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Robin Josserand
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«Ma première fois serait une telle ivresse qu'en vérité je crois que je ne la supporterais pas. Toucher un garçon tient du merveilleux et de l'extraordinaire. Je gâche délibérément, et avec obstination, les plus belles années de mon existence. Celles-ci sont d'ailleurs déjà nimbées d'une mélancolie insupportable. Mais c'est plus fort que moi, je ne peux rien faire contre ma lâcheté. Ni contre cet amour bizarre.» Dans une ville où tout lui paraît gris et terne, le narrateur, lycéen en terminale, attend l'occasion de fuir un destin étriqué. Avec l'arrivée d'un élève atypique, A., une échappée semble enfin possible. Plus âgé que ses camarades, A. dégage un parfum d'interdit, cultive des manières de voyou et envoie tous les signaux d'une virilité grisante. Très vite, il devient une légende, une rumeur qui focalise tous les regards. Pour l'approcher, le narrateur devra négocier avec son désir clandestin et élaborer des stratégies afin que ses fantasmes deviennent réalité.
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Je crois qu'il faut écrire avec la verve de l'adolescence, seulement nous raconter nous, Sven et moi, le tragique de cette histoire, mon désir sale, ambigu, mauvais. Il faut enfin écrire la grâce de cet amour dont il ne veut pas et qui l'encombre. Le narrateur, trente ans, travaille dans une bibliothèque. Lorsqu'il aperçoit Sven, il est subjugué. Ce jeune homme qui fait la manche assis par terre, le visage livide et émacié, lui fait penser à un jeune Glenn Gould fatigué. Ou à un animal sauvage. Le lendemain, Sven n'est plus là, laissant le narrateur mélancolique. Il réapparaîtra, disparaîtra de nouveau, acceptera l'hospitalité, pour fuir encore... Dans ce jeu de la séduction, c'est Sven qui mène la danse. Lorsqu'ils partent enfin ensemble à Groix, cela semble inespéré. L'île sera-t-elle le lieu du rapprochement des corps ? À la fois cru et romantique, sombre et lumineux, Prélude à son absence est un premier roman.
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Paradise now ; mai 68 et les avant-gardes américaines
Robin Josserand
- Voix D'Encre
- 26 Septembre 2018
- 9782351281567
"Mai 68 et ses origines sont des nostalgies : l'ère des avant-gardes est finie, c'est face au vide que l'on considère aujourd'hui son héritage. Le monde de 1968, déjà simplifié et spécialisé, spectaculaire et marchand, a inventé une rhétorique de l'idée, naïve, radicale et sensible. Penser sur tout, discuter sans cesse, c'était déjà la révolution.
La spécificité de la réception française de la contre-culture des années 60 est politique, son influence sur Mai est incontestable mais complexe, confuse, brouillée. Le caractère performatif des arts américains conduit à la relève des artistes français et va pousser à la révolte, comme une réponse à la culture dominante, un contre-courant. Cette avant-garde c'est la poésie beatnik, le folk du Greenwich Village, la free press subversive, les happenings du Living Theatre, le mouvement psychédélique de la côte ouest... L'underground imprègne la société et permet aux étudiants d'imaginer les thèmes libérateurs des murs de la Sorbonne, c'est la concrétisation d'une utopie."