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Au ras du sol : Journal d'un écrivain en temps de guerre
Dror Mishani, Laurence Sendrowicz
- Gallimard
- Hors Série Connaissance
- 6 Mars 2025
- 9782073105103
Le matin du 7 octobre 2023, à Toulouse, Dror Mishani découvre le message de sa femme : «Bonjour, ici, c'est un sacré bordel.» Il envisage tout, sauf cette attaque du Hamas... Dans l'avion qui le ramène à Tel-Aviv, il commence à rédiger un article : «Peut-être faut-il reconnaître la puissance du coup porté et la profondeur de notre douleur, reconnaître la défaite, ne pas essayer de l'escamoter sous ce qui aura l'air, à court terme, d'une victoire, mais qui ne sera qu'un engrenage de souffrances.» Ces lignes sont au coeur d'un journal intime qui décrit, pendant six mois, la vie quotidienne en temps de guerre et expose les sentiments complexes d'un père de famille israélien marié à une Polonaise catholique ; un intellectuel pacifiste passant, aux yeux de certains proches, pour un traître ; un romancier écrasé par la politique qui craint de ne plus jamais pouvoir écrire et qui, pour ne pas sombrer, «cherche refuge dans la lecture des catastrophes des autres» - Natalia Ginzburg, Italo Calvino, Stefan Zweig, Emmanuel Carrère...
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À bientôt quarante-quatre ans, récemment marié et promu commissaire à Holon, Avraham est las d'enquêter sur des crimes domestiques dont la résolution ne rend service à personne. Il rêve de missions plus importantes. Aussi le jour où deux affaires se présentent simultanément délègue-t-il la plus banale - un nouveau-né découvert dans un sac plastique à proximité de l'hôpital - à une collaboratrice. C'est la disparition d'un touriste signalée par le directeur d'un hôtel du front de mer qui retient son attention. L'homme, détenteur d'un passeport suisse, a également un passeport israélien mais aussi d'autres identités. Quand on le retrouve noyé sur la plage, l'implication du Mossad commence à se profiler. Tout porte Avraham à croire qu'il tient enfin sa «grande» enquête. En réalité c'est un terrible cas de conscience qui l'attend.
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Dans un pays où, à en croire le commandant Avraham Avraham, l'on écrit peu de polars faute de crimes domestiques violents, l'absence d'Ofer Sharabi, 16 ans, n'a rien d'inquiétant. Du moins le policier essaie-t-il d'en convaincre la mère de l'adolescent, venue signaler au commissariat que son fils n'est pas rentré de l'école. Plus tard, Avraham se mordra les doigts de ne pas avoir pris cette déposition au sérieux. Car de fait, au bout de deux jours, Ofer reste introuvable. Tandis que les voisins quadrillent Holon, banlieue modeste de Tel Aviv, à sa recherche, Avraham culpabilise, conscient d'avoir bien mal démarré l'affaire. Et plus l'attente et l'inquiétude se prolongent, plus il s'empêtre dans ses problèmes personnels, incapable de voir ce qui saute aux yeux, d'entendre le témoignage du voisin qui donnait des cours d'anglais à Ofer.... Outre la finesse psychologique qui caractérise les personnages, Disparition inquiétante présente une originalité notable : ce n'est pas le point de vue des parents affolés qui est privilégié, mais celui d'un enquêteur qui doute fâcheusement de sa propre compétence.
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Le retour de l'inspecteur Avri Avraham, encore traumatisé par son échec dans Une disparition inquiétante. Une valise contenant une fausse bombe a été déposée par un homme claudicant près d'un jardin d'enfants de Holon, banlieue classes moyennes de Tel-Aviv. Un suspect est vite trouvé, mais il a un alibi en béton. L'attention d'Avraham se porte alors sur Chaim, modeste traiteur en chambre qui livre chaque jour ses sandwichs avant d'accompagner ses deux fils au jardin d'enfants. Chaim aurait eu des mots avec la directrice, l'accusant de maltraitance. Et son comportement semble de plus en plus étrange depuis que la mère des garçons est partie visiter sa famille aux Philippines, prétend-il. Alors que l'étau se resserre autour de Chaim, on en vient à craindre qu'Avraham ait négligé les premiers éléments importants de l'enquête. Parallèlement, Mishani emmène habilement le lecteur, avec un temps d'avance sur l'enquête policière, à la recherche de la femme de Chaim, dont on est sans nouvelles. Avri devra prendre des risques, contre l'avis de sa hiérarchie, et suivre son intuition pour démêler une intrigue tout en faux-semblants, dans une atmosphère tendue et déroutante.
Universitaire spécialisé dans l'histoire du roman policier, fin connaisseur de la littérature française du XIXe siècle et intellectuel engagé, Dror Mishani, 39 ans, incarne avec puissance et originalité le renouveau du polar israélien. Il vit à Tel-Aviv où, ayant renoncé à son activité d'éditeur, il se consacre à l'écriture de la série « Avraham Avraham ».
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Une veuve sexagénaire est étranglée dans son appartement de Tel-Aviv. Un voisin a vu, à peu près à l'heure du décès, un policier descendre l'escalier de l'immeuble. Avraham, promu chef de la section des homicides, est confronté à sa première enquête de meurtre. Il doute plus que jamais de lui-même, sur le plan personnel et sur le plan professionnel. Curieusement, il n'en est que plus attachant. Parallèlement, nous voyons une jeune mère de famille, Maly, s'inquiéter du comportement inhabituel de Koby, son mari, qui a renoncé à trouver un emploi et depuis quelques jours la délaisse, fréquentant trop assidûment la salle de boxe et refusant de répondre aux questions pressantes qu'elle lui pose. Jouant avec brio d'une construction aussi diabolique que celle des deux premiers titres, Mishani piège le lecteur en lui suggérant peu à peu ce qu'Avraham, lui, ne voit pas, mais en se gardant jusqu'au bout de révéler l'essentiel : pourquoi ?