D'où procède le pouvoir, cette mystérieuse faculté qui engendre la peur ou suscite l'adhésion ? Est-il inné, inscrit dans les gènes ? La dominance s'enracine-t-elle dans des mécanismes neurophysiologiques imprimés au plus profond du cerveau social ?
D'où provient cette disposition à la dominance, celle qui, universellement répandue dans toutes les sociétés humaines, et aussi chez les singes, permet de contraindre autrui à faire, ou conduit à le dissuader de faire ? Quelles sont les origines de la violence, celles de la cruauté qui anime les monstres politiques ? Mais, aussi, quelles sont celles de l'empathie et celles de la compassion ?
Convoquant la neurobiologie, l'anthropologie et l'histoire, les conjuguant, encore une fois, avec son talent d'écrivain, Jean-Didier Vincent nous offre dans ce livre, après tous ceux consacrés par lui au pouvoir des passions, une vaste et riche fresque sur les passions du pouvoir.
Quand une riche Anglaise, un scientifique grognon, un singe bonobo et un jeune homme épris de religion se réunissent dans un château en Provence, que font-ils ? Ils parlent. Et de quoi parlent-ils ? Des origines de l'homme, de l'apparition du langage, du secret de la mémoire ou encore de l'émergence du désir. Subtil, drôle, érudit, Jean-Didier Vincent nous offre, dans ce livre écrit à la manière du XVIIIe siècle et avec la complicité involontaire de Diderot, une défense et illustration de la raison matérielle.
"J'ai été conçu à l'époque du Front populaire.
Ce fut, d'après mon père, sur la moquette d'un appartement du Trianon-Palace, à Versailles. De ce mystère, je ne sais rien d'autre que l'aveu de mon géniteur, claironné à la fin d'un dîner trop alcoolisé. Il m'est impossible, encore aujourd'hui, de fouler le sol d'une chambre d'hôtel de luxe sans éprouver un curieux sentiment de profanation." Un biologiste raconte : la naissance, le corps qui se développe, les premiers émois, les élans et les drames d'une enfance qui, petit à petit, cesse d'en être une, la liberté qui se cherche.
L'air de rien, c'est toute l'évolution du vivant qui se trouve subtilement convoquée, depuis l'énigme des molécules primordiales jusqu'à la fulgurante apparition des premiers hommes, à travers souvenirs cocasses et rêveries tendres. "Voilà pourquoi, de même que le propre de l'homme est de faire "faire des histoires", la vie - toute la vie - est une fable."