De saint Wenceslas à la Sainte Couronne de Hongrie, du bouclier de la foi aux invasions mongoles et aux croisades de Prusse, les motifs qui ont forgé l'imaginaire collectif des habitants de l'ancien "bloc de l'Est" et leur servent aujourd'hui de références identitaires jusque dans les plus hautes sphères de l'Etat et de la diplomatie remontent pour l'essentiel au Moyen Age. Impossible de comprendre l'évolution actuelle de ces pays sans disposer de ces clés de compréhension.
Confié à une centaine d'historiens, sous la direction de Marie-Madeleine de Cevins, ce livre - qui tient à la fois du dictionnaire encyclopédique et de l'essai collectif - embrasse l'ensemble géographique couvert par les duchés puis royaumes de Bohême, Moravie, Hongrie et Pologne sur plus de huit siècles.
Explorer un terrain de recherche quasiment vierge en faisant sortir de l'ombre un objet religieux mal identifié car souvent confondu avec les confréries, les messes pour les défunts, ou encore les indulgences, telle est ici le projet. Plus précisément : examiner les confraternités ou les affiliations spirituelles nées autour des monastères, couvents, chapitres canoniaux et commanderies hospitalières, de leur apparition en Occident au haut Moyen Âge jusqu'à leurs avatars actuels. À la lumière d'une documentation disséminée, inégalement conservée et rendue invisible par des classements archivistiques aléatoires, l'ouvrage s'attache à caractériser les sources, le vocabulaire et le contenu pastoral de cette formule consistant à partager les bienfaits salvifiques d'une communauté ecclésiastique avec des individus (ou groupes d'individus) extérieurs à celle-ci. Au prix d'un patient travail de contextualisation, les auteurs apportent des éléments nouveaux sur ses usages par les réguliers comme par leurs bienfaiteurs. Ils posent ainsi de précieux jalons pour que s'écrive un jour l'histoire longue de cette pratique religieuse combinant marché du salut et solidarité chrétienne face à l'inéluctable défi de l'au-delà.
Les décennies charnières entre le dernier tiers du XIVe et le milieu du XVIe siècle virent s'opérer en Europe de profonds bouleversements sociaux, religieux et culturels. Qu'en fut-il entre ces deux pôles, dans cette « Europe médiane » si originale par sa diversité ethnique, sa christianisation tardive et sa position de frontière de l'Occident face à l'Orient byzantin et musulman ? Ce volume identifie les ferments de renouveau qui, de Hus à Copernic, ont éclos là et apporte également un éclairage inédit sur les rapports centre-périphérie comme sur les liens entre idéologie, société et culture. On découvrira par exemple que l'élite politique et intellectuelle de la Bohême rêva longtemps de faire de Prague le coeur de l'Europe et même du monde.
Entre germanicité et orientalité, l'Europe centrale au Moyen Âge constitue-t-elle une région autonome ? L'étude des faits et des représentations entre les années 960 et 1520, qui passe par des anecdotes souvent inconnues des lecteurs, apporte un nouvel éclairage sur les processus de longue durée, tant économiques et sociaux que culturels ou religieux. Bien qu'ayant connues des ruptures chronologiques qui se calquent approximativement sur les trois tronçons du Moyen Âge occidental, la Hongrie, la Bohême et la Pologne ont eu leur propre temporalité.
Comment les ordres mendiants ont-ils réussi à s'épanouir du XIIIe au milieu du XVIe siècle dans l'environnement socio-économique de l'Europe centrale, à dominante rurale, donc peu compatible à première vue avec un mode de vie caractérisé par la dépendance à l'égard des donateurs ? N'ont-ils pas été contraints de fonder d'emblée leur subsistance sur des biens et revenus fonciers, au risque de perdre leur "identité" mendiante ? Tel est le point de départ de l'enquête collective - animée par une trentaine de chercheurs (historiens, historiens d'art, archéologues) provenant de dix pays différents - dont ce volume rassemble les premiers résultats. Ils n'informent pas seulement l'histoire des ordines mendicantes et de l'économie du don, mais interrogent la mise en pratique de la sotériologie chrétienne aux marges de l'Occident.
Ce livre éclaire d'un jour nouveau l'histoire du fait religieux en Occident au Moyen Âge et répond à la question mise au programme de l'agrégation externe en 2010-2011. Il s'agit de comprendre comment s'articulent deux versants du christianisme médiéval : les éléments de stabilité (les structures) d'une part, les éléments mouvants (les dynamiques) d'autre part. La réalité sociale est appréhendée dans toute sa diversité, dans tout l'espace immense de l'Occident latin - de la Scandinavie à la péninsule Ibérique reconquise et de l'Irlande à la Hongrie - et en couvrant une période de près de trois siècles.