîmes, construit au Ier siècle de notre ère, fait 50 kilomètres de long pour seulement 12 mètres de pente... soit 25 centimètres par kilomètre. Les prouesses des géomètres et architectes romains ne s'arrêtent pas là. Pour franchir les gorges du Gardon, il a fallu bâtir le pont du Gard. Comment ? Combien d'ouvriers ont travaillé à cechantier ? Pourquoi l'ouvrage a-t-il survécu aux siècles ? Quand a-t-il pris son nom ? L'historien Eric Teyssier raconte la construction de cet ouvrage unique au monde, les défis techniques qu'il a fallu surmonter. Au delà c'est toute l'histoire des aqueducs romains qui est évoquée ainsi que la vie quotidienne de l'époque ou l'eau joue un role primordial.
Thierry Vezon poursuit sa féérique exploration des Cévennes au détour des pierres, des arbres, de l'eau... C'est dans ces éléments, sources et témoins d'humanité, qu'Éric de Kermel puise son inspiration pour accompagner le regard du photographe : la quête d'un pèlerin, un cheminement qui le conduit au-delà d'une Cévenne parfois rêvée.Ensemble, le photographe et l'écrivain oeuvrent pour montrer la beauté du monde et la transmettre aux générations futures.
Quel crime a donc commis Marie Durand pour être enfermée 38 dans la tour de Constance ? Aucun, mais le pouvoir espère faire pression sur son frère, Pierre, devenu pasteur clandestin. Ainsi, en 1730, à l'âge de 19 ans, Marie se retrouve prisonnière.
Alors que Louis XIV, opposé aux protestants, est mort en 1715, sa politique répressive se poursuit au XVIIIe siècle, pour la plus grande infortune de Marie Durand et de ses codétenues.
Comment sont-elles arrivées dans cette prison ? Dans quelles conditions survivent-elles ? Quel espoir peuvent-elles avoir ?
Ces prisonnières résistent et gravent même leur conviction dans la pierre.
Thierry Vezon a parcouru les Cévennes en toutes saisons pour nous offrir la beauté d'une nature préservée : des ciels d'orage aux lumineuses aurores, des vallées cévenoles aux gardons, des causses aux gorges, de la flore à la faune. Ses photographies, accompagnées d'un texte de l'éthologue Rozen Morvan, sont un magnifique hommage a une terre de contraste.
Thierry Vezon has explored the Cevennes in all seasons to catch the beauty of a preserved nature : from stormy skies to light-filled dawns, from the Cevennes valleys to the Gardon rivers, from the causses to the gorges, and from flora to wildlife, his pictures magnificently portray this land of contrasts. They are accompanied with a text by the ethologist Rozen Morvan.
Ameline, une jeune huguenote, est prise dans la tourmente de la guerre des Camisards. Elle doit désormais survivre sans ses parents, cachée par sa grand-mère, Finette. Comment échappera-t-elle aux dragons du roi ? Quelles péripéties la mèneront en Amérique, au coeur du « Nouveau Monde » ? Les Iroquois lui laisseront-ils la vie sauve ?
Vues du ciel et d'ailleurs,les Cévennes se dévoilent sous l'oeil d'un photographe d'exception. Mario Colonel a traversé les saisons cévenoles pour restituer l'histoire,la magie et l'éblouissement de ce territoire somptueux et captivant.
Le 24 juillet 1702, l'abbé du Chaila, archiprêtre et persécuteur infatigable des protestants cévenols, est assassiné au Pont-de-Montvert. C'est le détonateur de la guerre des camisards. Quelles sont les grandes phases de cette révolte ? Dans quel contexte international se déroule-t-elle ? Pourquoi en Cévennes ? Qui sont les prédicants ? Qu'est-ce que le prophétisme ? Huguenots, camisards, qui sont-ils ? Combien sont-ils ? Quels sont leurs chefs ? Quelles troupes envoie Louis XIV ? Qu'appelle-t-on le Désert ? Y a-t-il des camisardes ? Dans quel climat religieux vivent les camisards ? Que revendiquent-ils ? En 40 réponses, Jean-Paul Chabrol apporte un éclairage original sur cette révolte pour la liberté de conscience qui marqua de son empreinte les Cévennes et, bien au delà, l'Europe.
Dans l'Allemagne nazie. L'Europe occupée, la France de Vichy, les principaux lieux et médias d'une expression publique libre ont été supprimés, contrôlés ou pervertis. C'est dans ce contexte qu'une parole courageuse est portée par nombre de pasteurs en France. A l'occasion du soixante-dixième anniversaire de la déclaration de l'Église réformée de France, invitant, en 1942, à secourir les juifs persécutés, Patrick Cabanel nous propose de (re)découvrir 9 prédications de résistance prononcées dès 1940. Au-delà du discours religieux et de son vocabulaire, inhérent à la nature de ces textes, ces voix revêtent une force, une audace et un courage qui, inscrits dans la durée, font oeuvre de Résistance active tout autant que spirituelle. A Lyon, en 1941 et 1942, les résistants Berty Albrecht et Henri Frenay assistaient aux cultes de Roland de Pury : "Quelle joie était-ce pour nous que d'écouter cet homme dire à haute voix devant un nombreux auditoire, et en termes à peine différents, ce que nous écrivons dans nos feuilles clandestines". Ces voix suscitèrent de nombreux engagements. Après avoir mis en perspective l'ensemble de cette résistance si particulière, l'historien Patrick Cabanel, qui a consacré une partie de son oeuvre aux relations entre protestants et juifs, accompagne chaque texte d'une biographie de son auteur ainsi que d'un rappel du contexte dans lequel il a été prononcé.
Des Cévennes à la Camargue, ces recettes authentiques et simples vous invitent à la découverte de la richesse des saveurs du Languedoc, au gré des produits du terroir et au fil des saisons.
La réalisation d'un bon vin ne serait rien sans le plaisir qu'il procure, la rencontre qu'il suscite, le partage qu'il éveille. Cette raison d'être du vigneron en fait un hymne à la convivialité.
Le Languedoc a longtemps été synonyme d'une production viticole de masse. Cette époque est révolue. Portrait après portrait, petite touche par petite touche, se dégagent la volonté, l'intelligence et la sensibilité d'une génération qui, depuis la fin du XXe siècle, rend au terroir languedocien sa noblesse.
La diversité des parcours a forgé la qualité du résultat. Chacun avec sa personnalité, ces vignerons et vigneronnes, tous gens passionnés, qu'ils créent un nom ou qu'ils poursuivent une histoire familiale, participent d'un ensemble cohérent où le sol et la plante sont au coeur de l'engagement. Avec quelques décennies d'avance, ils sont des ambassadeurs de la Terre que nous serions inspirés d'écouter.
Il y a 5000 vignerons en Languedoc, indépendants ou en cave coopérative, et ce sont là 35 portraits. C'est dire la richesse de ce territoire et l'invitation à la découverte que sont ces rencontres.
Les gladiateurs connaissent un tel succès du temps des Romains qu'on invente les arènes pour mettre en scène leurs combats. L'empereur Commode sera même tellement épris de ces spectacles qu'il deviendra occasionnellement gladiateur... il est vrai en réservant à ses adversaires des armes en bois ! Mais qui étaient vraiment les gladiateurs ? Des prisonniers, des esclaves ou des professionnels ? Qui fut Spartacus ? Quelles étaient les différentes panoplies des combattants ? Comment se déroulaient les affrontements ? Y avait-il toujours une mise à mort ? Au fil du temps, les gladiateurs sont devenus de véritables stars admirées pour leur courage. Comme Hermès, l'agile hoplomaque, et Colombus le mirmillon, véritable colosse, qui livrèrent des combats d'anthologie. Des origines des gladiateurs à leur disparition, Des origines des gladiateurs à leur disparition Éric Teyssier fait un récit fourmillant d'anecdotes de cette histoire qui fascine encore de nos jours.
Témoignant du basculement de la France et de l'Europe vers un nouveau monde, la guerre des camisards et la guerre de Vendée encadrent le XVIIIe siècle. La première est une révolte face à la volonté d'absolutisme de Louis XIV et deviendra a posteriori le symbole d'une lutte pour la liberté de conscience;la seconde est une révolte qui symbolise à la fois la Contre-Révolution et la marche forcée vers l'État-nation. Des protestants luttant pour garder leur liberté de culte sans contester la légitimité du pouvoir royal;des catholiques se battant pour préserver leur manière de pratiquer,en contestant le bien-fondé d'un nouveau régime qui les instrumentalise. Deux rapports à l'État mais la même incapacité de l'État d'appréhender la diversité.
La mémoire de ces deux guerres est demeurée très vivace,non seulement dans les régions concernées,les Cévennes et la Vendée, mais également à l'échelle nationale voir internationale. Ce sont des récits fidèlement transmis, de génération en génération. Mais ce sont aussi deux mémoires façonnées par le temps et dont la perception a pu changer, parfois de manière radicale.
À travers le récit des révoltes, ce livre à deux voix est une réflexion originale et limpide qui questionne le rapport à l'histoire et à sa mémoire, écrite, orale et picturale.
Photographe animalier et de nature réputé, Alain Fournier a arpenté les Cévennes à la recherche des plus étonnantes rencontres. Au gré de somptueuses images, au coeur de paysage enchanteurs glanés au rythme des saisons, voici les vallées, les tourbières, les forêts, les orchidées, les mouflons, le Circaète Jean-le-Blanc, le Hibou moyen-duc, la Linotte mélodieuse... la nature par excellence.
Connues depuis l'Antiquité, les galères sont rapides et maniables. Destinées à se lancer à l'abordage des bateaux ennemis, elles s'illustrent dans des batailles célèbres.En France, c'est sous le règne de Louis XIV qu'une véritable flotte voit le jour. Marseille, la cité des galères, compte alors 12000 galériens !Mais qui sont ces forçats ? Esclaves ou condamnés, ils sont marqués au fer rouge, à l'épaule, de trois lettres infâmantes, GAL. Louis XIV envoie notamment aux galères des protestants refusant de se convertir au catholicisme. Si ces galériens rament peu et se battent très occasionnellement, ils endurent des conditions de vie terribles, entre punitions et corvées.Lorsqu'au milieu du XVIIIe siècle, il est décidé de mettre fin à la flotte des galères, trop coûteuse, les forçats sont affectés à un nouveau type de prison... le bagne.Le calvaire des galériens a été tel qu'il est passé à la postérité : « Quelle galère ! » est une expression bien comprise de nos jours. C'est avec un récit fourmillant d'anecdotes que l'historien Jean-Paul Chabrol raconte cette tragique épopée.
Les Allobroges, les Volques, arécomiques et tectosages, les Éduens, les Salyens, les Arvernes... plus de 80 peuples gaulois constituent la Gaule. Difficile de s'y retrouver, d'autant qu'ils s'affrontent souvent entre eux ! Vercingétorix a presque réussi à les unir et à vaincre l'armée romaine de César mais il a finalement été défait en 52 av. J.-C.La Gaule du Sud a une histoire bien à elle. Entre l'Italie et l'Espagne, ses habitants sont d'abord proches des Grecs qui s'installent très tôt à Marseille. Ils apprennent d'eux la culture de la vigne, de l'olivier, la monnaie, l'écriture... Les Romains viennent un peu plus tard et bénéficient de cette relative « hellénisation » des Gaulois du Sud. Ces derniers, plus proches des peuples de la Méditerranée que des Gaulois du Nord, combattent souvent aux côtés des Romains. Ils se « romanisent » ensuite plus profondément que le reste de la Gaule en faisant de la province de la Narbonnaise le prolongement de l'Italie romaine.Des Celtes aux Romains, l'historien Éric Teyssier nous entraîne dans une épopée de plusieurs siècles. D'une civilisation à l'autre, les Gaulois du Sud ont joué un rôle primordial.
Des premiers réformés aux premiers exilés, des galériens aux prisonnières de la tour de Constance, parmi lesquelles Marie Durand, en passant par les Camisards et leur chef emblématique Rolland, Samuel Bastide a illustré l'histoire des huguenots en six grands chapitres.L'artiste a consacré une partie de sa vie à concevoir des conférences-projections pour lesquelles il a produit près de 2500 plaques de verre ! Plus de 200 ont été sélectionnées pour ce livre, hommage à une oeuvre de qualité exceptionnelle, fruit de recherches pointues. L'expressivité des silhouettes, la précision des traits, la richesse des dessins ont marqué des générations, comme la voix et le talent de conteur de Samuel Bastide. La force des images et du récit en est d'autant plus saisissante.
En cette deuxième moitié du XVIIIe siècle, le Gévaudan (la Lozère actuelle) est un province pauvre et isolée, un pays de petits vergers et de loups. C'est alors qu'une Bête répand la terreur. Quelle est-elle ?
Entre 1702 et 1704, 2 000 Camisards, des protestants cévenols, tiennent tête à 30 000 soldats du roi, parmi lesquels les terribles dragons. Pourquoi ce soulèvement ? En 1598, Henri IV avait signé l'édit de Nantes et accordé la liberté de culte aux protestants. Il avait ainsi mis fin à 40 années de guerres de Religion et à d'horribles massacres. Or, presqu'un siècle plus tard, en 1685, Louis XIV décide d'imposer le catholicisme comme l'unique religion de son royaume. Une répression terrible s'abat alors sur les protestants : les hommes sont condamnés aux galères, à la roue et au bûcher, les femmes emprisonnées et les enfants envoyés dans des couvents. La pression sur la population réformée est à son comble. La révolte éclate. L'historien Jean-Paul Chabrol raconte l'âpre conquête de la liberté de conscience, de la Réforme à la Révolution française. C'est dans ce cadre que l'épopée des Camisards, qui n'a duré que deux ans, a marqué l'histoire de la France et de l'Europe mais aussi celle des Cévennes qui resteront dès lors une terre de résistance.