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Georgia Makhlouf
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Pays amer entrelace avec délicatesse les récits de deux femmes libanaises, photographes, à un siècle d'écart.
Mona vit une jeunesse marginale à Beyrouth. Dans un village du nord du Liban, elle découvre une magnifique maison à l'abandon. L'ancienne propriétaire, une certaine Marie Karam, était une originale solitaire, chassant comme un homme et entourée d'animaux vivants ou empaillés. Intriguée, Mona enquête et apprend que le journal intime de Marie a été conservé, avec quantité de clichés qui témoignent d'un admirable talent.
La lecture de ce journal lui ouvre des pans inconnus de l'histoire du Liban du début du XXe siècle, et des pays arabes, en particulier de l'Égypte, qui ont vu fleurir un féminisme actif et optimiste.
Entre Marie et Mona, dont la création artistique et les amours sont confrontées au même poids de la tradition et des préjugés sociaux, Georgia Makhlouf tisse le fil de destins poignants, épris de liberté.
Marie en paiera le prix. Pour Mona, l'histoire reste à écrire.
Ce roman est une fiction librement inspirée de la vie de Marie El Khazen (1899-1983), première femme photographe libanaise. -
Les lettres de l'éphémère
Georgia Makhlouf, Laurent Corvaisier
- LE PORT A JAUNI
- Racines
- 1 Mars 2024
- 9782494753051
Nouveau titre de la nouvelle collection Racines autour d'un champ lexical et sonore : ici, nous avons choisi la racine 3-b-r, qui nourrit les mots 3âbir, éphémère, fugace, passager ; 3oubour, la traversée, le passage, le franchissement ; 3abra, la larme ; 3ibriy, hébreu ; 3ibâra, la phrase, la façon d'exprimer quelque chose, la formulation ; i3tibâr, la considération, le respect. Il est intéressant de voir le mot "hébreu" entouré de tous ces mots de la même famille : la traversée, la larme, le sens de la formule, le respect, l'éphémère. Nous avons confié cette racine éloquente et périlleuse à Georgia Makhlouf, écrivaine libanaise qui a depuis toujours une histoire commune avec la langue arabe, la langue française. Qui vient et vit en partie dans un pays pour lequel les mots éphémère, hébreu, traversée, etc. prennent un sens vaste et particulier du fait de son histoire contemporaine. Qui est en relation avec les livres et l'édition pour enfants depuis ses débuts d'écrivaine, puisqu'elle a participé à la première maison d'édition spécifiquement dédiée aux livres pour enfants, Dar el Fata el Arabi (créée à Beyrouth en 1975), et plus récemment écrit des albums pour les éditions Onboz à Beyrouth, maison de création contemporaine majeure et novatrice. Pour l'illustration, nous avons choisi les peintures sur bois de Laurent Corvaisier : les couleurs suivent la veine du bois, elles traversent des paysages naturellement écrits par la matière, conduisent le sens sans le maîtriser.
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Un roman d'une grande originalité qui aborde un thème méconnu : celui de l'émigration des Syro-libanais vers les Amériques et notamment en Haïti à la fin du XIX e siècle et au début du XX e .
Récit à la fois attachant et très vivant, qui révèle les différentes personnalités et sensibilités des personnages, pris dans les mouvements d'une Histoire qui les dépasse, et auxquels ils tâchent de faire face chacun à leur manière.
Fascination de voir le protagoniste quitter une Syrie ottomane pour Port-au-Prince, puis de retourner vers l'Orient dans un pays tout jeune qu'il ne connaît pas, sur une terre où il est pourtant né : le Liban, libéré du joug ottoman.
Ténacité et ferveur, passion et trahison, intranquillité et mélancolie, toute une gamme de sentiments forts donnent à ce roman ses tonalités de violence et de feu. Dans le décor magnifique et déjà la triste réalité quotidienne d'Haïti confrontée à de multiples défis.
Georgia Makhlouf signe-là un nouveau grand roman de sa belle plume.
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Entre Beyrouth et Paris, la narratrice nous livre le récit d'une vie commencée sous les auspices d'une enfance heureuse, avant d'être brutalement brisée par la guerre et l'exil. Elle le fait à travers les portraits de ceux quelle nomme les « absents », personnages qui ont croisé son parcours à différents moments et ont disparu. Leurs noms ont figuré un temps dans un carnet d'adresses, puis ont été biffés ou effacés au gré des circonstances, des brouilles, des disputes, des changements d'itinéraire, des décès. On s'aperçoit au fil des pages que ces portraits entretissés, toujours vivaces et précis, dessinent en négatif l'image volatile de celle qui les brosse, hantée par une absence à soi qui se nourrit des vertiges de la mémoire. Car loin de toute confession anecdotique, c'est bien du lien ténu entre les êtres, à la fois incarné et immatériel, dont nous parle ce roman qui défie les lois admises de l'autobiographie.