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Gallimard
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Chaque siècle a besoin d'une Comédie humaine. Celle du XX? nous a été donnée par Marcel Proust. Sa vie a coïncidé avec la meilleure époque de la III? République et avec les sources du monde contemporain. Il a observé le remplacement d'une société de cour par une société des élites, et la permanence d'un peuple chargé d'histoire.C'est le regard de Proust sur ce monde extérieur changeant que nous avons voulu analyser. Si le monde intérieur de l'auteur, avec sa sensibilité et ses passions, nous est bien connu, s'épanouissent également dans son oeuvre une sociologie, une géographie et une histoire, chacune de ces disciplines se proposant de rendre compte du monde tel qu'il a été, tel qu'il est. En creux se dessine alors un portrait renouvelé d'un auteur tout à fait dans son siècle.Quelle surprise de voir Proust, parfois injustement décrit comme un peintre du passé, si sensible à certains aspects de la vie collective moderne! Observateur avisé de ses contemporains, il intervient volontiers dans les débats de l'époque (génocide arménien, affaire Dreyfus, séparation de l'Église et de l'État), tout autant qu'il fait preuve d'un grand intérêt pour les progrès techniques nombreux (téléphone, aviation). Homme social évoquant ses fréquentations, boursicoteur peu capable de gérer sa fortune, géographe de Paris et de la province, Proust se dévoile de façon inédite, parfois malgré lui.Voici donc un parcours à travers un autre monde, et à la découverte d'un autre Proust.
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Marcel Proust ; croquis d'une épopée
Jean-Yves Tadié
- Gallimard
- Blanche
- 14 Novembre 2019
- 9782072872006
« Leurs yeux se rencontrèrent » : ces scènes de première rencontre qui font la force des grands romans, de Madame Bovary, de La chartreuse de Parme, surgissent aussi entre les livres et nous. On m'a souvent demandé : « Comment avez-vous connu Proust ? » comme si j'avais pu l'aborder (ce que je n'aurais jamais osé faire), comme si j'avais été un témoin privilégié de sa vie, comme s'il avait été un de ses amis dont on écrit l'histoire. Ami, on l'est peut-être plus quand on ne connaît que l'oeuvre que lorsqu'on ne connaît que l'homme.
Ce recueil rassemble dix ans de critique proustienne. Le hasard des commandes, ou des envies, dessine « à l'horizon peut-être, une constellation ». C'est l'occasion de développer des thèmes, de Pompéi aux jardins, des contemporains à peine entrevus, Romain Rolland, une voisine du boulevard Haussmann, un prince monégasque, de reparler des personnages du roman. Des promenades, des variations, des découvertes : une photo inconnue et qui bouleverse notre connaissance de la biographie, une lettre inédite et mystérieuse.
Le premier volume du cycle de la « Petite Histoire », passion de mon enfance, portait le titre de Napoléon, croquis de l'épopée. C'est ce que je propose ici, à propos de Proust, parce que l'écriture de la Recherche et le livre lui-même en furent bien une : des croquis de l'épopée.
J.-Y. T.
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La création romanesque de Proust, écrit l'auteur, s'appuie sur deux formes essentielles, le je et le Temps. La première unifie les perspectives du récit, soumet les héros à un point de vue central; la seconde contrôle le déroulement du roman, l'histoire de la vocation du narrateur et la vie des personnages. ce sont les deux formes de la sensibilité du romancier, son esthétique transcendantale.C'est ainsi que se succèdent, dans une composition savante qui n'est pas sans évoquer le roman proustien, le côté du je - des problèmes du narrateur à la peinture des personnages - et le côté du Temps - de l'étude du romanesque à celle des techniques du récit - , tandis qu'une analyse charnière concerne l'architecture de l'oeuvre, le je reconstruisant le Temps pour qu'il soit ainsi comme l'espace d'un mouvement, et qu'une analyse finale, «¿Du roman des lois au roman poétique», montre comment, de la phrase jusqu'au récit, une même figure, celle de la métaphore, confère à l'oeuvre une forme, la forme de sa forme, qui est aussi un rythme.L'ambition de cette étude, calquée par méthode, non par mimétisme, sur son objet, ne se borne pas au dénombrement savant, à la classification érudite, au simple répertoire des effets et de leurs causes. Il s'agit ici d'une vaste réinterprétation de la Recherche, considérée - enfin! - comme un roman.
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L'aventure est l'essence de la fiction. Des premiers romans grecs jusqu'aux contemporains, elle est présente, toujours : l'analyse psychologique ne peut exister sans l'aventure amoureuse, et le document réaliste transforme la grève ou l'ouverture d'un grand magasin en événement surprenant. Un roman d'aventures n'est pas seulement un roman où il y a des aventures ; c'est un récit dont l'objectif premier est de raconter des aventures, il ne peut exister sans elles. L'aventure est l'irruption du hasard, ou du destin, dans la vie quotidienne, où elle introduit un bouleversement qui rend la mort possible, probable, présente, jusqu'au dénouement qui en triomphe - lorsqu'elle ne triomphe pas. La structure du roman d'aventures reprend celle du roman du temps : au Moyen Âge, celle de la chronique, qui additionne librement les épisodes ; à l'âge moderne, cette liberté qui fait attendre le dénouement d'un coeur léger, est maintenue par le roman picaresque espagnol, puis anglais ; mais au XIXe siècle, le roman ne se consacre désormais qu'à une seule aventure qui organise le genre avec une rigueur qui depuis lors est la sienne. L'aventure est liée au futur - le lecteur sait que, mais il ne sait pas quoi -, le lecteur brûle de s'autoriser à faire ce qu'il redoute le plus par ailleurs ; le lecteur, enfin, sait que la mort est l'enjeu implicite, mais indéterminé car il ignore où et comment elle surgira. Tout dans la narration est organisé en fonction du lecteur. La phénoménologie de la lecture est donc au coeur de l'étude du genre. Cet ouvrage est devenu la synthèse de référence sur un genre qui revient fortement en littérature.
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Qu'apportait Malraux aux enfants de Vichy, de la guerre d'Indochine et de la guerre d'Algérie? La lumière dans la nuit, la poésie dans la prose. Il nous arrachait au souvenir de la défaite, au moment où le général de Gaulle reconstruisait une histoire égale à nos rêves et se proposait, à l'instar de Chateaubriand, de mener les hommes par les songes.Et pourtant, ses romans racontent tous une défaite. Le paradoxe n'est qu'apparent:il s'agit de retrouver la grandeur malgré la défaite, la vie malgré la mort, la gloire malgré l'oubli. «L'artiste n'a pas été trop vaincu. »Quant à l'histoire de l'art, voici que quelqu'un apparaissait, qui nous disait que l'Histoire pouvait se raconter à rebours, à partir de l'art moderne vers le passé, tous les passés. Raconter n'était pas le mot, cette nouvelle histoire était faite d'apparitions, comme celle de Mme Arnoux dans L'Éducation sentimentale. C'était aussi une nouvelle géographie:surgissaient l'Afrique, l'Asie aux mille ateliers, l'Amérique de l'art précolombien, les îles d'Océanie. Mais tout sauf le médiocre, qui n'explique que la prose du monde. L'histoire volait en éclats sous le choc des éclairs.
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Cet essai veut montrer, pour la première fois, l'existence d'un genre littéraire autonome, le récit poétique, d'habitude rejeté par les manuels en fin de chapitre, parmi les inclassables. Il en relève les caractères, à travers des oeuvres françaises du XX? siècle, dont certaines sont très connues (Breton, Cocteau, Giraudoux, Gracq) et d'autres, méconnues (Limbour, Jouve, Supervielle). Donnant à lire, il veut aussi donner à aimer : suivant une méthode déjà appliquée à Proust et le roman, l'analyse épouse l'écriture des textes qu'elle commente, et fait de cet ensemble épars de quatre-vingts chefs-d'oeuvre, un livre «unique, total, neuf, et comme incantatoire».
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Le lac inconnu ; entre Proust et Freud
Jean-Yves Tadié
- Gallimard
- Connaissance De L'inconscient
- 15 Mai 2012
- 9782070136094
On trouvera ici un inventaire des sujets que Proust et Freud ont traités, si nombreux qu'on ne les a sans doute pas abordés tous. Les deux hommes, s'ils s'étaient rencontrés, auraient eu tant de choses à se dire ! Dans un genre longtemps illustre, on rêve d'un dialogue des morts. Chaque thème découlant du précédent, en partant du rêve et jusqu'à la mort, nous avons espéré éclairer l'un par l'autre, comme si les discours alternés se fondaient en un propos unique : il faut être deux pour parvenir à la vérité.
Ce que j'ai cherché. c'est à comparer deux intelligences, deux attitudes, deux comportements face aux hommes et au monde face à soi aussi. Comme si, des deux termes de la comparaison, des deux pôles de la métaphore, pouvaient, je l'espère, jaillir une étincelle, une idée, une impression poétique. Ainsi se souviendra-t-on toujours de l'un quand l'autre parle.
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Poète et philosophe de la société, proust est un auteur pour tous, traduit en toutes les langues.
A la recherche du temps perdu, ce monument de la littérature française, s'adresse d'abord à chacun de nous, au plus intime. on y parcourt deux chemins secrètement mêlés : celui de l'oeuvre, telle qu'elle se donne à lire, et celui de la vie de l'écrivain - ou du lecteur, tant cette correspondance entre le roman et la vie résonne en nous, évoque à son tour portraits et réflexions, impressions, qui nous semblaient celés au plus profond de notre mémoire.
Ainsi, de combray à illiers, de balbec à cabourg, d'odette à reynaldo, ou d'albertine à alfred, des lieux ou des personnages du roman a ceux du réel, chaque lecteur interposera, entendra les siens. déroulant au fil des volumes qui composent la recherche, les grands thèmes, la biographie des principaux personnages et l'identité de leur(s) alter ego dans la vie réelle, jean-yves tadié révèle les jeux de la mémoire et de l'imagination qui constituent la mécanique proustienne.
La famille, les amis, le monde de ce début de siècle ; les robes de fortuny, venise telle que la vit ruskin.
Les lieux qu'aimait proust.
Les manuscrits et " paperoles ", les pages dactylographiées et les premières épreuves de la recherche. plus de 130 documents.
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Le songe musical ; Claude Debussy
Jean-Yves Tadié
- Gallimard
- L'un Et L'autre
- 14 Novembre 2008
- 9782070786848
« "Je veux écrire mon songe musical", dit Debussy en 1911.
On peut rêver en musique, ou de la musique. Y a-t-il une musique onirique ? Celle des fantaisies, des ballades, des rapsodies pour clarinette ou saxophone, celle de Jeux, du Prélude à l'après-midi d'un faune ? Celle qui échappe à l'ordre non plus de la raison verbale, mais de la raison musicale, des développements codifiés ? Celle des alliances inattendues et de la surprise ? Le portamento, le rubato seraient autant de libertés rêveuses dans l'interprétation, tout comme les prolongements de la pédale. Et le silence : ce qui est resté de songe au fond de la flûte du faune. »
Jean-Yves Tadié.
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Pourquoi une nouvelle biographie de Proust ? Autant demander à un peintre pourquoi de nouveaux portraits. Un moment arrive où l'on croit pouvoir faire la synthèse des travaux existants, en rejetant ce qui paraît non vérifiable, en tenant compte des découvertes nouvelles, et surtout de ce que le travail d'éditeur permet seul de connaître, l'histoire des manuscrits, celle de l'oeuvre à mesure qu'elle s'écrit : la véritable biographie d'un écrivain, d'un artiste, est celle de son oeuvre. Il s'agit de montrer en quoi l'individu est d'abord un type : l'enfant d'une famille bourgeoise, l'élève de Condorcet, celui de Sciences-Po, l'asthmatique, le «jeune poète» qui envoie plus de lettres qu'il n'en reçoit, le curiste aux bains de mer. Qu'est-ce qu'être écrivain en 1890, ou homosexuel, ou malade, ou médecin ? Puis vient le moment où le grand artiste cesse d'être un type et, irrémédiablement différent, échappe à l'histoire et aux structures. Il y a dans cet ouvrage tout ce qu'on peut savoir de Proust, tout ce qu'il est utile de savoir pour comprendre sa personne et son oeuvre, non les infinis détails de vingt et un volumes de lettres. La biographie d'un grand écrivain n'est pas celle d'un homme du monde, ou d'un pervers, ou d'un malade : c'est celle d'un homme qui tire sa grandeur de ce qu'il écrit, parce qu'il lui a tout sacrifié.
Grand format 33.00 €Indisponible
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Regarde de tous tes yeux, regarde ! - jules verne
Jean-Yves Tadié
- Gallimard
- 17 Février 2005
- 9782070735051
«Enfant, le suis-je resté moi-même, pour écrire sur cet auteur que j'avais lu en entier entre dix et treize ans ? Je me sens par la mémoire, l'imagination, la joie ou la souffrance, contemporain de tous les âges de ma vie. Il suffit de retourner dans notre sous-marin intérieur, de faire entrer l'eau du passé dans les ballasts, et nous revoici à contempler par les hublots les profondeurs du temps. Proust reclus dans sa chambre, Cocteau l'avait comparé à juste titre au capitaine Nemo, enfermé dans son Nautilus. Comme lui, il régnait sur le monde, et les eaux de l'océan figurent celles où s'enfonce la pensée. Je sens un «allons plus loin», écrivait Proust, qui ne s'arrêtait que, comme le Nautilus, lorsqu'il avait touché le fond. C'est alors qu'on jette l'ancre, but du voyageur, qui orne les trois plus gros et plus beaux volumes de la collection Hetzel. C'est alors qu'on songe au phare, qui éclaire tous les autres tomes, rêves des collectionneurs, des spéculateurs et des vieux enfants.» Jean-Yves Tadié.
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Spécialiste reconnu de Proust, mais aussi admirateur passionné d'Alexandre Dumas et de Jules Verne, amateur de musique en général et d'opéra en particulier, cinéphile de longue date, grand lecteur, grand voyageur, Jean-Yves Tadié n'a cessé d'écrire depuis ses vingt ans. Cet ensemble constitue une véritable autobiographie intellectuelle d'un homme curieux de tout, qui réussit à concilier en sa personne et sous sa plume ces trois figures souvent adverses que sont l'universitaire, l'écrivain et le critique. On lira ici des études sur Dumas et Proust, qui se complètent et se ressemblent par l'attrait des grandes sagas, du romanesque et du temps. D'autres essais s'interrogent sur les rapports entre littérature et musique. D'autres enfin n'ont pour but que de montrer l'évolution des goûts de l'auteur, pour qui la critique est moins une science qu'un art, de 1960 à nos jours.
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Proust et le roman ; essai sur les formes et techniques du roman dans "à la recherche du temps perdu"
Jean-Yves Tadié
- Gallimard
- Bibliotheque Des Idees
- 26 Mai 1971
- 9782070279463
La création romanesque de Proust, écrit l'auteur, s'appuie sur deux formes essentielles, le je et le Temps. La première unifie les perspectives du récit, soumet les héros à un point de vue central ; la seconde contrôle le déroulement du roman, l'histoire de la vocation du narrateur et la vie des personnages. ce sont les deux formes de la sensibilité du romancier, son esthétique transcendantale.
C'est ainsi que se succèdent, dans une composition savante qui n'est pas sans évoquer le roman proustien, le côté du je - des problèmes du narrateur à la peinture des personnages - et le côté du Temps - de l'étude du romanesque à celle des techniques du récit - , tandis qu'une analyse charnière concerne l'architecture de l'oeuvre, le je reconstruisant le Temps pour qu'il soit ainsi comme l'espace d'un mouvement, et qu'une analyse finale, «Du roman des lois au roman poétique», montre comment, de la phrase jusqu'au récit, une même figure, celle de la métaphore, confère à l'oeuvre une forme, la forme de sa forme, qui est aussi un rythme.
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Le roman d'hier à demain
Blanche Cerquiglini, Jean-Yves Tadié
- Gallimard
- Hors Serie Connaissance
- 9 Novembre 2012
- 9782070137015
Aujourd'hui, en littérature, tout est roman. Autobiographie, récit poétique, essai : le roman les englobe tous. S'il est actuellement le genre dominant, c'est qu'au XXe siècle il a renouvelé son langage et ses formes, en empruntant des voies divergentes, allant de la synthèse encyclopédique à l'éclatement, de l'air pur des grands sommets aux secrets du laboratoire de recherche. C'est ce langage qui est examiné dans cet essai. En classant par grands concepts les différents aspects du roman, les oeuvres apparaissent comme l'illustration d'une description générale : une vision du monde.
Loin de tout palmarès, sont présents ici moins des oeuvres ou des auteurs que des problèmes : comment, de 1900 à nos jours, le roman met en question l'Histoire, la société mais aussi la tradition littéraire ; les manières de penser le roman comme les manières dont pensent les romanciers dans le roman. En mettant au jour les structures romanesques qui demeurent, s'écrit ici une histoire du roman d'aujourd'hui qui est encore celle d'hier et déjà celle de demain.
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C'est la mémoire qui fait l'homme. Il commence sa vie comme un enfant freudien : frappé en apparence d'amnésie, il a refoulé dans l'inconscient toutes ses blessures. Il grandit comme un jeune bergsonien : sa mémoire sert à l'action, elle est toute pratique et tournée vers l'avenir. Baudelairien, il retrouve le passé dans un parfum, une musique, dans la correspondance entre ses cinq sens. Avançant en âge, voici que, devenu proustien, des extases de mémoire involontaire lui font revivre le passé, peut-être même échapper au temps. Bientôt il vieillit comme Chateaubriand, ses souvenirs ne le consolent plus. Sophocle lui avait montré le chemin d'Oedipe à Colone, celui de la sérénité après un passé chargé, sanglant. Peut-être s'est-il égaré sur la lande où le roi Lear clame sa démence à tous les vents, là où il n'y a plus de mémoire pour personne. C'est donc à la vie du souvenir, à sa nature, à son histoire physique et mentale qu'est consacré cet essai, qui s'appuie à la fois sur les travaux scientifiques les plus récents et sur les résultats de l'analyse littéraire au fil des siècles. Les progrès des neurosciences permettent en effet de donner un support neuroanatomique aux descriptions littéraires d'Homère, de Lamartine ou de Proust. Ce que la science découvre ou vérifie aujourd'hui, le génie littéraire l'avait souvent pressenti et décrit de façon artistique.
Grand format 20.20 €Indisponible