Grâce à plus de cinquante années de création musicale et poétique, Léo Ferré est aujourd'hui considéré comme l'une des références majeures de la chanson française. Ses succès populaires comme Paris canaille, Jolie môme, C'est extra ou Avec le temps lui ont valu une renommée mondiale, tant par la qualité des paroles que par celle des mélodies. Derrière l'auteur de plus de quatre cents chansons se cache pourtant un compositeur qui a produit des oeuvres symphoniques de grande ampleur, dans plusieurs genres: messe, symphonie, ballet, opéra, oratorio... Il a, en outre, mis en musique des poèmes de toutes époques, en remontant jusqu'au Moyen Âge. La présente étude montre la démarche de Ferré essentiellement sous l'angle musical. Elle met en évidence les préoccupations qui l'ont incité à cultiver le genre savant au lieu de se contenter de la veine légère, et à se présenter comme le créateur d'un nouveau type de chanson française. À cet effet, les oeuvres de Ferré sont analysées sous leurs divers aspects. La question de l'enregistrement est également abordée, ainsi que celles de la consommation de musique et de l'interprétation.
Les débuts de la phonographie remontent à environ 1857 quand Léon Scott de Martinville proposa une machine représentant graphiquement les vibrations du son : ce phonotographe se devait d'évoluer et les inventions de Charles Cros, Edison et Berliner, soucieux de pouvoir inscrire le son sur un support dans le but de rendre l'histoire toujours présente, contribueront à l'avancée vers le disque analogique. C'est en 1967 que les Beatles proposeront l'album révolutionnaire "Sgt Pepper's", ouvrant de nouvelles perspectives en ce qui concerne la musique. Désormais le disque est une oeuvre d'art à part entière.