Deux hommes, un paysan ferrailleur et un peintre, ont creusé dans leur exil, terre et lumière une vie durant avant de nous laisser leur force solaire. Dans ce second recueil publié à La Boucherie Littéraire, Paola Pigani délivre un long poème d'adieux qui prend naissance au pied d'une chaise vide. L'absence se matérialise, la mort, jamais qu'une voix nostalgique éloigne pour dire l'enfance terrestre offerte en héritage par son père et sa mémoire ardente comme un champ d'or peint par Van Gogh.
Comment l'espace, les saisons, la perte d'un enfant et de la raison nourrissent une langue sauvage pour dire la souffrance et la vaillance d'un corps promis à l'éboulement, au dessèchement jusqu'à la renaissance fantasmée à l'intérieur d'un arbre ? La poésie est peut-être l'unique manière d'atteindre ce creux de l'impensable et de l'indicible.Où la folie parle, la poésie existe. Où la poésie existe, l'humain reprend ses droits.