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Sciences humaines & sociales
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Durant les deux dernières années de sa vie, Colette Audry, femme de lettres, témoin exceptionnel de son temps, échange avec un moine bénédictin une correspondance d'une rare densité littéraire. Elle fait de son correspondant son «unique public» : il devient le support, mais aussi l'adresse d'une question concernant sa propre exigence de vérité et sa soif de perfection éthique.Rien au-delà : il n'y a rien au-delà de la douceur que peuvent s'apporter, dans cette vie, deux êtres qui s'écoutent et s'ouvrent mutuellement «une possibilité illimitée de s'exprimer». Mais si cette vie vient à manquer, on se trouve sur un seuil au-delà duquel il n'y a rien. Sauf le noir absolu.Avec François, une chance se présente pour Colette, de ne pas mourir sans s'être dite jusqu'au bout.
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Cette Françoise l'ascendante est l'arrière-grand-mère de l'auteur, et la mère d'un homme connu, Gaston Doumergue, qui fut président de la République. Un incident déclenche la curiosité et la réflexion de l'auteur. En juin 40, Colette Audry s'apprête à fuir Paris, avec pour tout bagage un sac à dos. Elle glisse dans ce sac une agate et une photo de Françoise, cette arrière-grand-mère. Elle ne sait pas pourquoi. Qu'est-ce que remonter à un être dont on est reconnu descendre et qu'on n'a fait que croiser sur la terre ? Comment est-on habité par lui ? «L'essai en forme de récit» qu'a entrepris Colette Audry n'est pas seulement un portrait d'une austère protestante du Gard. C'est une tentative de reprise du passé antérieur tel qu'il peut cristalliser dans une mémoire par l'incorporation d'instants de vie, de «on-dit» familiaux, de présupposés et d'inventions qui s'ignorent. C'est aussi un effort entêté pour approcher le vrai inatteignable de la personne sous l'image trop officielle de la mère d'un président. Enfin l'auteur peut écrire : «Je te retrouve en avant de moi, dressée comme une borne milliaire aux caractères effacés, et je suis aidée à franchir le grand âge en écrivant de toi.»