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Zoé
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L'usage du monde est le récit d'un voyage qui dura dix-sept mois, au début des années 1950 de yougoslavie à l'afghanistan.
Depuis trente-cinq ans il ne cesse d'inspirer d'innombrables écrivains-voyageurs. la délicate préface d'alain dufour, l'ami éditeur, nous fait assister à la genèse et à la composition du chef-d'oeuvre de nicolas bouvier, alors qu'un choix de lettres et de reproductions illustre l'amitié de l'écrivain et du peintre vagabonds de par le monde. en l'honneur du 75e anniversaire de sa création, la librairie droz réédite à l'identique l'édition originale qu'elle a publiée en 1963, avec tous les dessins de thierry vernet.
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Ilaria ou la conquête de la désobéissance
Gabriella Zalapì
- Zoé
- Domaine Français
- 21 Août 2024
- 9782889074112
Ilaria a huit ans quand son père l'embarque en cavale dans l'Italie du début des années quatre-vingt. Fulvio ressemble à « un guépard nerveux » pense l'enfant tout en chantant des tubes avec lui dans la voiture. Ilaria découvre Trieste, la mer en Toscane, l'internat à Rome. Elle apprend à conduire et à mentir. Observe et ressent tout tandis que son père boit de plus en plus de whisky dans un nuage de fumée. De petits hôtels en aires d'autoroute, l'enfant perd peu à peu l'odeur et la douceur de sa mère. La campagne sicilienne et la vie de ses paysans la sauvent. Ça ressemble à une aventure, mais c'est un enlèvement. Les mots de ce texte sont à hauteur d'enfant, ce que comprend Ilaria, c'est à travers des sensations physiques, au-delà de tout jugement.
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Après quinze ans d'éloignement, Agathe, scénariste à New York, retrouve Véra, sa cadette aphasique, dans la bâtisse du Périgord où elles ont grandi. Elles ont neuf jours pour la vider. Les pierres des murs anciens serviront à restaurer le pigeonnier voisin, ravagé par un incendie vieux d'un siècle.
Véra a changé, Agathe découvre une femme qui cuisine avec agilité, a pris soin de leur père jusqu'à son décès, et rétorque à sa soeur « Humour SVP » grâce à son smartphone dont elle lui tend l'écran.
C'est dans une campagne minérale qu'Elisa Shua Dusapin installe son quatrième roman, peut-être le plus personnel à ce jour. A travers un regard précis et sans peur, empreint de douceur, elle confronte la violence des sentiments entre deux soeurs que le silence a séparées.
En 2016, Elisa Shua Dusapin publie son premier roman aux éditions Zoé, Hiver à Sokcho (prix Walser, Régine Desforges, Révélation SGDL et lauréat du National Book Award en 2021). Suivent Les Billes du Pachinko (Prix suisse de littérature et Alpes-Jura) en 2018 et Vladivostok Circus en 2020 (sélection Prix Femina). Ses trois romans sont traduits dans le monde entier. -
Oeuvre intime et féministe publiée en 1947, ce roman déploie l'intime pensée d'une jeune femme piégée dans son mariage. Au fil des pages de son journal et de discussions avec d'autres femmes, collègues ou amies, qui expérimentent différentes situations amoureuses, Jeanne apprend à voir le monde hors des traditions auxquelles elle s'est consciencieusement consacrée tant qu'elle aimait son mari.
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Jana, une enfant libre et indocile, court les pâturages, s'allonge dans les fourmilières et voudrait vivre dans la forêt. Elle inquiète ses parents et suscite l'émerveillement d'Ivo, son demi-frère, qui fait de son mieux pour la protéger. Dans la petite ville des montagnes jurassiennes où vit la famille, des centaines d'ouvrières et d'ouvriers assemblent des caméras et boîtes à musique vendues partout dans le monde. Mais à la fin des années soixante, cette industrie de fine mécanique décline, et Jana, adolescente, est enfermée. Implacable, la société menace de broyer celle qui refuse d'en être un rouage.
Pour évoquer une page sombre et méconnue de l'histoire suisse, Roland Buti met en scène des personnages hauts en couleur, malmenés par l'existence, auxquels il donne vie par son écriture sensuelle et malicieuse. -
Amélie est lucide sur ses propres défauts comme sur ceux des autres, Émile en tête. Émile le grand, parfait amour, avec qui elle glisse pourtant vers le banal destin de la vie conjugale, elle à la maison, lui au travail. C'est «d'un trait, avec des éclats de rire» (Geneviève Brisac) qu'on lit les phrases vives, rythmées de majuscules comme des accents ou des grimaces, de ce récit décapant sur les inégalités au sein du couple
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Accoudé à la fenêtre de son appartement genevois, Benjamin tend l'oreille vers les voix de son passé. Le voici dans le salon de son enfance, à Douala, écoutant son intarissable père conter l'histoire du Cameroun. Ses marionnettes politiques aux commandes ; ses héros aussi, comme le grand-père Wolfgang, résistant de la première heure face à la chose blanche. Lorsque sa goutte le lui permet, ce père fantasque et bedonnant quitte son fauteuil pour esquisser quelques pas de funky-makossa. Mais quand l'humeur dérape, Estha Minlah la valeureuse sait tenir tête à son sangôh de mari, pour protéger son fils de ses attaques homophobes.
Tout au long de ce roman, aussi intime que politique, Max Lobe nous fait swinguer tout en accomplissant un important devoir de transmission.
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Petit traité de la marche en plaine ; Adieu et feuillets
Gustave Roud
- Zoé
- Zoe Poche
- 7 Février 2025
- 9782889075003
La marche est le moteur de l'écriture de Gustave Roud. C'est sur la route que naît Adieu (1927), son premier livre. Peu après, il compose Feuillets (1929) en rassemblant des notes prises sur le vif, dans une tentative de capter le réel à l'instant de son surgissement. Puisant dans le grave comme dans l'humour, Petit traité de la marche en plaine (1932) approfondit encore cette quête, pour arracher « à l'abîme du temps » bien plus qu'un pays : un paysage, et tous les vivants qui l'habitent.
Réunis ici, les trois premiers livres de Gustave Roud (1897-1976) donnent à voir la naissance d'une oeuvre majeure de la poésie francophone du XXe siècle. -
Mitteleuropa, Deuxième Guerre mondiale, fuite au Brésil :Willibald est la reconsitition d'une histoire familiale toxique et pleine de trous dans une écriture à l'os, limpide et précise.
Depuis l'adolescence Mara est habitée par un tableau suspendu dans le salon de son H.L.M. Willibald, qui a acheté cette toile dans les années 1920, la hante tout autant. Lorsqu'il fuit Vienne en 1938, il n'emporte que ce Sacrifice d'Abraham, soigneusement plié dans sa valise. Entrepreneur et collectionneur juif, il refait sa vie au Brésil, loin des siens. Lors d'un séjour en Toscane chez sa mère Antonia, Mara déchiffre les lettres de Willibald qu'elle retrouve dans un hangar. Elle observe les photos, assaille de questions Antonia, « qui sait mais ne sait pas ». -
Je me réveillerai un matin sous un ciel nouveau
Anne Brécart
- Zoé
- Domaine Français
- 11 Avril 2025
- 9782889075164
Lorsqu'elle rencontre S., qui enseigne dans la même école qu'elle, la narratrice ne mesure pas tout de suite le charme qu'il exerce. Quinquagénaire, récemment séparée de son mari, elle trompe sa solitude en arpentant la ville et la montagne, ou en lisant le journal de Virginia Woolf. Elle ne fait bientôt plus qu'attendre : la voisine, le printemps, et surtout S., cet homme énigmatique, qui la convoque et la congédie, lui sourit puis l'ignore.
Ce roman suspendu, en forme de journal intime, relate ce qui se passe dans la tête d'une femme au beau milieu de son existence, lestée déjà par tout un passé mais loin encore d'être apaisée, espérant un jour se sentir vraiment chez elle quelque part. -
Emaney s'est volatilisée après avoir quitté mari et enfants. Fasciné depuis des années par cette femme qui l'ignore, Fracasse, poète fantasque et maladroit, retrouve sa trace dans le hameau de montagne où, devenue styliste, elle s'est retirée avec ses chiens et ses écrans. Là-haut ne vivent plus que Javerne, marginal et tranquille, la silencieuse Maïko et quelques ânes philosophes. L'hiver s'installe, la neige étouffe tout et Emaney fleurit sur les réseaux sociaux : en femme publique, elle y met soigneusement en scène son quotidien, vend ses vêtements et prodigue des conseils de créativité. Mais au hameau, ses angoisses se révèlent vertigineuses. Quant à Fracasse, il l'épie à en devenir fou.Dans ce huis clos d'altitude, les voix s'entrechoquent : récit des témoins, journaux intimes, courriels et jusqu'à une intelligence artificielle. Qui manipule qui ? Roman choral, Le hameau de personne raconte les solitudes connectées dans une société obsédée par la maîtrise de l'image.
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Entre le monde agricole et la population des villes, le dialogue semble rompu. On s'accuse mutuellement de ne rien connaître à la terre ou de l'empoisonner à coups de pesticide, et l'urgence climatique ne fait qu'envenimer la situation. Fils et petit-fils de paysans, devenu écrivain, Blaise Hofmann part à la rencontre de celles et ceux qui pratiquent encore le «plus vieux métier du monde». Le portrait qu'il en dresse, entre humour, tendresse et indignation, se lit comme une enquête sur notre époque.
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Phrases courtes, mot juste, lucidité et humour : le monde d'Agota Kristof infuse dans L'Analphabète, son seul récit autobiographique, paru pour la première fois en 2004 : onze chapitres pour onze moments de sa vie, de la petite fille en Hongrie qui dévore les livres à l'écriture de ses romans. Les premières années heureuses, la pauvreté après la guerre, l'amour des mots, la rupture du « fil d'argent de l'enfance », puis l'adolescence, et finalement l'exil, qui ne la conduit pas seulement hors d'un pays, mais surtout hors d'une langue.
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Palerme, 1965. Antonia, mariée à un notable et contrainte à l'oisiveté, écrit un journal intime où elle exprime son malaise. A la mort de sa grand-mère, elle reçoit des photographies, des lettres et des carnets qu'elle explore pour échapper à son quotidien et découvrir le passé cosmopolite et foisonnant de sa famille. Premier roman.
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À Genève, où il est né, à Kyoto, qu'il a follement aimée, à Trébizonde, en Azerbaïdjan, à Ceylan et en Inde centrale, Nicolas Bouvier a toujours écrit de la poésie. « [Elle] m'est plus nécessaire que la prose, expliquait-il, parce qu'elle est extrêmement directe, brutale - c'est du full-contact ! » Pourtant il ne fit paraître qu'un unique recueil de poèmes, Le Dehors et le Dedans. Composé de 44 textes écrits entre 1953 (le départ en voyage avec Thierry Vernet) et 1997 (quatre mois avant sa mort), ce recueil est paru pour la première fois en 1982. Bouvier le retravaille à quatre reprises et autant d'éditions, il s'y met à nu : de tous les livres de l'écrivain, c'est celui qui propose la plus ample et la plus intime traversée de son existence.
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Le passage du peintre : Ecrits sur l'art 1923-1973
Gustave Roud
- Zoé
- Zoé Poche
- 7 Février 2025
- 9782889075058
Dès les années 1920, les arts font voyager le jeune Gustave Roud (1897-1976) hors de la campagne vaudoise où il vit : il va voir des fresques de Masolino en Lombardie, une exposition de René Auberjonois à Zurich, les toiles de Poussin au Louvre. Au fil des décennies, il décrypte aussi bien la peinture de Cézanne et les gravures de Félix Vallotton que les photographies de Suzi Pilet, toujours guidé, comme l'a souligné Philippe Jaccottet, par « sa pudeur, son tact et sa capacité d'admiration ».
Rédigés tout au long du demi-siècle au cours duquel Gustave Roud a composé son oeuvre poétique, ses écrits sur l'art en portent la trace et en prolongent l'écho. -
Janvier 1974, Gaza. Piper emménage avec son mari, délégué humanitaire. Il
travaille beaucoup, elle l'attend. Leurs semaines sont rythmées par les vendredis soir au
Beach Club, les bains de mer, les rencontres fortuites avec la petite Naïma. Piper doit se
familiariser avec les regards posés sur elle, les présences militaires, avec la moiteur et le
sable qui s'insinue partout, avec l'oisiveté. Guettée par la mélancolie, elle s'efforce de
trouver sa place. Heureusement, il y a Hadj, le vieux jardinier, qui démultiplie les fleurs à
partir d'une terre asséchée. Il y a aussi Mona, psychiatre palestinienne sans mari ni
enfants. Mais cela suffit-il ? Grâce à une écriture remarquable, l'autrice installe la tension
au coeur même du désoeuvrement, et fait naître un véritable roman d'initiation. -
Dans Les Poings Frankie Malone, champion de boxe déchu, décide de remonter sur le ring après des années d'arrêt. Poussé par son entraîneur Bugsy Quinn, il entame une quête de rédemption qui le mène, semaine après semaine, vers un combat décisif.
Dans les cordes, c'est le récit fulgurant d'un combat sur le ring: dix rounds, deux hommes luttant "à mort et pour rien du tout", les retournements, le vertige de la douleur, l'obstination, jusqu'au KO final.
Joseph Incardona mène ces deux histoires avec maestria, jouant avec la tension, accélérant le tempo jusqu'au dénouement final. -
Avec J'ai saigné, chronique du recueil La Vie dangereuse, Cendrars attire son lecteur en 1915, dix jours après son amputation du bras droit, lorsqu'il est évacué vers l'arrière. Survivant à l'horreur de la mutilation, le jeune homme blessé n'est plus qu' « un pauvre vieux » : sa vie lui a filé entre les doigts, mais il veut survivre. En 1938, alors que le carnage est prêt à recommencer, le poète témoigne de sa guerre, de sa peur de mourir et, de fait, de son humanité.
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Écrites sur le vif, les lettres qu'Ella Maillart a échangées avec ses parents pendant ses années de grands voyages, saisissent au vol ses humeurs du moment, annoncent les projets d'itinéraires, esquissent des réflexions sur l'Orient et l'Europe. Cette correspondance est accompagnée de photographies et complétée par des reportages écrits pour divers journaux et magazines. Un corpus qui plonge le lecteur dans la trépidante existence de la voyageuse : voile sur le Léman, fouilles en Crète, entraînement sportif et pérégrinations dans les montagnes d'URSS... Sans oublier le récit classé « confidentiel » d'une visite à Winston Churchill en 1936.
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Madeleine Bourdouxhe (1906-1996) est romancière et nouvelliste. Elle connaît le succès avec son premier roman, La Femme de Gilles (1937), se lie d'amitié avec Éluard, Sartre ou Simone de Beauvoir. Nommée au poste de secrétaire perpétuelle à la Libre Académie de Belgique en 1964, elle s'impose définitivement comme une figure de la littérature belge avec la réédition de La Femme de Gilles en 1985, adapté en 2004 par Frédéric Fonteyne. Elle est aujourd'hui traduite dans un grand nombre de langues.
Le livre : « Le de´sir c¸a nai^t comme c¸a, d'un rien. » Quand Gilles se met à en aimer une autre, le monde d'Élisa vacille. Elle, « la femme de Gilles » qui n'existe que par l'amour absolu qu'elle porte à son mari, ne peut que se résoudre à se taire, souffrir, et espérer - car « le drame restant secret, il lui sera donne´ de tout reconstruire ».
Madeleine Bourdouxhe (1906-1996) dépeint, dans une langue bouleversante de justesse, l'intolérable rapport de soumission des femmes envers les hommes. -
Requiem est le recueil de la maturité de Gustave Roud, un livre mince qui est l'aboutissement de plus de trente ans de travail. Entre la mort de sa mère, en 1933, et la parution du livre en 1967, le poète a poursuivi une seule quête, la traque patiente des signes d'un « ailleurs », ces indices d'un monde sous le monde où le temps n'aurait plus cours et où une communication serait possible entre les mortes et les vivants. Des signes cachés dans l'oeil d'un laboureur, le chant d'un bouvreuil, les gestes d'un meunier, le scintillement d'une étoile. Univers énigmatique, parfois inquiétant, face auquel le poète ne peut que s'incliner et, humblement, trouver les mots.
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Né en mai 1942 à Chêne-Bougeries, Valère Novarina passe son enfance au bord du Léman et dans la montagne : à Torchebise, au col du Feu, à Outanne, à Jambe-de-ça, à Jambe-de-là ; à Ouatapan ; il découvre au passage que le patois n'est pas du français estropié mais une autre façon de descendre du latin...
Quant à la chanson hongroise composée par Istvan et chantée par sa mère Manon Trolliet, il y reconnaît - lui apparaissant peu à peu - une seconde langue maternelle incompréhensible.
À partir de la fin des années 1960, il déploie une oeuvre littéraire, théorique et picturale largement reconnue : développement dans la lumière du drame comique, optique, charnel de la « respiration », forme primitive de la pensée. -
Claire, qui vit en Europe, passe l'été à T okyo chez ses grands-parents. L'objectif de plus en plus lointain de ce séjour est d'emmener ces derniers en Corée renouer avec leur pays qu'ils ont fui pendant la guerre civile il y a plus de cinquante ans.
Claire partage son temps entre le quartier coréen de T okyo, l'appartement des grandsparents et le monde de la petite Mieko, dont elle doit s'occuper pendant les vacances d'été japonaises.
L'écriture précise et dépouillée d'Elisa Dusapin parvient à plonger le lecteur dans une atmosphère intime de douceur et de violence feutrée. Elle excelle à décrire l'ambivalence propre aux relations familiales : les cruels malentendus comme l'amour entre les personnages sont d'une puissante justesse.