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Madeleine Lazard
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« Le plus grand plaisir après amour, c'est d'en parler », s'il faut en croire Louise Labé. Elle en a parlé mieux que personne. La plus grande poétesse française est aussi la plus mystérieuse. Sa vie, énigmatique à bien des égards, est étroitement associée au milieu lettré de Lyon, où s'épanouit, autour de Maurice Scève, la première floraison poétique de la Renaissance française. Comment cette fille et femme d'artisan a-t-elle pu accéder aux salons en vogue, conquérir la renommée littéraire et mériter l'hommage public des poètes les plus éminents ? Il y fallut sans doute la rencontre exceptionnelle d'un temps, d'un lieu et d'un être. La personnalité que laissent deviner ses oeuvres y fut sûrement pour beaucoup. Femme de caractère autant que de passion, esprit équilibré et lucide autant que hardi, elle a gardé sa séduction au long des siècles. A la fois admirée et suspecte au XVIe siècle, un peu oubliée à l'époque classique, image de l'éternel féminin au XIXe, elle a suscité au XXe bien des rêveries. Cette biographie précise et passionnante restitue le portrait authentique d'une figure qu'on voudrait connaître encore davantage.
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Singulier, Charles Baudelaire l'était à plus d'un titre.
Personnage complexe, malheureux, on verra qu'en le débarrassant de sa légende, qu'il s'est plu lui-même à construire, Madeleine Lazard nous le rend proche et attachant. Le contraste entre l'inadaptation sociale de l'homme, son impécuniosité quasi permanente et traumatisante, et l'oeuvre considérable du poète qui a ouvert les portes de la modernité est saisissant. L'histoire de ses relations avec sa famille, et particulièrement avec sa mère, met en lumière l'opposition de deux mondes, celui des " bourgeois ", qu'il haïssait, représenté par son brillant beau-père, général et ambassadeur, et celui qu'il s'était forgé, le monde de la littérature, de la poésie et de l'art sous toutes ses formes.
Bien peu, parmi ses contemporains, devinèrent l'exceptionnelle grandeur de l'homme ; raison de plus pour que justice soit rendue à ceux qui l'ont reconnu, soutenu, et aidé jusqu'à la fin, comme son éditeur Poulet-Malassis, son ami Charles Asselineau et quelques autres.
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Montaigne est l'homme d'un seul livre, Les Essais. Mais un livre unique dans la littérature française et dont le succès a traversé les siècles. A la multiplicité des interprétations auxquelles il a prêté correspond la diversité des images que se sont faites de sa personne des générations de lecteurs.L'oeuvre a été généralement privilégiée par rapport à l'« ouvrier ». C'est seulement au XIXe siècle qu'on a songé à établir sérieusement une biographie de Montaigne. On l'a longtemps jugée inutile puisque son ouvrage fournissait nombre d'informations sur lui-même. Mais Montaigne n'a écrit ni ses mémoires ni son autobiographie. Ce n'est pas sa vie ou son personnage que l'auteur donne à connaître quand il parle de lui, cherchant seulement à apporter au public ses témoignages personnels sur les problèmes qu'il propose à sa conscience ou à son jugement dans ce livre « consubstantiel à son auteur ».La discrétion des Essais laisse subsister bien des zones obscures dans la vie de celui qui fut à la fois un homme d'action, un magistrat, un soldat, un diplomate et le conseiller des plus grands personnages du temps. Connaître l'existence si riche d'expériences diverses d'un des écrivains les plus fascinants, les plus attachants de notre littérature devrait permettre de dissiper les légendes tenaces qui déforment encore la personnalité de l'auteur des Essais. Et aider à découvrir ou redécouvrir ce livre que l'on a dit « le plus original du monde ».Cette biographie de Montaigne publiée en 1992 a fait l'unanimité et a été couronnée du prix d'Aumale de l'Institut de France décerné par l'Académie française et du Prix du Nouveau Cercle de l'Interallié.Madeleine Lazard, professeur émérite à la Sorbonne nouvelle, présidente honoraire de la Société d'étude du XVIe siècle et présidente honoraire de la Société internationale des amis de Montaigne est l'auteur chez Fayard des biographies de Brantôme, Agrippa d'Aubigné (prix Bodin de l'Académie des inscriptions et belles-lettres) et des Avenues de Fémynie (prix Marianne, prix Monseigneur Marcel de l'Académie française 2002).
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Pierre de Bourdeille, seigneur de Brantôme, est un auteur mal connu et méconnu. Le second volume de son recueil des Dames (dites galantes par son premier éditeur, non par lui) a connu un succès durable et gagné une réputation de gaillardise: certains y voient aujourd'hui le rapport Kinsey du XVIe siècle. Que Brantôme ait été abbé (mais abbé " commendataire ", c'est-à-dire bénéficiaire, sans appartenir à l'Eglise) apporte un piment supplémentaire à ce titre déjà suggestif.Ce gentilhomme d'une vieille famille périgourdine fut d'abord un homme d'épée. Il parcourut l'Europe en quête de gloire, de guerre et d'aventure, et côtoya les chefs les plus prestigieux. Courtisan lors des entractes de paix, ami de Ronsard, épris de littérature et de poésie, il approcha les rois et plus encore les reines, sans parvenir à s'illustrer vraiment ni même à se marier. Après sa rupture avec Henri III, un accident de cheval le laissa à demi infirme et le contraignit à se retirer en Périgord. Une nouvelle vie _ une nouvelle carrière _ s'ouvrait pour lui: Brantôme devint alors écrivain et le resta pendant trente ans.Au fil de plus de quatre mille pages (dix volumes), il évoque, à l'aide de ses souvenirs, le visage de la société aristocratique et de la cour des Valois durant la période noire des guerres de Religion. Sur arrière-fond de massacres et de batailles défilent en grand nombre ceux dont il a conté la vie: gentilshommes des Rodomontades, du Traité sur les duels, des Retraites de guerre, Colonels de l'infanterie de France et soldats, Capitaines français et Capitaines étrangers, princesses de la Renaissance, Dames galantes et Dames illustres (qui sont parfois les mêmes). Au milieu des sièges et des combats, des fêtes de cour et des palais, revit une société riche en contrastes, à la fois violente et raffinée.Madeleine Lazard est professeur émérite de littérature française à l'université de la Sorbonne nouvelle (Paris III). Présidente honoraire de la Société d'études du XVIe siècle et présidente de la Société internationale des amis de Montaigne, elle est l'auteur de divers ouvrages et d'articles concernant la littérature de la Renaissance, notamment le théâtre, Rabelais, les femmes du XVIe siècle et les mémorialistes.
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Protestant intransigeant, Agrippa d'Aubigné (1552-1630) s'est engagé avec passion dans les guerres de religion. Il est mêlé à tous les aspects de la vie de son temps: les tumultes de son existence en reflètent les drames.Sa vie est un roman de cape et d'épée. A la cour du roi Henri III, il côtoie les plus grands personnages: il en partage les plaisirs, il en dénonce les bassesses et les intrigues. Compagnon d'Henri IV à qui le lie une amitié passionnée traversée de brouilles retentissantes, il l'aide à s'évader du Louvre et combat à ses côtés jusqu'à son avènement.Il aime se battre. Il nous entraîne dans les camps, les batailles, les coups de main, les sièges avec leur cortège d'horreurs et de misères accablant les humbles, qu'il est l'un des rares à plaindre sincèrement. Peu satisfait de l'Edit de Nantes, il continue, dans un âge avancé, de combattre fougueusement ceux de ses coreligionnaires que la prudence incite à la conciliation.Mais cet homme de guerre est aussi l'un des plus grands écrivains français. Il met au service de sa foi son épée, sa plume, sa parole. D'une culture prodigieuse, ce soldat est le poète baroque de beaux vers d'amour et l'auteur inspiré de la grande épopée des Tragiques. Il compose une Histoire universelle. Pamphlétaire ardent, il multiplie les épigrammes satiriques en latin et en français. Il compose un roman picaresque haut en couleurs et inaugure le genre autobiographique. Déçu par Louis XIII, persécuté par lui, condamné à mort, il s'exile à Genève, où il meurt, pour ainsi dire, la plume à la main.Madeleine Lazard, professeur émérite à la Sorbonne nouvelle, est présidente honoraire de la Société d'étude du XVIe siècle et présidente de la Société internationale des amis de Montaigne. Elle est l'auteur de nombreux ouvrages et articles concernant la littérature de la Renaissance, notamment le théâtre, la condition féminine, l'oeuvre de Rabelais et les mémorialistes et a publié la biographie de Montaigne et de Brantôme chez Fayard.
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"Si les auteurs de Mémoires (du XVIe siècle) ont fait l'objet de plusieurs de mes travaux, je n'aurais jamais songé à raconter moi-même l'histoire de ma vie, si mes petits-fils ne m'avaient sollicitée, émoustillés par quelques souvenirs amusants que j'avais évoqués pour eux. J'ai donc ainsi, pour leur faire plaisir, engagé la rédaction d'une sorte de journal, qui finalement a pris la forme d'un ouvrage adressé au public. Mon existence coïncide en grande partie avec le XXe siècle."
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Les aventures de Fémynie ; les femmes et la Renaissance
Madeleine Lazard
- Fayard
- Nouvelles Etudes Historiques
- 19 Septembre 2001
- 9782213610221
Dans cet ouvrage vivant et solidement documenté à partir notamment de textes littéraires et d'archives inexploitées, Madeleine Lazard dresse un état très complet de la condition féminine au XVI e siècle : épouses, veuves, prostituées, courtisanes, paysannes, ouvrières, femmes de lettres et femmes de cour.
L'auteur remet en question l'idée stéréotypée d'une Renaissance moderne favorable à la femme cultivée - reines et princesses lettrées, salons de dames, femmes écrivains comme Louise Labé ou Marie de Gournay - ou à la femme de pouvoir - telles la reine Margot ou Catherine de Médicis -, quand la majeure partie de la population féminine ne connaît aucune évolution dans son statut.
Le discours très machiste sur la femme "propriété du mari" ou "courtisane débauchée" perdure, et ne sont finalement indépendantes que les veuves... L'ardent plaidoyer de Marie de Gournay au début du XVIIe siècle, L'Égalité des hommes et des femmes, passera inaperçu.
Pourtant nombre de discours ou de situations rappellent aussi des questions que se posent les femmes d'aujourd'hui à l'heure de la parité...
Madeleine Lazard, professeur émérite à la Sorbonne nouvelle , est présidente honoraire de la Société d'étude du XVI e siècle et présidente de la Société internationale des amis de Montaigne. Elle est l'auteur de nombreux ouvrages et articles concernant la littérature de la Renaissance, notamment le théâtre, la condition féminine, l'oeuvre de Rabelais et les mémorialistes. Elle a publié, chez Fayard, une biographie de Montaigne, de Brantôme, et, plus récemment, d'Agrippa d'Aubigné. -
Montaigne et la femme ; sur des vers de Virgile
Michel de Montaigne, Madeleine Lazard
- Arlea
- 3 Juin 2010
- 9782869599079
Qu'a fait l'action génitale aux hommes, si naturelle, si nécessaire et si juste, pour n'oser en parler sans vergogne et pour l'exclure des propos sérieux et réglés ? Nous prononçons hardiment : tuer, dérober, trahir, et cela, nous n'oserions qu'entre les dents ? Dans le troisième livre des Essais, et particulièrement au chapitre 5, " Sur des vers de Virgile ", Montaigne se peint presque " tout entier et tout nu ". C'est là en effet qu'il aborde ses rapports avec les femmes, le mariage, et la sexualité en général. Contraint par l'âge de dire adieu, non sans un regret douloureux, au commerce des dames - qu'il a toujours aimé " un peu privé " -, conscient que l'amour n'est " proprement et naturellement en sa saison qu'en l'âge voisin de l'enfance ", Montaigne refuse le ridicule du vieillard amoureux. Avec une honnêteté rare et un ton d'une modernité frappante pour un homme du XVIe siècle, il s'élève contre l'injustice des jugements masculins, reconnaissant aux deux sexes les mêmes défauts. On verra que ses vues sur le mariage et l'amour peuvent éclairer certains problèmes qui demeurent actuels au XXIe siècle.