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Marie Romaine
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Paulette a 88 ans, elle souffre de la maladie d'Alzheimer. À vrai dire, on ne sait pas trop quand cela a commencé. Les premiers symptômes sont toujours discrets. Au début donc, tout va bien. Chaque été, Paulette et sa fille, qui est l'autrice de ce récit, se retrouvent dans un bel hôtel de la Côte d'Azur. Mais du bel hôtel jusqu'à l'unité protégée de l'EHPAD, secteur réservé aux cas lourds, il n'y a pas si loin. Paulette se met à répéter dix fois la même chose, cache les clefs, perd son chemin. Le diagnostic du médecin est accablant. Sa vie bascule et du même coup celle de sa fille. Alzheimer est une maladie qui pousse les murs pour prendre toute la place, impose son rythme, ses coups bas, réduit son monde à l'impuissance et, en même temps, déroule sa liste d'exigences administratives et matérielles. On a beau savoir ces choses-là, connaître des gens à qui c'est arrivé, nul n'y est préparé. À commencer par la principale intéressée, Paulette. Sans pathos, en privilégiant un ton léger, non dénué d'humour et de dérision, le livre nous entraîne dans les étapes de la maladie tout en dessinant un portrait de femme des plus attachants. Paulette est morte à 95 ans, elle n'était plus qu'une ombre qu'on maintenait vaguement en vie mais qu'on maintenait. A-t-on le droit de laisser autant de pouvoir à une maladie irréversible ? C'est la question que pose sa fille. Si des lignes semblent se dessiner afin de permettre aux victimes des maladies incurables de choisir d'en finir, les malades d'Alzheimer sont les grands oubliés du projet de loi. Motif : ils ne sont pas en mesure d'exprimer leur souhait. On appréciera l'ironie. Pourtant il s'agit d'un problème de santé publique. Alzheimer n'arrive pas qu'aux autres, 1,3 million de personnes sont aujourd'hui concernées. C'est la deuxième cause de mortalité en France. Au-delà du récit intimiste, Paulette est un cri d'alarme. Les propositions de la loi sur la fin de vie soulèvent des questions complexes et importantes. Ce livre apporte un point de vue à la réflexion, il invite au débat.
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Bernanos : Pèlerin infatigable de l'espérance
Christian Charrière-Bournazel
- Marie Romaine
- 14 Février 2025
- 9782494738263
L'oeuvre de Georges Bernanos est à la fois l'une des plus connues et l'une des plus méconnues du XXe siècle français. A travers cet essai inédit consacré au thème de la justice et de l'espérance, le célèbre avocat Christian Charrière-Bournazel, ancien bâtonnier de Paris, oKre une traversée originale de cette oeuvre et de cette pensée. Avec cet essai extrêmement personnel, Christian Charrière-Bournazel nous invite à suivre Bernanos sur les chemins de l'espérance et de la justice.
Loin de constituer une réflexion désincarnée sur les grandes questions qui traversent et animent l'oeuvre de Bernanos, Christian Charrière-Bournazel nous livre ici une lecture d'autant plus vivante et personnelle qu'elle s'attache à l'analyse des principaux personnages dont Bernanos suit la destinée à travers ses romans. «On ne parle pas au nom de l'enfance, il faudrait parler son langage. Et c'est ce langage oublié, ce langage que je cherche de livre en livre, imbécile ! Comme si un tel langage pouvait s'écrire, s'était jamais écrit. N'importe ! Il m'arrive parfois d'en retrouver quelque accent.» En s'intéressant aux thèmes de l'enfance, de l'adolescence et de la justice, toujours en relation avec la thématique de l'espérance, l'auteur renouvelle notre regard sur l'oeuvre et la pensée de ce grand romancier du XXe siècle français, trop souvent réduit à son engagement catholique ou à ses prises de positions politiques. Avec Christian Charrière-Bournazel, l'intelligence se met au service de la beauté, et la beauté au service de la justice. Un essai essentiel pour comprendre combien l'oeuvre de Georges Bernanos est toujours et encore d'actualité.
Christian Charrière-Bournazel, ancien bâtonnier du barreau de Paris, ancien président du Conseil national des barreaux, a été notamment avocat des parties civiles aux procès de Klaus Barbie et de Maurice Papon. Avocat de la LICRA et grand défenseur des droits humains, il témoigne également d'une passion profonde pour le théâtre et la littérature. Il est un grand connaisseur de l'oeuvre de Georges Bernanos, auquel il consacre une maîtrise de lettres classiques à la Sorbonne en 1971. Il a défendu les intérêts de l'écrivain et de ses ayants droit pendant de nombreuses années. Il a publié récemment chez le même éditeur, un premier roman, « La Jeune captive » suivi de « Martyrs de l'absurde ». -
Les réseaux sociaux peuvent-il fabriquer du chaos ? Une enquête très fouillée sur Facebook, Youtube et anciennement Twitter explique leur influence sur des événements tels que la victoire de Trump aux élections américaines, les émeutes au Sri Lanka et en Birmanie. Il démonte les moteurs de la psychologie qui entraine l'addiction aux réseaux sociaux, comment l'algorithme oriente nos choix et augmente notre dépendance au bénéfice de la publicité. Des chercheurs et des acteurs témoignent des mécanismes à l'origine de la mort de pauvres gens qui pensaient vivre en paix dans leur village. On touche ainsi du doigt les implications des nouvelles technologies et de l'intelligence artificielle dans le quotidien de notre vie en Société. C'est à la fois terrifiant et fascinant. L'auteur qui pose sur ce phénomène le regard d'un spécialiste des affaires internationales, des questions sociales et des conflits internationaux offre des pistes pour résister. Max Fisher, journaliste au New York Times, nous fait profiter de la rigueur de ses investigations déclenchées par un lanceur d'alerte chargé de la 'modération' pour le sud-est Asiatique chez Facebook. Le New York Times a pblié une critique élogieuse (en ligne et sur la couverture du numéro du 11 septembre du New York Times Book Review),: " [Un] récit faisant autorité et dévastateur sur les impacts des médias sociaux... absolument convaincant et devrait dissiper tout doute sur l'importance de l'intervention algorithmique dans les affaires humaines..." Extraits « Comment des entreprises ne produisant rien de plus que des lignes de code vouées à être traduites sur un écran peuvent concrètement contrôler l'esprit de leurs utilisateurs ? », demandait Nir Eyal -un consultant très connu de la Silicon Valley- dans son livre publié en 2014, Hooked (Accroché) : Comment concevoir des logiciels façonnant des habitudes. Selon lui, les services comme Twitter ou Youtube « altèrent notre façon de nous comporter au quotidien, exactement comme leurs créateurs l'ont voulu ». Un des modèles explicatifs favoris d'Eyal est celui de la machine-à-sous. Elle est conçue pour répondre à chaque action par une stimulation visuelle, auditive et tactile : un son une fois la pièce insérée, un tremblement quand la manette est actionnée, et des lumières colorées une fois arrêtée. Tout ceci relève du conditionnement Pavlovien. Le physiologiste russe Ivan Pavlov sonnait une cloche pour prévenir son chien du repas mais avec le temps le simple bruit donnait lieu à des réactions automatiques de l'organisme chez le chien. C'est le même processus à l'oeuvre ici : les stimulations diverses donnant au cerveau l'impression d'avoir gagné, le simple fait d'actionner la manette devient une source de plaisir. "
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Au bord de l'océan, à la Rochelle, Rosalie Sauvage enseigne le piano au conservatoire. Née d'un père inconnu, divorcée après la naissance de Constance, sa fille unique, Rosalie mène une existence calme et agréable, auprès d'un voisin solitaire et dévoué, qui garde l'enfant dès que Rosalie le lui demande. Jusqu'à ce que sa mère décide un soir que le temps est finalement venu de lui révéler le mystère qui entoure l'identité de son père. Cette confidence inattendue vient bouleverser l'apparente monotonie de cette existence dont Rosalie Sauvage croyait ne plus rien attendre. Pourquoi sa mère, après toutes ces années de silence, brise-t-elle enfin le mystère qui entoure ses origines ? Qui était vraiment ce père qu'elle n'a jamais connu ? Et cette demi-soeur qui bataille avec courage pour tenter d'être enceinte ? Résolue à découvrir la vérité sur sa naissance, Rosalie Sauvage se lance dans une véritable quête, à travers des stratagèmes originaux, qui la mènera bien plus loin qu'elle n'aurait pu l'imaginer. Entre Paris, La Rochelle et Carnac, ce voyage à travers la France est surtout un voyage intérieur, une exploration de son propre passé. En retraçant l'histoire secrète de sa propre famille, Rosalie Sauvage ne soupçonne pas qu'elle se lance dans une véritable quête identitaire qui va bouleverser quelques certitudes. « À la lumière » jette un jour neuf sur les mystères que chaque famille recouvre. Cette recherche d'un père qu'elle n'a pas connu, metteur en scène célèbre mais irrésistiblement attiré par la mer et les grands voyages, interroge paradoxalement les relations entre une mère et sa fille. Entre la mère de Rosalie, toujours secrète et mystérieuse, l'adorable Constance, charmante et intelligente, cette demi-soeur dont elle ignorait jusqu'à l'existence, la poursuite du père inconnu, ce tissu familial explore les arcanes de la filiation et des relations fraternelles. Rosalie Sauvage pourra-t-elle supporter cette lumière violente sur son propre passé ? Dans ce roman intime, servi par un art du dialogue remarquable et une maîtrise singulière du récit, Céline Gabaret dévoile le portrait attachant d'une femme douce et forte, en quête de vérité et d'authenticité. Elle interroge avec une sensibilité et retenue le mystère de la paternité et l'importance réelle ou supposée de la filiation. La finesse de l'introspection et l'analyse des relations mère-fille interpelleront et toucheront nombre de femmes, mères ou filles. En interrogeant le statut de la maternité, c'est toutes les femmes qu'elle interroge. La finesse de l'écriture, celle des diverses relations sentimentales qui parcourent le récit, la capacité qu'ont les différents personnages de se tourner vers la lumière plutôt que vers leurs ombres, font tout le charme de ce roman « feel-good » et fondent le bien-être et l'irrésistible attachement qu'il provoque à l'égard de son lecteur.
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A-t-on jamais vu espion aussi maladroit ? Jean, un ancien de la Légion reconverti dans les services spéciaux, est chargé par un haut fonctionnaire proche de l'Élysée, d'enquêter sur son ami d'enfance qui vit dans un château en forêt de Fontainebleau. Une simple mission qui dégénère en un périple déjanté autour du monde, qui, du Mexique au Kerala, de la Californie à Téhéran en passant par Tbilissi, Budapest et Cuba, dévoile une machination internationale où l'extrême droite américaine et le Kremlin ont décidé d'un commun accord de renverser les démocraties européennes. L'ami d'enfance, lanceur d'alerte international, y perd la vie. Sa soeur dont Jean est follement amoureux est kidnappée. Et ça swingue ! Le héros tente de se défaire d'un sac de noeuds géopolitique où sa gaucherie se révèle parfois d'une aide aussi précieuse que loufoque. Sur son chemin apparaît un casting surréaliste où se croisent Donald Trump en président sur le retour, l'ombre de Castro en trafiquant de drogue international, Dany DeVito version couturier juif new-yorkais, Kim Kardashian coincée à l'avant d'un Cessna vintage, Marine Le Pen dans son propre rôle, Poutine tout autant, Benicio del Toro proche des cartels mexicains et une Grace Jones devenue chirurgien esthétique. Ajoutez à cela quelques Narcos bien trempés, deux ou trois Ayatollahs sanguinaires, un lord anglais assassin, des hommes de main tchétchènes et vous voici embarqués en un voyage azimuté où le burlesque côtoie une actualité très informée et d'une funeste réalité. Ou trafics de drogues, d'organes et d'influences, enjeux électoraux et assassinats commandités sont le quotidien d'un monde qui perd la boussole.
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Rendre la justice est au coeur du contrat social. C'est pour cela que les procès tiennent une place centrale et publique dans la cité. Ce sont trois grands procès qui sont proposés dans ce livre Procès en scène par Basile Ader. Le premier d'entre eux est une très belle découverte : « Bénac devant le conseil de guerre » est un récit profondément émouvant, qui montre de façon lumineuse ce qu'est la mission de l'avocat. L'histoire est particulièrement touchante, puisque Bénac, avocat-stagiaire, récemment appelé sous les drapeaux, prononcera de très belles plaidoiries, les seules de sa vie, pour sauver de l'exécution trois présumés déserteurs sur quatre, alors que lui-même mourra sous le feu de l'ennemi quelques mois plus tard, Les deux autres procès, celui dit de Bobigny, et celui de Patrick Henry sont exemplaires. Exemplaires, parce qu'ils ont chacun donné lieu à une réforme essentielle de la loi, la dépénalisation de l'avortement et la suppression de la peine de mort, grâce à la façon dont Gisèle Halimi, puis Robert Badinter ont tous deux pris la main sur le déroulement du procès. Il est nécessaire aujourd'hui encore, de témoigner de ses deux grandes réformes, en rappelant les raisons profondément humaines qui les ont motivés, qu'il ne faut pas oublier et qu'il faut faire connaître aux plus jeunes. Le lecteur de « Procès en scène » retrouvera ou découvrira, dans cette reconstitution des dépositions, des réquisitions et des plaidoiries, ces grands moments de justice qui furent des moments d'Histoire : le théâtre se prête parfaitement à la reproduction de procès, tant il ressemble à une audience judiciaire, par la force que lui confère aussi la règle classique des trois unités : de lieu, de temps et d'action. Basile ADER, avocat au Barreau de Paris, ancien Vice-Bâtonnier et conservateur du Musée de l'Ordre ajoute désormais à ses talents de défenseur, celui d'auteur de théâtre. Extraits : « ...dans le procès de Bobigny, Gisèle Halimi fait citer de nombreux témoins, des médecins et diverses personnalités, qui vont venir expliquer au tribunal que c'est la loi qui est inique et criminelle, et qu'elle ne doit pas être appliquée. Le procès s'ouvre en novembre 1972. La petite salle du tout nouveau tribunal correctionnel de Bobigny ne peut contenir la foule qui est venue au soutien de la cause, au point qu'on organise une sonorisation des débats à l'extérieur du tribunal et que des militantes prendront une sténographie de ceux-ci. C'est à partir de cette sténographie que nous avons réalisé cette adaptation, en restant le plus fidèle possible à ce que furent les débats, tant ils éclairent sur ce qu'était alors la condition féminine. Cinquante ans après, ce procès garde une acuité particulière, au regard de l'état général toujours précaire des droits des femmes dans le monde... » page 70 « Le sort de Patrick Henry semblait scellé, surtout qu'à la différence de Ranucci, il ne contestait pas sa culpabilité. Aucun avocat de Troyes ne voulut le défendre. Robert Bocquillon, bâtonnier de Chaumont, localité voisine, se commit lui-même d'office pour qu'il ait un avocat. Il appela très vite à ses côtés Robert Badinter. Robert Badinter n'avait lui-même pu éviter quatre ans plus tôt à son client Roger Bontems d'être condamné à mort par la Cour d'assises de l'Aube, celle-là même où Patrick Henry allait être jugé. Il avait raconté le traumatisme qu'avait représenté pour lui cette affaire et le passage de son client sous la guillotine dans L'Exécution (Fayard, 1973). Il allait donc devoir revenir devant cette même cour et y retrouver le même président et le même avocat général. Une forme de revanche s'offrit ainsi à lui. Mais cette fois-ci, il décida, comme l'avait fait Gisèle Halimi à Bobigny, d'inverser la mécanique de l'accusation. Il allait faire le procès de la peine de mort. Il fit citer plusieurs témoins qui ne connaissaient ni l'affaire, ni l'accusé, qui viendraient dire à la barre ce qu'il faut penser du caractère prétendument exemplaire de la peine de mort et la façon dont elle était alors administrée. Les débats qui se sont tenus lors de ce procès, à ce titre, sont universels et intemporels. » p147-148
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Catastrophe ! Un mauvais commentaire laissé sur Airbnb par Inès, une locataire en colère, plonge Jean, le propriétaire, dans l'angoisse, la colère et l'incompréhension. Une course contre la montre va alors débuter pour lui : il a 14 jours pour convaincre Inès de changer son commentaire avant qu'il ne soit publié sur la plateforme, au risque d'être gravement déclassé dans l'échelle de notation et, par conséquent, de voir ses recettes locatives réduites à néant. Mais entre Inès, apprentie scénariste indépendante, et Jean, le propriétaire psychorigide prêt à tout pour ne pas perdre ses étoiles, le chemin va être semé d'embuches. De coups bas en mensonges, ils se retrouvent embarqués dans une aventure rocambolesque qui va bouleverser leur vie. Avec un humour certain et efficace, Frédéric Azar interroge dans Le Mauvais Commentaire les travers de notre société néo-libérale où chacun est sommé d'être performant et tenu d'être noté et évalué.
Extrait : « Comment s'est déroulé votre séjour chez Jean ? Une étoile, très mauvais, deux étoiles, moyen, trois étoiles, bien, quatre étoiles, très bien, cinq étoiles, exceptionnel. » Le néolibéralisme aime les chiffres. Ils permettent de noter, d'évaluer, de classer, de comparer, de faire des statistiques, et d'amener chaque être humain à son rendement maximum, sa cinquième étoile. » (p13) « Jean a toujours été un partisan des notations et des commentaires, il en est un utilisateur convaincu. À chaque fois qu'il se retrouve dans un endroit qu'il ne connait pas et qu'il cherche un restaurant ou un bar, il se fie aux notes et aux commentaires de sites comme TripAdvisor, LaFourchette, ou même aux avis Google. C'est d'une aide précieuse au moment de choisir un restaurant ou n'importe quel endroit ou service, car tout est noté aujourd'hui, du médecin au pressing, de la garde malade au professeur, de l'avocat à la pizza. Il y voit un mécanisme darwinien qui rend service à la société entière en sélectionnant les meilleurs et en mettant à l'écart les incompétents. » (p28) « -Je ne lâche rien. Ce que je peux perdre à cause de ce mauvais commentaire dépasse largement l'investissement que je mets à essayer de le supprimer. Churchill disait que le succès « c'est d'aller d'échec en échec sans perdre son enthousiasme ». À ce niveau-là, le succès de Jean est total et sans discussion. (Il expose son plan, il se croit dans Ocean's Eleven, même si c'est plus « Jean's Two », lui et sa mère, et c'est nettement moins cinématographique.) » (p116 ) -
"Au XVIIe siècle, derrière l'éclat des palais et le ballet des gondoles, se cache une autre Venise : celle des ruelles bruyantes, des marchés grouillants et des vies modestes qui bâtissent l'âme de cette cité lagunaire. Comme chaque année, les migrants affluent pour passer l'hiver dans la Sérénissime. Parmi eux, se trouve Giovanni. Âgé de 12 ans, en provenance du Frioul, il n'a jamais connu que son village de montagne et ne sait nullement ce qui l´attend. Daniele, qui l'accompagne, n'en est plus à sa première migration. Depuis vingt ans, maintenant, il vit l'été dans le Frioul et l'hiver à Venise. Toute la journée, il décharge des sacs de charbon près du pont du Rialto. Il a un souhait : garantir à Giovanni un sort meilleur que le sien. Zuanne né à Venise dans une famille pauvre, désire avec rage se hisser dans la société. Les idées ne lui manquent pas mais cet apprentissage d'orfèvre, qu'il a été si fier de décrocher, ne semble pas, finalement, apporter les réalisations et le changement tant espérés. Orpheline de père et de mère, Anzola sait quel sera son destin : travailler, obéir à son mari et mettre au monde des enfants. En épousant Zuanne, elle a conscience de ses défauts mais elle est prête à faire face, avec courage et droiture. A travers les voix entremêlées de ces personnages, se dessine une image de Venise méconnue, peuplée, cosmopolite, animée, bruyante, souvent affamée, mais avant tout vivante. Tous ces individus n'ont laissé que de maigres traces dans les archives et pourtant, ils ont, tout autant que les nobles et les riches marchands, écrit l'histoire de cette cité exceptionnelle, bâtie au milieu des eaux salées. Raconter leur vie, leur histoire, c'est raconter Venise. Extraits : ""Une gaie lumière de printemps découpe les bâtiments et illumine les dorures. Les colonnes se dressent autour de lui. Giovanni longe la chapelle, qui flotte au-dessus du sol, avec ses ors et ses mosaïques. Est-ce réellement des hommes qui ont construit cela ? Giacomo et Vittoria se pressent contre lui. Giovanni les conduit jusqu'au palais du doge. Avec ses colonnes superposées, qui forment une dentelle de pierre, celui-ci semble sur le point de s'envoler. Le soleil reproduit sur le sol ses formes en lumière. De leurs yeux marron, les yeux d'Anzola, les enfants dévorent le panorama. - On est où, oncle Giovanni ? demande Vittoria. - On est à Saint-Marc. C'est le palais du doge. Giacomo et Vittoria prennent gravement note de l'information. - C'est beau ! remarque Vittoria. - Il doit être riche, indique Giacomo. - Oui, confirme Giovanni. Il est très riche. - Est-ce que papa le connaît ? - Non. - Et toi, oncle Giovanni ? demande Vittoria. - Moi non plus. Après le palais, ils longent ces gigantesques colonnes, qui semblent porter le ciel. De l'autre côté, la mer ressemble à une plaque d'argent. Lentement, ils reviennent vers le campanile. Des cloches sonnent continuellement. Giacomo et Vittoria ont retrouvé leur assurance. Maintenant, ils regardent les dames qui défilent dans leur robe à fleurs. Ils rient au spectacle d'un petit chien qui aboie furieusement, écoutent la harangue d'un vendeur de pamphlets et de chansons, suivent le ballet des mouettes dans le ciel. Puis ils le rejoignent. Tous les trois, ils déambulent le long des colonnes infinies, longent l'église, remontent de l'autre côté. Giovanni regarde la tour avec les deux hommes de part et d'autre de cette grosse cloche. Il se rappelle. À ce moment, comme s'il leur avait demandé par la pensée, les deux automates se mettent en branle. - Vous voyez les statues qui tapent sur la cloche, les enfants ? Giovanni leur montre le sommet de la tour. Vittoria et Giacomo hochent la tête. - Normalement, les statues ne bougent pas, explique Giovanni, mais celles-ci, oui. Parce qu'ici, c'est un endroit magique. Vittoria et Giacomo approuvent. Zuanne lui disait toujours qu'il ne comprenait rien, mais souvent, c'était son cas aussi. Giovanni n'a plus envie de penser à lui. Une cloche résonne dans son dos. Giovanni la reconnaît. Il l'a si souvent écoutée, depuis le Centaure, la Pasina, chez Cima et Ventura, sur le marché, dans la boutique de Luca, à Santa Croce et à San Rafaele, et même dans la petite chambre humide. Il n'est pas surpris de savoir qu'elle se trouve ici. Ce n'est que logique. Sauf qu'ici, les battements sont assez forts pour inonder le monde. A côté de lui, Vittoria ondule légèrement, tandis que Giacomo regarde en l'air, exalté. Giovanni les serre contre lui."""
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Manchester dream : Le coeur de l'architecte
Dominique Memmi
- Marie Romaine
- Litterature
- 13 Mars 2024
- 9782494738072
En lien avec l'oeuvre oubliée de JC Deane, instigateur de la grande exposition d'art, en 1857, au coeur de la ville ouvrière de Manchester, Dominique Memmi imagine la genèse de la construction du musée Guggenheim à Bilbao, inauguré en 1997, mêlant habilement le projet de Franck Gehry à la réalisation historique de cet autre visionnaire. À partir de son imagination, l'autrice nous fait découvrir la créativité généreuse de ces deux amoureux de l'art et des humains, la profondeur des sentiments et des réflexions qui les animent lorsqu'ils pensent à fabriquer du beau, du grand, du transcendant. Dans ce roman social, captivant et émouvant, l'autrice interroge notre rapport à l'art et défend l'accès pour tous à la beauté. Manchester Dream est pétri d'intelligence et de rêves en vue d'un monde meilleur, où la création transcende la trivialité de la vie ordinaire. Plein de rebondissements, il se lit aussi comme un roman d'aventures. Extraits : « Faire revivre Bilbao, rien que ça ! Leur ville, à les écouter, c'était quelque chose ! C'était là où ils étaient nés, où ils vivaient, où ils élevaient leurs enfants et où leurs parents étaient morts. Une ancienne capitale de la métallurgie, de l'effervescence et du labeur, disaient-ils avec ferveur. Ils voulaient mettre de l'art où tout n'était que ruines. Parce que l'art est le seul à faire renaître la vie, voilà qu'ils ne s'arrêtaient plus. Le pouvoir de l'art, répétaient-ils, c'est la résurrection. C'était fou cette conversation ! » Frank écoute attentivement. Il s'amuse intérieurement à l'évocation du nom de l'architecte Josef Holbein. Il sait que c'est une tactique de Théo, une façon de faire planer la concurrence comme une ombre au-dessus de lui. Mais Frank aime le challenge, ça stimule sa créativité. Il ne dit rien à Théo, se contente d'observer la route qui défile, les hangars, les terre-pleins et les innombrables panneaux indicatifs. Il fait provision d'espaces. Son attention se fixe sur les panneaux, il ne peut s'empêcher de penser combien ils sont hideux, efficaces certes, mais hideux. Il faudrait inventer autre chose pour indiquer une direction, une ville, un lieu. Les hommes méritent mieux, les paysages et les lieux aussi. Puis son esprit revient à Théo, à ses paroles, à celles des Basques qui s'imprègnent en lui. Lorsqu'ils parviennent enfin à l'entrée de la ville, il comprend immédiatement le désir de ces hommes. De grands ensembles à l'esthétique carcérale ont été construits aux abords de Bilbao. De hautes tours avec des meurtrières pour fenêtres dominent la route Maurice Ravel. Frank note combien une fois de plus on associe un nom d'artiste aux horreurs de l'espace capitaliste, combien on organise le désenchantement de façon habile et sournoise. C'est un véritable cauchemar. Jusqu'où va se nicher la perfidie des hommes politiques, sous prétexte de priorités. Mais ces hommes venus leur rendre visite, à Théo et à lui, ne veulent pas cesser de rêver. S'il y a bien une chose dont Frank Gehry est convaincu, c'est que rien n'arrête l'homme qui habite un rêve.
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Neuf considérations sur la mort et son au-delà. «Tout ce qui m'arrivait, était-ce bien la volonté de Dieu ? Il m'est apparu que c'était en fait la conjonction de multiples facteurs humains dont je porte pour une part la responsabilité. Dieu (j'emploie le mot par facilité de langage) n'a rien à voir dans cette histoire. Pas plus que dans tous les événements qui marquent l'actualité. Ils sont tous le fruit d'un enchaînement de causes et d'effets, liés soit à l'activité humaine, soit aux évolutions de la nature.« Parlant du Fondement ultime de l'univers, Bernard Besret propose en particulier d'explorer l'hypothèse d'un "Vide plein de potentialités" ou ce qui peut encore s'exprimer comme "Vide plein d'informations" qui donnent leur forme à tout ce qui existe.
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"Dans ""Paisible tourment"", Pierre Vavasseur aborde avec délicatesse les thèmes de l'amour, de la mémoire et du temps qui passe. Son écriture sensuelle crée un dialogue entre l'intime et l'universel, capturant la beauté éphémère des moments quotidiens. L'amour y est décrit comme un « paisible tourment », mêlant douceur et douleur. Les poèmes évoquent une figure aimée grâce au pouvoir de la mémoire face à l'oubli, soulignant l'attachement aux souvenirs persistants. Paris, en tant que personnage central, symbolise refuge et renaissance, tandis que la nature reflète l'harmonie entre l'homme et son environnement. L'écriture fluide et musicale de Pierre Vavasseur invite à une lecture méditative, où chaque mot résonne comme une note de musique. Ce recueil lumineux et mélancolique devient un acte de résistance contre l'oubli, rappelant l'importance de ralentir et de contempler la beauté des choses simples dans un monde agité. En somme, l'auteur nous encourage à renouer avec l'essentiel et à apprécier la douceur des émotions humaines. Extraits : - « Il tombe un ciel droit sur la place / À quoi penses-tu mon ombre / Que me dit ton murmure / Je recule et tu ne m'accueilles pas / Mon mystère est dans l'insolation / De tes yeux clos. » P 7 - « Le poème est une impatience lente / Il rôdait sous ma peau / Dans mon ventre / J'en étais enceint / Et le voici debout / Jet mouvant d'une fontaine / Dense et droit dans l'été / Communiant qui s'évade / Et qui danse. » P 73 - « Le temps est l'infinie frontière / Il me suit où mes pas se posent / Les lendemains courent à hier / La pluie surgit du coeur des roses. » P 78"
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Oser vouloir : Georgina Bazé, une femme dans l'Histoire
Marie Dufon-Roche
- Marie Romaine
- Litterature
- 26 Octobre 2023
- 9782494738027
Une femme d'exception au destin hors norme, avant-gardiste, dont la volonté s'est opposée à l'ordre établi. Elle a poursuivi ses rêves, assumé des choix de vie difficile, s'est engagée avec courage et parfois héroïsme, allant jusqu'à des sacrifices énormes pour préserver sa liberté au service des autres. Un style enlevé, un récit intense.
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Premier roman de cet auteur, « la jeune captive » est l'histoire d'un homme de quarante ans, marié, père de famille, à qui tout réussit. Sa vie est ravagée par sa passion en faveur d'une jeune femme d'une vingtaine d'années, dont il est tombé éperdument amoureux. Brillant avocat, il a été commis d'office pour la défendre. En homme d'honneur, il attend la fin du procès pour révéler ses sentiments. Elle hésite, légèrement impressionnée par la stature et la force de la passion de cet homme. Mais elle est une femme raisonnable, qui ne veut pas d'une histoire compliquée aux dégâts collatéraux, elle refuse donc ses avances et son amour. Si l'intrigue est simple, c'est avant tout le style qui fait la force de ce livre. Une écriture étincelante, parfaitement classique, qui donne toute sa puissance à cette histoire d'amour, et qui sera d'un charme absolu pour tout amoureux de la belle langue française. « Martyrs de l'absurde » est le récit « d'une histoire de famille vieille et jaunie ». Deux cousins passaient depuis toujours l'été dans les propriétés familiales voisines, dans le Bourbonnais. Tout enfant, ils s'aimaient déjà et devaient se marier. L'absurde les sépara pour toujours. Le charme dramaturgique de cette bouleversante histoire repose là encore tout entier dans la belle écriture de Christian Charrière-Bournazel. Ces deux grandes histoires d'amour nous mettent en présence, comme dans un miroir, de la force de l'amour dans nos vies, qui peut nous entraîner des plus hauts sommets inondés de lumière aux gouffres les plus sinistres. Extraits : « (...) si la passion amoureuse est à dix-huit ans le prix à payer pour l'apprentissage de la joie et du plaisir, elle est, vingt ans plus tard, un départ pour des galaxies inconnues à travers l'in?ni de l'espace et du temps. Et tandis que le jeune fauve au coeur tendre n'a rien à craindre de ses larmes à l'heure où elles fécondent sa vie future, l'autre quitte pour toujours et sans bagage le monde ?ni de sa maturité. » p14
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Avec « Perpétuité», Christian Charrière-Bournazel, avocat renommé et auteur engagé, interpelle chaque lecteur : et si nos véritables prisons étaient celles que nous portons en nous, faites de regrets, de solitude ou de silence ? À travers le regard d'un narrateur condamné à perpétuité, l'ouvrage explore la désintégration d'un homme face à l'enfermement, à la solitude et au poids de son crime. Dans une cellule exiguë où le temps s'étire à l'infini, le narrateur confie à son cahier ses pensées les plus sombres, ses regrets et ses rares instants d'espoir. Il raconte l'inhumanité du quotidien carcéral, où chaque journée est marquée par la monotonie, le poids du crime qu'il a commis, la difficulté à se sentir vivant dans de telles conditions, à donner du sens à sa vie. « Perpétuité » nous plonge au coeur de l'enfermement et de la conscience humaine, offrant une réflexion poignante sur la condition carcérale et les limites du système judiciaire. L'auteur y démontre son talent à allier rigueur intellectuelle et sensibilité littéraire, faisant de lui un écrivain incontournable pour quiconque s'interroge sur la justice et l'humanisme. L'écriture puissante de Christian Charrière-Bournazel aborde des thèmes universels : la justice, la rédemption impossible et la quête de sens. Dans un style à la fois brut et percutant, « Perpétuité» questionne la pertinence et l'impact de la réclusion à perpétuité, quelle que soit la gravité de la faute. C´est un sujet crucial pour les magistrats, mais aussi pour les citoyens qui acceptent de s´interroger sur l´éthique des peines pénales. Extraits : « Ils m'ont enfermé vivant dans ce caveau d'où je ne sortirai que pour mourir, comme une cloche, comme une bête, comme une chose déjà morte, un détritus. » (p. 9) - « De moi il n'y a plus que ce crayon qui tienne debout et cette feuille que je puisse modifier. Avec rien. Là je peux encore décider, faire ou ne pas faire, choisir des mots, construire des phrases. Je peux les raturer, les changer. Je peux les lire, relire celles d'il y a plusieurs jours. Il est là mon passé, dans la phrase d'avant, dans la page d'hier. Et mon avenir est blanc comme les feuilles qui m'attendent demain et tous les jours d'après. J'écris pour le crayon. J'écris pour le papier. Ils sont mon futur et mes souvenirs. Ils me donnent une mémoire neuve pour le malheur. Je n'ai rien d'autre à leur confier. Et si je décide un jour de les déchirer, c'est que j'aurai eu le courage de me tuer.» (p. 22 - 23) - « À force d'inhumanité, mon corps pourrira comme tous les autres sans que personne n'ait l'idée de racheter ma pourriture. » (p.45) - « Il disait qu'en réalité la vraie liberté ne consiste pas à aller et venir comme l'on veut, mais à ne dépendre pour les émotions et les voies que de soi-même et des personnes que l'on choisit pour en être proche. Sa sagesse m'a aidé à me libérer moi-même, malgré les barreaux et les chaînes, les murs et les portes. Il disait : « Tu verras, à l'inverse des poissons dans un bocal, des oiseaux en cage ou des singes prisonniers du zoo, nous avons, nous les humains, le pouvoir de nous affranchir de l'espace fermé, de construire une vie quotidienne remplie de surprise et d'émerveillement. Ce qui te rendra libre, c'est ta volonté d'être libre dans ta tête. » (p. 79 - 80)
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Deux femmes, Morgane et Agnès. Trois hommes, Léo, Grégoire et Tristan. Un lieu, le Père-Lachaise. Accident, maladie, meurtre... la mort a croisé leur chemin et irrémédiablement changé leur vie. Une valse de personnages, mi-joyeuse, mi-tragique, au terme de laquelle l'un d'eux va disparaître. Au fil des chapitres, des vies pleines, authentiques, variées se télescopent, des destins se lient, des êtres se séparent, tous réunis dans cette mystérieuse nécropole par l'absence, le manque, le deuil et l'espoir d'une renaissance. Ce roman cueille le lecteur sur les marches de la chapelle du Père-Lachaise pour ne plus le lâcher, jusqu'à l'inéluctable dénouement. Monique Blond, douée d'une écriture tout à la fois moderne et classique, élégante et fluide, possède un réel talent pour nous conter ces vies, pleines, authentiques, variées, qui se croisent et se recroisent. Extrait : « Cent fois ils avaient refait le monde face au Flying Demon Angel d'Oscar Wilde, avec son sphinx ailé, cent fois ils s'étaient ouverts l'un à l'autre devant la tombe de Frédéric Chopin ou celle de marbre rose de Colette. Cent fois, ils avaient sillonné ces longues allées aux perspectives parfaites et toutes les autres, les petites, celles sans nom, qu'ils connaissaient par coeur. Cent fois, Léo lui avait confié ses questionnements, déversé son trop-plein d'émotion, de frustration, de colère... » Mots-clés : amour, couple, amitié, emprise, deuil, renaissance, destin, suspens, cimetière, Père-Lachaise.
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Une femme et un homme, cinquantenaires, font connaissance dans un train. Un coup de foudre. Le temps d'un trajet Paris-Marseille, elle s'invente une autre vie pour échapper à son quotidien : de galeriste parisienne, elle devient écrivaine marseillaise. Peut-on bâtir une relation vraie sur un mensonge ? C'est elle qui, à la troisième personne, raconte leur histoire. Leur découverte l'un de l'autre lors de retrouvailles ponctuelles à Marseille où elle est censée habiter. Puis leur amour parisien caché dans ce qu'ils appellent la Serre. En nous confiant ses attentes et ses ressentiments, ses illusions et ses désillusions, en dialoguant avec ses enfants, elle nous amuse autant qu'elle nous émeut ou, parfois, nous énerve par son silence vis-à vis de l'autre. C'est lui qui, à la première personne, dévoile au lecteur sa vie de famille, ses sentiments, son questionnement sur la liberté. Cet avocat d'affaires solide révèle un homme fragile qui doute. Mais agit en secret. Deux versions de l'histoire où personne n'a le monopole du mensonge ou du non-dit. Le fil rouge du roman. Comment s'en extirper ? Comment crever la bulle dans laquelle ils s'enferment ? Tant que leur parole n'est pas libérée, quiproquos et doutes s'enchaînent. Peuvent-ils se faire confiance ? Le hasard va jouer son rôle. Autant que l'envie et l'obstination des deux protagonistes. Sur une période de six mois, le lecteur suit la construction progressive d'un puzzle amoureux et vit les péripéties de cette relation. Il s'interroge, comme les deux personnages du roman, mais avec des clefs différentes, sur sa potentialité, sa durabilité, son dénouement qu'on ignore jusqu'au dernier chapitre. C'est pourquoi, une fois le livre en mains, on ne le lâche plus.
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Ce roman est l'histoire d'un voyage. Celui vers l'ailleurs, vers l'inconnu, un voyage comme une quête incessante cherchant à combler un vide originel.
Un homme et une femme échangent quelques mots dans le salon d'un aéroport et ce sera le début d'une histoire inattendue. À ce récit vient s'entremêler le monologue intérieur de la femme qui se souvient, ramasse les années de sa vie et pense à la petite fille qu'elle fut et qui grandit sans la chaleur d'une mère aimante.
Dans un incessant vagabondage, Catherine Briat emmène le lecteur entre le vécu et les émotions, le présent et le passé, l'ici et l'ailleurs, comme pour rappeler que la vie, toujours en mouvement, ne cesse d'offrir des recommencements. -
« Tu n'étais ni malveillant, ni malfaisant. Tu étais malaisant. Je n'ai jamais su pourquoi, mais c'est un fait. Et tu étais désespéré, aussi. » Pudique et violent, ce roman basé sur des faits réels est un cri d'amour, de rage, de désespoir. L'histoire de l'irréalisable réalisé, de la brutalité du deuil, de l'abandon. Ça crie comme ça aime, le coeur palpite encore dans cet émouvant roman.
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Pourquoi l'Eglise, experte en humanité, nie-t-elle et redoute-t-elle à ce point le corps? Après le succès de "je danserai avec toi" et du "fruit de nos entrailles", Sophie Galitzine laisse entendre la parole de dizaines de religieux qui témoignent de leur rapport au corps, au désir, à la sexualité et aux émotions, et partage son expérience de femme, d'artiste et de thérapeute chrétienne? A l'heure où la société et l'Eglise blessent la sexualité de tant d'abus renouvelés, dans un monde où l'homme spirituel est coupé de ses racines spirituelles, ce seul en scène contemporain, invite à réconcilier le masculin et le féminin en soi, l'Orient et l'Occident, l'enfant intérieur blessé et l'adulte conscient, l'ombre et la lumière, et à tout assumer.
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Je ne serai pas toujours là
Catherine Soullard
- Marie Romaine
- Litterature
- 26 Octobre 2023
- 9782494738058
Un vieil homme vit seul dans son appartement parisien. Il est englué dans ses souvenirs, ses regrets, ses cauchemars et ses rêves. Il ressasse son enfance, la maladie de son frère, ses amours et celles de Nathalie.