annette becker
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Le choc : Rwanda 1994 : le génocide des Tutsi
Collectif, Stéphane Audoin-Rouzeau, Annette Becker, Samuel Kuhn, Jean-Philippe Schreiber
- GALLIMARD
- Connaissances
- 7 Mars 2024
- 9782073056764
Le Rwanda a sombré au printemps 1994 dans un drame historique majeur : un génocide décimant la plus grande partie de la population tutsi et dévastant le pays. C'est le choc qu'a provoqué cet événement que les auteurs et autrices du présent ouvrage, originaires du Rwanda, de Belgique, de France, entendent explorer : leur propre saisissement d'abord et la manière dont il a pu orienter leur travail d'investigation, d'écriture ou de création. Puis les racines culturelles, idéologiques, sociales et politiques de l'accomplissement du génocide. Car ce crime de masse systématique, prémédité et planifié, est toujours le fruit d'un enchaînement complexe de causalités. Interroger le génocide des Tutsi, c'est tenter de comprendre les ressorts de notre regard sur les violences extrêmes, de notre morale, de nos lâchetés, de nos collusions. De comprendre aussi les contours de notre commune humanité.
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Des Juifs trahis par leur France : 1939-1944
Annette Becker
- GALLIMARD
- Temoins
- 29 Février 2024
- 9782073049674
«Otto Freundlich, peintre célèbre, interné comme Allemand par la Troisième République, caché sous Vichy en zone sud, rattrapé, déporté en 1943 à Sobibor. Mon grand-oncle Pierre Ignace, "notable" raflé le 12 décembre 1941, interné à Compiègne, déporté à Auschwitz-Birkenau par le convoi n°1 du 27 mars 1942. Cinquante-quatre Juifs étrangers victimes de la dernière rafle en France, à Reillanne en mai 1944. Un livre triptyque pour dire les dernières années et les derniers jours de ces êtres dans la chasse à mort dont ils ont été les victimes. Histoires et géographies éclatées, vies si différentes, même fin, à l'issue d'arrachements multiples. Vies réapparues en mots d'amour, mots de supplications, derniers mots avant la séparation et la mort, objets intimes. Donner le plus de détails et de traces possible sur le parcours des bourreaux, des complices, des sauveteurs, tel Varian Fry, des amis de toujours, des écrivains comme René Char, des peintres comme Picasso, tant d'autres. Avec ma voix d'historienne des souffrances et des cultures du désastre et un "je" d'héritière de la Catastrophe qui a atteint ma famille.»
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14-18, retrouver la guerre
Stéphane Audoin-Rouzeau, Annette Becker
- Folio
- Folio Histoire
- 20 Novembre 2003
- 9782070301638
Tandis que disparaissent les derniers combattants, la Grande Guerre nous revient, dans une tout autre lumière, comme la matrice d'où sont sortis tous les désastres du XX? siècle. Romans, films, recueils de lettres et documents, collections d'objets, sites historiques : une curiosité nouvelle s'exprime de la part des jeunes générations pour ce qui apparaît comme l'énigme d'un suicide collectif de l'Europe.Du côté historien, c'est une équipe internationale réunie autour d'une expérience de terrain, l'Historial de la Grande Guerre de Péronne, dans la Somme. Stéphane Audouin-Rouzeau et Annette Becker s'en font ici les interprètes et les porte-parole. Il ne s'agit plus de savoir, comme autrefois, qui porte la responsabilité de la guerre ou comment se sont déroulées les opérations, mais d'explorer une culture de la violence, d'analyser un nationalisme de croisade, de mesurer la profondeur d'un deuil peut-être non terminé.Il s'opère aujourd'hui sur la guerre de 14 le même type de subversion du regard que sur la Révolution française dix ans plus tôt. Le phénomène mérite attention : en peu d'années, deux des plus gros massifs de l'histoire nationale auront connu ainsi un basculement comparable et, dans des conditions différentes, un renouvellement du même ordre.
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L'immontrable : des guerres et des violences extrêmes dans l'art et la littérature
Annette Becker
- Creaphis
- 21 Octobre 2021
- 9782354281649
L'historienne Annette Becker propose un essai d'histoire culturelle et suit les linéaments d'une exploration de ce que Camus nommait en 1965 « la douleur de l'histoire toute fraîche ». Elle rassemble ici des réflexions qui ont émaillé son parcours intellectuel et sensible de femme dans l'histoire. Spécialiste reconnue de la Grande Guerre et des violences extrêmes qui ont marqué le « court xxe siècle » (de Sarajevo à Sarajevo), elle a entrepris dans un réel engagement aux côtés d'autres historiennes et historiens de faire l'histoire et de lire les mémoires des conflits de notre temps, des génocides et des guerres coloniales, de l'Arménie au Rwanda.
Autant de douleurs et de cicatrices que l'historienne décrypte et déchiffre dans les formes les plus diverses de la création (peinture, sculpture, arts visuels, musique et poésie). Ces tableaux successifs de situations traumatiques sont autant de possibilités et de nécessités offertes pour mesurer autrement et pour mieux comprendre les dévastations physiques et mentales subies par les êtres humains en temps de paroxysmes : qu'ils soient militaires ou non, femmes ou hommes, civils de tous âges et de toutes origines. Avec une certitude : l'horreur et l'effroi sont et représentables et historicisables, malgré le topos paresseux selon lequel le choc des souffrances les plus dures serait devenu intransmissible ou inaudible. Tout au contraire l'auteure affirme ici, avec détermination (le déterminant « l' » a toute son importance que la question ne se pose pas) : l'immontrable est bien représentable.
Comment raconter, porter à la conscience ces vécus non partagés, comment retrouver ces expériences et les ré-historiciser, alors que les media nous bombardent - à juste titre mais souvent sans recul - des drames d'aujourd'hui ?
Aussi Annette Becker a-t-elle voulu exhumer dans cet ouvrage des oeuvres et des sources, écrites, visuelles, sonores, saisies au moment de la blessure du corps ou de l'âme, juste avant la mort, pendant la cruauté et la terreur, le chagrin, le sang, les larmes. Elle est et reste persuadée que l'essentiel est de porter un regard qui croise sciences sociales, écriture et art, sans frein ; l'interprétation est essentielle, même si elle est éphémère ou controversée.
Cet ouvrage montre l'importance et l'absolue nécessité de prendre en compte les expressions artistiques et littéraires pour analyser et restituer des périodes ou des phénomènes historiques en voie de disparition dans l'oubli. La liste des artistes et écrivains forme en soi un corpus intéressant, une matière à penser : on y retrouve entre autres Apollinaire, Max Jacob, Claude Debussy, Dada, Julien Gracq, Jean Lurçat, Mark Rothko, Pierre Buraglio, Christian Boltanski...
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Ce livre renouvelle en profondeur l'étude de la Grande Guerre. Fondé sur l'exploitation d'archives inédites, en particulier celles du Vatican et du CICR, il retrace les souffrances éprouvées par les populations civiles et les prisonniers de guerre, et les interventions humanitaires qui cherchent à les protéger.
Il révèle ainsi que la Grande Guerre ne fut pas seulement la guerre des tranchées mettant aux prises les combattants du front, mais qu'elle fut bien une guerre totale, pesant en profondeur sur les sociétés et enrôlant des populations entières. Elle fut la première des guerres du XXe siècle, annonçant par bien des traits les atrocités de la Seconde Guerre mondiale, dont elle constitue en quelque sorte la matrice.
Par l'une des spécialistes incontestées du premier conflit mondial, un livre important qui a marqué une inflexion dans la vision de la guerre et est venu donner corps aux intuitions d'un George Mosse sur la brutalisation des sociétés européennes (De la grande guerre au totalitarisme, « Pluriel » août 2003). -
La plume et la faux
Philippe Bertin, Annette Becker, Hubert Haddad, Michel Host, Yves Jouan, Jean Miniac
- Intensite
- 2 Mai 2001
- 9782911410024
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Pierre Buraglio, échos de 14-18 ; son enfance, sa Normandie
Michel Natier, Annette Becker, Marie Bonnafé
- Point De Vues
- 5 Février 2014
- 9782915548914
Pierre Buraglio, proche du mouvement Supports/Surfaces, a très tôt voulu se débarrasser des instruments traditionnels de la peinture et refusé de succomber à l'idée qu'une oeuvre serait uniquement le fruit d'un savoir-faire hérité de la seule tradition picturale. Dans le sillage des grands mouvements artistiques qui ont vu le jour dans la première moitié du XXe siècle, il se devait de déconstruire la peinture, d'en démonter tous les rouages, pour l'aborder de façon nouvelle.
Son histoire c'est aussi celle d'une génération qui a vu le jour en même temps que la Seconde guerre mondiale. Une guerre qui a laissé des traces indélébiles dans sa conscience et lui a permis d'ouvrir les yeux sur cette folie meurtrière et l'importance du jeu politique.
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Montrer les violences extrêmes
Annette Becker, Octave Debary
- Creaphis
- 29 Novembre 2012
- 9782354280611
Comment notre société traite-t-elle de son passé à travers les souvenirs de ses drames? Comment aborde-t-elle le difficile travail d'historicisation des souffrances causées par les violences des guerres en particulier ? Comment les dire, comment les montrer, peut-on les dire en les montrant ? Est-il possible de créer à partir de ce qui reste, d'Auschwitz aux poignées de terres rapportées du Viet Nam ? Peut-on faire une théorie de la violence, théoriser l'existence ? Peut-on prétendre partager ce qui relève dans nos sociétés aujourd'hui, la plupart du temps d'un non-vécu ?
Pour tenter de répondre à ces questions, cet ouvrage rassemble les travaux d'artistes, muséographes, scénographes, conservateurs, architectes, historiens, anthropologues et philosophes, autant de confrontations de mots, de sons, de sensations, d'objets et d'images.
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Dès 1941, une poignée d'hommes, dont Raphael Lemkin, un juriste juif, et Jan Karski, un catholique résistant, perçurent l'ampleur de la destruction des Juifs au sein des crimes de la Seconde Guerre mondiale. Mais ils ne rencontrèrent qu'incompréhension et rejet. Forte de son regard de spécialiste de la Grande Guerre, Annette Becker éclaire d'une façon inédite l'un des points les plus sensibles de l'histoire : comment convaincre de l'impensable ? Pendant la Première Guerre mondiale, les Arméniens avaient déjà été victimes d'une extermination comparable.
Pourquoi alors n'a-t-on pas voulu voir ce que Lemkin cherchait à nommer et faire reconnaître depuis les années vingt et trente jusqu'à l'adoption par l'ONU en 1948 de la " Convention pour la prévention et la punition du crime de génocide " ? Ce livre replace dans le temps long, jusqu'aux films et fictions littéraires récentes - telles celles de Claude Lanzmann ou Yannick Haenel , le combat de ces hommes qui, du génocide des Arméniens à celui des Juifs, se sont battus pour faire voir au monde et condamner l'abominable.
Depuis 1945, au vu de tant d'événements tragiques, avons-nous réellement compris leurs messages ?Dès 1941, une poignée d'hommes, dont Raphael Lemkin, un juriste juif, et Jan Karski, un catholique résistant, perçurent l'ampleur de la destruction des Juifs au sein des crimes de la Seconde Guerre mondiale. Mais ils ne rencontrèrent qu'incompréhension et rejet. Forte de son regard de spécialiste de la Grande Guerre, Annette Becker éclaire d'une façon inédite l'un des points les plus sensibles de l'histoire : comment convaincre de l'impensable ? Pendant la Première Guerre mondiale, les Arméniens avaient déjà été victimes d'une extermination comparable.
Pourquoi alors n'a-t-on pas voulu voir ce que Lemkin cherchait à nommer et faire reconnaître depuis les années vingt et trente jusqu'à l'adoption par l'ONU en 1948 de la " Convention pour la prévention et la punition du crime de génocide " ? Ce livre replace dans le temps long, jusqu'aux films et fictions littéraires récentes - telles celles de Claude Lanzmann ou Yannick Haenel , le combat de ces hommes qui, du génocide des Arméniens à celui des Juifs, se sont battus pour faire voir au monde et condamner l'abominable.
Depuis 1945, au vu de tant d'événements tragiques, avons-nous réellement compris leurs messages ?
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Le génocide des Arméniens. Un siècle de recherche (1915-2015) est publié à l'occasion de la tenue à Paris, du 25 au 28 mars 2015, du colloque international « Le génocide des Arméniens de l'Empire ottoman dans la Grande Guerre. 1915-2015 : cent ans de recherche ». Il réunit les contributions scientifiques présentées à la Sorbonne, au Mémorial de la Shoah, à l'École des hautes études en sciences sociales et à la Bibliothèque nationale de France. Ce colloque introduit par le président de la République est organisé par le Conseil scientifique international pour l'étude du génocide des Arméniens (CSI), avec le soutien de la Mission du centenaire 2015 et de nombreuses institutions savantes.
Un siècle après le déclenchement à Constantinople, le 24 avril 1915, de l'extermination des Arméniens ottomans par l'État unioniste, la recherche internationale démontre par cette publication l'étendue de la connaissance scientifique sur le premier génocide contemporain. Cet ouvrage s'inscrit dans le mouvement des études sur les génocides, en plein développement en France comme dans le monde. Le centenaire de 1915 marque un tournant dans la résonnance publique des savoirs scientifiques les plus élevés et l'affirmation d'une conscience internationale de prévention des génocides. -
écrire l'histoire du christianisme contemporain : autour de l'oeuvre d'Etienne Fouilloux
Annette Becker, Frédéric Gugelot, Denis Pelletier, Nathalie Viet-depaule
- Karthala
- Signes Des Temps
- 5 Avril 2013
- 9782811108403
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En campagne
Jacques Péré, Etienne Vernaz, Annette Becker
- Creaphis
- L'animal Fabuleux
- 15 Avril 2014
- 9782354280840
Jacques Péré a réalisé cette série de photographies en une seule saison et sur un seul lieu : un champ de tournesols après la moisson. Cette suite photographique a fait alors un étrange écho avec la lecture des lettres d'Etienne Vernaz, membre de sa famille et combattant de la Grande Guerre entre août et décembre 1914 (date à laquelle il a été tué).
Les photographies ne prennent sens que dans leur ensemble, qui fonctionnent comme un petit film : sorte de court métrage évocateur du champ de bataille. De fait, les images objectives des restes d'une moisson deviennent le symbole d'une armée décimée, une armée de fantômes.
Ce n'était pas le projet de l'auteur que d'" illustrer " ces extraits de lettres de combattant, mais l'analogie est apparue après coup. Cet ouvrage se présente comme un poème visuel très construit.
Le livre, dans cette collection expérimentale, L'Animal fabuleux, témoigne de ce moment de recueillement et de lente révélation.
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Ce livre est un manifeste d'historienne. Pour dire la guerre mondiale, souvent totale, il prouve que d'autres ressources que celles de l'écrit sont nécessaires, d'où ce récit placé à hauteur d'oeil, dans le regard des regards des années de guerre. Qu'ont perçu les combattants et les civils du monde entier des fronts militaires et des fronts domestiques ? Qu'ont fait passer de la tragédie globale et des tragédies singulières, dessinateurs, cinéastes, peintres, photographes, artisans d'objets de guerre ? Nous saisissons le conflit à travers les images, celles qui furent publiées ou exposées comme celles qui demeurèrent dans la sphère privée. Trois chapitres construits autour de la photographie et du cinéma, des caricatures et du camouflage militaire - paradoxalement né en partie autour des avant-gardes - réactivent souffrances, consentements, désespoirs, refus, courages.
De nombreux contemporains pensaient que la douleur serait infinie ; le quatrième chapitre, « Deuils » permet de suivre le prolongement des images du temps de guerre dans le siècle : les pratiques commémoratives ont transformé les paysages et les espaces mentaux, jusqu'aux artistes les plus résolument contemporains.
Un écrivain, Pierre Bergounioux, conclut le récit.
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« comme on peut »
Annette Becker, Sylvain Demange, Fabrice Dekoninck, Julien Larere-genevoix
- Creaphis
- Foto Creaphis
- 26 Octobre 2017
- 9782354281243
Cet ouvrage, aux dimensions artistique, littéraire et historique, est une invitation à (re)prendre contact avec l'oeuvre incontournable de Maurice Genevoix sur la Grande Guerre : le livre Ceux de 14.
Les photographes Fabrice Dekoninck et Sylvain Demange ont arpenté les Éparges, avec Ceux de 14 en tête. Dans cette partition visuelle silencieuse, plusieurs régimes d'images se côtoient. Elles montrent ce paysage paradoxal, apaisé mais encore bouleversé par les traces visibles des combats, dans lequel résonne encore le sourd murmure de tant de vies enfouies. Elles invitent à scruter ce que la nature a reconquis ou a altéré et font entrevoir l'extrême violence de la guerre.
Au cours de leur enquête, ils ont rencontré des habitants gardiens de la mémoire dans leurs intérieurs chargés de souvenirs, des jeunes pour qui ces paysages sont aussi un fabuleux terrain d'aventures, des passionnés d'histoire militaire, des élus locaux, des descendants des combattants et des proches de l'écrivain. Ces personnes sont présentes dans le livre par leur portrait, leurs lieux et leurs objets ou en situation : chez eux, marches en forêt, instants plus solennels de la commémoration.
Fabrice Dekoninck signe un texte sensible sur sa découverte de l'oeuvre de Genevoix en lien avec sa propre histoire familiale. Julien Larère-Genevoix rend un hommage avec tendresse à son illustre grand-père. Enfin, l'historienne Annette Becker analyse la pratique de la photographie par les combattants, à travers Ceux de 14.
Livre relié, de type « carnet ». Couverture en simili cuir, marquage à chaud argenté, coins arrondis, demi-jaquette. Impression quadrichromie. Papiers de création avec deux dépliants. 50 photographies environ.
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La république en représentations autour de l'oeuvre de Maurice Agulhon
Maurice Agulhon, Annette Becker, Evelyne Cohen
- Editions De La Sorbonne
- Histoire De La France Aux Xixe Et Xxe Siecles
- 1 Juin 2006
- 9782859445461
Grâce à Maurice Agulhon, la symbolique a son histoire, tout comme l'histoire a sa traduction symbolique. Maurice Agulhon a prouvé en trois livres magistraux sur l'imagerie et la symbolique républicaines de 1789 à nos jours, Marianne au Combat, (1979), Marianne au pouvoir (1989), et enfin en 2001 Les Métamorphoses de Marianne, que l'image symbole de la figure féminine, avec ou sans bonnet phrygien, avec ou sans le nom de Marianne, fait partie de l'histoire générale de la République en France.
Cet ouvrage collectif construit en dialogue avec des spécialistes d'histoire politique, des historiens d'art et des spécialistes des symboles dans d'autres temps et d'autres espaces prolonge et interroge la quête de l'historien sur les relations entre images mentales et images figurées qui migrent d'une nation à une autre et connaissent des mutations de sens au coeur des transferts culturels. L'histoire du « genre » permet de re-visiter l'histoire physique et sexuée des allégories féminines et masculines. Dans notre monde de plus en plus éclaté et divers, où les images sont à la fois plus nombreuses et plus banalisées, quelle place reste-t-il aux symboles politiques et nationaux, entre art, folklore, idéologie, caricature et publicité ? Est-on passé du temps de l'idéologique à celui du médiatique ? Le contraste entre les symboles optimistes choisis par Le Douanier Rousseau en 1907 et le pessimisme engendré par la « starisation » des dernières années nous éclaire sur l'évolution de notre société politique et de ses cultures. -
Journaux de combattants & civils de la France du Nord dans la Grande Guerre
Annette Becker
- Pu Du Septentrion
- Documents Et Temoignages
- 26 Février 2015
- 9782757408858
Cette nouvelle édition présente cinq journaux remarquables d'habitants du Nord, combattants et civils, rédigés entre 1914 et 1918 dans les tranchées et dans la région occupée. Ils restituent, cent ans après la Grande Guerre et la disparition complète d'une génération, des situations d'hommes et de femmes qui ont vécu la résolution, la souffrance, l'humiliation, en restant conscients du prix de leur abnégation : le sacrifice pour la France.
Les diaristes pratiquent une forme de résistance de tous les instants, y compris tenir un journal : résister, c'est tout faire pour gagner la guerre contre les Allemands. Les soldats nous renseignent, à tous les niveaux spatio-temporels, sur les combats, l'occupation, l'évacuation, tandis que les diaristes civils, - deux institutrices et un commerçant -, se font les mémorialistes d'une précision implacable de leur région à l'heure allemande, enchevêtrée dans leur chronologie affective personnelle.
La lecture de ces journaux nous apprend que le corps, l'âme, le paysage, sont vulnérables, au sens étymologique. Elle nous permet de voir comment les blessures et les dévastations extraordinaires dues à la Grande Guerre ont été vécues, perçues et représentées, « distillées », comme disait le géographe écrivain Julien Gracq en inventant les belles notions « d'esprit de l'histoire » et de « paysage-histoire ». -
Un siècle de sites funéraires de la Grande Guerre
Annette Becker
- PU de Paris Nanterre
- 17 Janvier 2019
- 9782840163282
La première guerre mondiale a changé le rapport entretenu avec les morts et les disparus. De nouveaux rituels et types de sépultures ont commencés à apparaître, et marquent un changement radical de la culture funéraire.
Les pertes inouïes de la Grande Guerre ont entraîné la généralisation de pratiques embryonnaires auparavant : individualisation des sépultures, construction de monuments commémoratifs, multiplication des rites. Des chercheurs de nombreux pays étudient les traces de cette rupture majeure, encore largement visible dans les paysages. Tombes, cénotaphes, nécropoles, monuments et mémoriaux en représentent le témoignage matériel et culturel.
Anthropologues, historiens, archéologues, spécialistes du tourisme de mémoire, retracent comment a été remémorée ce que l'on croyait être la vision du monde des disparus, du sacrifice au pacifisme. La comparaison internationale et diachronique, de la Seconde Guerre mondiale au génocide du Rwanda, donne toute leur importance à ces sites, au moment où ceux du front occidental belge et français sont candidats à entrer au patrimoine mondial de l'UNESCO. Ces témoins des consciences traversées par le malheur des guerres sont l'espoir de la réconciliation humaniste. -
Judaïsme et christianisme : point de rupture ?
Adam H. Becker, Annette Yoshiko Reed, Collectif
- Cerf
- Judaisme Ancien, Christianisme Primitif
- 5 Décembre 2024
- 9782204163668
Et si, contrairement à ce que l'on croit, le judaïsme et le christianisme ne s'étaient jamais vraiment séparés ? C'est cette hypothèse qu'explorent les spécialistes rassemblés dans cet ouvrage. Et leur conclusion a de quoi surprendre.
On croit trop souvent que le christianisme s'est rapidement et radicalement séparé du judaïsme, et ce quelques dizaines d'années après la mort du Christ.
Juifs et chrétiens entretiennent pourtant des contacts et partagent des éléments culturels, sous diverses formes et en différents lieux, au moins jusqu'au Ve siècle, voire au-delà. Ces interactions sont apparentes dans de nombreux domaines, ce qui prouve qu'une datation franche qui marque la séparation ne peut être postulée avant Constantin. Dans un monde antique où cultures et croyances s'interpénètrent, chrétiens, judéo-chrétiens divers, Juifs de culture hellénistique, gnosticisants et païens sont ainsi en contact permanent.
L'ouvrage fait une grande place aux points d'intersections et aux sites d'interactions ainsi qu'aux dynamiques d'échange entre Juifs et chrétiens, du IIe siècle et jusqu'à l'avènement de l'Islam.
C'est donc bien à une époque tardive que Judaïsme et Christianisme se trouvent définis en tant qu'entités monolithiques.