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Mihàlis Ganas
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Elles sont jeunes ou âgées, citadines ou paysannes, aperçues ou remémorées. Chacune d'elles, pour l'homme qui les raconte ici, est une contrée familière parfois, étrangère toujours, qu'il contemple avec une légère distance (il ne les touche que du regard) et en même temps une profonde empathie. Tantôt séduit par leur beauté, tantôt ému par leurs malheurs. Dans ce livre Mihàlis Ganas plonge tout entier dans la mer d'un pays secret, dont les femmes tissent les frontières avec les fils très fins de l'amour, le pays qu'invisibles elles hantent, dirigent ou détruisent : femmes dans les cafés, dans la rue, devant un ordinateur, dans la mer trempée de la mémoire, au téléphone, femmes toujours, dans la solitude et l'amour, la détresse et la joie.
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Lorsque la guerre civile qui de chire son pays l'oblige a partir pour l'exil en 1948, Miha lis Ganas a quatre ans. Et dix ans a son retour, en 1954. Et trente-six en 1980 quand il raconte cette enfance bouleverse e, qui l'a marque a jamais, dans Mara tre patrie. Nous le suivons en Albanie, puis en Hongrie, puis dans le village perdu d'E pire ou il vivra jusqu'a l'a ge d'homme. La mauvaise me re, ce n'est pas la Hongrie pluto t accueillante, mais la me re patrie, la Gre ce des anne es 50, qui inflige a ses enfants la mise re e conomique et la re pression politique. Pour de crire ces anne es terribles, dire le de sordre de la me moire avec ses souvenirs fulgurants et fragmentaires, dire surtout la fureur du monde qu'un enfant de couvre et ne comprend pas, Ganas qui par ailleurs est l'un des plus grands poe tes grecs de son temps invente une langue inoui e, rugueuse et raffine e, proche de celle des paysans de son enfance et en me me temps de celle des poe tes. Voila pourquoi, dans Mara tre patrie, qu'on a pu qualifier de « re cit-poe me », on prend la re alite en pleine figure.