Monographie consacrée à cet artiste béninois donc l'oeuvre témoignage d'une réminiscence du temps des ancêtres, celui du vaudou, d'un animisme des origines et d'un christianisme conquérant. Ses oeuvres donnent à voir des scènes de genre, des batailles voire des scènes galantes colorées.
Jephan de Villiers et sa civilisation imaginaire sont un signe pour notre temps. Présence de l'arbre, de l'eau, travail sur la mémoire. Prescience presque prophétique, dès l'émergence de son oeuvre, d'une menace pesant sur la nature. Création d'un peuple d'âmes-oiseaux au regard lucide et inquiet à la fois, émouvantes vigies faites de bois et d'écorce, de châtaignes d'eau, d'oeufs de raies ou de rejets de l'océan. Créatures habitées. « OEufs de mémoire » parcourus de signes énigmatiques. Pages couvertes d'une écriture libre et instinctive.
Guetteur de mondes oubliés, Jephan de Villiers arpente forêt et rivages, dans une solitude voulue et tranquille. Arpenter. Glaner. Déposer dans l'atelier. Laisser le temps faire son oeuvre méditative, laisser les éléments sauvages vous choisir ou se choisir entre eux. Apprivoiser, assembler, construire.
Toute une vie livrée au geste, aux rencontres, à la patience. À ce qui est donné lorsque le regard se fait attentif à ce qui a été mais aussi à ce qui vient. Car ce travail se révèle, aujourd'hui plus que jamais, d'une actualité émouvante.
Le livre se veut le reflet de ce parcours aussi tranquille que déterminé, d'une cohérence rare.
JEPHAN DE VILLIERS:
C'est vers l'âge de quatorze ans que Jephan de Villiers commence à réaliser d'immenses villages de terre, d'écorces et de feuilles dans le jardin de sa grand-mère au Chesnay près de Versailles. Il aime le cirque, le théâtre et le mime. Son travail de sculpteur et de poète ne s'arrêtera jamais. Dans les années soixante, il découvre l'atelier reconstitué de Constantin Brancusi. Naissance des Structures Aquatiales à Paris en 1966. Un an plus tard, il s'installe à Londres et y expose régulièrement son travail. En 1976, il découvre la forêt de Soignes près de Bruxelles. Le Voyage en Arbonie commence. Depuis 2000, il vit et travaille en Charente Maritime non loin de la Gironde. Il nous invite à quitter notre quotidien pour nous plonger dans une civilisation imaginaire qui semble être d'un passé où l'homme et la nature ne faisaient qu'un. De très nombreuses expositions lui sont consacrées. Ses sculptures sont présentes dans des lieux publics ouverts, dans des musées et dans de nombreuses collections privées. « Des Fragments de mémoires » ont été exposés à travers le monde.
Auteurs: Roger Pierre Turine, Caroline Lamarche, Laurent Danchin, Bernard Noël, Joël Bastard, Marc Petit, Chantal Detcherry, Emmanuel Driant, Michel Butor, Arnaud Matagne, Jean-Dominique Burton
A l'époque où Philippe Bordas gagne autour des anneaux cyclistes le surnom de « Baron noir », alors qu'il est chroniqueur de ce sport au journal L'Equipe, tout est déjà chez lui une histoire de style style de vie, style d'écriture, style sur le vélo et d'engagement dans une histoire (celle du vélo, celle des hommes qui le font, celle de la société qui s'y mire...). Quand il se lance au début des années 1990 dans une aventure africaine et dans une route commune avec des boxeurs et lutteurs du continent, en même temps que dans le compte rendu du monde par le prisme de la photographie sans abandonner l'écriture cette exigence du juste regard et de la beauté, de l'épopée à dire, persiste et Philippe Bordas signe. C'est entre autre le livre L'Afrique à poings nus et le Prix Nadar qui s'ensuit en 2004. Suivent des séries sur Fréderic Bruly Bouabré, artiste ivoirien inventeur d'un alphabet-écriture, toujours ou les chasseurs du Mali, travail exposé aux Rencontres de la photographie africaine de Bamako en 2011. Le film de Franck Landron s'attache à cerner la personnalité unique du Baron noir de la photographie.