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patrice blouin
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Constituée de soixante-dix photographies noir et blanc, la série regroupée sous le titre L'État des choses, contient à la fois des instantanés et des prises de vues faites en studio. Cet ensemble photographique a été réuni pour traduire une volonté d'entrer dans l'épaisseur du monde, dans sa matérialité, à travers les signes et les phénomènes qu'il produit. Conçu sous la forme de séquences, le livre opère par blocs d'intensités à travers lesquels ne se dessine pas tant un point de vue, qu'une variation de perspectives où seules les relations prévalent.
En considérant le studio comme laboratoire et les instantanés photographiques comme un saisissement, l'expérimentation qui en résulte fait naître, au fur et à mesure de l'avancée du livre, une certaine forme d'étrangeté chez les êtres et les choses.
Ce livre est accompagné d'un court texte de Patrice Blouin. -
Car Le Monde Est Creux est un recueil de poèmes (69 blocs de 1500 signes) et une histoire critique de notre relation à l'ailleurs, une exposition aussi littérale que merveilleuse du colonialisme. Patrice Blouin compresse trois oeuvres emblématiques de notre rapport à l'ailleurs : Le Devisement du monde de Marco Polo, Les Mille et une nuits et la série télévisée Star Trek et réécrit ainsi notre histoire - on peut lire ainsi son long poème, comme l'épopée d'une exploration de territoires toujours nouveaux - tout en extrayant de son matériau sa part quintessentielle de merveilleux - chaque poème est en ce sens une merveille, un trait de de merveilleux qui détermine encore aujourd'hui notre rapport à l'ailleurs (désormais interstellaire). Mais il rend sensible également, la compression permet cela, les conditions raciales et sexuelles de cette exploration : l'assujettissement des populations et l'exploitation des territoires. L'envers du merveilleux est la violence. L'un ne va pas sans l'autre. C'est aussi pourquoi Car Le Monde Est Creux prend la forme du poème : lui seul peut dire à la fois le merveilleux et la violence, le regard enchanté de l'explorateur (toujours un homme) et la violence qui l'accompagne et qu'il rend possible.
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La Coupe du monde de football est l'événement sportif le plus regardé de la planète.
Pour restituer fidèlement l'événement et ses spécificités, pour dépasser le «regard à distance» que suscitent, mécaniquement, les caméras et les moyens télévisuels, Patrice Blouin nous invite dans cet essai à aborder l'événement avec l'oeil du cinéphile et du critique d'art, et la passion de l'amateur de foot.
À la différence des Jeux olympiques, marqués d'entrée par une ambition universelle et abstraite, la Coupe du monde de football s'est construite, dès sa création, en 1930, sur une relation internationale entre l'Europe du Nord et l'Amérique du Sud. Reliant, tout en les opposant, deux continents, cette diagonale transatlantique a inventé le terrain spécifique, imaginaire, de la compétition, qu'est venue conforter l'image télévisuelle peu après la Seconde Guerre mondiale. Dès lors, l'histoire de la Coupe s'est intimement confondue avec celle de sa retransmission. Pour mettre au jour la structure singulière de cet événement planétaire, c'est donc la scénographie télévisuelle de la compétition que nous propose d'observer Patrice Blouin, et plus particulièrement celle de la récente édition de 2010, en Afrique du Sud.
Pour ce faire, il prend d'abord appui sur les analyses de manifestations sportives produites par des cinéphiles comme Éric Rohmer et Serge Daney. Il emprunte, en particulier, au travail de Charles Tesson le concept central de «plan de base» qu'il redéfinit en l'inscrivant dans le cadre particulier de la Coupe du monde. Attentif aux dernières innovations technologiques (la loupe, la spidercam), comme aux figures classiques de réalisation qui accompagnent les différentes séquences de jeu (l'engagement, le coup franc), il déploie progressivement l'ensemble du dispositif complexe qui compose la scène télévisuelle d'un match. Après avoir décrypté le statut exact de l'image, il établit un parallèle entre mise en scène contemporaine du football et cinéma muet.
Dans un second temps, il s'intéresse à la dramaturgie de la compétition, à son déroulé, à ses acteurs et à ses fables. En croisant les travaux d'historiens de la modernité (Eric Hobsbawm) et du football (Jonathan Wilson), il analyse les éléments et les schémas narratifs en jeu qui dessinent une mythologie propre à la Coupe du monde : cela va des stars dont la télégénie magnifie cette scène imaginaire (Pelé avant tout, puis Maradona, Platini, ou, en 2010, Messi, Ronaldo, et surtout Diego Forlan) aux révolutions définitives, comme l'invention du «football total» par les Pays-Bas de Johan Cruyff. Sans oublier le sort tragique des gladiateurs (avec leurs souffrances), le complexe puzzle politique (l'Allemagne «multikulti», la France «black-blanc-beur».) et les rituels folkloriques (vuvuzela ou Paul le Poulpe.). Enfin, il clôt cette seconde partie avec les perspectives ouvertes par les projections 3D de match de football dans les salles de cinéma.
En s'attachant aussi bien aux enjeux particuliers de la compétition qu'à la question générale du sport-spectacle, Patrice Blouin propose, dans un style clair et élégant, un modèle théorique original qui, tout en exposant son objet, en prolonge la logique.
Divisé en deux mi-temps, l'ouvrage comporte un cahier central de schémas et d'images qui synthétisent son approche.
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Popeye est un voyageur spatio-temporel. Comme il veut arrêter les aventures, sa mère meurt. Il se lance alors dans une dernière rando en détournant ses funérailles. Dans Popeye de Chypre le narrateur veut ramener sa mère morte à Chypre en 1979. Il sait bien qu´elle préfèrerait être enterrée dans la banlieue d´Alger avant les accords d´Évian. Mais Popeye a beau être un authentique voyageur spatio-temporel, il n´en reste pas moins un homme de gauche. Et il refuse d´entendre parler de « Retour en Algérie Française ». Pour diverses raisons, Nicosie 1979 lui semble une bonne solution de compromis entre Bab-El-Oued 1962 et Le Mans 2013 où sa mère est censée être incinérée. Même avec les morts, pense-t-il, il faut tenter d´établir des accords raisonnables. Le livre commence là - avec ce détournement fantastique de funérailles. Dans quelque chose qu´on pourrait appeler de l´Auto-Science-Fiction ou de l´ASF.
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Les champs de l'audiovisuel ; pour une esthétique industrielle des images en mouvement
Patrice Blouin
- Editions Mf
- 30 Septembre 2017
- 9782915794984
L'histoire des images en mouvement est depuis longtemps dominée par un paradigme cinématographique.
Mais l'éclatement actuel des écrans nous oblige à relire de façon différente ce passé. Non plus simplement comme le récit orienté d'un medium mais comme l'ouverture multiple d'une sphère : la sphère audiovisuelle. Les Champs de l'audiovisuel s'efforce ainsi de définir les différents champs esthétiques qui ont aimanté, depuis son origine, l'histoire des images en mouvement indépendamment du septième art. Pour définir ces champs (le graphique, le scopique, le scriptural, etc.), l'auteur propose une relecture d'oeuvres plus ou moins célèbres (de Fantômas au Soprano, du Cirque à Loft Story, de Faisons un rêve à Matrix) en prenant appui sur quelques auteurs essentiels (Louis Skorecki, Roland Barthes, André Bazin, Walter Benjamin, etc.). Au travers de ces analyses de cas, et découpes de champ, se construit progressivement un nouveau panorama et une manière inédite de se rapporter aux images.
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"La nuit j'explose les blocs".
Un spectateur de blockbusters (ou est-ce plusieurs) traversé par la puissance des effets spéciaux raconte ses déplacements aériens, ses enlisements brusques, sa vision nocturne, son souffle de glace, sa traversée des murs, ses métamorphoses.
Tout un onirisme fantastique, divisé en micro-séquences, entre pulsions primitives, paniques enfantines et désirs souterrains.
Un texte de fiction ciselé qui fait le lien entre la poésie d'Ovide, sa puissance de déplacement et de réinvention du monde, et les nouveaux pouvoirs métamorphiques du cinéma digital.
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Patrice Blouin est né en 1971. Tino et Tina est son premier livre.
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«Dans mon souvenir, les années 2000 forment un long blockbuster traversé çà et là par des superhéros.» Patrice Blouin.
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Un nouveau regard sur les images du sport. En croisant les évènements sportifs singuliers et les textes fondateurs de Roland Barthes, Eric Rohmer ou encore Walter Benjamin, l'auteur explique que certains gestes sportifs ne peuvent être lus qu'au regard de cette histoire des représentations. Il s'interroge sur la nécessité d'écrire une histoire moderne du sport par le biais de sa mise en images.
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Mes mains dans tes chaussures ; Jean-Charles de Quillacq
Isabelle Alfonsi, Patrice Blouin, Jean-Charles De Quillacq, Joseph Mouton, Sophie Orlando
- Villa Arson
- 3 Octobre 2015
- 9782913689251
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«Baltern, dimanche 5 avril 1981. Chers concitoyens, chères concitoyennes. Je sais que vous aimez autant que moi notre belle cité de Baltern et que vous tenez tous à préserver autant que possible notre splendid way of life. Mais alors que nous nous apprêtons à célébrer, dans quelques mois, le vingtième anniversaire de notre installation, il devient urgent d'ouvrir les yeux et de poser à nouveaux frais la question de notre mode d'existence.» Au début des années soixante une petite colonie d'acteurs américains, fuyant la ruine des Studios, s'installe à Baltern, un village presque abandonné des montagnes suisses. Leur communauté soudée et organisée repose sur un principe fondateur : chacun doit jouer dans la vie le rôle qui l'a rendu célèbre à l'écran.