Commande du Museon Arlaten d'Arles, ce livre rassemble les clichés pris par quatre photographes : Lionel Roux, David Huguenin, David Pinzon et Jean-Luc Maby. Quatre regards d'auteurs sur ce lieu emblématique avant sa mutation. Crée en 1896 par Frédéric Mistral, le Museon Arlaten fut l'un des premiers musées ethnographiques de France. De notoriété nationale, ce lieu est considéré par les « provençalistes » comme le socle de l'identité provençale. Riche de collections passionnantes, il fait l'objet aujourd'hui d'une rénovation totale afin d'améliorer la conservation des oeuvres et objets, et d'en faciliter l'accès au public. Ainsi, les photographies de Lionel Roux, David Huguenin, David Pinzon et Jean-Luc Maby témoignent à la fois du Musée Arlaten tel qu'il a été conçu par Frédéric Mistral mais aussi de l'histoire de la muséographie en France.
Juliana Beasley, en héritière d'une tradition photographique américaine (Arbus-Goldin), s'intéresse aux marges de la société qui l'entoure. New York est « sa ville » et c'est là, dans le quartier déshérité de Rockaways qu'elle travaille à documenter depuis quatre ans une petite communauté blanche en bout de course, miséreuse et oubliée. Invitée en résidence à Sète par CéTàVOIR, Juliana est partie à la découverte d'un espace clos, une île, de sétois tellement attachés à leurs spécificités, d'une culture également. Le Sud, et cette ville de Sète si singulière. Une aventure pour elle, périlleuse parfois, tant le décalage est immense entre la vieille Europe du Sud et l'Amérique d'aujourd'hui. Il en résulte un livre, le troisième d'une collection passionnante, après Anders Petersen et Bertrand Meunier, si différent, en carrés et en couleurs, après les noirs âpres de 2008 et 2009, d'où surgit une Sète faite d'intérieurs baroques et d'histoires particulières. Une autre Sète que nous découvrons grâce à Juliana Beasley.
Est-il possible, est-il seulement imaginable de faire le portrait dun paysage, comme on le ferait dun autre être vivant? Un portrait rendant compte à la fois de linstant dans le temps, et de tous les signes laissés par le temps vécu, et peut-être aussi des attentes, des espoirs, des craintes pour le temps à venir? Le paysage est le plus souvent, dans lhistoire de la photographie, sujet dartérialisation, objet théâtralisé, montré comme un état, un arrangement des choses. Or le paysage est vivant, même si ses mouvements sont le plus souvent subreptices, ou très lents, au rythme de la pousse des arbres, du changement de couleur dun crépi. Nous avons besoin détapes, c'est-à-dire dinstantanés successifs, pour comprendre comment grandissent les enfants, comment nous vieillissons. Il nous les faut aussi pour constater ce que le temps est en train de faire du paysage, et surtout de celui que nous voyons tous les jours. Ce qui est montré ici, ce sont des portraits de paysages du Ventoux, des Dentelles.... Tels quils sont aujourdhui (.). Tels quils sont devenus (.).
Tels que nous voudrions quils demeurent ou quils deviennent.
Depuis plus de 25 ans, Peter Thumm maîtrise avec brio toutes les techniques de lart de la céramique.
Lartiste aime rompre la sévérité des formes géométriques -sphère, cube, hexagone, octogone et cube- avec des décors parfois inspirés des modèles classiques antiques.
Couleurs lumineuses, ornements rythmiques où gravitent des thèmes tels que «danse et mouvement» ou «homme et nature», les oeuvres de Peter Thumm réunies dans cette première monographie qui lui soit consacrée, plonge le lecteur dans un univers plein de vitalité.
« En arrivant en Provence en 1991, j'assistai au Musée Granet (Aix-en-Provence) à une conférence formidable de Jean Arrouye sur les Sainte Victoire de Cézanne. J'arrivais d'années passées, au Nouveau Mexique, puis en Andalousie, où je me passionnais pour l'Expressionnisme allemand, puis pour la Scuola Romana.
Randonneur, aimant le rythme très lent de la découverte des lieux, je commençais peu à peu à marcher dans tous les coins de la région, dont, l'inévitable Montagne Sainte Victoire. J'en faisais des photos, comme ça, en passant, sans idée de projet ou d'exposition. Les années passèrent, je publiais les photos de la Réserve Géologique de Haute-Provence, du Jura, de l'Ardèche, de l'Aragon, puis un jour, des amis me convainquirent de réunir celles de la Sainte Victoire. Je découvris ainsi une série de photos toute en lumière très blanche. Marcher là-haut est une expérience de clarté absolue. C'est ainsi qu'est née «La montagne blanche». Aussi en hommage à Black Mountain, l'école d'artistes américains des années 50 à laquelle appartenait un bon ami à moi, le poète Robert Creeley. Face à la beauté de ce lieu, je décidais de rajouter quelques photos «de notre époque», en la photographiant depuis les trains ou voitures avec des symboles d'aujourdhui, poteaux électriques, autoroutes, fast-food...
Telle est l'histoire de cette série. » Bernard Plossu
Petite prospérité, classes Moyennes en Afrique est un projet initié et mené par Joan Bardeletti. En associant photographie d'auteur et travaux de recherche sociologique, l'enjeu était de tracer le profil d'une autre Afrique, celle d'un entre-deux oscillant entre richesse et pauvreté. Au terme de deux ans de rencontres avec plus de soixante personnes dans cinq pays du continent, Joan Bardeletti donne à voir les multiples facettes des classes moyennes dans leur quotidien, s'intéressant à leurs lieux de loisir, de travail, leurs pratiques religieuses et aux événements politiques qu'elles rencontrent. Travaillant dans des régions distinctes dont l'histoire et les pratiques culturelles sont très différentes, l'artiste a mis en lumière la diversité des classes moyennes et ce qui les rapproche tel que l'intelligence, l'énergie et l'ambition si visibles dans ces images.
Arrivé en France à l'âge de 4 ans, Ladislas Kijno est attiré par la peinture dès son adolescence.
Depuis, il ne cesse d'inventer tout au long de sa vie, explorant constamment de nouvelles techniques.
Peintre prolifique, coloriste flamboyant, ami de Picasso, d'Hans Hartung, d'Edouard Pignon et de Sonia Delaunay, il est un artiste reconnu dont les papiers froissés sur toile, qu'il lança au début des années 50, firent le tour du monde. S'il refuse de « rester prisonnier d'un truc », il renouera régulièrement avec cette technique où la peinture devient quasi-sculpture, vibrant d'ombres et de lumières sur un support rugueux comme une paroi rocheuse.
Il s'essaiera à de nouveaux procédés comme la pulvérisation, les bombages et le recours au feu. Dans la mouvance des peintres américains, il expérimentera également les coulures d'acrylique (les drippings). Inventeur perpétuel, il se définit lui-même comme « un homme de maquis qui n'appartient pas aux armées régulières. Je suis un franc-tireur, j'ai inventé les moyens de me battre et de résister, des moyens de peindre qui ne sont pas ceux des académies ni ceux du bon usage de la mode ».
Artiste engagé, il rendit hommage dans ses oeuvres à Angela Davis ou à Nelson Mandela et dénonça les horreurs de la guerre d'Algérie puis de celle du Viêt-nam. L'ouvrage Ladislas Kijno, Les grandes oeuvres rassemble 70 oeuvres emblématiques de l'artiste et rend ainsi hommage à un homme prolifique qui aura marqué l'art contemporain de la deuxième moitié du 20e siècle et le début du 21e.
Un photographe. Photographier le noir, l'artificiel, le mouvant.
Des images aux couleurs ruinées par des halos imprévisibles. Manier l'imprécis et capter les sensations de la nuit. Partout sur la terre, dans les villes, électriques, et les campagnes sans lumières, les déserts au feu de camp. Composer avec des lumières résiduelles, respirer avec économie, pour être immobile. Des images en volant, calé contre des supports de fortune. Les lumières de cinéma du Paris des petites rues, le rouge et le vert des « Chinatown », le trop peu d'éclairage des villes à basfonds, Tananarive, Vera Cruz, Mexico, les néons tout puissants en Asie du sud-est, les lumières du feu, seule source perdue, magnifiant les hommes du désert en Libye et au Niger, les visages grignotés de noir, les silhouettes instables, les couleurs éclatées, les enseignes arrogantes, la misère décuplée, le bonheur et le malheur poussés vers leur extrême vérité.
Photographier, parfois protégé par la nuit, plus souvent fragilisé et exalté.
Victor Vasarely est surtout connu pour son apport majeur à l'Art Optique. Parmi ses nombreux axes de recherche figure la volonté d'associer l'art et l'architecture, notamment dans les grands ensembles, par le biais d'oeuvres de très grand format. À partir de 1966, il élabore le projet d'un centre architectonique rassemblant les deux parties de son oeuvre, l'une picturale, l'autre théorique. La première sera présentée dès 1970 dans un monument historique, le château de Gordes (Vaucluse) alors que pour faire connaître la seconde, un bâtiment entièrement conçu par Vasarely est construit à Aix-en-Pvce par l'architecte en chef des monuments historiques Jean Sonnier et son associé Dominique Ronsseray. Ce sera la Fondation Vasarely, inaugurée en 1976. Centre réunissant urbanistes, architectes et plasticiens, pour Vasarely, il s'agit de créer un lieu ouvert à tous tourné vers l'avenir, les nouvelles technologies, les sciences, l'informatique...
L'ouvrage Fondation Vasarely, dont les photographies signées Xavier Zimbardo sont accompagnées de citations de l'artiste, a pour but de montrer au grand public, cet extraordinaire bâtiment qui, après une période douloureuse, voit ses activités relancées. Une promenade passionnante entre géométrie architecturale et oeuvres monumentales.
La reconnaissance de l'importance des livres de photo dans l'histoire de la photographie et de l'art est un phénomène récent. Certaines expositions et publications ont contribué à cette appréciation internationale. Parmi les premières, on trouve « Fotografía Pública / Photography in Print 1919-1939 » au musée national centre d'art Reina Sofia (Madrid, 1999) ou « Open Book from 1978 to the Present » au Hasselblad Center (Goteborg, 2005), ainsi que l'ouvrage en deux volumes The History of Photobooks signé par Martin Parr et Gerry Badger (Phaidon, 2004 et 2006).
Quelques livres de photo latino-américains y sont référencés, mais ils sont en réalité peu nombreux. Cela peut s'expliquer par l'absence de monographies et d'expositions sur ce sujet. Cependant, les livres de photos latino-américains ont une histoire longue et remarquable, qui date également des années trente et à laquelle ont participé beaucoup des photographes parmi leses plus importants tels queles Mexicains Manuel Alvarez Bravo, Agustin Jimenez, Emilio Amero, Lola Alvarez Bravo, Guillermo Kahlo, Agustin Casasola, Nacho Lopez, Enrique Bostelmann, Pedro Meyer et Graciela Iturbide, ainsi que Martin Chambi (Pérou), Horacio Coppola, Grete Stern, Gustavo Thorlichen, Marcos Lopez, Sara Facio-Alicia d'Amico (Argentine), Sergio Larrain (Chili), Alfredo Boulton, Barbara Brandli, Fina Gomez, Daniel Gonzalez, Paolo Gasparini, Claudio perna, Thea Segall (Venezuela), Hernan Diaz, Nereo Lopez (Colombie), Mayito, Ernesto Fernandez et Ivan Canas (Cuba). D'excellents livres de photo de Claudia Andujar, Maureen Bisilliat, Stefania Bril, Mario Cravo Neto, Marcel Gautherot, George Love, Jean Manzon, Miguel Rio Branco, Peter Scheier, Dulce Soares, Otto Stupakoff y Bob Wolfeson, entre autres, ont été publiés au Brésil.
Le Livre de photographies d'Amérique Latine propose un passionnant tour d'horizon en images de ces titres qui font l'histoire de la photographie.
Les textes sont signés Horacio Fernández, spécialiste en la matière.
D'une beauté à part, la cité que l'on rappelle volontiers phocéenne fascine ses visiteurs comme ses habitants, qu'elle sait brasser comme nulle autre, d'où qu'ils viennent. Au promeneur de passage, elle offre des charmes immédiats, un port ouvert sur la Méditerranée patiné par 26siècles d'existence, une fière architecture, des quartiers aussi éclectiques que pittoresques, des trésors culturels, une façade balnéaire, des calanques stupéfiantes et une foultitude de bonnes adresses où prendre le temps de vivre et d'apprécier. Parce qu'ici, on ne vit pas tout à fait comme dans une autre grande ville, c'est volontaire : on a ses façons de faire et ses manières de dire. À découvrir en suivant une Marseillaise d'adoption, journaliste photographe touchée par l'étrange grâce des lieux.