Dorante aime en secret Araminte, une riche et jolie veuve, qui est hélas d´une classe sociale supérieure à la sienne et s´apprête à épouser un vieux comte. Aidé de son valet Dubois, il imagine alors un stratagème pour conquérir en une journée le coeur de la jeune femme. Représentée pour la première fois en 1737 par les Comédiens Italiens, Les Fausses Confidences est la dernière grande pièce de Marivaux. À travers les demi-vérités et les manipulations de Dubois, cette comédie douce-amère révèle que l´amour est bien souvent affaire d´amour-propre.
Pour mieux observer sa future épouse, un jeune homme imagine de se présenter à elle sous la livrée de son valet qui lui-même s'habillera en maître ; or la jeune fille, de son côté, a eu la même idée, et se fait passer pour sa femme de chambre, qui elle-même jouera son rôle. Le hasard a ouvert le jeu à l'amour, et le jeu de l'amour est d'aller aussi bien où on ne l'attendait pas.
Depuis sa création en 1730, la pièce s'est imposée comme le chef-d'oeuvre de Marivaux qui séduit par l'harmonieux équilibre entre une forme dramatique inspirée de la comédie italienne et une intrigue de drame bourgeois. Un charmant badinage ? Sans doute. Mais qui ne va pas sans questions : l'amour est-il bien naturel ? ignore-t-il les barrières sociales ? Chacun vaut-il par ce qu'il est ou par ce qu'il paraît ? Le Jeu de l'amour et du hasard nous conduit au-delà du marivaudage : « c'est une bagatelle qui vaut bien la peine qu'on y pense ».
Edition de Patrice Pavis.
Echoués à la suite d'un naufrage sur une île gouvernée par des esclaves fugitifs, une coquette et un petit-maître perdent la liberté tandis que leurs esclaves désormais affranchis deviennent maîtres - et leur font subir diverses épreuves : « Nous vous jetons dans l'esclavage pour vous rendre sensibles aux maux qu'on y éprouve ; nous vous humilions, afin que, nous trouvant superbes, vous vous reprochiez de l'avoir été. » En 1725, c'est un monde social renversé que Marivaux donne à voir sur la scène du Théâtre-Italien : la fragilité du pouvoir peut ainsi se dévoiler, les rancoeurs enfouies se libérer, et le malheur d'une condition servile s'éprouver. Mais si l'inversion est bien politique, elle est également ludique, et cette pièce sérieuse aux faux airs d'utopie est bien une comédie : le spectateur s'y amuse aux dépens des maîtres que leurs valets caricaturent, et il rit autant des maladresses que commettent ces valets lorsqu'ils tiennent le rôle des maîtres.
Edition de Jean Goulemot
Pour mieux juger de la fidélité de Lélio qu'elle doit épouser, mais qui ne la connaît pas, une jeune et riche Parisienne se présente à lui déguisée en faux chevalier. Elle découvre alors qu'il doit se marier avec une comtesse envers qui il a contracté des dettes. Pour éviter à Lélio d'avoir à rompre ce mariage et payer dix mille livres de dédit, le faux chevalier courtise la comtesse, puis la vérité sur son sexe se trouve révélée : le faux chevalier se fait finalement passer pour la suivante de la comtesse.
La comédie que Marivaux fait jouer au Théâtre Italien en 1724 aurait donc dû s'intituler plutôt Le Faux Chevalier. Le titre nous trompe-t-il ou le travestissement de la condition sociale l'emporte-t-il ici sur le travestissement du sexe ? Marivaux en tout cas a un but : dissiper l'illusion qui accompagne les sentiments, faire tomber le masque de l'infâme Lélio, et mettre à nu la vérité. Jeu brillant de la surprise et du badinage, mais aussi jeu cruel où le cornique ne va pas sans noirceur.
Marivaux La Double Inconstance suivi de Arlequin poli par l'amour Arlequin et Silvia, jeunes villageois, sont amoureux l'un de l'autre. Mais le Prince aime Silvia et, pour la conquérir, doit détourner d'elle Arlequin. Il charge donc Flaminia, une grande dame de la cour, de séduire le jeune homme.
En 1723, La Double Inconstance voit ainsi se défaire le couple d'Arlequin et de Silvia qui, trois ans plus tôt, dans Arlequin poli par l'amour, avait su résister aux intrigues d'une puissante Fée qui s'était éprise du jeune homme. La seconde comédie serait-elle donc la suite pessimiste et désabusée de la première ? Sans doute non. Il y avait une sorte de vérité dans l'amour d'Arlequin et de Silvia au début de La Double Inconstance : ils en ont découvert une autre à la fin. Car comme toujours chez Marivaux, au-delà des masques et des feintes, il s'agit pour chacun de mieux comprendre ce qu'il est.
Edition présentée et annotée par Jacques Morel.
Notes complémentaires de Pierre Frantz.
L'oeuvre intégrale annotée :
Qui de l'homme ou de la femme a été le premier inconstant en amour ? La question agite le Prince et Hermiane. Heureusement, des années auparavant, le père du Prince a mis en place un stratagème pour y répondre : deux garçons et deux filles ont été élevés isolés les uns des autres dans la forêt. Désormais arrivés à l'âge adulte, ils vont découvrir librement le monde et, surtout, le sexe opposé... Dans cette pièce en un acte, Marivaux continue d'explorer le thème qui parcourt toute son oeuvre : les détours et les travers de l'amour.
Nouveaux programmes.
Dossier : à l'épreuve de l'amour.
Par Muriel Chemouny.
- Biographie de l'auteur, histoire de l'oeuvre.
- Contexte historique.
- Guide de lecture.
- Analyse de l'oeuvre.
Prolongements interdisciplinaires : histoire des arts / histoire.
Exercices écrits et oraux, questions de grammaire, groupement de textes, glossaire.
vers le milieu du xviie siècle, les passagers d'un carrosse qui fait route vers bordeaux sont attaqués et tués par des voleurs, mais une petite fille de deux ou trois ans est épargnée et bientôt recueillie par le curé d'un village voisin et sa soeur qui la prénomment marianne.
une douzaine d'années plus tard, elle accompagne à paris sa mère adoptive qui meurt brutalement. elle est alors recueillie par un homme de considération, m. de climal, qui la loge chez une lingère, mais lui fait rapidement ta cour, une cour à laquelle marianne résiste d'autant plus qu'elle tombe bientôt amoureuse d'un beau jeune homme, valville, qui n'est autre que le neveu de climal. la vie de marianne, que marivaux tait paraître de 1731 à 1741, commence comme un roman d'aventures, mais c'est sa propre vie que raconte la narratrice, une comtesse qui ne connaît ses origines que depuis quinze ans, et s'est décidée à écrire ses mémoires sous la forme de lettres qu'elle rédige pour une amie.
il se peut que la vie de marianne fasse place au romanesque et au hasard : c'est aussi finalement un roman d'analyse, celui d'une femme qui raconte son destin avec une lucidité qui n'abolit pas la part du secret ni le mystère de l'incompréhensible.
« Dans La Surprise de l'amour il s'agit de deux personnes qui s'aiment pendant toute la pièce, mais qui n'en savent rien eux-mêmes (sic) et qui n'ouvrent les yeux qu'à la dernière scène. » Marivaux a résumé lui-même l'intrigue de sa première vraie comédie, pièce où il manifeste déjà la maîtrise qui fait de lui l'un des plus grands dramaturges du XVIIIe siècle.
Le personnage marivaudien est surpris ; l'acteur qui l'interprète, comme son modèle italien, est sommé de manifester sur la scène pour le public qui écoute, mais aussi regarde, les sentiments qui les traversent : « ... alors les émotions de coeur que vous dites viennent me tourmenter, je cours, je saute, je chante, je danse ». C'est qu'ici, la commodité d'un obstacle extérieur, comme chez Molière, a été écartée : « Chez mes confrères, confiera Marivaux, l'Amour est en querelle avec ce qui l'environne (...), chez moi, il n'est en querelle qu'avec lui seul, et finit par être heureux malgré lui. »
Le Père prudent et équitable / L'Amour et la Vérité Arlequin poli par l'amour / Annibal La Surprise de l'amour / La Double Inconstance Le Prince travesti / La Fausse Suivante ou Le Fourbe puni / Le Dénouement imprévu L'Ile des esclaves / L'Héritier de village L'Ile de la Raison ou Les Petits Hommes La Seconde Surprise de l'amour / Le Triomphe de Plutus / La Nouvelle Colonie ou La Ligue des femmes / Le Jeu de l'amour et du hasard / La Réunion des Amours Le Triomphe de l'amour / Les Serments indiscrets L'Ecole des mères / L'Heureux Stratagème La Méprise / Le Petit-Maître corrigé La Mère confidente / Le Legs Les Fausses Confidences / La Joie imprévue Les Sincères / L'Epreuve / La Commère La Dispute / Le Préjugé vaincu / La Colonie La Femme fidèle / Félicie Les Acteurs de bonne foi / La Provinciale Mahomet second Edition établie par Frédéric Deloffre avec la collaboration de Françoise Rubellin