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Grasset
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Les Vitamines du vinaigre est un recueil de chroniques placé sous les auspices de Marcel Jouhandeau et de Claude Chabrol : moeurs provinciales passées au regard acide d'un portraitiste acide et moqueur. La ville de Fonfurs, dont les habitants s'appellent, comme chacun sait, les Fonfursitains, a son avenue Gambetta et sa rue Paul-Bert. Et il y a parmi eux beaucoup d'« Atrides du pauvre », comme le dit l'auteur. Ils ourdissent des complots et des vengeances à l'échelle de leur petite patrie. Des Morin aux Dames Prunelle en passant par les soeurs Bûche, nous découvrons les énormes drames de ces minuscules monstres. La jeune Désirée, qu'une mère autoritaire impose à un fils polytechnicien et timide, prend froid en rentrant du bal : elle qui n'a jamais été malade tousse, tousse, tousse. Qu'a-t-elle ? Mais qu'a-t-elle ? Les médecins auscultent, les médecins enquêtent, les médecins diagnostiquent : elle n'a pas de coeur. « Je veux l'épouser quand même ! », décide le polytechnicien timide ; mais la mère autoritaire oppose son veto. Il se suicide. Désirée fuit Fonfurs. Pour où ? Mystère. Certains l'auraient vue brahmane au bord du Gange, d'autres prostituée à Hambourg. Quel est le destin des filles sans coeur ? Vingt histoires, presque fables, toujours satires, d'un jeune homme de 23 ans qui savait déjà beaucoup des moeurs de notre petit monde...
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Pointu, souvent acide, toujours vif et intelligent, tous ceux qui ont connu Matthieu Galey le retrouveront tout entier dans ce journal, commencé dès l'âge de dix-neuf ans. On pouvait craindre qu'à force de se dévouer pour les autres, celui qui avait tenu pendant un quart de siècle une brillante chronique littéraire à {l'Express} n'eût négligé son oeuvre propre. Il l'écrivait en secret, notant chaque soir les mots recueillis auprès d'écrivains qui s'appelaient Chardonne, Jouhandeau ou Aragon, saluant l'ascension des plus jeunes, traçant des portraits de nombreux personnages de l'époque, depuis Georges Pompidou, qu'il avait eu pour professeur à Sciences-Po, jusqu'à Marguerite Yourcenar, qu'il alla voir en Amérique. Les voyages tiennent une grande place dans ce journal, et aussi des réflexions plus intimes, qui livrent maint détail sur une vie sentimentale que le grand public ne soupçonnait pas. De toutes ces pages émerge l'image d'un homme libre, sans préjugés ni illusions, attentif aux autres, d'une curiosité infatigable, au jugement sûr et à la plume incisive. Précieux document sur les moeurs de notre temps, le journal de Matthieu Galey révèle les grandeurs et les servitudes de la vie littéraire, observée par un de ceux qui l'ont le mieux servie.
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Dans ce dernier tome, qui couvre les années 1974 à 1986, date de la mort de Matthieu Galey, on retrouvera toutes les qualités du précédent volume et l'on découvrira le courage de l'auteur quand, aux approches de la cinquantaine, sa santé commence à se détériorer. Il décrit avec précision les progrès de la maladie : la sclérose latérale amyotrophique. Témoin lucide et désespéré de sa mort en marche, Matthieu n'en oublie pas pour cela le monde, qu'il raconte en observateur supérieurement doué.