L'histoire de la Révolution française, de ses causes et de ses conséquences, est abordée dans une perspective mondiale. Les mécanismes déclencheurs de l'insurrection sont décryptés.
Cet été, des feux d'une grande ampleur ont ravagé la forêt des Landes de Gascogne, ravivant la peur de la déforestation. Mais celle-ci n'est pas nouvelle.
C'est le XIXe siècle qui imposa l'idée d'une Gaule au couvert forestier dense. Loin du mythe de Brocéliande, les forêts du Moyen Age avaient souvent l'allure de landes où mener paître les troupeaux.
Tout change avec Colbert, qui entreprend à partir de 1661 la « Grande Réformation » de la forêt française : recenser, exploiter, planifier, pour rationaliser la gestion forestière. Nous en sommes les héritiers : un tiers du territoire métropolitain est aujourd'hui couvert de forêts - bien plus que sous l'Ancien Régime !
Avec Corinne Beck, Jacques Berlioz, Amaury Chauou, Andrée Corvol, Jean-Baptiste Fressoz, Fabien Lochet et Michel Reddé.
Pour la première fois, notre revue consacre un dossier au football. C'est que ce sport est devenu le plus populaire du monde.
Les Coupes du monde sont aujourd'hui des événements planétaires suivis par des milliards de spectateurs. Mais rien n'allait de soi lorsqu'en 1930, l'Uruguay proposa de créer, sur le modèle des Jeux olympiques mais avec des joueurs professionnels, une compétition mondiale qui aurait lieu tous les quatre ans. L'Angleterre refusa, seuls quatre pays d'Europe y allèrent, dont la France.
Un siècle plus tard, les enjeux ont changé mais le foot, qui intéresse plus d'un humain sur trois, reste la caisse de résonance de toutes les passions contemporaines.
25 septembre 1945 : à Saigon, plus de 100 civils français sont assassinés par les combattants du Viêt-minh. 29 novembre 1947 : 310 paysans vietnamiens trouvent la mort lors d'un raid français sur le village de My Trach. Ces massacres et tant d'autres ont été oubliés, occultés par la guerre américaine au Vietnam. La guerre d'Indochine, qui opposa la France et les indépendantistes de 1946 à 1954, en pleine guerre froide, fut pourtant la guerre de décolonisation la plus violente du xxe siècle. Il fallut un Pierre Mendès France pour sortir la IVe République de l'ornière.
Avec l'invasion russe de l'Ukraine, l'Europe qui croyait en avoir fini avec la guerre interétatique la voit resurgir. Et avec elle, les craintes de « montée aux extrêmes » et les incertitudes liées au « brouillard de la guerre ». Deux expressions du penseur de la guerre prussien Clausewitz, largement reprises par les médias. Pourtant son grand traité De la guerre a près de deux siècles. Mais sa pensée du conflit semble ne pas avoir perdu de son actualité. Certains l'ont rendu responsable des bains de sang de l'année 1914, d'autres ont jugé que le risque nucléaire lui donnait plus que jamais raison. Sa réflexion n'a pas cessé de susciter celle des militaires comme des historiens. De fait, elle ne manque pas de complexité, ni de contradictions. On en retient toutefois une leçon essentielle : la guerre est avant tout « la continuation de la politique par d'autres moyens ». Méconnu de son vivant, il a laissé une oeuvre inestimable. C'est que, en pensant l'anéantissement comme la limitation de la guerre, Clausewitz semble en avoir compris l'essence.
En juillet 1830 les Parisiens se soulèvent pour défendre la liberté de la presse.
En trois jours la monarchie conservatrice de Charles X s'effondre. Ce qu'on a oublié, c'est que cette année-là, de Bruxelles à Varsovie, de Leipzig à Bologne, c'est une bonne partie du Continent qui s'enflamme au nom de la liberté. Mais quelle liberté ?
Libertés individuelles, droit de vote, souveraineté des nations, dignité du travail... tout se mêle. Même si 1830 a souvent été un feu de paille, un sérieux coup a été porté à l'Europe des rois.
Il n'allait pas de soi que la Bourgogne devienne française. Influencés par Michelet, nous nous sommes habitués à voir dans le duc de Bourgogne Charles le Téméraire, à travers sa lutte avec Louis XI, un prince ingrat qui s'oppose à l'inéluctable construction de la France. Les choses ne sont cependant pas si simples. La Bourgogne des xive et xve siècles est une principauté puissante qui s'étend des rives de la mer du Nord aux vignes de Beaune. Par conquête ou par mariage, elle a absorbé les prospères - et souvent frondeuses - cités flamandes (Bruges, Lille, Gand). Les princes de Bourgogne, cousins du roi, mènent un train de vie qui éblouit l'Europe par l'exubérance de leurs banquets, la renommée de leurs vins, la beauté de leurs draps de laine - dont témoignent les manteaux chamarrés des portraits de Van der Weyden ou Van Eyck. Constructeur d'un véritable État, Charles le Téméraire assure la continuité territoriale de cet ensemble avec la conquête de la Lorraine, crée un parlement et ambitionne de devenir souverain d'un royaume indépendant entre France et Saint Empire. Son rêve s'écroule en 1477 dans les neiges de la bataille de Nancy, dont il avait voulu faire sa capitale. L'État bourguignon ne verra pas le jour. Mais, jusqu'à aujourd'hui, Dijon et les villes du Nord, par leur exceptionnel patrimoine culturel, en portent la mémoire.
L e trimestriel du magazine L'Histoire fait peau neuve et devient un mook de 132 pages. Portfolios, cartes, BD, infographies, entretiens, complètent les articles des plus grands historiens pour éclairer le passé et en comprendre les enjeux. Le numéro 2 de cette nouvelle formule, en vente trois mois, réunit les spécialistes de l'Algérie qui célèbre cette année les 60 ans de son indépendance. Nous avons choisi de retracer le temps long de l'Algérie : les violences de la conquête et du régime colonial français, les huit ans d'une guerre qui déchira tous les camps, mais aussi les drames qui ont suivi l'indépendance de 1962. Raccommoder les mémoires implique de regarder en face cette histoire partagée
Il y a 450 ans, le 24 août 1572, jour de la Saint-Barthélemy, un massacre de protestants ensanglante Paris, avant de se répéter dans le royaume. Il y a peut-être 10000 morts : c'est l'épisode le plus violent et le plus tristement célèbre des quarante ans de guerres de Religion. Les responsabilités du drame, ses conséquences politiques ou ses ressorts anthropologiques ont été largement étudiés. Appuyé sur les travaux de Jérémie Foa, ce dossier propose d'aborder, à contre-pied, l'événement « par en bas », au plus près des acteurs anonymes du drame, tueurs, victimes, attentistes, hésitants ou même... sauveurs.