Depuis cinquante ans, Bernard Descamps explore la photographie dans tous ses états, du reportage au paysage et au portrait, du noir et blanc à la couleur. Voyageur inlassable, Descamps s'est rendu dans de nombreux pays, à la rencontre des populations et de leurs coutumes (Mali, Inde, Japon, Venezuela, Vietnam, Madagascar, Maroc, etc). Pour autant propose-t-il une photographie de voyage qui est surtout celle du voyage intérieur : ses images, images, dont la pureté approche souvent l'abstraction, ne décrivent pas les objets ou les événements » mais « voudraient dévoiler de minuscules fragments du temps selon ses propres termes. Photographe-voyageur, membre de l'agence Vu et représenté par la galerie Camera Obscura, Bernard Descamps traite de l'environnement, des rapports de l'homme et de la terre. Depuis trente ans, il explore la photographie dans tous ses états, du reportage au paysage en passant par la ville et ses couleurs. Ici ce livre nous parle de nature, de paysages par une approche en quatre chapitres : La mer, la montagne, la forêt et les oiseaux. Bernard Descamps a publié douze titres chez Filigranes : Au-delà des apparences, Natura, Autoportrait, Où sont passés nos rêves ?. Ici même, Quelques Afriques, Lady Land, Silences, Evening Land, Japon, Berbère, Le don du fleuve.
« Way to blue » est un récit photographique, tel un carnet intime.
Arnaud Chochon, photographe natif de Charente-Maritime et basé à Toulouse, a commencé ce travail en 2018 après avoir développé un film de son appareil argentique. Parmi les photos oubliées de ce film, il y trouve son propre portrait réalisé par son frère décédé quelques mois auparavant où ce dernier apparaît dans le reflet des lunettes de soleil.
Commence alors un travail photographique de 4 ans dont la forme est variée, du numérique à l'argentique, du compact au reflex en passant par le téléphone, pourvu qu'elle incarne les différentes phases du deuil et de la reconstruction.
De souvenirs intimes à des paysages paisibles ou mouvementés, ce récit reprend petit à petit le chemin de la vie où l'humain retrouve une place.
Ce livre retrace dix années de photographies dans la nature. Le point de départ a été une très grande marée dans le Finistère Nord, l'hiver 2012. Ce mélange de désert de sable et d'eau à marée basse m'a donné l'envie de planter un arbre et de le photographier. Symboliquement j'ai alors commencé à travailler avec des sculptures de papier installées très loin sur l'estran. Il fallait travailler entre deux marées et j'ai souvent perdu l'oeuvre avant même de la photographier, c'était un jeu de patience.
Photographier la nature correspond pour moi à un espace de libération. Je suis certes en lien avec mon sujet, mais je suis aussi un peu à côté de moi-même. Au coeur d'une forêt ou au bord d'un lac, il n'y a pas de perfection ni d'imperfection, tout est déjà là et je suis en quelque sorte sans objet, d'où ce besoin de non-altérité. Il y une sorte de dilution de soi avec la nature et l'on peut effectivement parler de communion.
J'aime les formes simples ou les matières à déconstruire comme le papier froissé. Ce sont à la fois des symboles esthétiques et des objets qui sont là pour rendre en quelque sorte hommage au lieu. J'artificialise alors un peu l'espace naturel, je l'humanise peut-être aussi, même si ce n'est pas mon propos initial. Ce qui compte de manière primordiale, c'est la découverte du lieu et parfois, comme l'écrit Hubert Reeves, l'espace prend la forme de mon regard. Benjamin Deroche
'L'été, la chaleur, le ciel bleu, et les gens (presque) tous sur les plages !
Mais pas tous ! Dans le Sud, il n'y a pas queles belles plages, il y aÂaussi les arbres, la nature et ses odeurs, l'aube et le crépuscule... Par exemple, il est une ville où les jardins sont spécialement soignés et accueillants : c'est la ville d'Hyères dans le Var.
On l'appelle même «â€‰Hyères-les-Palmiers »â€‰!
L'après-midi est chaud, mais le ciel ce jour-là est subtilement un peu plombé, gris, sans l'éclat du soleil ; je me promène calmement au jardin où les enfants rient en prenant le petit train à l'ancienne, entouré de paons et de canards : car à Hyères, il y a plusieurs parcs à la disposition des promeneurs, de ceux qui ne vont pas forcément à la mer. Le soleil revient et la chaleur avec, je monte tout doucement vers le parc Sainte-Claire en empruntant des escaliers bien raides. Heureusement j'ai ma petite bouteille d'eau ! Les arbres y sont merveilleux ! Tout excité, je virevolte d'un sentier à l'autre, me laissant émerveiller par le foisonnement méditerranéen de cette nature si bien agencée...
(Tout cela me fait aussitôt penser au Douanier Rousseau, ce côté jungle très verdoyante.)' [...] Bernard Plossu
C'est au coeur d'une unité de soins pour sans-abris que le photographe Cyril Zannettacci assiste en 2021, au déferlement de l'épidémie du Covid-19. Situé à Nanterre, aux portes de Paris, le Centre d'Hébergement et d'Assistance aux Personnes Sans-Abri (CHAPSA), lieu unique en France, accueille et accompagne des sans-abris dans un parcours de soin. Avec ses airs d'hôpital abandonné, le centre accueille des sans-abris depuis la fin du IXe siècle. N'ayant pas les mêmes ressources, ni la même réputation que la médecine classique, la médecine sociale souffre d'un manque considérable de moyens, de budgets et d'effectifs. Rationnement, voire disparition de certains produits d'hygiène, locaux vétustes, WC condamnés depuis des mois, équipe de nuit réduite à une infirmière et une aide-soignante pour quarante-huit patients...
Présidé cette année Mathieu Pernot, figure reconnue en France de la photo sociale, le jury est constitué de professionnels du monde la photographie et d'experts de la lutte contre la pauvreté du Réseau Caritas France. Le prix a par ailleurs tissé un partenariat avec le Collectif Fetart (conseiller artistique du prix), la Galerie Le Château d'Eau à Toulouse, les éditions Filigranes, Picto Foundation, le magazine Polka et La SAIF. Le Réseau Caritas France, créé à l'initiative du Secours Catholique, rassemble 11 organisations engagées dans la lutte contre la pauvreté, la précarité et les inégalités. Chaque jour, 70 000 bénévoles, volontaires, salariés agissent au sein du Réseau Caritas France pour trouver des solutions et accompagner les plus fragiles. En 2020, le Réseau Caritas France a créé le Prix Caritas Photo Sociale pour encourager les photographes qui travaillent sur des sujets sociaux afin de rendre compte des difficultés des plus vulnérables et du combat qu'ils mènent pour retrouver une vie digne et autonome.
L'«anthropocène» signe une crise civilisationnelle profonde. Les assises, sur lesquelles les sociétés occidentales se sont senties pendant longtemps solidement établies, paraissent désormais précaires. La confiance accordée au progrès technique et aux acquisitions scientifiques est ébranlée.
Nombreuses sont les oeuvres photographiques contemporaines qui s'attellent à problématiser et à penser les évolutions de nos modes de vie, de nos valeurs, de nos relations au vivant, au temps ou au progrès. Il s'agit dans cet ouvrage d'analyser la façon dont ces travaux donnent à réfléchir, s'inscrivant de façon féconde dans le débat public.
Liste des photographes présentsÂ: Peter Fischli & David Weiss, Mishka Henner, SMITH, Ignacio Acosta, Mathieu Asselin, Richard Misrach, Yves Marchand & Romain Meffre, Carlos Ayesta & Guillaume Bression, Guillaume Herbaut, Robert Polidori, Céline Clanet, Françoais Delderrière, Petra Stavast, Jan Stradtmann, Marina Caneve, Céline Duval, Batia Suter, Arno Gisinger, Catherine Poncin, Agnès Geoffray, Jan Fontcuberta, Mathieu Pernot, Jean-Marie Donat, Bernard Plossu, Jean-Luc Mylayne, Michel Séméniako, Thomas Struth, Jürgen Nefzger, Bertrand Stofleth, Julien Guinand, Joel Sternfeld, Éric Dessert, Thierry Girard, Beatrix von Conta, Brigitte Bauer, Guillaume Bonnel, Marc Deneyer, Anne-Marie Filaire, Olivier de Sépibus, Geoffroy Mathieu, Ianna Andréadis, Bruno Goosse.
Les termes d'écologie, d'environnement, d'anthropocène ou de réchauffement climatique se trouvent aujourd'hui repris à satiété au sein des médias et convoqués dans les travaux des chercheurs de nombreuses disciplines de sorte que, pour dissiper tout sentiment de dispersion, voire de confusion, il paraît nécessaire de commencer par préciser ce dont le présent livre ne parlera pas.
Il ne s'agira pas ici d'étudier des oeuvres photographiques qui, se concentrant sur des substances organiques ou des matériaux bruts, envisagent les éléments naturels comme un médium et relèvent d'une forme d'«â€‰écopoïétique ». Les travaux proches du Land Art ou de l'Arte Povera mobilisant la prise de vue ne seront pas pris en considération. [...] Danièle Méaux
Un trombinoscope des chiens du quartier En attendant de travailler sur de futurs aménagements, Olivier Leroi propose un projet intermédiaire mettant tous les chiens du quartier à l'honneur. En mars 2021, dans la ferme de Kerfrehour, la Maison de quartier, ont défilé 80 chiennes et chiens pour venir s'y faire portraiturer par l'artiste, accompagné du photographe Guillaume Le Baube. L'inventaire photographique exhaustif de la population canine du quartier est le sujet de ce livre. En photographiant leurs chiens, Olivier Leroi révèle la présence des habitants, comme la photo d'une grande famille.
Une mise ludique jouant sur la taille des chiens. On commence par le plus petit Loulou et on termine par Titou.
Les cinquante-cinq chiens du quartier de Kerfréour (Lanester 56660) se sont donnés rendez-vous pour se faire tirer le portrait dans le laboratoire improvisé de la ferme du quartier, du plus petit chien du monde (chihuahua) au plus grand chien du mode (lévrier irlandais).
Tous se sont agréablement plié au jeu des échelles en montrant leur meilleur profil. Aussi on peut voir dans le reflet de leur oeil la présence attendrie et pudique de leur maître.
Ce livre a été réalisé par Olivier Leroi grâce à la Fondation de France (programme nouveaux commanditaires ) piloté par Éric Foucault (Eternal network) et soutenu par la ville de Lanester dans le cadre d'un programme de réhabilitation du quartier de Kerfrérour.
L'artiste Olivier Leroi, qui lui semble convenir au contexte. Tour à tour dessinateur, sculpteur, vidéaste..., il travaille toujours en écho au milieu où il intervient, avec les outils du langage, des formes et des lieux pour en réaliser une oeuvre qui s'affranchit de tout contexte sociologique. C'est le décalage qui l'intéresse, que ce soit par le biais de l'humour ou de la poésie.
Le musée Granet a conçu une exposition consacrée à l'artiste Bernard Plossu sur le thème de l'Italie. Une centaine de photographies seront exposées, la plupart inédites, couvrant la période de la fin des années 70 à 2017. Si l'artiste est célèbre pour ses clichés utilisant de façon quasi exclusive le noir et blanc dès 1965, il a pu expérimenter la couleur au gré de ses voyages à travers un procédé pigmentaire particulier, le tirage Fresson, découvert en 1967. Ces tirages mat au charbon, connus dans le monde entier, donnent un rendu granuleux, doux et presque poudré à ses photographies. Ce magnifique ensemble sera mis en regard avec une soixantaine de lavis, aquarelles, différentes vues de la ville de Rome et de ses alentours réalisées par le peintre emblématique de la ville d'Aix, François-Marius Granet (1775-1849) dans la première moitié du XIXe siècle.
Avec Orientations photographiques, Arnaud Claass poursuit son exploration des images réelles et des images mentales. Son écriture mêle des observations tirées de la vie quotidienne et des considérations sur l'art de voir. Il envisage la diversité des pratiques du regard comme célébration des choses, comme journalisme ou engagement social, comme ambition muséale ou au contraire comme indifférence délibérée envers l'institution artistique. Abordant des travaux contemporains aussi bien que des oeuvres pionnières des modernités historiques, il questionne l'étrangeté inclassable de la photographie, sa capacité à dire l'énigme du monde, et paradoxalement à résister au déferlement des images. Il médite au passage sur des textes théoriques récents d'auteurs déjà en passe de devenir des classiques. En fin de volume, les Réflexions sur le cas Vivian Maier proposent une lecture attentive de l'oeuvre de la photographe, examinant ses aspects stylistiques aussi bien que les problèmes passionnants soulevés par sa révélation et sa diffusion.
Pendant près de 40 ans, Thibaut Cuisset (1958-2017) a construit une Å«uvre sur le paysage à travers des campagnes successives, en France et à l'étranger. Arpentant les paysages, il développe un style singulier qui s'appuie sur un équilibre ténu entre sujet, couleur et lumière. Les campagnes françaises et le cours des fleuves représentent un champ de recherche essentiel dans les recherches de Thibaut Cuisset sur le paysage. Le corpus d'images constitué autour de la Loire en est une démonstration notable, témoignant à la fois de la constance de l'écriture du photographe et de son évolution, tant dans la composition que dans les modalités d'exposition des photographies. Ainsi, l'exposition présentée au Château de Tours montre le travail réalisé par Thibaut Cuisset autour de la Loire pendant près d'une décennie, au gré de plusieurs commandes et prix photographiques. Réunissant pour la première fois l'ensemble de ces séries et proposant certaines photographies inédites, LoireÂ: Thibaut Cu
[...] Je percevais que Jean-Pierre Evrard ne scrutait pas sa mémoire, ne labourait pas un champ perdu de souvenirs. Il fournissait un délicat parcours nimbé de poésie et d'irrésistible inclination vers les autres dans ce qu'ils ont de meilleur, un goût passionné et débordant d'être infiniment contemporain. Cela vient de très loin. Jean-Pierre ne s'est jamais donné la posture du maître. Ce qui le caractérise est la sûreté d'un regard intimement lié au respect profond, généreux, chrétien, des expérimentations des autres. Rencontrer a toujours été l'un de ses plus grands plaisirs. Et avec lui, l'acte de connaissance se manifeste chaque fois comme un moment de lumière, dégageant chaque image du local et la drapant d'universel. J'ai eu le bonheur de parcourir les dizaines de boîtes où sont méthodiquement classés ses tirages. Classement d'orfèvre. Chaque feuille posée sur le plat de la main est un bonheur des sens, le papier a été choisi, le sélénium poudroie, les gris sont traités puissamment. Et puis, dans ces boîtes se trouvent aussi les albumines de Tlemcen, les plaques de verre du Cambodge, les portraits de Cavilla, les échanges portant le don au plus haut du bonheur de dialoguer avec les autres photographesÂ: Edouard Boubat, Willy Ronis, Bernard Plossu, Claude Dityvon, Luc Choquer ou Marie-Paule Nègre, pour ne citer que ses préférés. [...] Patrick Manac'h Jean-Pierre Evrard photographe voyageur a photopgraphié de nombreux pays et notamment le Maroc pendant 30 ans (1981 et 2012). Nous pouvons le qualifié de photographe humaniste, il va à la rencontre des habitants et immortalisant la vie quotidienne, sans artifice. Photographier est un acte prédateur dans sa gestuelle et seule la mise en place d'une complicité permet d'éviter la position dominante et gênante sur une personne pas toujours en mesure de se préserver. C'est la raison pour laquelle je n'utilise que des focales très courtes de façon à être le plus près possible des personnes photographiées. Je veux que ces personnes me regardent même si, pour des raisons de naturel, je ne leur demande pas toujours leur accord car le plus souvent celui-ci m'est déjà accordé, parce que le contact a été créé bien avant que je sorte mon appareil. [...] JPE
Le village aux moutons - Yamamoto Masao Je marche dans le vent d'une route de montagne et j'écoute l'harmonie qui coule de la ligne de crête. Un groupe de chèvres dessine des points blancs sur la pente. Ceci est un peu difficile à comprendre pour un japonais. Les brebis ne sont ici que du bétail. S., le jeune éleveur qui m'a permis de photographier ses agneaux, m'a dit qu'il descendait travailler une partie de son temps à la ville car il n'arrivait pas à vivre de son élevage de moutons. Cependant, à ma visite suivante, il commençait à élever aussi des poules pour les oeufs. Il avait finalement décidé de rester dans la montagne et d'y gagner sa vie. M. et G. ont un troupeau de chèvres mohair dans la montagne. Lui s'occupe des chèvres et elle dessine et produit de beaux objets avec leur laine : couvertures, écharpes et chandails. Ils sont colorés et extrêmement doux. J'ai pris quelques images de ce couple et de leurs chèvres sur ces hauteurs. Le lieu faisait un magnifique studio de prise
La Sicile est un lieu magique surtout pour nous, Italiens du Nord, qui vivons dans le brouillard et rêvons de la mer. La Sicile est le lieu de l´art, de la gastronomie, de la culture, de la nature intacte, mais c´est aussi une terre de contradictions, de spéculations et d´oppression. C´est le contraste qui m´a toujours fasciné en Sicile : passé-présent, beau-moche, vrai-faux, mais ce contraste si évident prend, pour nous qui venons de loin, une connotation positive, fascinante, presque comme si la lumière, cette lumière splendide qui enveloppe tout l´avait transformé en une énigme mystérieuse et belle.
Ecrivaine, relieuse d'art, photographe et première femme océanographe, elle s'impose dans l'univers très masculin de la pêche. Elle participe en 1935 à diverses campagnes sur le premier navire océanographique français puis, avant la seconde guerre mondiale, sur un chalutier-morutier en campagne en mer de Barents et au Spitzberg durant 100 jours. Ses missions lui permettent de publier des rapports et des articles illustrés par ses photographies prises avec son appareil Rolleiflex ; elle ne manque pas de dénoncer la surexploitation des océans. Durant la guerre, elle obtient l'autorisation d'embarquer en tant que photographe de la Marine sur des dragueurs de mines en Manche et en mer du Nord, photographiant les tentatives de déminage. Durant les années de la France occupée, Anita Conti contribue à améliorer les conditions de pêche sur les côtes de l'Ouest africain ; au Sénégal, elle implante des stations de séchage de poissons et crée en Guinée une pêcherie de requins.
Dans une démarche à la fois anthropologique, documentaire et artistique, Rip Hopkins a réalisé cette série photographique inédite dédiée au(x) métier(s) de gardien. Le photographe joue avec le sujet et nous emmène dans un périple à travers le département des Alpes-Maritimes, de gardien en gardien. Les images créées portent chacune la force d'une individualité magnifiée et, réunies, nous offrent une vision d'ensemble sur le gardiennage, fonction quelque peu méconnue en dépit de son importance dans notre société.
Rip Hopkins en explore les multiples déclinaisons de gardien, nous présentant successivement garde-forestiers, bergers, policiers, auxiliaires de puériculture, moines, ou encore agents d'accueil. Ce faisant, le photographe met en lumière autant la pluralité que ce qui fait sa singularité du gardiennage. Être gardien, c'est protéger, définir les limites et réguler, comme le fait le berger avec ses animaux. C'est également observer à la marge, tout en étant un rouage essentiel de la mécanique sociale en exerçant une certaine autorité.
Enfin, le rôle du gardien ne se limite pas à la contrainte autoritaire : il implique souvent une forme de soin, à l'instar du rôle des soigneurs d'animaux, ou encore de transmission, dans le cas des médiateurs culturels.
Rip Hopkins nous présente également les différents espaces de gardiennage, nous rappelant qu'être gardien est toujours nécessairement être gardien de. Les personnes photographiées sont ici ancrées dans leurs lieux de travail, naturels ou culturels, de la région des Alpes-Maritimes : du littoral au Lac supérieur de la vallée des Merveilles, du musée Fragonard de Grasse à la villa Kérylos de Beaulieu-sur-Mer, en passant par la vallée de Roya, la Cathédrale de Sainte-Réparate de Nice et le musée des Merveilles de Tende. À travers les portraits des gardiens, c'est donc tout un tableau du territoire maralpin qui se dessine.
Plein de surprises, ce parcours permet d'aborder toute la complexité de la figure du gardien qui oscille entre surveillance et préservation, dans des domaines aussi divers que la conservation du patrimoine, la transmission des traditions, la protection environnementale, le maintien de l'ordre, l'entretien et la surveillance de lieux. Au fil de ses rencontres, Rip Hopkins nous montre avec subtilité et humour qui sont ces gardiens que nous côtoyons quotidiennement sans toujours les voir.
Auteurs du livre : Corentin Perrichot | Armelle Andrieu, Thibaut Gaborit, Coralie Moulin, Emmanuel Perez | Fabien Ribéry | Marc Loyon | Michel Collin | Hugo Garbil, Mewenn Hello, Sandra Hosten, Kelvyn James, Cléa Loret, Theo Prioul, Andréa Rampin, Enzo Rozé | Lise Lerichomme | Laurène Alleaume, Katherine Coat, Michel Coquelle, Juliette Fournier, Danièle Jegou, Philip Koci, Alicia Laurent, Henri Leray, Marie Mercier | Jean-Luc Maillard, Jean-Yves Morel, Christophe Schilliger l Cédric Bossard, Patrick Edeline, Jean-Pierre Le Goulven, Claude Le Port, Martine Rolez | Caroline Guittet Le présent livre, dirigé par Guillaume Bonnel est consacré à l'Observatoire photographique des paysages d'Ille-et-Vilaine, il tente de prendre cette idée au pied de la lettre. Plutôt que de présenter linéairement ce que l'on appelle un « itinéraire photographique », parcours visuel qui incarne un territoire en images, il propose une expérience qui, prenant ces images pour point de départ, permet de leur prêter vraiment attention.
Ce projet est une Commande pour le Conseil départemental d'Ille-et-Vilaine (35) et la DDTM Ille-et-Vilaine (observatoire en co-maîtrise d'ouvrage), itinéraire de 90 points de vues observatoire photographique de l'Ille-et-Vilaine.
"La petite photographie en noir et blanc et aux bords dentelés montre un jeune garçon dans une rue presque déserte. Au loin, on distingue à peine deux personnes assises devant le perron d'une maison. L'enfant a une main posée sur le guidon d'une trottinette en bois. Une des bretelles de sa salopette est tombée de son épaule. Il porte une chemise blanche dont les manches sont retroussées jusqu'au-dessus des coudes. Il semble intrigué par quelque chose qu'il observe hors champ. Est-ce un insecte, une fourmilière, un chat ? Je ne sais pas. Je ne m'en rappelle pas. Ce petit garçon, c'est moi. A l'encre bleue, tout en bas de l'image, quelqu'un, sans doute mon père, a écrit "Goulette mai 56». En voyant l'état délabré de la rue, je me demande comment une trottinette pouvait y rouler. La Goulette est une petite ville située à une dizaine de kilomètres de Tunis. Ma mère me racontait que c'est là-bas que nous passions nos vacances. Il paraît que les familles y faisaient en été un véritable exode, chargeant voitures et camions de presque toute leur maison pour meubler leurs locations de vacances.
En 1956, j'avais quatre ans. Je reviens à cette photographie que j'ai toujours gardée avec moi depuis que l'ai redécouverte. Savais-je qu'un mois plus tard je serai dans un avion qui m'emmènerait à Marseille et qu'après cette étape ma famille s'installerait pour toujours à Paris ?
Avais-je entendu mes parents en parler ?" [...] M.S.
C'est une photo de mon enfance retrouvée par hasard qui a été le point de départ de ce projet Photos trouvées. Sans doute parce qu'en tant que plasticien je me suis tout particulièrement intéressé à la notion d'identité, les photos d'anonymes m'ont toujours fasciné. Certaines photos de famille ou de groupe semblent appartenir à un souvenir collectif. D'autres éveillent notre imaginaire car ne sachant rien des personnages posant sur ces images anciennes cela ouvre un champ d'interprétation qui s'étend à l'infini.
Qui étaient-ils?? Que fut leur destin?? C'est justement parce qu'il est impossible de le savoir que je me suis amusé à donner vie, à inventer une histoire à ces inconnus. C'était comme offrir un dernier tour de piste à ces anonymes avant qu'ils ne retombent dans l'oubli.
Lorsque la Kourtney Roy s'est retrouvée confinée en Normandie pendant la crise du Coronavirus, son imagination illimitée a délivré une série photographique intitulée Survivalist Failures. Tous les jours, Kourtney Roy proposait un guide de survie, ironique, décalé et tranchant qu'elle publiait sur les réseaux sociaux. Chaque photographie était accompagnée de leçons de survie: Lesson 11: ln the apocalypse don't forget about personal hygiene. Lors du confinement, notre quotidien a brutalement changé et nos repères ont été chamboulés. Pour le mouvement des survivalistes, tout ce à quoi ils se préparaient depuis des années était arrivé, une quarantaine mondiale. Kourtney Roy s'en est inspirée, avec son langage artistique si particulier, et à la manière des survivalistes, l'artiste s'est mise en scène dans des situations insolites, qui lui rappellent peut-être son enfance passée à se raconter des histoires fantastiques dans les forêts canadiennes.
Auctus Animalis (animal augmenté) Au croisement de la science et de la magie, Auctus animalis raconte l'expérience d'un biotope crée par une société parallèle au XVIIIe siècle sur l'île de Kyramide. Cet étonnant bestiaire associant histoire et anticipation, mémoire et science-fiction révèle une collection de créatures inspirée d'une nature reprogrammée par les biotechnologies et certaines mythologies : panthère au pelage luminescent, papillon créateur de silence, oiseaux sculpteur de nuages... La composition musicale qui joue avec cette galerie de portraits donne à entendre des sons hybrides qui résonnent avec l'univers de ces néo-êtres. Auctus animalis est une fable qui fait l'experience de nouvelles relations possibles avec la nature. Auctus Animalis, un bestiaire surréaliste et futuriste. Entre histoire et anticipation, mémoire et science fiction. La série se situe au croisement entre la biologie et le surréalisme, en nous plongeant dans un monde suspendu entre réel et virtuel qui défie les réalités scientifiques à l'image de l'ère anthropocentrique que nous vivons. Ce bestiaire imaginaire met l'accent sur des animaux potentiellement en voie de disparition : un paon à l'exosquelette en argent serti de diamants, une libellule dotée d'un capteur luminescent qui mesure la qualité de l'air... Vincent Fournier (photographie) et Sébastien Gaxie (musique) sont les lauréats de la 5ème édition du Prix Swiss Life à 4 mains pour leur projet Auctus Animalis. La Fondation Swiss Life a créé son Prix Swiss Life à 4 mains - Photographie & Musique, en 2014 : le prix est destiné à valoriser des talents et récompense un projet de création croisée et originale d'un photographe et d'un compositeur. Pour la 5ème édition, ce sont le photographe Vincent Fournier et le compositeur Sébastien Gaxie à remporter la mise. Le nouveau binôme lauréat sera accompagné durant deux ans par la Fondation Swiss Life et ses conseillers artistiques : Emilia Genuardi pour la photographie, et Olivier Bouley pour la musique.
La ZAD de Notre-Dame-des-Landes de´fraie la chronique depuis plusieurs anne´es et personne n'en a jusqu'alors re´ve´le´ la ve´ritable nature. De 2014 a` 2019, Philippe Graton a parcouru la ZAD de l'inte´rieur, photographiant au moyen-format argentique cet univers et la vie quotidienne de cette socie´te´ alternative. Cet engagement dans la dure´e nous donne aujourd'hui une oeuvre photographique exceptionnelle, une restitution unique et historique de cette expe´rience marginale dont l'inte´re^t n'a jamais e´te´ aussi actuel. Ce livre de´voile plus de quatre-vingts photographies ine´dites, ainsi qu'une retranscription des notes de terrain de l'auteur, a` suivre comme une aventure.
«Madame Yvonne», photographe ambulante, a sillonné le Trégor rural sur son vélo pendant plus cinquante ans. De 1902 à 1952, elle est allée photographier sur demande les enfants, les familles, les mariages, les battages, les fêtes, les communions, les soldats, les morts, les jeunes et les vieux. Née en 1878, Yvonne Kerdudo est montée à Paris dès l´âge de 15 ans pour travailler. À travers différentes rencontres elle est venue à la photographie et a été formée par les frères Lumière dans les premières années du siècle. Revenue sur son territoire de naissance aux alentours de 1908, elle s´est installée à son compte et a travaillé jusqu´en 1952, deux ans avant son décès en 1954. Figure emblématique du canton, «?Madame Yvonne?» est connue de tous les anciens et ses clichés sont encore exposés dans les salles à manger familiales autour de Plouaret. En 2005, une de ses petites-nièces, en possession de ses archives, nous a contactés. La Compagnie Papier Théâtre a acquis le fonds photographique.
Quelque part, j´aime bien être là où l´on ne m´attend pas. Ce n´est pas parce que j´aime la photographie ""poétique"" à la Boubat ou Frank que je n´aime pas, ou ne sais pas apprécier autre chose. D´ailleurs, dès le début des années 1970, j´avais photographié ainsi en série au 50 mm les cinémas de l´Ouest américain, et tous les écriteaux ou symboles du mythe des cow-boys et des Indiens. C´est ainsi qu´un jour je me retrouvai consciemment à Düsseldorf, voulant, à ma manière, rendre hommage à cette célèbre école de photographie. Comment faire?? Je ne me sers pas d´une chambre?! Mais avec la rigueur du 50 mm à laquelle je crois dur comme fer, il était possible de photographier telle quelle cette ville moderne contemporaine. Au 50 mm, aucune déformation ou effet et ainsi, je pus m´inscrire dans cette approche düsseldorfienne.