Akhenaton: «Je vis pour mon Dieu!». A la vénération d'Amon associée à la tradition et à la toute puissance des prêtres d'Amon, dans laquelle il a été élevé, mais qu'il rejette, Akhenaton va en opposer une autre, celle d'Aton, dont il fera un Dieu idéal. Le clergé d'Amon se sent humilié. De son côté, le peuple a juré d'être fidèle à la mémoire de ses ancêtres amoniens. La guerre des religions commence. Meurtres, déportations, prisons, suicides et folies deviennent les seules issues d'un conflit insoluble. Et quand les amours s'en mêlent, les choses deviennent encore plus compliquées. Akhenaton cédera-t-il aux revendications populaires? Abandonnera-t-il Aton, le Dieu-Soleil, dont il est l'incarnation? Une nouvelle rupture aura-t-elle lieu, cette fois entre le peuple et le Roi? Nous voilà au coeur d'une tragédie des passions. C'est aussi l'histoire de la légitimité de la foi dans la société humaine. # Kama Sywor KAMANDA est écrivain, poète, romancier, dramaturge, conteur et essayiste. Il est lauréat de nombreux prix littéraires.
Ramsès II, c'est l'histoire d'un Grand Roi partagé entre ses devoirs et ses passions. Il doit poursuivre la guerre commencée par son père Sethi 1er pour défendre les intérêts de l'Empire Egyptien. Son épouse Néfertari, un être d'exception, a quelque chose de touchant et de plus aimable. Elle triomphe de l'adversité dans un monde des femmes qu'elle comprend sans le dompter et qui demeure dominé par la jalousie, les intrigues et la mauvaise foi. Dans cette histoire, les femmes ont du mal à se supporter et sont prêtes à se détruire par vengeance. Elles apportent chacune dans la vie du couple leur singularité, leur imaginaire et leurs exigences. La vie à la cour royale évoquée dans ce drame illustre une manière de la vivre avec beaucoup d'humour, de sensibilité, mais aussi d'aigreur.
Que signifie la solitude dans un couple ? Le dialogue est-il un remède efficace contre le mensonge, l'hypocrisie et les malentendus dans une vie amoureuse ? Dans le Japon du 21e siècle, les personnages incarnent la désillusion et les rêves du peuple japonais partagé entre la modernité et les traditions. C'est aussi une histoire qui tente d'illustrer la condition humaine. Dans ce drame sont évoqués les thèmes de l'amour, du dévouement et du sacrifice.
Ranavalona III, dernière Reine de Madagascar, n'est ni une femme fatale ni une souveraine cruelle. C'est une victime de la barbarie d'une époque : celle tragique du colonialisme et de l'esclavage dont a souffert le continent africain. Personnage de haute stature avec une grande intégrité et une exceptionnelle dignité, elle incarne l'âme malgache et habite les rêves de tous les défenseurs des droits humains. Elle exprime d'une manière authentique les souffrances des générations. Ranavalona III est une oeuvre historique, initiatrice et utile à la connaissance du passé-présent de l'Afrique. Elle nous enseigne et nous enracine dans la mémoire collective africaine, aujourd'hui fragmentée et tronquée. La tragédie vécue par la dernière Reine de Madagascar évoque le destin des peuples Africains suite à la perte de leurs indépendances.
Lointaines sont les rives du destin pour Ndaya, la femme adultère qui, en violant les interdits, sème autour d'elle la désolation et s'engage dans une longue expiation. Lointaines sont les rives du destin pour Nimy, le fils généreux, parti au-delà du monde des vivants à la recherche de l'âme de son père. Lointaines sont les rives du destin pour Kela, époux et père, mais aussi initié aux secrets du clan, esprit errant privé de repos tant que justice ne lui sera pas rendue.
A travers ces quêtes initiatiques et ces destins qui se croisent, ce récit déroule, en profondeur, le thème éternel de l'être humain dont la soif d'absolu se heurte aux multiples obstacles que constituent les normes sociales, les pouvoirs établis et les faiblesses même de l'individu.
Kamanda y renouvelle la tradition millénaire du griot africain. Parole poétique dont le souffle fait jaillir les images végétales, les couleurs, les bruits, les senteurs, les gestes ancestraux de son Afrique natale. Parole épique qui fait s'affronter la matière et l'esprit, le visible et l'invisible, l'humain et le sacré en de fascinants duels. Mais surtout parole mythique, où le conteur renoue avec l'authenticité du symbolique, porteur d'une vérité prophétique. Le désordre s'est emparé des corps et des âmes, mais les forces qui l'ont engendré resteront-elles toutes-puissantes ? Par ce récit, n'est-ce pas la quête même de l'Afrique que nous propose l'écrivain, qui se donne pour mission de faire aborder son peuple aux « rives » d'un nouveau « destin », qui verrait l'harmonie restaurée dans un monde juste et apaisé ?
Roman initiatique de la plus belle mouture, inclassable récit à la croisée du roman de moeurs, du conte initiatique et de la critique sociale et politique, La Traversée des mirages a pour cadre l'Afrique du XXe siècle où sévit l'arbitraire.
Il critique l'idéologie tribale dans ses multiples aspects allant de la sauvegarde identitaire en passant par la domination raciale jusqu'à l'épuration ethnique. C'est aussi une histoire d'amour inattendue entre un paysan et une femme honnête, courageuse et cultivée, issue de la bourgeoisie urbaine. Dinanga, le héros, nous entraîne dans sa quête du pouvoir. De son départ du village natal dominé par les traditions, jusqu'à son apprentissage à la vie moderne dans la capitale, nous l'accompagnons dans ses ambitions politiques hasardeuses et ses expériences amoureuses chaotiques.
Décrivant les péripéties du totalitarisme dont il est victime, il dénonce l'arrogance et la corruption, dans un pays en proie aux guerres civiles et aux passions meurtrières. Au fil des pages, le lecteur est convié, aux côtés du personnage principal, à soulever le pagne des mirages pour mieux voir et comprendre l'Afrique à la fois magnifique et douloureuse, malade de ses rêves avortés mais riche encore de la fougue des êtres d'ébène et de sang qui souhaitent la porter au-delà des méandres de l'histoire.
Dans cette comédie dramatique et réaliste, les passions sont poussées jusqu'à leurs limites. L'auteur peint, avec humour et sagacité, la vie d'un couple avec ses attentes, ses illusions et ses angoisses existentielles.
Qu'arrive-t-il à des jeunes filles innocentes, mais naïves qui croisent le chemin des séducteurs habiles et de mauvaise foi? Elles croient dans le pouvoir de l'amour sans chercher à voir le monde cruel dans lequel les vies et les passions se confondent. Dès lors l'imaginaire se nourrit des fantasmes. Le délire, la misère, l'angoisse et le drame se mêlent des oeuvres du quotidien avec toutes leurs forces et toutes leurs férocités. La perte de l'estime de soi, le manque de confiance et la dépression s'emparent des êtres fragiles. Les hommes au-dessus de tout soupçon sont-ils toujours plus fiables et intègres que les autres? Les apparences sont-elles plus trompeuses en amour que dans la vie ? Des jeunes filles de bonnes familles se font souvent abuser par les manipulateurs. S'en sortent-elles toutes la tête haute? Une vérité: le pervers narcissique se prend toujours pour Dieu. Il veut le contrôle des gens sensibles à ses charmes. Qu'arrive-t-il aux victimes de la prédation? La séduction est-elle toujours une forme de manipulation? Une jeune femme qui perd ses illusions est une ombre égarée entre le jour et la nuit.
Le pouvoir, objet de toutes les passions violentes, est depuis l'origine du monde, l'alpha et l'oméga de toutes les manipulations. Chaque fois que l'homme tente de gagner sa liberté, en rêvant d'un autre destin que le sien, les invraisemblables forces du chaos se mettent en mouvement pour l'empêcher de s'en sortir. Sur le chemin, il connaît de vaines distractions et des plaisirs éphémères. L'accomplissement de soi est une bataille acharnée entre les privations et les cruautés. La corruption s'impose comme un piège, une fatalité. Chantages et terreurs s'invitent dans une existence autrefois tranquille. Mais le plus grand manipulateur a toujours un coup d'avance sur ses adversaires. Une seule ambition suprême: Gagner!
La poésie est la plus grande aspiration à la liberté. Elle est utile à l'élévation spirituelle. L'essentiel de la pensée poétique consiste à explorer la vie intérieure et le monde extérieur pour illustrer nos aspirations secrètes. La poésie a sa propre finalité, et elle se veut l'expression de la vie, la vision d'un monde et se justifie par la nécessité de l'homme à s'émouvoir, à s'interroger sur lui-même et sur ses expériences légitimes. La mystification cache la quête d'absolu et celle de la haute spiritualité. La fascination de la vie en soi, ce monde strictement invisible mais vivant dans l'intimité absolue de l'être pensant, mystérieux, excitant et dynamique, souvent impénétrable, emprunte les mots de la langue pour s'exprimer. Il est constant et aisé de constater que l'observation des phénomènes extérieurs apporte une dimension existentielle à l'expression poétique. La poésie exprime une quête désespérée de Dieu effectivement présent dans l'imaginaire collectif. Elle se veut à la fois le jour et la nuit, la ferveur et l'angoisse. C'est une aspiration affective vers l'absolu, de la vérité, de la justice et de la connaissance de tout ce qui nous obsède et nous fascine.
Partisan de toute vérité simple et limpide, mais souvent difficile à partager et assurément impossible à imposer, Kama Sywor KAMANDA s'est donné pour ambition de donner en partage le savoir, les expériences et les valeurs positives de l'Humanité. Il voudrait sortir les plus naïfs de l'ignorance et de la perdition. Il voudrait que tous les humains puissent se libérer de l'obscurantisme, de la pauvreté et de la paresse intellectuelle. Kamanda prône un appétit insatiable de liberté et d'amour! Il nous incite à nous épanouir par l'émerveillement amoureux, la connaissance, le travail acharné, la conscience de toujours mieux faire dans nos préoccupations quotidiennes, la fidélité à nos idéaux et la résistance aux mensonges et aux apparences trompeuses. Dans ses essais Kamanda fait preuve d'indépendance et d'authenticité propre à l'esprit libre qui est le sien. Il sait éviter les pièges de la désinformation et l'emprise de tout système dominé par les fantasmes, les idéologies perverses, les charmes corrupteurs et les manipulations. Kamanda est un esprit vaillant, indomptable et alerte. Le destin lui a donné le moyen idéal d'accomplir sa mission et de réaliser ses rêves: l'écriture.
La tragédie de la Reine Nzinga Mbandi est un hymne à l'indépendance, une apologie à la résistance résolument ancrée dans l'histoire du monde. C'est une aventure humaine, passionnelle et émouvante faite de drames et de malentendus. Elle évoque le destin d'hommes et de femmes victimes d'oppression et témoigne de la lutte acharnée des royaumes africains face aux drames affreux de l'esclavage et face aux sanglantes brutalités de la colonisation. La Reine Nzinga Mbandi s'est battue pour que les rêves, les ambitions et surtout la liberté de tout un chacun soient inaliénables. Nzinga Mbandi continue de vivre dans l' esprit de son peuple en quête de paix,de prospérité et de liberté dans un système de prédation où les assaillants d'hier ce sont incarnés dans les multinationales qui sévissent de nos jours. L'esclavage a vidé l'Afrique de ses forces vives, conduisant jusqu'à son terme pour la première fois dans le récit de l'humanité à vider tout un continent de sa jeunesse active.
La tragédie de Candace ou Kandake, en effet, peut surprendre. Il s'agit d'une Reine de Nubie porteuse d'espoir pour son peuple aux abois. Candace est une grande héroïne de l'histoire pour qui la liberté est un don légitime et suprême donné à l'homme par le destin et préservé par la nature. Esprit indomptable, sans cesse poussé vers la révolte, et dont l'ambition primordiale est la sauvegarde de sa patrie, elle va forcer le respect de ses adversaires dans ses engagements militaires sans trêve ni concession, faisant preuve de la plus insatiable vertu des vaillants: le courage. Peu apte à accepter l'occupation de son pays par les forces romaines, elle s'engage dans la lutte acharnée et la résistance farouche. Personnage fascinant, Candace est une femme audacieuse, toute empreinte de sensibilité et d'intelligence pour qui aucun épanouissement humain n'est possible sans la liberté.
L'oeuvre poétique Éclipse d'étoiles de Kama Sywor KAMANDA rejette toute écorce exotique, et toute facilité. Il pétrit l'argile inerte dans la masse des songes en restant fidèle à sa géographie - à ses mers intérieures. Ce poète dont la sincérité panique est évidente aujourd'hui a su préserver ce qu'il y a de primordial chez un artiste; c'est-à-dire ce temps retrouvé, où plongent les intuitives racines de l'être, qui fait que ce qu'il écrit ne peut l'être que par lui et non par d'autres. Il y a dans ces poèmes brefs, d'une économie toute classique, une osmose presque constante du concret et de l'idée, de la sensation et de la pensée, une osmose naturelle, comme originelle, qui privilégie le mot juste - celui qui ne peut être remplacé et la simplicité dans l'expression de la douleur ou de la joie, au profit de l'intériorité. Le plaisir, la douleur ou la peur ne sont-ils pas des alliages de la chair et de l'idée, sinon de l'imaginaire? Cela ne se traduit que lorsque le poète a su faire alliance avec les mots. Claude Michel Cluny
Quel est ce pays où nul ne parle, où les étoiles refusent de briller ? Il pourrait être de partout, terre arrachée de sa terre, comme partout, au fond de la conscience humaine. Vivre serait le reconnaître et travailler à sa libération, comme dans le brasier du temps le défi à la mort. Renaître est fait de racines adventives aussi bien que traçantes. Mais n'anticipons pas. Pour l'heure, le néant. Ici : absence d'une chose essentielle, l'angoisse qu'elle provoque, sa blessure. L'attente écrit ton élégie sur l'ombre qui te fuit. Dans La Somme du néant, cette spécificité s'estompe, les frontières se fondent dans l'universel. Ici et là, c'est vrai, un rappel, comme le souffle de l'harmattan, ce vent brûlant, ou la prière d'un griot dans la savane. Il faut attendre les derniers poèmes, avant de revenir à l'Afrique. Jusque-là, malgré ce peu de références, lisant ce livre sans en connaître l'auteur, en devinerions-nous aisément l'identité ? D'abord par la force qu'il transmet à son chant, à la fois ténébreux et solaire, ensuite par des allusions, des images qui font partie d'une nostalgie viscérale, inhérente au continent noir. Pierrette MICHELOUD
Kamanda nous parle de l'espérance, de la mort, mais aussi de la vie et surtout de sa fatalité, de ses épreuves, avec beaucoup de sincérité. Poésie subtile et délicate, finement construite, aux accents métaphysiques, que rendent émouvante la profondeur de la réflexion et l'évocation de l'éternité. On retrouve la souffrance du déracinement, et une quête de l'amour dont la pudeur incite souvent le poète au silence. L'étreinte est ici l'approfondissement du réel, les mots, symboles irrémédiables de la prise de conscience, de l'appropriation du cosmos avec ses normes et ses mystères, donc de l'élévation de l'esprit vers l'absolu. Sur les deux versants de sa prose, la fiction romanesque nous conduit à la découverte des mythes et des traditions du monde négro-africain. Kamanda entrelace culture occidentale et traditionnelle qui lui vient de son père, de ses études et de sa présence dans des pays de langue française, avec la sensibilité magique et la fantaisie de sa mère. Il nous offre des visions d'un pays presque vierge que son exil a trop tôt interrompues.
«L'éternité sans cesse traverse nos pas et nos gestes comme le vent», affirme superbement Kama Sywor KAMANDA, poète de tous les exils mais aussi de tous les songes fertiles susceptibles d'y mettre fin car «il est des rêves de plénitude qui se rapprochent de l'immortalité». À ce ton solennel, lourd d'une sagesse millénaire, nous reconnaissons d'emblée un poète-prophète dont la parole sait s'incarner, se muscler d'images et se revêtir de l'immense épiderme de la sensualité.
«L'Exil des songes» est une oeuvre de prophétie. Enveloppé de son «aura pleine d'orages», le «marcheur de la vie» erre sur les routes de l'exil avec, au fond de la mémoire, le souvenir déchirant d'une «patrie moribonde». Grâce à des images expressives et vives, KAMANDA se définit au sein du paysage qui l'enferme. Il a pris conscience de sa mission. Il sait qu'il lui faut «désormais préparer un lit neuf pour les idées nouvelles». Il s'agit de «conduire les aveugles innocents de notre monde/Vers l'unique immuable lumière du coeur». Parole d'humaniste, d'artiste aux yeux duquel l'art n'est pas une fin en soi mais un chemin vers les autres en même temps qu'un outil à transformer le monde. Poète philosophe, KAMANDA n'oublie jamais, en sa lucidité, la réalité des forces de l'angoisse et de l'absurde qui ne cessent de travailler en profondeur le monde comme une levure de malheur au coeur d'un pain empoisonné. «Nul n'est innocent dans la conscience du monde», note-t-il douloureusement. Et ailleurs : «ma foi d'homme, c'est le drame du vivant dans le néant». N'existe-t-il pas comme une sorte de complot des dieux contre la créature ? Mark Alyn
Les Myriades des temps vécus est une oeuvre marquée par une extrême hauteur d'inspiration. Poésie abstraite qui progresse par raisonnement et par fulgurance, elle exige une mesure égale d'attention à celle même du poète. Poésie rigoureuse et dense où la symbolique n'est jamais gratuite, où le poids de mystère des mots est l'équivalence exacte de celui d'une connaissance à dévoiler. Kama Sywor KAMANDA est un poète de dimension universelle. Ses poèmes traduisent une parfaite harmonie entre la pensée et le mot, ils entraînent le conscient vers l'imaginaire, ils deviennent «ce parterre de visions» qui reste en mémoire pour toujours. La poésie de Kama Sywor KAMANDA est pleine de vitalité. Elle est très forte en ses mouvements lyriques. «Elle transporte son âme comme un soleil sur les vagues océanes». Le poète écrit encore : «J'irai jusqu'au fond de toi nourrir tes racines». Poésie féconde et accomplie, elle est originale et douée d'élans jamais monotones. Elle apporte à la création poétique un souffle nouveau. Mario Luzi
Tout en nous faisant découvrir, dans tout son éclat, sa sensibilité africaine par ses racines, la poésie de Kama Sywor KAMANDA dans Les résignations marque sa parenté, sa proximité et son égalité avec l'homme moderne en témoignant de l'unité du monde conçu, construit et détruit par l'homme, du monde en ces voies et dévoiements vers notre temps d'aujourd'hui. La poésie de Kama Sywor Kamanda est parole éveillée de notre contemporain qui, tout en plongeant dans ses racines et dans celles du monde, s'achemine vers les temps futurs.
L'Afrique rêvée et l'Afrique réelle se côtoient constamment dans le livre de Kama Sywor Kamanda, Chants de brumes. En lui, ses racines. En lui, son sentiment profond d'être chantre. Et à travers un lyrisme très large qui balaie les pages, ce poète avoue sa liberté, son identité, celle d'un homme noir qui sent vivre en lui ses soeurs et ses frères noirs. Il s'agit donc avant tout d'une exaltation de son peuple, de ses fièvres, de ses drames, de ses joies. Chant souterrain qui psalmodie, chant aérien qui troue l'air et qui appelle l'air des autres continents. Jacques Izoard.
Kama Sywor KAMANDA est un poète de dimension universelle. Ses poèmes traduisent une parfaite harmonie entre la pensée et le mot, ils entraînent le conscient vers l'imaginaire, ils deviennent "ce parterre de visions" qui reste en mémoire pour toujours. "Les Myriades des temps vécus" est une oeuvre marquée par une extrême hauteur d'inspiration. Poésie abstraite qui progresse par raisonnement et par fulgurance, elle exige une mesure égale d'attention à celle même du poète. Poésie rigoureuse et dense où la symbolique n'est jamais gratuite, où le poids de mystère des mots est l'équivalence exacte de celui d'une connaissance à dévoiler. Dans "Quand dans l'âme les mers s'agitent", l'amour est le thème récurrent mais l'auteur évite à chaque détour le déjà-vu. Il s'agit d'un amour sensuel et voluptueux. Kama Sywor KAMANDA éprouve une sorte de passion pour le monde. Il est perpétuellement en voyage, à la rencontre d'autres peuples et de nouveaux paysages. Pour M Kamanda, la poésie est la seule boussole possible dans la forêt de ses contradictions, dans la forêt de toute vie, laquelle est toujours, avant la réduction promise par le feu, un fouillis de contradictions inextricables.
Kamanda nous parle de l'espérance, de la mort, mais aussi de la vie et surtout de sa fatalité, de ses épreuves avec beaucoup de sincérité. Poésie subtile et délicate, finement construite, aux accents métaphysiques, que rendent émouvante la profondeur de la réflexion et l'évocation de l'éternité. On retrouve la souffrance du déracinement, et une quête de l'amour dont la pudeur incite souvent le poète au silence. L'"étreinte" est ici l'approfondissement du réel, les "mots", symboles irrémédiables de la prise de conscience, de l'appropriation du cosmos avec ses normes et ses mystères, donc de l'élévation de l'esprit vers l'absolu.
Muntuhotep est une tragédie historique qui relate une nette conspiration, visant à détruire l'identité égyptienne en s'en prenant à la mémoire collective par la profanation des tombes, le pillage des temples et des palais, enfin le vol des momies des Rois et des Reines illustrant le passé riche et prestigieux du pays fondateur de la première grande civilisation universelle.Les Hyksôs et les Nubiens conspirent contre Muntuhotep : les uns n'admettent pas qu'il se réclame l'ultime héritier légitime des anciens Rois autochtones ; les autres ne lui pardonnent pas l'occupation passagère de la Nubie.Muntuhotep déjoue le complot dont il est averti par Tutu, prince de Nubie, partisan de l'ordre ancien et fervent défenseur des traditions.Les violations des tombes se multiplient, accentuant les provocations. Une nouvelle profanation s'accomplit et force Muntuhotep à réagir, en s'engageant dans une guerre de libération.