«J'étais étendu sur elle, nous nous regardions dans les yeux. Nous étions serrés l'un contre l'autre, essayant d'être plus unis encore. L'enfer aurait pu s'ouvrir devant moi alors, je n'en aurais pas bougé. Il fallait que je l'aie, même si l'on devait me pendre pour cela. Je l'ai eue.»
Mildred Pierce, petite femme aux yeux bleus limpides, décide de se séparer de son mari. Pour gagner sa vie, et celle de ses filles, elle vend les «pies» faits maison, travaille comme serveuse, puis, comme cela ne suffit pas aux yeux de sa fille aînée Véda, ouvre son propre restaurant. Mildred fait aussi la connaissance de Monty Beragon, un jeune et élégant oisif, devient sa maîtresse et, lorsqu'il est ruiné, l'entretient. Or, pendant ces années de lutte, Véda grandit et devient une rivale redoutable au caractère orgueilleux, cupide et méprisant...
Mildred Pierce tient une place particulière dans l'oeuvre de James M. Cain : c'est un roman de moeurs, une critique sociale, et un portrait de femmes particulièrement réussi, émouvant et drôle.
Le mari de Joan vient de se tuer accidentellement. Pour subvenir aux besoins de son petit garçon, la jeune veuve se fait engager comme serveuse au Garden of Roses. Parmi les clients, elle est vite remarquée par Earl K. White III, un homme beaucoup plus âgé qu'elle et très fortuné. Mais si elle ne repousse pas ses avances, elle n'est pas pour autant insensible au charme de Tom, aussi fougueux qu'ambitieux.
Le roman posthume de l'auteur du Facteur sonne toujours deux fois.
Dave Bennett s'éprend de la séduisante Sheila, la femme d'un des employés de la banque qu'il dirige. Mais le mari de la belle semble avoir détourné quelques milliers de dollars... Partagé entre sa passion pour Sheila et la peur d'être le dupe d'un couple d'escrocs, Dave est entraîné dans un jeu dangereux qui va décider de son avenir.
D'abord reporter de faits divers et d'affaires criminelles, james cain (1892-1977) part pour hollywood en 1931 et devient scénariste pour les plus grands studios.
à 42 ans, il publie son premier roman, son chef-d'oeuvre. car james cain, c'est d'abord l'auteur du facteur sonne toujours deux fois, plusieurs fois adapté au cinéma. c'est aussi l'écrivain d'assurance sur la mort, coups de tête ou l'extraordinaire roman de mildred pierce. c'est encore l'un des maîtres du roman noir dont albert camus ne cachait pas qu'il s'en était inspiré pour écrire l'étranger. les six nouvelles présentées ici ont toutes une histoire exceptionnelle.
Publiées dans divers magazines, elles n'ont jamais été éditées aux états-unis. l'une d'entre elles, mort à la plage, avait même disparu depuis trente ans i voici donc un recueil culte où l'on retrouve certes le talent de james cain, plongé parfois dans un univers burlesque et caricatural (come-back, hip, hip, hippo, le visiteur), loin de son monde tout en noir.
" elle inclina la tête et tout à coup nous fûmes dans les bras l'un de l'autre et je l'embrassai et elle m'embrassa, et ses lèvres étaient chaudes et douces, et une fois de plus je sentis ce serrement de gorge comme si j'allais pleurer.
Je sais bien, au fond de mon coeur, que j'étais prêt à faire ce qu'elle me demanderait. " comme dans le facteur sonne toujours deux fois, passion et fatalité sont les mobiles les plus puissants pour mener un homme au crime.
John Howard Sharp, un chanteur d'opéra, a perdu sa voix. Il échoue au Mexique, y tombe amoureux d'une prostituée, Juana, grâce à qui il va retrouver la voix et le succès. Mais un jour, à New York, il retrouve Winston, un esthète dont l'amitié équivoque avait été la cause de ses troubles. Pour protéger son amant, Juana tue Winston. Accompagnée du chanteur, elle fuit au Guatemala. Mais on ne se fait pas oublier si facilement du Destin...
C'est la passion trouble d'un père pour celle qu'il croit être sa fille et le drame qu'elle engendre qui constituent le sujet de ce livre, et c'est chez les montagnards du Kentucky que l'auteur a situé son action. Un petit garçon est kidnappé à cause d'une mystérieuse tache de naissance ; la tragédie dégénère en vendetta, mettant à feu et à sang un misérable hameau et bouleversant l'existence de ces êtres lents, terriblement instinctifs, et prompts à tuer lorsque le désir et l'alcool de contrebande leur enflamment le sang...
Le titre de gloire de James M. Cain (1892-1977) reste d'avoir écrit Le facteur sonne toujours deux fois, l'un des chefs-d'oeuvre incontestables du roman noir. Pourtant, Cain était inscrit dans le Who's Who comme journaliste et non comme écrivain. Une profession qu'il assura pendant soixante ans.
Entré en tant que reporter à dix dollars la semaine au Baltimore American en 1917, Cain livra son dernier article au Washington Post en 1977, l'année de sa mort. Entre -temps, en 1919 il avait fondé et dirigé The Lorraine Cross, un journal pour les troupes américaines en France, collaboré à des publications aussi diverses que l' Atlantic Monthly, le Baltimore Sun, l'American Mercury et le New York World, assuré la rédaction en chef du New Yorker, et signé de nombreux éditoriaux dans le Los Angeles Times ou dans The Screenwriter.
Reportages sur la guerre du charbon en Pennsylvanie, polémiques "au rasoir" contre les intellectuels arrogants, les leaders syndicaux ou Gilbert et Sullivan, éditoriaux sur la religion, la musique, les libertés civiles, la censure, la guerre des sexes ou l'art, portraits de stars hors du commun comme W.C. Fields, Joan Crawford, Charles Laughton, ou Lana Turner, théories révolutionnaires sur le droit d'auteur, Cain a traité de tous les sujets, depuis ceux qui peuvent
paraître insignifiants jusqu'à ceux dont l'importance est évidente.
L'un de ses biographes, David Madden, a écrit que "Cain est dans la tradition du journaliste américain devenu écrivain". Les textes qui composent cette anthologie en sont l'illustration et révèlent un aspect méconnu - et pourtant primordial - d'un géant de la littérature américaine.
Dave Howell, 22 ans, vit avec sa mère Myra dans une ferme perdue au fond de l'Ohio. Myra n'a que seize ans de plus que son fils et trouverait "naturel" de coucher avec lui. Mais Dave s'y refuse.
Une nuit, mère et fils sont réveillés par des cris. Un pirate de l'air vient de débouler dans leur vie avec une rançon de cent mille dollars en liquide et une superbe hôtesse de l'air qu'il a prise en otage. La tentation est trop forte: une fois le pirate éliminé, qui pourrait savoir si l'argent a été perdu ou volé oe
L'auteur du Facteur sonne toujours deux fois excelle à décrire la campagne des petits Blancs et des bouilleurs de cru ; celle, venue du fond des âges qui veut encore croire qu'il suffit d'aller ramasser la fortune au bout de l'arc-en-ciel.
«Parce que quand un type et sa femme se mettent,
comme qui dirait, à jouer à cache-cache avec un tigre
et que les journaux vous racontent tout ça,
mais sans dire un mot de ce qu'a tout déclenché,
et qu'un jour y vous disent que c'est comme ça
qu'il a eu son compte, et le lendemain qu'y a pas
eu de meurtre du tout [...], j'comprends que les
gens s'disent qu'y a anguille sous roche, ou alors
qu'y en a qu'ont une case en moins. Mais y avait
pas de case en moins dans c't'affaire, y avait que
d'la vacherie pure et simple, et un type qu'a eu que
c'qu'il méritait, comme vous le verrez quand j'aurai
tout expliqué.»
Six nouvelles bien noires, à teneur garantie en
«vacherie pure et simple», à déguster sans
modération.
Carrie, une serveuse de restaurant, rencontre Grant, jeune et séduisant milliardaire. Mais quand c'est l'auteur du Facteur sonne toujours deux fois qui raconte l'histoire de Cendrillon, on peut s'attendre à ce que les choses ne se passent pas comme dans un conte de fées. Parce que Grant a une maman, méchante sorcière qu'il aime trop. Et Carrie est une coriace. Au passage, le féroce James Cain nous aura révélé les dessous du syndicalisme, et montré comment on peut réaliser quelque fructueux coup de bourse à Wall Street.