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Prix
Jean Giono
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L'homme qui plantait des arbres
Jean Giono, Olivier Desvaux
- Gallimard Jeunesse
- Albums Junior
- 13 Septembre 2018
- 9782075092654
Au cours d'une de ses promenades en Haute-Provence, Jean Giono a un jour rencontré un personnage extraordinaire : un berger solitaire et paisible qui plantait des arbres, des milliers d'arbres. Ainsi, au fil des ans, un homme seul allait rendre vie à une contrée aride et désolée. Jean Giono nous fait découvrir une merveilleuse aventure pleine de tendresse et de générosité que Willi Glasauer illustre avec la même sensibilité.
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Un jeune carbonaro piémontais, colonel de hussards, riche, beau, noble, pur et naïf (tous les atouts ; c'est là qu'est le jeu), réfugié en France à la suite d'un duel politique, retourne dans son pays en traversant le choléra de 1838 qui désole la Haute Provence entre Aix et les Alpes. La contrée est plus couverte de morts qu'un champ de bataille. Le jeune homme confronte sans cesse ses qualités et sa passion à la passion des autres qui est ici l'égoïsme à l'état pur. (Sauf pour un seul personnage qu'il manque.) Dans cet admirable roman, le chef-d'oeuvre peut-être de Jean Giono, on ne voit qu'un jeune hussard qui voyage au milieu de mille drames, mais ce jeune homme a un tel caractère, ses actions sont si enthousiasmantes et le tout est raconté avec un tel art, qu'on se dit que Stendhal et Balzac ont trouvé leur successeur.
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"Le livre est parti parfaitement au hasard, sans aucun personnage. Le personnage était l'Arbre, le Hêtre. Le départ, brusquement, c'est la découverte d'un crime, d'un cadavre qui se trouva dans les branches de cet arbre. Il y a eu d'abord l'Arbre, puis la victime, nous avons commencé par un être inanimé, suivi d'un cadavre, le cadavre a suscité l'assassin tout simplement, et après, l'assassin a suscité le justicier. C'était le roman du justicier que j'ai écrit. C'était celui-là que je voulais écrire, mais en partant d'un arbre qui n'avait rien à faire dans l'histoire." Jean Giono.
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Le matin fleurissait comme un sureau.
Antonio était frais et plus grand que nature, une nouvelle jeunesse le gonflait de feuillages.
- Voilà qu'il a passé l'époque de verdure, se dit-il.
Il entendait dans sa main la truite en train de mourir. Sans bien savoir au juste, il se voyait dans son île, debout, dressant les bras, les poings illuminés de joies attachées au monde, claquantes et dorées comme des truites prisonnières. Clara, assise à ses pieds, lui serrait les jambes dans ses bras tendres.
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Voyage à pied dans la Haute-Drôme : Notes pour Les Grands Chemins
Jean Giono
- Éditions des Busclats
- Editions Des Busclats
- 3 Octobre 2024
- 9782073079138
«Ai fait environ 170 km à pied à travers la haute Drôme. Ai écrit au jour le jour les notes de ces étapes.» Cette indication du 27 juillet clôturant le Journal de Jean Giono pour l'année 1939 laissait sur leur faim les lecteurs désireux de ne rien ignorer des pérégrinations pédestres de l'homme de Manosque et du Contadour. Mais voilà que, quatre-vingt-cinq ans plus tard, à la faveur d'une heureuse trouvaille dans les archives d'une juridiction d'exception de l'Occupation, le modeste cahier manuscrit de ce «voyage à pied en Haute-Drôme» refait surface... Et il nous offre le témoignage émouvant, spontané et puissant d'un Giono qui ne conçoit le travail romanesque que plongé dans la substance du monde et la géographie humaine, telles que l'appel de la marche y conduit - dans ce «pays étrange», à l'écart des terres familières, laissant deviner «un diabolisme souterrain». L'écrivain consigne ici ses observations, ses sensations ainsi que ses réflexions sur la création littéraire... qui le mèneront, quelque dix années plus tard, à l'écriture de l'un de ces chefs d'oeuvre, Les Grands Chemins, le grand roman noir de l'amitié.
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En 1953, le magazine américain The Reader's Digest demanda à Giono d'écrire quelques pages pour la rubrique bien connue «Le personnage le plus extraordinaire que j'aie jamais rencontré». Quelques jours plus tard, le texte, tapé à la machine, était expédié, et la réponse ne se faisait pas attendre : réponse satisfaite et chaleureuse, c'était tout à fait ce qui convenait. Quelques semaines passèrent, et un beau jour Giono descendit de son bureau. Son visage reflétait la stupéfaction. Il venait de recevoir une deuxième lettre du Reader's Digest, d'un ton bien différent de la première : on l'y traitait d'imposteur... Giono trouvait la situation cocasse, mais ce qui dominait en lui à l'époque, c'est la surprise qu'il puisse exister des gens assez sots pour demander à un écrivain, donc inventeur professionnel, quel était le personnage le plus extraordinaire qu'il ait rencontré, et pour ne pas comprendre que ce personnage était forcément sorti de son imagination...
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Ce volume propose, pour la première fois, une édition critique de Colline, ainsi qu'une édition diplomatique du manuscrit autographe de l'oeuvre que la bibliothèque nationale de France a récemment acquis. Une approche génétique et poétique permet de renouveler la connaissance de ce roman qui est à l'origine de la carrière littéraire de Jean Giono.
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« Elle était à ce moment-là, de beaucoup et de loin, la plus belle femme de Châtillon, et même d'ailleurs certainement. Quelqu'un qui l'a bien connue à ce moment-là me disait : "Elle était belle comme ce marteau, vois-tu !" Et il me montrait le marteau dont il faisait usage depuis vingt ans (c'était un cordonnier), un marteau dont le manche était d'un bois doux comme du satin depuis le temps qu'il le maniait, dont le fer si souvent frappé étincelait comme de l'or blanc. Et avec ça elle était tout le temps affable et gentille. »
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Un de Baumugnes
Jean Giono
- Classiques Garnier
- Bibliotheque Des Lettres Modernes ; Textes
- 14 Avril 2021
- 9782406112662
Cette édition critique d'Un de Baumugnes se fonde sur le manuscrit original de l'ouvrage, les deux tapuscrits, la version préoriginale de la NRF et l'édition publiée par Grasset. L'approche génétique et poétique permet au lecteur de suivre l'évolution du roman du manuscrit à la publication.
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Un curé traverse la route en portant une pendule. Un canon anglais passe au grand galop, les chevaux fouettés par les artilleurs français. Un colonel sans capote et nu-tête fait ses grands pas dans l'herbe. De sa main gauche il tient une boîe de sardines ouverte. Il trempe le pain dans l'huile et il pompe à pleine bouche. Un officier anglais, penché derrière un arbre, allume sa pipe à l'abri. Tout ça s'en va vers le mont Cassel. Un réquisitoire contre la guerre.
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Dans la vie d'un lecteur, certains auteurs occupent une place à part - lectures inaugurales, compagnons de tous les jours, sources auxquelles on revient.
La collection « Les auteurs de ma vie » invite de grands écrivains d'aujourd'hui à partager leur admi- ration pour un classique. Elle reprend le principe des « Pages immortelles », publiées dans les années trente et quarante chez Corrêa/Buchet Chastel : chaque volume se compose ainsi d'une présentation de l'auteur choisi, suivie d'une anthologie personnelle.
Ces rencontres extraordinaires, ici partagées, sont pour le lecteur de belles occasions de relectures ou de décou- vertes.
Jean Giono brosse un portrait très personnel et émou- vant de Virgile, depuis sa naissance dans sa Lombardie brumeuse jusqu'à sa mort prématurée. La présentation d'une centaine de pages oscille entre essai, récit et rêve.
Giono nous livre son Virgile, il raconte le poète autant qu'il se raconte lui-même, dans une langue gracieuse et infiniment poétique.
« Il a mis toute sa terre dans ses vers. Oh, pas à la façon des journalistes, des reporters, des photographes, et de ceux qui écrivent dans la réalité, qu'ils disent. Il a mis toute sa terre, l'ayant au préalable broyée soigneuse- ment sur son coeur et réduite en fine poudre d'or, en sève et en fumée de brume, pour qu'il puisse en com- poser en toute liberté une terre qui sera valable pour toute la terre. »
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Chroniques romanesques ; un roi sans divertissement ; les âmes fortes ; les grands chemins ; le moulin de Pologne ; deux cavaliers de l'orage ; ennemonde et autres caractères ; l'iris de Suse ; Noé
Jean Giono
- Gallimard
- Quarto
- 9 Novembre 2010
- 9782070129904
«Quand on est bel et bien en présence du problème qui consiste à ce qu'on appelle vivre qui est simplement en définitive passer son temps, on s'aperçoit vite qu'on n'arrive pas à le passer sans détourner les choses de leur sens. Père et mère, femme et enfants, voisins, voisines, si l'on s'en sert comme il se doit, ça mène à peu de chose. Mais si on s'en sert comme on ne doit pas, quel miracle !» Les Grands Chemins.
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De Manosque à Florence, en passant par Milan, Venise, Padoue, Bologne, voici l'Italie de Jean Giono, romancier du bonheur. Le lecteur le suivra dans ses découvertes, avec un plaisir extrême. À chaque pas, le paysage et les êtres apportent leur leçon. Giono sait traduire le message d'une allée de cyprès sur une colline, du froncement de sourcils d'un Milanais, du battement de cils d'une Vénitienne. Il est délicieux de voyager avec un tel guide.
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«Alors, il se met à tripoter son paquet de cartes comme s'il tirait sur un accordéon. Il le frappe, il le pince, il le soufflette, il le caresse, il l'étire et le referme. Il annonce:roi de pique, sept de carreau, trois de coeur, roi de trèfle, dame de coeur, neuf de pique, deux de carreau; et chaque fois la carte annoncée tombe. Il jette le jeu de cartes dans le bassin de la fontaine et, quand il va y tomber, le jeu de cartes se regroupe dans sa main. Il me l'étale sous le nez en éventail, en fer à cheval, en roue, en flèche. Il fait couler les cartes de sa main droite à sa main gauche, en pluie, en gouttes, en cascades. Il leur parle, il les appelle par leurs noms; elles se dressent toutes seules hors du jeu, s'avancent, viennent, sautent. Il raconte de petites saloperies à la dame de coeur et la dame de coeur bondit jusqu'à sa bouche...»
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Notes sur l'affaire Dominici / Essai sur le caractère des personnages
Jean Giono
- GALLIMARD
- Blanche
- 6 Juin 1955
- 9782070228294
«Je ne dis pas que Gaston Dominici n'est pas coupable, je dis qu'on ne m'a pas prouvé qu'il l'était», écrit Jean Giono dans ce petit livre, qu'il a divisé en deux parties. La première est composée de notes d'audience prises à chaud, pour ainsi dire, et mises au net ensuite. Ces notes sont d'un grand écrivain. Elles éclairent les insuffisances du procès. Elles mettent en lumière bien des points qui sont restés dans l'ombre, elles font ressortir des subtilités que personne jusqu'ici n'avait aperçues. En premier lieu «nous avons affaire à un procès de mots», dit Jean Giono. En effet, l'accusé parle un langage primitif, sans syntaxe ; on transcrit ses déclarations et on l'interroge dans un autre langage, le français officiel. Cette simple remarque pourrait bien tout remettre en question.Dans la seconde partie, qui est un morceau éblouissant, l'auteur esquisse une description du caractère de l'accusé et des témoins. En s'appuyant sur la vie des paysans de la Durance qu'il connaît bien, sur les conditions géographiques, voire historiques, il reconstitue avec une impressionnante plausibilité ce qu'ont été la vie, les pensées, ce qu'est même la sensibilité du fermier de la Grand Terre, personnage homérique, paysan rusé, mais jamais individu médiocre.Un livre comme celui-là est plus qu'un témoignage : c'est un faisceau de lumière braqué sur la justice.
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Un roi sans divertissement et autres romans
Jean Giono
- GALLIMARD
- Bibliotheque De La Pleiade
- 12 Mars 2020
- 9782072882913
«Si j'invente des personnages et si j'écris, c'est tout simplement parce que je suis aux prises avec la grande malédiction de l'univers, à laquelle personne ne fait jamais attention : l'ennui.» À en croire Giono, l'écriture n'aurait été pour lui qu'un divertissement. Non pas un simple jeu, entendons-le bien, mais le moyen de n'être plus «l'homme plein de misères» dont parle Pascal. Et de devenir l'une des voix narratives les plus fortes de l'histoire de la littérature.
Démobilisé en 1918, très marqué par la guerre, Giono retrouve à vingt-trois ans son poste d'employé de banque à Manosque. Une décennie s'écoule au cours de laquelle il passe son temps à rédiger, en marge de son travail, des fiches descriptives révélant l'essence véritable des clients de la banque. «Une excellente école», selon lui, pour la «connaissance du coeur humain». Puis, en quelques mois, il écrit Colline (1929) . Le monde des lettres se dispute la publication de ce premier diamant rocailleux. Cest une révélation, et une rupture ; chose alors singulière, ce roman poétique (ou conte) est composé d'un bout à l'autre au présent de l'indicatif. Latmosphère sacrificielle qui hante ces pages d'une extrême sécheresse n'en est que plus brutale. Cinq ans plus tard, Le Chant du monde s'apparente à un roman d'aventures autant qu'à un récit mythologique, nouvelle Iliade où l'homme et la nature fusionneraient d'une manière spontanée. Mais l'Histoire gronde de nouveau. Giono prône un pacifisme absolu, qui, en 1939, le conduit en prison. Libéré, il s'attelle à ce qui devait être une notice destinée à accompagner sa traduction de Moby Dick. Puis le projet dévie. Pour saluer Melville (1941) devient un roman dont Melville est le héros. Et une charnière dans l'oeuvre de Giono.
Après la Seconde Guerre (et une seconde incarcération), il est pris d'une extraordinaire fièvre créatrice. Un roi sans divertissement (1947), écrit en vingt-sept jours, est, selon Pierre Michon, «un des sommets de la littérature universelle». Un sommet aussi dans l'art si gionien de rendre les silences éloquents et les ombres éclairantes. L'aventure se niche dans les phrases dont on ne saurait deviner la fin, les séquences sont montées avec une hardiesse incomparable, les niveaux de langue juxtaposés avec la plus grande aisance. Langlois, justicier paradoxal, «porte en lui-même les turpitudes qu'il entend punir chez les autres». Il éprouve comme Giono la nécessité du divertissement, dont le crime, comme l'écriture (et la lecture), est une forme.
«Giono est-il le plus grand romancier de ce temps?» se demandait Roger Nimier en 1952, l'année du Moulin de Pologne, roman du Destin (et chef-d'oeuvre trop peu lu). Une chose est sûre : Giono est un grand romancier de tous les temps. Le fréquenter, c'est faire une inoubliable expérience de lecture. Ceux qui reviennent sans cesse à ses livres le savent. Quant à ceux qui auront attendu le cinquantième anniversaire de sa mort, survenue en 1970, pour s'en emparer, on les envie.
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A l'image des bestiaires du Moyen Âge, les animaux de Jean Giono peuvent être réels, mais sont le plus souvent fantasques ou imaginaires. Affabulateur de génie, l'auteur nous fait découvrir les caractéristiques du « grain de tabac » de la «bête du Gévaudan», du « cheval de paille», de l'«émeraude», du «minus», ou encore du « verrat-maquereau».
Parfois ces bêtes, microscopiques ou monstrueuses, surgissent de situations extravagantes d'une grande drôlerie où le narrateur se met en scène. Mais la plupart des textes sont de simples descriptions de l'animal où, avec bonhomie et précision, on parle de sa nature et de ses moeurs. Le ton de Giono est pincesans-rire et se joue allègrement du discours académique.
Les 19 textes qui composent l'ouvrage sont rédigés entre 1956 et 1965, comme des divertissements alors que Giono travaille à de grands romans. Il s'amusera à les compléter par des séries de citations (la plupart inventées de toutes pièces) sous le titre de marginalia. Des citations d'autant plus incongrues qu'elles n'ont finalement aucun rapport avec l'animal décrit. Comme Borges dans Fictions, Giono est un raconteur d'histoires, celui qui aime si bien brouiller les pistes et perdre le lecteur dans le vertige du paradoxe. -
L'homme qui plantait des arbres
Jean Giono, Joëlle Jolivet
- Gallimard Jeunesse
- Albums
- 21 Octobre 2010
- 9782070627769
Au cours d'une de ses promenades en Haute-Provence, Jean Giono a un jour rencontré un personnage extraordinaire : un berger solitaire et paisible qui plantait des arbres, des milliers d'arbres. Ainsi, au fil des ans, un homme seul allait rendre vie à une contrée aride et désolée. Jean Giono nous fait découvrir une merveilleuse aventure pleine de tendresse et de générosité.
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Lettre aux paysans sur la pauvreté et la paix
Jean Giono
- Heros Limite
- Feuilles D'herbe
- 15 Mai 2013
- 9782940517046
La Lettre aux paysans sur la pauvreté et la paix est écrite durant l'été 1938, entre le début juillet et la mi-août. Jean Giono la rédige dans une atmosphère de bouleversement. En pacifiste convaincu il sait que depuis l'Anschluss les Français se préparent de plus en plus à la guerre et sont prêts à la faire. Son intention n'en est que renforcée?: «?Continuer à combattre, écrit-il le 16 mars dans son journal, contre le militarisme et forcément commencer par lutter contre celui de ma patrie.?» Or abattre la guerre, c'est abattre l'État, quel qu'il soit.
Cet éloge de la pauvreté et de la paix nous force à nous retourner sur la figure du paysan, mais aussi à questionner une société occidentale se donnant en modèle et refusant de fait toute contestation.
Recevoir cette lettre et la lire c'est un peu devenir paysan soi-même, c'est regagner le droit d'être libre et autonome.
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Traversée sensuelle de l'astronomie
Jean Giono, Paul Mignard
- Les éditions du Chemin de Fer
- Micheline
- 3 Novembre 2022
- 9782490356331
Avec Traversée sensuelle de l'astronomie, Jean Giono célèbre la splendeur céleste et l'immensité de l'univers. Sous sa plume éclatante de précision et de lyrisme,
la course des astres, l'infini du temps et de l'espace deviennent l'ultime énigme à laquelle l'homme ne pourra jamais se mesurer et devant laquelle il lui faut s'incliner. La science a beau nous dire que la vitesse de la lumière est de trois cent mille kilomètres par seconde, notre instinct lui répondra toujours que la lumière est immobile. Pour Giono, c'est précisément la nécessaire modestie qui nous est imposée face à cette démesure qui peut nous permettre de préserver la liberté et la sagesse humaine. Écrit en 1938, alors que les progrès de la technique et de l'industrie faisaient perdre aux hommes le lien avec la nature et que le fracas de la guerre se rapprochait, Traversée sensuelle de l'astronomie est un texte visionnaire à bien des égards tant l'observation poétique invite à une réflexion profonde et incroyablement clairvoyante sur nos aliénations contemporaines.
Initialement publié dans La revue de Paris, Traversée sensuelle de l'astronomie est intégré ensuite au Poids du ciel, essai polémique et profus. Lui redonner une vie autonome permet aux lecteurs d'en découvrir toute la beauté et la puissance.
"À quatre kilomètres d'altitude, le ciel est bleu marine. À huit kilomètres, il est violet sombre. À dix kilomètres, le ciel est noir et poussiéreux comme un écroulement de suie. À vingt kilomètres de hauteur, le ciel est plus noir que le ciel de la plus noire nuit malgré l'éclatant soleil, et malgré le soleil de grosses étoiles vertes le déchirent. D'ici, les bonheurs commencent à se voir en bas sur la terre : un grand morceau de continent, assez étendu pour qu'on puisse en comprendre la composition et l'économie. Des grappes de montagnes, l'eau qui ruisselle, le discours logiquement déroulé des vallées à travers toutes les raisons géologiques des roches, les conclusions des plaines où déjà la plupart des mystères sont mis à la portée de l'homme. La mer ; les contours des caps, des promontoires, la flexion des golfes, l'élan général des terres qui bordent la mer, se prolongeant à ses côtés, avec toutes les tentatives d'amour réciproque des deux matières. Des troncs de fleuves. À cinquante kilomètres de hauteur, le ciel n'est plus un plafond ; il est à l'intérieur d'un océan de ténèbres. L'énorme soleil ne cache rien." -
"Moulin de Pologne, pourquoi ce nom ? personne n'en sait rien.
Les uns prétendent qu'un pèlerin polonais allant à rome s'établit jadis à cet endroit-là dans une cabane.
Un peut après la chute de l'empire, un nommé coste acheta le terrain, fit construire la maison de maître et les dépendances qu'on voit encore.
Coste était un enfant du pays, mais il y revenait après un long séjour au mexique. c'était, paraît-il, un homme maigre et silencieux. on se souvient surtout de ce qui le caractérisa : des sautes d'humeur violentes qui le faisaient passer sans transition d'une bonté de pain à une cruauté famélique".