Alexandra Kollontaï, quelle femme ! Et quel destin ! Aristocrate russe, rejetant très tôt son milieu et choisissant la révolution, elle devient ministre au sein du premier gouvernement de Lénine. Cinq ans plus tard, elle est la première femme ambassadrice que l'histoire ait connue. Tribun célèbre et oratrice hors pair, partout elle électrise ses auditoires fascinés. Kollontaï est aussi une féministe passionnée combattant pour l'émancipation et les droits des femmes. Ses écrits politiques, ses romans, son journal tenu tout au long de sa vie constituent une oeuvre remarquable et unanimement reconnue. Enfin, et ce n'est pas le moindre de ses exploits, Alexandra Kollontaï sortit victorieuse de la folie destructrice de Staline et vécut presque aussi longtemps que lui.
Cette existence multiforme, couronnée par une élégance constamment saluée par la presse, fit d'elle une « icône » médiatique avant l'heure. L'auteur a rassemblé ici une documentation considérable et de riches études historiques pour comprendre le destin incroyable de cette personnalité hors du commun. Secrétaire perpétuel de l'Académie française et historienne de la Russie, Hélène Carrère d'Encausse est l'auteur de nombreux livres de référence sur la Russie et les relations franco-russes.
Hélène Carrère d'Encausse retrace trois siècles d'histoire franco-russe, marqués par l'unité, les oppositions et les réconciliations. Une magnifique reconstitution de cette longue relation de la France et de la Russie.
Quel roman que celui de la longue relation - trois siècles - qui tant de fois attira, unit, opposa, réconcilia la Russie et la France !
La Russie, État-continent qui s'étend en Europe et en Asie, s'est toujours revendiquée puissance européenne.
Et l'Europe, pour la Russie, fut avant tout la France.
Celle de Louis XIV, des Lumières, de la Révolution et de l'Empire, des idées, de la langue, de la liberté et de la puissance. Durant trois siècles, cette France a fasciné tous les souverains Romanov, acharnés à s'en faire accepter, aimer. La France y opposa durablement méfiance et hostilité, voyant dans la Russie un pays attardé et dangereux, avant de s'y allier lorsque le puissant Empire allemand lui imposa ce tournant.
Les échanges heurtés de ces deux pays ont longtemps constitué une part essentielle de l'histoire européenne. Cet ouvrage, en reconstituant la longue relation franco-russe et en en recherchant les constantes, offre un éclairage saisissant pour comprendre le présent.
En six années, de 1985 à 1991, une révolution inimaginable a bouleversé le monde et l'Europe : l'utopie communiste, le système totalitaire, l'Empire soviétique se sont écroulés.
Étrangement, un quart de siècle plus tard, la mémoire collective défigure cette extraordinaire série d'événements.
Ce qu'elle retient avant tout, c'est la chute du mur de Berlin, en novembre 1989. Mais, comme le résume Hubert Védrine, « la chute du mur de Berlin, c'est l'émotion ; l'Histoire, c'est la chute du système soviétique ».
C'est cette histoire qu'Hélène Carrère d'Encausse, qui en fut le témoin privilégié, raconte dans ce livre. À l'aide d'archives et de témoignages d'acteurs de premier plan, l'éminente historienne donne à lire avec fluidité et précision le récit de cette révolution, et éclaire bien des questions de géopolitique d'une actualité brûlante.
Secrétaire perpétuel de l'Académie française, Hélène Carrère d'Encausse a récemment publié, aux Éditions Fayard, Le Général de Gaulle et la Russie.
La politique russe du général de Gaulle a évolué en fonction de son propre statut et du statut de la France. Cet ouvrage retrace les trois temps de cette politique russe. D'abord le général de Gaulle face à Staline, puis à Khrouchtchev, enfin la volonté de rapprocher les blocs Est-Ouest.
Nul autre homme d'État n'a été autant fasciné par l'Histoire que le général de Gaulle. Sa grande connaissance du passé européen et de la relation intense entre la France et la Russie faisaient partie de son univers mental. Le général de Gaulle voyait la Russie comme cet « allié de revers » indispensable à sa sécurité, mais plus encore parce qu'elle participait à sa conception de la place de l'Europe dans le monde.
La politique franco-russe du Général - enrichie par sa familiarité avec Staline, Khrouchtchev et Brejnev - s'est étendue sur trois décennies, marquées par des ruptures impressionnantes : la guerre, la guerre froide et les tentatives d'ouverture des blocs Est-Ouest. L'action et l'expérience du général de Gaulle, considérées dans leur totalité et avec le recul du temps, constituent, au moment où la carte du monde se recompose et que le monde n'est plus exclusivement américain, un précieux apport à la réflexion géopolitique actuelle.
En 1613, les Romanov ont été portés sur le trône de Russie à l'issue de siècles tragiques où le pouvoir a été transmis ou conquis par le meurtre. De 1613 à 1917, quinze souverains dont trois femmes ont incarné cette dynastie exceptionnellement brillante qui a permis à la Russie de devenir une très grande puissance européenne puis mondiale. Pourtant, le sang n'a cessé de couler au pied du trône. De là, trois questions : l'histoire russe a-t-elle créé les conditions de cette violence ininterrompue ? Le destin tragique de cette dynastie était-il écrit dans son passé ? Ce rapport inédit du pouvoir légitime et de la violence conduisait-il inéluctablement à la tragédie finale et au système totalitaire dont la capacité de durer et la violence furent non moins exceptionnelles ?
Tout empire est condamné à périr !. Celui de Russie constitue une extraordinaire exception à cette règle. Dans l'Histoire, il fut l'un des plus vastes. Des plus durables aussi, battu seulement par les empires romain, byzantin et ottoman. II est le seul qui ait péri en 1917 puis se soit reconstitué. En 1992 il laisse la place à un pays qui ressemble à maints égards à l'Empire tel qu'il naquit en 1552. Comme celui-ci, la Russie embrasse deux continents, l'Europe et l'Asie ; comme lui, elle conserve dans ses frontières une multitude de civilisations et de peuples différents. Comme lui, elle est un Etat chrétien, mais aussi formé de musulmans et même de bouddhistes ; et comme lui encore, la Russie doit assurer la paix de ce monde si divers. Mais à quel univers appartient-elle ? L'Europe ou l'Asie ?. Cette question est au coeur de l'actualité géopolitique des prochaines décennies.
L'histoire de l'URSS est aujourd'hui achevée, mais elle fascine toujours par sa démesure.
Du volontarisme de Lénine décidant la révolution prolétarienne dans une nation paysanne à la mégalomanie de Staline, des millions de « Soviétiques » ont dû subir la loi d'airain dictée par le mythe de « l'avenir radieux ».
Biographie de Catherine II, à partir de son accession au trône russe en 1762. Sont étudiés l'héritage politique de ses prédécesseurs, ses années de règne, sa gestion des conflits et sa vie personnelle. Protectrice des lettres en relation avec les représentants français des Lumières, elle souhaite faire de la Russie le foyer de la culture européenne.
Historienne de la Russie, Hélène Carrère d'Encausse est secrétaire perpétuel de l'Académie française. Elle a publié de nombreux ouvrages historiques consacrés à la Russie dont, en Pluriel, Nicolas II, Lénine, et Catherine II.Après l'effondrement du régime communiste, la Russie a tenté avec Elstine de normaliser ses relations avec l'Occident. Que reste-t-il de cette ambition ?Tandis que Poutine a rendu puissance extérieure et fierté intérieure aux Russes, l'Occident se méfie de la Russie qu'il voit comme un pays où règne la corruption, peu regardant sur les droits de l'homme, en proie à de nombreux maux intérieurs et n'ayant pas renoncé à sa volonté de puissance extérieure. Vue de Russie, cette défiance est décourageante et inciterait le pouvoir russe à modérer ses efforts pour plaire à l'Occident. Aujourd'hui, la Russie rencontre partout la puissance américaine, acharnée à l'écarter du « grand jeu » énergétique et à la remplacer dans sa « zone d'intérêts ».Quelle est, dans un monde aujourd'hui post-occidental, la vision qui sous-tend la stratégie russe ? Asiatique ? Démocratique et européenne ? Ou pont entre les deux mondes ?
Biographie de l'empereur de Russie qui succéda à son père Nicolas Ier. Etude de son règne, son action politique intérieure et extérieure, ainsi que des réformes qu'il a lancées avant le retour à un régime autocratique : abolition du servage, réorganisation de l'administration locale, démocratisation de l'enseignement, service militaire obligatoire.
A qui tente d'établir un atlas et une chronologie des meurtres politiques, trois évidences s'imposent. Nulle société n'a été continûment à l'abri du meurtre politique sous ses aspects divers. Mais il est des temps historiques où le meurtre connaît une fortune remarquable: le XVIe siècle européen, par exemple; ou encore le XXe, où, sous la forme de la terreur de masse et des mouvements terroristes, il gagne plus ou moins tous les continents. Il est aussi des moments où le meurtre politique régresse et apparaît plutôt comme un moyen exceptionnel de résoudre des conflits de pouvoir. Pourtant, à cette conception qui met à un moment ou à un autre toutes les cités sur le même plan et qui fait du meurtre politique la clé des épisodes tragiques de leur histoire, un pays _ peut-être pas le seul, mais son exemple est le plus éclatant, s'agissant d'un grand pays d'Europe _ fait exception: la Russie.
L'histoire de ce pays dans lequel Tocqueville, lorsqu'il scrute l'avenir, discerne qu'il est appelé " par un dessein secret de la Providence à tenir un jour dans ses mains la moitié du monde " à égalité avec les seuls Etats-Unis, dont il dit que le monde " découvrira tout à la fois la naissance et la grandeur ", est avant tout une histoire continue du meurtre politique. Du moment où se fonde la Russie, au IXe siècle, et où commence sa christianisation, jusqu'à l'apogée prévue par Tocqueville, il n'est guère de génération qui n'y ait assisté, pétrifiée, à l'éternelle liaison entre meurtre et politique. Les temps de répit, dans ce pays, ce sont les guerres et les invasions qui les ont apportés, autres formes de violence et de mort, mais dont l'avantage est qu'agissant de l'extérieur, elles unissent pour un temps pouvoir et société contre l'ennemi porteur de mort.
Cette longue tradition meurtrière a sans nul doute façonné une conscience collective où l'attente d'un univers politique pacifié tient peu de place, tandis que la violence ou sa crainte y sont profondément ancrées. De ce malheur si profondément ressenti à tous les âges, que les esprits superficiels nomment l'âme russe, l'on peut se demander où est la cause, où est l'effet. Est-ce le meurtre politique trop longtemps utilisé qui a produit une conscience sociale malheureuse et soumise, et, par là, incapable d'imposer, comme ailleurs, un autre cours au politique
L´Académie française est née au XVIIe siècle d´un double projet politique : celui de Richelieu de disposer d´un cercle de lettrés pour renforcer son autorité ; de la nécessité d´user de la langue pour achever l´unité de la France. Le petit groupe de lettrés que Richelieu rassemble sous le nom d´Académie -quarante membres - a reçu de lui l´engagement d´être un corps indépendant : un corps inscrit dans la sphère publique, mais indépendant du pouvoir politique. Indépendance et égalité des membres sont les principes fondamentaux de l´Académie. Son histoire est celle de ses rapports avec le pouvoir. Placée sous sa protection, le roi, puis les chefs de l´Etat, empereurs, présidents sont ses protecteurs. Mais l´Académie revendique toujours son indépendance vis-à-vis de son protecteur. Cette relation fut irrégulière sous la monarchie, elle se brisa sous la Révolution. Supprimée de 1793 à 1904, l´Académie ne retrouve son existence qu´en 1816 et sa pleine indépendance qu´en 2006 ! De 1940 à 1946, elle a été menacée une seconde fois de disparaître. Quel rôle peut-elle assumer au XXIe siècle, quand la culture se mondialise et même temps se fractionne au nom de toutes les revendications particularistes ?
1917-1990: dernier empire, superpuissance militaire, l'union soviétique est le lieu des deux grandes révolutions de ce siècle. en 1917, le coup d'etat de lénine a supprimé les chances d'une révolution démocratique et reconstitué l'empire russe que le conflit mondial de 1914 avait fait exploser. en 1990, l'empire soviétique et, avec lui, l'ensemble du système soviétique fondé par lénine ont cessé d'exister.
Depuis 1985, par les soulèvements et les affrontements sanglants du caucase et de l'asie centrale, par l'indépendance démocratique proclamée des etats baltes, les nations de l'u.r.s.s. ont rétabli leur droit d'exister et de décider de leur destin. face à cette révolution venue d'en bas, des sociétés elles-mêmes, l'etat soviétique, le parti communiste, l'armée, le k.g.b. se sont révélés aveugles et impuissants.
Les projets de mikhaïl gorbatchev visant à sauver l'u.r.s.s. par quelque nouveau traité d'union ont-ils la moindre chance d'aboutiroe comment vont s'organiser à présent les relations entre les etats-nations qui composèrent l'u.r.s.s. _ russie, ukraine, pays baltes, etats musulmans d'asie centrale, etats du caucase _ et qui accèdent à la pleine souveraineté?
Au temps de l' " empire éclaté ", le pourrissement du système soviétique a nourri les volontés d'indépendance nationale. aujourd'hui, les nations ont triomphé de sa domination et du communisme qui la justifiait. c'est le temps de la " gloire des nations ". l'analyse du passage de l'un à l'autre permet d'esquisser des hypothèses pour l'avenir.
Si, pour gorbatchev, la révolution des nations est un coup de poignard porté à la perestroïka, elle scelle en fait le tombeau du communisme. pour les nations qui retrouvent aujourd'hui leur liberté et leur dignité, c'est aussi la plus grande chance d'avancer réellement dans la voie de la démocratie.
H.c.e.
Y a-t-il en tout, mais d'abord dans le malheur, une exception russe oe une fatalité qui ferait échapper ce peuple et ce pays aux convergences de la mondialisation, qui les ferait diverger d'une évolution favorable qui profite même aux plus déshérités de leurs anciens vassaux oe des pesanteurs qui, à chaque pas en avant, les tirent à nouveau en arrière ou vers le bas ?
Le mieux est d'y aller voir, comme toujours, mais, à la manière de michelet brossant ses tableaux de la france, d'aller, si l'on peut dire, sur le terrain du temps, là où l'on voit mieux affleurer ou saillir les grandes permanences d'un pays.
Dans le cas russe, ce sont : l'immense espace, et donc ses décompositions et recompositions successives ; le pouvoir total, ses chutes et ses restaurations ; la tentation européenne ou le rejet de cette appartenance ; le retard sur tout et sur tous, et les effets de la conscience de ce retard ; la peur de l'extérieur avec sa double traduction dans l'expansion et l'agressivité.
De quel poids pèsent ces grand traits du passé dans l'évolution de la russie actuelle, confrontée à un problème qui menace gravement son avenir : une régression démographique sans précédent oe un tel phénomène, inconnu partout ailleurs, est-il compatible avec la survie d'un pays et la permanence de son identité ?
Tout est-il perdu pour la russie affaiblie, alors que jamais les chances de renaître à la liberté et de se " mondialiser " n'ont été aussi grandes pour elle ?
Historienne de la russie, hélène carrère d'encausse, secrétaire perpétuel de l'académie française, a notamment publié chez fayard "la gloire des nations" ," victorieuse russie", "le malheur russe", ainsi qu'une biographie de nicolas ii et une autre de lénine.
Aveugle occident: des décennies durant, il a cru que le soleil de l'avenir radieux se levait à l'est, et crie à présent son angoisse face à la montée des aspirations nationales avec autant de force qu'il se tut pendant soixante-dix ans devant l'asservissement, voire l'écrasement ou la déportation de ces mêmes nations.
C'est vrai, une fois ses espaces rendus à la liberté, l'histoire décomprimée se défoule, elle bouillonne, et tout l'arriéré de problèmes, de rancoeurs, de frustrations, d'aspirations contradictoires remonte au jour. qui pourrait s'en étonneroe c'est vrai, le désastre communiste a ravalé l'ex-supergrand au rang de pays en voie de développement attendant son salut de l'aide étrangère. ceux qui ne refusaient pas leurs faveurs à l'urss les mesureront-ils à la russie démocratiqueoe c'est vrai encore, les premières années du retour à la liberté sont d'autant plus difficiles que les réformes font attendre leurs premiers effets positifs et que l'entrée dans l'économie de marché engendre d'abord plus de soucis et de mécontentements que de mieux-être. mais qui ne garde souvenir du dur enfantement de l'etat de droit en occident même?
Une utopie totalitaire remisée à son tour aux poubelles de l'histoire, un empire démembré, des nations satellites rendues à la souveraineté, des peuples recouvrant leur dignité et la libre disposition de leur destin, des libertés rétablies, des institutions démocratiquement élues et fonctionnant, une volonté de paix tangible exprimée dans les pourparlers sur le désarmement et par le ralliement aux décisions conformes au droit international, l'aspiration à faire corps avec la civilisation occidentale et à partager ses valeurs _ trouve-t-on dans l'histoire moderne une conversion d'une telle rapidité et d'une telle ampleur?
Telle est la victoire d'unpeuple et d'un pays, la russie, qui, ayant défait le communisme et ses démons, se réapproprie son destin, celui d'un grand pays moderne d'europe.
Le règne du dernier empereur de Russie a-t-il marqué l'inexorable déclin d'un régime ne pouvant déboucher que sur une rupture violente et radicale _ celle d'Octobre 1917 _ ou bien recelait-il les éléments d'une transition interrompue, celle que la Russie de Boris Eltsine, quatre-vingts ans après, s'est mise en devoir et en peine de reprendreoe S'attachant au destin du dernier tsar de Russie, l'ouvrage d'Hélène Carrère d'Encausse soulève une multitude de questions. Plus que tout autre, Nicolas II, héritier des réformes d'Alexandre II, a oeuvré pour la modernisation de son pays, apportant des changements profonds à l'Etat, à la société et à l'économie russes. L'échec et la révolution étaient-ils alors inscrits dès le départ dans le processus de modernisationoe Faut-il accepter l'idée défendue par certains historiens que toute tentative de réforme est en Russie condamnée à ouvrir la voie à la barbarieoe Ou bien peut-on regarder le stalinisme puis la stagnation néostalinienne comme une funeste parenthèse dans la transformation profonde que les circonstances ont momentanément arrêtée mais dont les germes, toujours présents, peuvent servir à fertiliser et légitimer la transition engagée en cette fin du XXe siècleoe Historienne de la Russie, Hélène Carrère d'Encausse, membre de l'Académie française depuis 1991, a notamment publié chez Fayard La Gloire des nations, Victorieuse Russie et Le Malheur russe.