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Sarah Pepe
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Domestiquées est une pièce de théâtre de Sarah Pèpe. Nous suivons une mère dans les différentes pièces de la maison en interaction avec le reste de la famille : enfants, mari. Cuisine, chambre, salle de bain, salon deviennent les lieux où se déploient les rapports de domination et où on sent l'aliénation de cette mère, qui vit pleinement le travail domestique et son corollaire, la charge mentale. Les pensées deviennent envahissantes, obsédantes, poussant la mère de famille à bout. L'autrice met en lumière des situations quotidiennes pour montrer que le privé est politique : l'exploitation, les hiérarchies et les rôles normés sont encore bien présents dans le couple hétérosexuel.
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Stéphane est un enfant heureux de rencontrer le nouvel amoureux de sa maman. Mais dans ses mots et sous son regard, la joie disparaît peu à peu face à la violence conjugale.
On pourrait croire que cette place de témoin n'est pas dangereuse. Pourtant, sa vie durant, il devra affronter ses démons qui tentent de le précipiter dans le gouffre de la répétition du drame. -
Un couple avec un enfant décide d'accueillir chez eux un SDF afin de l'accompagner dans sa réinsertion. Tout s'organise autour de ce marginal pour l'aider, à toute force, à retrouver une vie « normale ». À l'instar de ce conseiller Pôle Emploi qui l'inscrit de plus en plus frénétiquement à des dizaines de « modules », pourtant à l'opposé de ses attentes et de ses qualifications.
Partie d'une bonne intention, la cohabitation du couple et de leur hôte devient de plus en plus difficile. Cet acte était-il véritablement gratuit ? Et, s'il ne l'était pas, comment le SDF pourrait-il le payer en retour ?
Dans son texte Sarah Pèpe convoque l'un des problèmes socio-économiques les plus criants de notre temps. La précarité est devenue tellement omniprésente dans notre vie quotidienne qu'elle en devient banalisée.
Sarah Pèpe use alors avec intelligence d'une situation en apparence simple pour mieux faire la lumière sur des enjeux complexes ; que ce soit du point de vue personnel de ses personnages ou plus largement du rapport qu'entretient la société avec ses « marginaux ».
Ces questionnements ont rencontré d'autres réflexions sur la manière dont de nombreuses sociétés ont tendance à culpabiliser les victimes économiques et sociales, en les suspectant d'avoir mérité leur situation ou de s'y complaire. Enfin, l'obsession du travail et de la courbe du chômage, est venue se greffer à l'ensemble, dans un dispositif qui révèle l'absurdité de la prolifération des accompagnements à la recherche d'emploi, lesquels semblent n'être là que pour masquer l'absence de la seule chose désirée. Face à cette pénurie, le conseiller, rouage d'un système impuissant, devient un « vendeur » de modules, afin de ne pas perdre lui-même sa place.
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Dramatique de Sarah PÈPE, 1h. - 3f. - Durée 1h15 - La fille, un jour, cesse de résister pour vivre, cesse l'effort soutenu qu'elle avait jusque là déployé avec acharnement. Ce qui reste, c'est ce qu'elle appelle " sa méchanceté ", sa colère de n'être que " ça " alors qu'elle s'est tant débattue pour être conforme à son idéal. Et puisqu'elle n'a plus que la force de ressasser ce piétinement, cette répétition, elle exerce sa dernière énergie contre sa mère - qui l'a réduite à cet état de fille à vie par sa violence et son désamour . Puisque l'amour lui est trop difficile, incompréhensible, inaccessible, puisqu'elle ne peut comprendre, ni admettre que la lutte ne mène qu'à l'immobilité, puisque sans devenir elle est, il lui reste à exercer sa haine, qu'elle décline avec volupté et désespoir.
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Avec Mais la pente est forte, Sarah Pèpe relève avec succès le défi d'un théâtre d'anticipation en brossant le portrait d'une société pas si éloignée de la nôtre. Elle nous invite à suivre le parcours d'une myriade de personnages aux prises avec des injonctions paradoxales : il faut travailler, mais il n'y a pas d'emploi ;
Il faut être solidaire, mais il faut se battre pour exister ; il faut fuir l'idéologie, mais c'est déjà une idéologie ; il faut défendre la liberté d'expression, mais il faut parler plus fort que les autres pour être entendu.
Sarah Pèpe décrit avec minutie tous les effets pervers qui minent notre vivre-ensemble : de l'élu à l'artiste, du prof à la prostituée, du juge à la femme de ménage, elle nous fait entrer avec justesse dans chaque point de vue individuel et montre, non sans virtuosité, comment chacun contribue, malgré les meilleures intentions, à la catastrophe finale.
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C'est l'histoire de trois femmes : Celle qui dit, Celle qui dit après, Celle qui ne dit pas. Quand Celle qui ne dit pas dit, tout se trouve bouleversé. Dans un monde du travail aliénant, trois femmes se distinguent et trouvent leur émancipation à travers la parole.
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En compagnie, histoire d'autrice de l'époque latine à nos jours ; presqu'illes
Aurore Evain, Sarah Pèpe
- Ixe
- Ixe' Prime
- 26 Avril 2019
- 9791090062474
En compagnie est l'association d'"autrice" et d"actrice", mots qui dérivent tous deux du latin auctrix. Malgré cette étymologie commune, leurs destins furent bien différents, et c'est l'histoire du premier que retrace ici Aurore Evain, contribuant ainsi à réhabiliter ce terme proscrit par les hommes de lettres.
Chercheuse, Aurore Evain est aussi comédienne et metteuse en scène, et son travail a inspiré à Sarah Pèpe la pièce de théâtre Presqu'illes, publiée à la suite du texte. Elle y retrace le procès du mot autrice en quelques joutes oratoires qui déplacent le poids du ridicule du côté des maîtres du discours.
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Embras(s)er la nuit
Claire Barrabes, Marie-pierre Cattino, Sarah Pèpe, Sabine Revillet
- Koine
- 9 Juin 2018
- 9791094828090
Le projet de demander à quatre autrices d'écrire chacune un monologue à partir d'une même thématique, la femme dans l'espace public, s'inscrit dans cette double démarche, à la fois artistique et pédagogique. Il propose une déclinaison par 4 univers différents, 4 écritures, 4 visions, dans un format forcément court imposé par l'exercice, de développer une oeuvre à part entière, de la même manière que les compositeurs se sont moulés dans un cadre restrictif pour le faire éclater.
Ces monologues sont de véritables objets à spectacle tout autant que des objets d'études destinés aux conservatoires et diverses écoles d'art dramatique.